Santé et environnement : « La société civile peut jouer son rôle »

« L’amiante, les PCB, les hydrocarbures, les champs électromagnétiques, les pertubateurs endocriniens…vont influencer l’environnement, ainsi que notre santé. Il est difficile de mettre en place des politique de prévention, il y a notamment le fort poids des lobbies à surmonter. Mais la société civile peut jouer son rôle », explique Anne Barre, présidente de l’association WECF, structure oeuvrant pour faire entendre la voix des femmes dans le développement durable et les politiques environnementales. Les femmes justement, « dont la santé est particulièrement touchée et concernée par les pollutions environnementales, car leur corps stocke davantage de polluants que celui des hommes, et elles peuvent les transmettre au bébé », précise Anne Barre. Mais si les femmes sont plus exposées, elles sont également porteuses de solutions. « L’ONU dit d’ailleurs qu’elles sont au cœur de ces problématiques, et mettent en œuvre des solutions ». Mais les politiques ne sont-elles pas trop lentes ou trop timides dans le domaine ? Et quel peut être le poids de la société civile dans le domaine ? Ces questions ont été les fils conducteurs des débats de l’après-midi.

 

« Quand les associations arrivent à se mobiliser sur le bon sujet, et par le bon biais, on obtient des résultats »

 

Pour Corinne Lepage, avocate, ancienne ministre de l’environnement et ancienne députée européenne, la santé environnementale est un sujet « tout à fait essentiel ». « Cette question est d’ailleurs totalement liée à notre modèle économique, et à la manière dont nous vivons », affirme-t-elle. Même son de cloche pour Leïla Aïchi, sénatrice EELV, qui a notamment impulsé une commission d’enquête sur la pollution de l’air. « La question de l’environnement et de la santé sont reliées à un prisme économique ». Toutes les intervenantes dénoncent également le rôle important des lobbies. « Les lobbies ont un véritable poids économique » s’insurge ainsi Leïla Aïchi. Autre opinion partagée : l’importance de la société civile et du rôle que celle-ci peut jouer dans le domaine de la santé environnementale, un domaine qui touche directement le citoyen. « Nous sommes dans un univers dans lequel il y a de plus de en plus de réglementations qui peuvent être utilisées par la société civile », affirme ainsi Corinne Lepage. « Quand les associations arrivent à se mobiliser sur le bon sujet, et par le bon biais, on obtient des résultats », poursuit-elle. Un pouvoir multiplié à l’échelle de la planète, grâce à Internet. « Avec le web et le partage d’informations dans le monde entier, on assiste à la naissance d’une forme d’organisation et de résistance de la part de la société civile, qui peut cheminer ainsi vers d’autres comportements, et d’autres types de produits », estime-elle encore. Pour Régine Boutrais, représentante de l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail), « L’ouverture de l’expertise à la société civile a des effets positifs, notamment via la montée en compétences des parties prenantes ou encore via le fait que c’est un relais particulièrement efficace vers les divers publics, pour améliorer la protection des citoyens et des consommateurs ». L’idée d’avoir nécessairement une action citoyenne qui s’appuierait sur des outils juridiques suit son chemin…

 

 

A écouter aussi, notre interview de Corinne Lepage

 

 
Plus d’infos

http://www.wecf.eu/francais/

http://www.reseau-coherence.org/

http://www.force5association.fr/