COP 22 « portraits de femmes en action » n° 2 : La permaculture dans les cailloux
Zineb Benrahmoune Idrissi n’est pas une agricultrice de formation mais ce n’est pas une exception parmi les permaculteurs qui souvent arrivent à ce mode de production par une démarche spirituelle. C’est également son cas puisque de formation et de profession, elle est botaniste et écologue, enseignant chercheur à l’Ecole Nationale Forestière. Mais elle est aussi issue d’une famille de théologiens et de magistrats qui l’a amené très tôt à militer dans des associations de femmes où elle s’est intéressé à la situation des femmes à la campagne (la corvée de bois) sur le littoral (la pêche à la palourde). Comme dans le même temps, elle mène pour le compte de grands projets et qu’elle se rend compte que son travail sert le plus souvent d’alibi écologique à des projets qui le sont peu, elle décide qu’il est temps de changer de voie et de donner un autre sens à sa vie.
Elle achète un terrain de 2,5 hectares à trente kilomètres dans l’arrière-pays de Rabat-Salé mais comme elle a charge de famille (un mari et deux grands enfants), elle garantit un peu sa démarche en conservant son activité d’enseignement. D’une certaine manière, on pet comprendre cette prudence ; la terre qu’elle a acheté est certes bon marché mais son nom, le Mur, en dit long sur la qualité et la productivité des sols. En plus, à l’époque où elle démarre, la permaculture n’est pas encore répandue et comme d’autres, elle en invente ou réinvente les principes par biomimétisme en regardant ce que la nature nous montre. C’est ainsi qu’un vieil olivier sauvage, perdu dans ce vallon pierreux, lui a donné l’idée de planter plusieurs autres et constituer de toutes pièces un embryon d’oliveraie
12 ans après son installation, le mur est devenu « le jardin de Zineb » sur lequel travaillent 9 personnes et qui fait vivre 5 familles. On y produit toutes sortes de légumes, y compris des avocats au milieu d’un verger où poussent une dizaine de variétés d’arbres fruitiers différents. La commercialisation de la production ressemble beaucoup à celle de nos AMAP, ce qui n’est pas surprenant, de même qu’il n’est pas surprenant d’apprendre que ce jardin est aussi un lieu de formation et une table d’hôte.
La morale de cette histoire est qu’il n’y a pas de territoire interdit à la permaculture et d’ailleurs les voisins de Zineb s’en sont aperçus, qui ont vu leur terre prendre de la valeur et qu’ils se sont rendu compte de la fertilité de leurs cailloux
Pour en savoir plus
https://letourdespaysans.wordpress.com/2011/01/09/le-jardin-de-zineb/