Rennes métropole a adopté, en janvier dernier, un schéma métropolitain de développement de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire). Le projet, adopté à l’unanimité, se décline sur 30 actions pour 2015, visant quatre enjeux stratégiques : L’accompagnement des entreprises, la promotion du territoire à l’international, le soutien à l’émergence de nouveaux projets, ainsi que la transformation du potentiel d’innovation en emplois. Pour la métropole, il s’agit d’une stratégie évidente de développement économique et de dynamisation du territoire. « L’ESS dispose de modèles économiques créateurs d’emplois, plus stables face aux fluctuations des marchés. », explique Matthieu Theurier, vice-président de Rennes métropole en charge de l’ESS et des éco-activités, qui y voit une « grande avancée pour l’économie et l’emploi à grande échelle ». Car dans le contexte de marasme économique actuel, l’ESS se porte plutôt bien en France. Rennes Métropole n’a pas échappé à cette tendance avec, une hausse de l’emploi de 2 % dans les entreprises de l’ESS durant l’année 2012. « La crise économique nous oblige à des adaptations, à des diversifications, à une métamorphose de certains modèles économiques. », affirme l’élu. La métropole était déjà engagée dans la promotion de ce modèle économique au travers de la mise en oeuvre de certaines actions, comme par exemple, le soutien au secteur de l’Insertion par l’Activité Economique.
« Il s’agit d’une démarche structurante du schéma de développement, qui va nous permettre d’aller plus loin dans le développement de l’ESS. »
Cependant, le schéma de développement de l’ESS, ainsi que la création d’un poste de vice-président en charge de l’ESS, marquent un tournant pour les acteurs du secteur, comme Laurent Prieur, responsable partenariat et développement à Réso Solidaire (Pôle ESS de Rennes). « C’est important que la ville s’engage. » affirme Laurent, expliquant : « Jusqu’ici, elle soutenait l’ESS mais là c’est beaucoup plus concret : Il s’agit d’une démarche structurante du schéma de développement, qui va nous permettre d’aller plus loin dans le développement de l’ESS. ». Le plan d’action inclut des expériences novatrices, comme le Startijenn, un nouvel incubateur d’innovation sociale. L’objectif de ce projet est de transformer les idées innovantes en entreprises performantes. La métropole s’engage aussi à développer les achats publics responsables en accentuant les clauses sociales dans les marchés publics, l’accès des structures de l’ESS à la commande publique et le développement des critères de responsabilité sociale et environnementale. Toutes ces actions ont pour objectif de permettre à l’ESS de changer d’échelle et de prendre de l’ampleur sur un territoire qui rassemble déjà 1 600 entreprises, employant plus de 26 000 salariés(13% des emplois). « Aussi les élus se sont appuyés sur notre travail pour établir le plan d’action, ce qui montre leur reconnaissance et va nous permettre de poursuivre nos actions de façon concrète. », se félicite Laurent. Le plan d’action n’est pas figé, la métropole va continuer à le faire évoluer en fonction du contexte et avec la participation des acteurs de l’ESS.