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Economie collaborative= business ?

En effet, dans « économie collaborative » il y a « économie » ET « collaboration ». Economie, ça, tout le monde peut comprendre mais reste posée cette question lancinante qu’ont tous les non-économistes : « mais à quoi sert l’économie si elle n’est pas d’abord au service du mieux-être de la plus grande majorité ? » .Reste « collaboration » mais collaboration de qui avec qui ? Collaborer, c’est étymologiquement « travailler avec ». Mais qui travaille avec qui dans ces modèles ? Ceux qui contribuent à la production du service participent aussi aux décisions concernant ce service ? Ceux qui bénéficient du services participent aussi aux décisions concernant ce services ? Vous noterez que j’ai utilisé deux périphrases pour ne pas employer les termes de « salariés » et de « clients » car si j’ai bien compris le sens de ce mouvement de transition, ces deux concepts, issus directement de l’économie capitaliste de marché, ne devrait pas avoir cours dans cette « économie collaborative »

Ne serait-il pas préférable de parler d’ « économie coopérative » qui veut dire « faire avec » ou d’ « économie participative » ?

Ces considérations ne sont pas que des préciosités linguistiques. En effet, parler d’ « économie de la collaboration » a finalement un sens de plus en plus précis. C’est du moins la conclusion que j’en tire en lisant cet article paru dans « Les Echos » : http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/idees-de-business/quand-l-economie-collaborative-reinvente-de-nouveaux-business-62952.php?xtor=EPR-1500-[LEE_quotidienne]-20140506-[s=461370_n=6_c=_]-1681742[_SDV]@1

IDÉES DE BUSINESS

Quand l’économie collaborative réinvente de nouveaux business

En lisant l’article jusqu’au bout, on arrive assez rapidement à la conclusion que certaines de ces initiatives ne sont qu’une façon un peu maline de « faire des affaires » en jouant à la fois sur une pulsion sociale de « recréer du lien » et une contrainte économique « réduire les coûts pour préserver du pouvoir d’achat ».

Certes, il faut saluer comme il convient certaines de ces initiatives mais il faut garder à l’esprit que toute initiative humaine peut avoir deux destinées à l’opposée l’une de l’autre.

Ainsi en est-il par exemple d’un des ressorts les plus spectaculaires de l’économie collaborative », le crowdfunding. Un avatar récent nous montre qu’il existe toujours des petits malins pour détourner vers le pire ce qui peut aller vers le meilleur

http://www.journaldunet.com/web-tech/expert/56942/rachat-d-oculus—facebook-scie-la-branche-du-crowdfunding.shtml

Rachat d’Oculus : Facebook scie la branche du crowdfunding

Cela dit quand on regarde un peu en arrière, on constate que l’ancêtre du crowdfunding, c’est…..la Bourse. En effet celles-ci se sont créées un peu partout en Europe et en Amérique du Nord, parce qu’il y avait des porteurs d’idées novatrices qui n’avaient pas d’argent et des gens qui avaient de l’argent qui cherchaient à l’utiliser. La différence vient vraisemblablement du projet de société qui sous-tend le geste de financer. Ce qui est vrai du crowdfunding l’est aussi de toutes les autres manifestations de l’ « économie collaborative ».

C’est pourquoi, s’il n’est pas vraiment « coopérative » et « participative », l’économie collaborative ne sera jamais qu’une façon un peu futée de faire du business.

 

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