Vous vous apprêtez peut-être à retrouver votre karedig (amant-e, amoureux-se, en breton). Or, vous le savez aux nombreuses vitrines qui ont recouvert leurs balafres « soldes », « dernières démarques » et autres « prix sacrifiés » de jolis cœurs et de chocolats, c’est le jour de la Saint Valentin. Vous êtes peut-être tenté de boycotter cette fête commerciale, quitte à redoubler d’énergie pour en faire une journée des plus banales. Mais vous pouvez aussi apprendre à fabriquer un cadeau, tout artificiel, qui vous donnera l’occasion d’utiliser ces pots de yaourts que vous entassez depuis des années, à défaut de pouvoir les jeter avec les déchets recyclables. Si vous n’en achetez déjà plus, peut-être avez-vous encore des bouteilles plastiques. A moins que l’idée soit une porte d’entrée pour convertir votre choutig (petit chou, en breton) en parfait-e recycleur-se.
Pour fabriquer un bouquet, il vous faut d’abord récupérer divers matériaux plastiques :
– des fonds de cagettes de fruits et légumes (intéressants pour leur souplesse et leur solidité).
– des gobelets en plastique ou des pots de yaourts ayant un fond rond (cela évite qu’ils se cassent).
– des bouteilles d’eau, de lait, de lessive… dont vous récupérerez les bouchons des fonds de bouteille d’eau (Badoit rouge, pour des coquelicots).
Pour l’assemblage des éléments, munissez-vous de câbles électriques ou de fil de fer assez épais.
Pour la réalisation : un cutter, des ciseaux, une pointe, un tournevis cruciforme, une pince plate et une pince coupante.
Première étape, façonner les pétales et les cœurs :
Avec un pot de yaourt:
1°) retirer les bords plats au cutter.
2°) découper le pot dans sa longueur, en plusieurs lamelles, puis redécouper chaque lamelle en forme de pétale.
Avec un fond de cagette :
1°) découper une forme ronde autour d’un des creux
2°) couper en quatre ou en six jusqu’à environ deux centimètres du centre, puis refaçonner chaque pétale ainsi obtenu de forme ronde ou selon vos envies.
Découper ainsi autant de pots et de fonds de cagettes que vous le souhaitez, dans les formes et les couleurs que vos pensées, toute entières tournées vers votre moitié, vous inspirent, avant de procéder à l’assemblage.
Deuxième étape, l’assemblage :
Utilisez les bouchons de bouteilles plastiques et faites un trou au centre, d’abord à l’aide d’une pointe, puis en l’agrandissant au diamètre de votre fil de fer, avec un tournevis.
Faites de même au centre de chacun de vos pots de yaourts découpés.
Choisissez deux pots de yaourts et/ou fond de cagettes assortis, à assembler avec un bouchon de plastique.
Façonnez l’extrémité d’un fil de fer ou d’un câble en le tournicotant avec une pince plate.
Passez le câble par les trous que vous avez préalablement découpés, comme pour enfiler des perles.
Assemblez ainsi tous vos bouchons, pots et fonds de cagettes, puis rassemblez les tiges et tournez-les pour former un bouquet.
Variante d’extérieur :
Il est également possible de réaliser un champ de fleurs plus solides, en utilisant des bouteilles en plastique dont vous ne récupérerez que le fond. Découpez-le dans la forme qui vous plaît, et passez un fil de fer sur le côté. « Avec des bouteilles rouges, l’effet coquelicots est garanti », conseille Nadine. Une graine de balcon originale !
L’association Idées détournées, basée à Lorient, a coordonné en 2008, le musée éphémère. Invités à investir la Tour du Soleil d’Orient, destinée à être détruite, des habitants d’un quartier d’habitat social, devenus colocréateurs pour l’occasion, ont transformé les appartements en salles artistiques.
Aujourd’hui « Idées dé » possède un atelier soudure pour la fabrication et la transformation de matériel à grande échelle, et juste en face, un atelier « petites mains », où prennent forme les structures soudées en amont, et bien d’autres objets, tout en matériaux récupérés : robes en tricots de sacs plastiques, costumes en sachets de thé, queue de pie en bandes VHS, fleurs en gobelets, comme celles qui ont recouvert l’ours qui accueille les visiteurs. Idées détournées propose des ateliers trois après-midis par semaine, ouverts à tous.
Photos : Lucie Aubin
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