Monnaie locale: pourquoi avons-nous tout à y gagner?
« Contre combien de menhirs m’échanges-tu ton rosier? » ai-je demandé. « 30 menhirs« , m’a-t-on répondu. « D’accord, je le prends! » C’est ainsi que s’est déroulé le rendez-vous interseliste de Concarneau, dimanche 19 mai à l’abri du marin, un local associatif situé face à la ville close. En tant que nouvelle adhérente, on m’offre 100 menhirs que je peux échanger contre des plants, des livres, des vêtements, des pots de confiture que d’autres ont apporté…Ou encore des services rendus: « qui peut m’aider à tailler mes massifs, la semaine prochaine? » Les bras se lèvent, les volontaires se proposent. L’ambiance va bon train ce dimanche, pour ces « échangeurs de menhirs » de Concarneau et d’ailleurs : « Je viens de Douarnenez, m’explique Jeannine. C’est en 2008 que j’ai pris connaissance des principes de cette monnaie locale, basée sur les services rendus, la solidarité, les échanges non-marchands. Je suis désormais adhérente à l’association, je donne et reçois des services. Et participe à des journées comme celle-ci ». Elle poursuit: « entre Douarnenez, Landerneau et Concarneau où je me déplace pour les réunions de selistes, j’ai rencontré énormément de monde. Et de tous milieux. En plus de la qualité de l’échange, je connais désormais des personnes que je n’aurai jamais rencontré dans la vie de tous les jours« .
Transmettre, c’est valoriser
De son côté, Avel, issue du milieu associatif et militant estime: « c’est justement ce monde là qui devrait être notre quotidien: échanger des services contre des savoirs ou des plantes contre des livres… » Et ainsi miser sur la solidarité et la coopération. En fin d’après-midi, Christelle est volontaire pour nous expliquer comment cuisiner des algues. A la réunion précédente, Jean-Yves avait donné des cours de danse: salsa, tango, samba… Pour Avel, ces échanges vont bien au-delà de l’absence d’argent: « transmettre des connaissances, c’est aussi prendre confiance en soi, c’est valorisant. Et cela fait circuler de bonnes pratiques« . C’est évident, me direz-vous. Et si ça ne l’était pas tant que cela? Pourquoi ne pas troquer une recette de grand-mère contre l’appentissage de quelques pas de danse? Nous avons tout à y gagner. A nous de montrer l’exemple!
Plus d’infos:
http://www.selidaire.org/spip/