C’est devenu une mode urbaine autant que rurale : avoir sa poule pour réduire ses déchets. Mais élever une poule est peut-être plus compliqué qu’élever un petit chat. Ceci explique qu’un petit atelier soit nécessaire pour éviter quelques erreurs de débutant aux familles du « défi zéro déchets » animé par Morlaix Communauté.
Les avantages de la poule « nettoyeuse »
La poule est grosse mangeuse et pas chipoteuse pour deux sous : elle peut picorer jusqu’à 150 kilos par an de déchets alimentaires de toutes sortes à l’exception des agrumes et des bananes. Éviter toutefois de lui donner des os et même des coquilles d’œufs Pour ce qui est des premiers, n’oubliez pas que la poule n’a pas de dent et quant au secondes, si elle y prend goût, elle risque fort de manger ses propres œufs.
Et c’est là le second avantage de la poule : avec vos déchets, elle vous fabrique des œufs. Les meilleures pondeuses en produisent jusque 230 par an. Mais en moyenne tenez compte, dans vos prévisions de récolte, des aléas comme la mue, sa subite envie de couver ou le fait d’attraper des poux rouges qui sont autant de facteurs qui bloquent la ponte. Pour ce qui est de la qualité des œufs , n’hésiter pas à améliorer son régime plutôt rustique avec quelques céréales et des apports en calcaire (sables coquilles d’huîtres ou d’œufs réduites en poudre). Il faut éviter toutefois de trop forcer sur les céréales sinon vos gallinacées vont dédaigner les déchets, ce qui évidemment irait à l’encontre de votre objectif premier : supprimer vos déchets alimentaires. Enfin, si vous leur donner des épluchures de pommes de terre, faites les cuire, la peau de pomme de terre crue est toxique comme pour l’humain.
Enfin, la poule produit un excellent engrais, sa fiente, à condition de la laisser vieillir un peu car fraîche elle est très corrosive. A ce stade, elle est d’ailleurs un excellent désherbant naturel. Mélanger avec de la paille, c’est un excellent aliment pour le jardin, mais le mieux dans ce cas est, si vous en avez la possibilité, de laisser vos poules se balader dans votre jardin. Poules est ici au pluriel car étant un animal sociable, la poule n’aime pas trop être seule.
L’entretien des poules et du poulailler
« Une poule, ça se débrouille seul ! »
Façon de parler car il faut les rentrer tous les soirs, ramasser leurs œufs tous les jours et veiller à ce qu’elles aient toujours à boire ; une poule sans eau pendant 24 heures meurt. C’est la principale contrainte de la poule : il faut être là tous les jours mais pour ces petites tâches courantes, vous pouvez faire appel à une voisine ou un voisin si vous vous absentez quelques jours. Elle ou il sera récompensé par les œufs ramassés pendant votre absence.
L’espace des poules.
Pour vivre en liberté (surveillée), la poule a besoin de 10 mètres carrés mais comme elle est très appréciée des prédateurs de nos champs (renard, rat et autres rongeurs), il convient de la protéger. Un enclos fait avec du « grillage à poule » comme on en trouve dans la plupart des jardinerie suffit en général mais il est difficile d’empêcher une renarde qui a ses petits à nourrir au printemps de creuser sous la clôture pour venir se servir.
C’est pourquoi, il est important de mettre les poules à l’abri la nuit, « rentrer les poules » comme on dit. Un endroit bien clos et bien aéré, disposant de perchoirs pour les poules et de lieux douillets où pondre suffit. Un abri de jardin, des balais plantés dans le sol et des petites cagettes remplies de paille sont une solution improvisée qui peut suffire, surtout si on n’oublie pas de fermer la porte le soir.
La santé des poules.
Comme tous les êtres vivants, la poule est victime de petits ennuis de santé. Contre les parasites internes, rien de tel que les vermifuges naturels comme l’ail, la menthe poivrée, les graines de courge, la mère du vinaigre voire les graines de kéfir.
L’autre grand parasite des poules, c’est le pou rouge. Pour l’éliminer, on a le choix entre le sable, la terre de diatomée ou lorsque c’est la saison, à l’automne, la litière de fougère coupée.
Mais le meilleur traitement est encore la prévention. Le maintien du poulailler dans un très bon état de propreté est sûrement la meilleure façon d’éviter ces petits désagréments, sans compter que si vous changez très régulièrement la paille de vos pondoir, vous disposez d’un excellent engrais comme indiqué précédemment.
Enfin, il y a le fléau qui fait peur à tout éleveur : la grippe aviaire. A priori, si vous n’avez que quelques poules et que vous n’êtes pas à proximité d’un élevage, vous ne risquez pas grand-chose. Toutefois, comme les oiseaux du ciel véhiculent également le virus, il peut être utile de mettre un filet au-dessus de l’espace où vos poules s’ébattent. Incidemment, cela protégerait les petits, si vous avez des poussins, contre les prédateurs aériens, voire contre les chats.
Petite suggestion à l’intention des animateurs du défi « famille zéro déchets » : un atelier « faites-le vous même » pour expliquer comment faire son poulailler sans se ruiner serait sûrement une excellente initiative.
Les animateurs de l’atelier
l’atelier était animé par Catherine Le Tacon et Gérard Bethmont de l’association « mon atelier santé » qui comme son nom l’indique organise des ateliers et des stages autour du thème général de la santé par la nature et en l’occurrence plus spécifiquement sur l’alimentation humaine et animale.
Cette association est basée à Saint Clet, à côté de Pontrieux dans les Côtes d’Armor où Catherine et Gérard élèvent quelques dizaines de poules et c’est cette expérience qu’ils souhaitaient partager avec les familles du « défi zéro déchets ».
Pour en savoir plus :
http://www.saint-clet.com/images/associations/monateliersante.pdf
https://www.catherine-le-tacon.fr/
le lieu d’accueil
Animotopia est une animalerie comme on en rencontre beaucoup dans les zones d’activités commerciales aux confins des agglomérations, à ceci près que ce magasin est ouvert tous les dimanches, ce qui fait bien plaisir aux enfants et à leurs parents.
Installée à Plouigneau depuis 10 ans, il est animé par un jeune couple dont la vocation animalière trouve ses racines dans l’activité familiale, les aliments pour bestiaux. Cette nouvelle orientation est vécue donc comme une diversification. Du point de vue écologique, il y a quelques aliments pour bestiaux issus de l’agriculture biologique et une partie des aliments (graines notamment) sont vendues en vrac mais globalement on reste encore loin du magasin « zéro déchets », notamment parce que la vente de croquettes se prêtent mal à la vente en vrac, faute de contenant réutilisable adapté à une conservation suffisante des produits. Il y aurait peut-être là un concept nouveau à creuser.
Pour en savoir plus :
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