Le président Hollande a annoncé le doublement de l’enveloppe bio, mais le ministère se contente de soutenir la conversion. Ainsi, sous prétexte que les marges brutes sont globalement meilleures que celles des conventionnels, il oublie la volonté affirmée de réorienter l’agriculture. Il oublie surtout que l’agriculture biologique crée beaucoup plus d’emploi paysan. Et quel paysan osera s’engager dans cette courageuse transition sans visibilité au-delà de cinq ans ? Veut-on vraiment développer l’agriculture bio pour le bien de l’environnement et la démocratisation d’une alimentation saine, ou au contraire la contenir au statut de niche pour assurer notre bonne conscience ?
La bio est un laboratoire de l’agriculture de demain, un champ d’expérimentation au service de toutes les agricultures. A ce titre, elle doit être soutenue spécifiquement et durablement. Si des arbitrages budgétaires doivent être faits, la Confédération paysanne dispose d’une liste suffisamment longue de subventions inutiles pour des budgets conséquents. Et si le ministère persiste, ce sont les régions qui subiront nos assauts.