Un scandale à l’impact environnemental considérable
Chaque année, un tiers de la production agricole mondiale est perdue ou jetée, soit 1,3 milliard de tonnes d’aliments. Depuis 2009, France Nature Environnement alerte sur le scandale environnemental que cela représente et l’étude de la FAO, sortie en septembre dernier, abonde dans ce sens. Ces denrées gaspillées accaparent 28% des terres agricoles et engendrent des émissions de gaz à effet de serre plus importantes que celles de la Russie. Leur culture a également nécessité plus d’eau que ce que consomment les habitants d’un pays comme la Chine ou l’Inde.
Le pacte : un dispositif à améliorer
Pour mettre fin à ce scandale écologique, mais aussi social et économique, le gouvernement a élaboré un Pacte national fixant un objectif de réduction de moitié du gaspillage alimentaire d’ici 2025. FNE, signataire du Pacte, compte bien accompagner les engagements pris dans ce cadre et en faire émerger de nouveaux. Nous pousserons pour qu’une caractérisation du gaspillage alimentaire à tous les étages et par filière soit réalisée afin de mieux comprendre de quoi il se compose, où il se situe et quelles en sont les causes car s’engager à réduire de moitié le gâchis nécessite de savoir d’où l’on part !
FNE veillera à ce que les engagements des signataires soient aussi dirigés vers l’amont (distribution, transformation, production) et non uniquement vers l’aval (consommateurs). FNE s’assurera également que le don alimentaire ne soit pas considéré comme l’unique solution au gaspillage. Une part de ce gâchis est inévitable. Il faut donc rendre incontournable sa redistribution.
Le mouvement associatif mobilisé
Les associations membres de France Nature Environnement se mobilisent à l’occasion de cette journée. Dans le cadre de son concours de recettes zéro reste alimentaire, la SEPANGUY intervient dans le collège Concorde de Matoury (Guyane). En Basse Normandie, le CREPAN co-anime le groupe de travail « restauration collective » lors de la 1ère rencontre régionale de réduction du gaspillage alimentaire. PikPik Environnement, quant à elle, part à la rencontre des consommateurs du Monoprix de l’avenue d’Italie (13ème arrondissement de Paris) accompagné de comédiens. Le CREPAQ lance, en Aquitaine, le RÉGAL (Réseau pour Éviter le Gaspillage ALimentaire) avec pour objectif une déclinaison territoriale du Pacte…
Pour Patrick Hervier, co-pilote du Réseau prévention et gestion des déchets, « nous devons adapter nos pratiques existantes pour moins gaspiller mais nous devons aussi identifier des dispositifs de production et de distribution qui, dans leur organisation, conduisent l’ensemble des acteurs à moins gaspiller. »
Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement, « ce Pacte est une première étape positive, il faut maintenant mettre en place des mesures incitatives pour faciliter l’engagement de chacun des acteurs de la chaîne alimentaire. »