Sur la piste des loutres
Ils s’appellent Alicia, Jonas, Mathieu et Cyril. Tous les quatre sont étudiants en section « gestion et protection de la nature », au lycée agricole de Suscinio. Dans le cadre de leurs études, ils ont été amenés à s’intéresser de près à un animal qu’on ne voit pas souvent, mais qui est bel et bien présent auprès des cours d’eau bretons : la loutre. « Notre BTS est axé sur la gestion, l’aménagement, la protection de l’environnement et de la biodiversité », explique Alicia. « Pour notre seconde année de formation , nous devions répondre à une commande professionnelle autour de la prospection de la Loutre d’Europe sur le bassin Versant du Léguer en Côte d’Armor en partenariat avec le C.R.I.R ( centre régional d’initiation à la rivière) basé à Belle-Isle-en-Terre », poursuit-elle. C’est ainsi que le groupe des quatre a réalisé une étude sur l’état de la population des loutres sur le bassin versant du Léguer. Un projet qui aura duré en tout quatre mois, en collaboration notamment avec le Comité de bassin versant du Léguer, le Centre Régional d’Initiation à la Rivière de Belle-Isle-En-Terre, le Groupe Mammologique Breton et l’association Vallée du Léguer.
Une population stable, un vivier de petits
Chaussés de bottes, la petite équipe a alors réalisé des prospections sur les bords des cours d’eau, et ce durant 30 jours. « Il s’agissait de relever les traces de la présence de la loutre, par l’observation notamment d’indices », rapporte Jonas. « Nous travaillions par groupe de 2, en suivant le même protocole que celui utilisé lors de précédentes études, et en explorant des portions des cours d’eau », commente-il. Même si les étudiants n’ont pas pu observer de loutres en vrai, ils ont néanmoins pu constater la présence d’empreintes, notamment d’empreintes de petits. « C’est le signe que le bassin du Léguer est un bassin de colonisation pour la loutre. Les individus jeunes qui y vivent partent après vers d’autres secteurs », commente Alicia. D’après les relevés du groupe d’étudiants, la population de loutre sur le bassin du Léguer reste stable, par rapport aux relevés réalisés lors de l’étude précédente. Et l’animal couvre 86% du territoire du Léguer. Toutes les données recueillies ont par ailleurs été transmises au Groupe Mammologique Breton (Gmb), qui étudie de près la population des mammifères sur le territoire breton. « Et puis, le travail sera sûrement poursuivi l’année prochaine, via un autre projet tutoré », espèrent les étudiants, pas peu fiers d’avoir contribué à enrichir les connaissances au sujet de la loutre, animal encore bel et bien présent sur le territoire breton .