Nous participons tous (un peu) à l’obsolescence de nos appareils

Nous participons tous (un peu) à l’obsolescence de nos appareils
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De nombreuses manifestations ont donc été répertoriées cette semaine-là et feront à n’en pas douter l’objet de chroniques par ailleurs. Je voudrais juste insister sur une petite opération, montée sans aucun moyen par une association citoyenne de l’agglomération morlaisienne, l’Union citoyenne de Plouigneau /groupe de réflexion et d’action municipale plus connue sous le nom de GRAM.

L’objectif était de sensibiliser les habitants de la commune à la question des déchets d’équipements électriques et électroniques, leurs causes et leur devenir.

 

Donc trois opérations en une :

  • La collecte de tous les petits appareils électriques et électroniques qui peuplent notre quotidien, remplissent nos garages et nos greniers au bout de quelque temps et encombrent les poubelles, pour les envoyer à la Ressourcerie des Chiffonniers de la Joie en fin de compte.

Mais comme l’intérêt est quand même de montrer que ces objets ne sont peut-être pas aussi morts qu’on le croit, un atelier de diagnostic-réparation a eu lieu avec l’appui de deux techniciens du CPIE.

  • Une collecte de cartouches d’imprimante usagées car même cela peut encore être recyclé.

  • En outre et parce que c’était dans l’esprit de ces deux jours, le CPIE avait installé sous les barnums loués par le RESAM une armoire à troc.

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Résultat :

Une bonne cinquantaine de personnes est venue déposer des objets divers et variés.

La collecte est un vrai inventaire « à la Prévert » : 22 ordinateurs, 4 scanners, 5 imprimantes, un fax, 4 fours à micro-ondes, 4 aspirateurs, 1 écran d’ordinateur, 2 télé «écrans plats», un télévision à tube cathodique, 2 gros transformateurs, 2 souris d’ordinateur, 3 postes radios, 1 sèche-cheveux, 3 cafetières électriques, 35 télécommandes, 45 téléphones portables, 11 téléphones fixes, 3 magnétoscopes, 1 table à induction, 1 machine à pain, 2 grille-pains, 1 convecteur électrique, 2 perceuses électriques et une grande quantité de chargeurs. Tout cela va être examiné par la ressourcerie et, si ça se trouve, ne va pas finir sa vie à la déchetterie.

En effet, l’atelier diagnostic-réparation a été un vrai succès. Pendant trois heures samedi après-midi, les deux techniciens n’ont pas chômé. Je ne dis pas que tous les objets qui leur ont été soumis étaient réparables mais la plupart l’était et c’était le plus souvent par négligence ou par méconnaissance que ces appareils allaient partir à la poubelle. Certains ont même été réparés sur le champ, preuve que la panne n’était pas si grave. Pour les heureux dépannés, ce fut Noël avant l’heure. Une vingtaine de personnes ont ainsi pu en 3 heures de temps avoir un diagnostic éclairé sur des appareils que sans cela, ils allaient vraisemblablement jeter… garder dans leur garage ou leur grenier en attendant de le jeter dans une benne de la déchetterie… Cela prouve que quelque part, par négligence ou par ignorance, nous participons aussi, un tout petit peu à l’obsolescence de nos appareils électriques.

Reste l’armoire à troc : elle s’est remplie plus vite que prévu, mais, c’est plus inattendu, car la tente était ouverte à tous les vents et les regards, elle s’est aussi un peu vidée. Et surtout, comme c’était aussi la fête des écoles sur la place de la mairie, on a vu beaucoup de mamans venir avec leurs enfants le dimanche après-midi, pour leur expliquer que tout ne s’achetait pas ou ne se vendait pas et qu’on pouvait tout aussi bien se faire plaisir et faire plaisir à d’autres en donnant et…en prenant quelque chose. Dommage que l’armoire à troc n’ ait pas trouvé de place pérenne sur la commune.

Mais vous auriez vu ce qu’il y avait dans cette armoire. Ce n’était pas que des vieilleries, loin de là.

Alors que conclure de ces deux petites journées ?

1° nos armoires recèlent des trésors…pour les autres

2° quand nous achetons, nous ne pensons pas toujours à l’usage qu’on aura de la chose dans la durée

3° quand nous jetons un objet, nous ne pensons pas toujours à cette quantité de matières, parfois nobles, et à tout le travail que sa fabrication a nécessité.

Et enfin, petite remarque personnelle que m’inspire cette montagne d’électronique et de plastique qui s’accumule dans mon hangar : deux des objets électriques qui me servent le plus souvent dans la journée sont ma machine à café et ma chaîne hi-fi. La première a été achetée par ma mère en 1971 et la seconde par ma femme en 1986, c’est-à-dire avant que les appareils ne connaissent une brutale baisse de leur espérance de vie. Quant à l’appareil électronique dont je me sers le plus souvent, c’est mon ordinateur, il a loin d’avoir cet âge et il donne des signes évidents de fatigue.

Donc certes, par négligence ou par ignorance, nous participons, un peu, à l’obsolescence de nos appareils domestiques, mais vraiment un tout petit peu. Inutile de nous culpabiliser plus que de raison mais rien n’empêche quand même de faire un peu attention à ce que nous achetons, comment nous l’utilisons et comment nous nous en débarrassons.

 

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Dominique Guizien