Gwalaz, un brin d’herbe dans une coque de lin

C’est en combinant les caractéristiques mécaniques du lin, du liège et du balsa que la société « Kaïros » et « Tricat», respectivement spécialiste en bio-composites et en construction de trimarans ont permis aux surfeurs bretons de « Lost In The Swell » de naviguer sur Gwalaz, le trimaran éco-conçu.

 

Le projet « Lost In The Swell » est la concrétisation de 3 potes bretons passionnés par le surf et qui se préoccupent de la qualité de l’eau dans laquelle il passe les 90 % de leur temps. Leurs différents périples aux quatre coins du globe sont régulièrement publiés sur youtube pour financer leur quête de vagues inconnues.

C’est après un surf trip en Indonésie que  ces trois surfeurs bretons souhaitent renforcer leurs actions vis-a-vis de l’environnement. A peine rentré en France, ils planifient leurs prochaines aventure et c’est durant leurs trajets vers les  différents spots bretons qu’émerge l’envie d’utiliser un moyen de transport écologique sur son utilisation et sa fabrication.

En 2012, Ewen, Aurel et Ronan se rendent au salon nautique de paris et font la rencontre de Roland Jourdain et Sophie Verceletto, fondateurs de « Kaïros », société de conduite de projets sur les voiliers de compétition et spécialiste dans les bio-composites. C’est ensuite avec l’aide financière de la région Bretagne que le prototype de trimaran eco-conçu nommé « Gwalaz » (herbe marine en breton) peut débuter. La collaboration avec l’Ifremer et l’Université de Bretagne Sud qui étudient les bio-composite a permis de déterminer la combinaison idéal pour la réalisation de la coque : fibre de lin,  résine biosourcée à 20 % et matériaux d’âme en liège et  balsa.

Un test grandeur nature

Les amis bretons n’ayant jamais réellement navigué, prennent les rennes de Gwalaz sur le littoral breton avant décoller pour les îles salomon pour retrouver leur équipements qui vient de passer trois semaines dans un container à plus de 60°… Inquiet de trouver une soupe de résine bio au fond du container, les surfeurs bretons se voient rassuré quand ils constatent que le bateau n’a réagi ni à la chaleur ni au transport.

Après 3 semaines à sillonner les coraux des îles salomon et avoir était solidement sollicité, Gwalaz revient à bon port avec seulement une casse de safran à déplorer. Afin de pérenniser la combinaison des bio-matériaux, un test est réalisé pour identifier toutes déformations qu’aurait pu subir la coque du trimaran. C’est encore avec joie que les différents porteurs du projet constatent que la coque n’a subit aucune déformation. Un réel succès !


Photo : Ronan GLADU

Gwalaz prend du poil de la bête !

Le trimaran éco-conçu navigue régulièrement dans la baie de Port la Forêt et permet d’observer la réaction des bio-matériaux dans le temps. Équipé d’un nouveau gréement conçu par l’architecte naval Marc Van Peteghem il est maintenant constitué d’une aile à deux volets. Cette nouvelle technologie révolutionnaire pourra par la suite équiper une multitude de bateaux et permettra une réduction de la consommation de carburant de 15 % à 40 %.

 

Zoom sur l’écoconception

Elle vise à concevoir un produit en y ajoutant la contrainte environnementale, c’est chaque étape du cycle de vie du produit qui doit être caractérisée et quantifiée pour identifier les plus néfastes pour l’environnement.

Le concepteur apporte ensuite des alternatives :

  • Extraction de matières premières : Remplacer les matériaux précieux par des matériaux naturels et renouvelables, Utiliser des matériaux nécessitant peu d’énergie pour les extraire, Utiliser des matériaux recyclés
  • Fabrication : Réduire les étapes de fabrication d’un produit afin de diminuer la consommation d’énergie, Utiliser des énergies renouvelables pour alimenter les machines de fabrication, Simplifier la conception en réduisant le nombre d’éléments à fabriquer
  • Transport : Utiliser des moyens de transport plus écologique, Faire appel aux sous-traitants locaux, Réduire le volume du produit pour augmenter la capacité de chargement
  • Utilisation : Augmenter la durée de vie du produit, Favoriser la réparabilité
  • Fin de vie : Utiliser des matériaux recyclables, utiliser des matériaux bio-dégradables

En comparaison avec la fibre de verre, les matériaux bio-sourcés utilisés pour la réalisation de Gwalaz nécessite 5 à 10 fois moins d’énergie lors des opérations d’extraction et de fabrication. À l’heure actuelle la fabrication n’est toujours pas économiquement viable pour la production en grande séries car le coût de la matière première encore trop important pour rendre Gwalaz concurrentiel face à la fibre de verre. Bien que le court du lin ait nettement chuté depuis 2013, il implique encore aujourd’hui un surcoût de 15 % par rapport aux matériaux issus de la pétrochimie.

 




Une auto-école solidaire itinérante dans le Morbihan

C’est une première en Bretagne : une auto-école solidaire, mais itinérante, vient de démarrer ses activités dans le Morbihan. Elle a pour objectif de permettre à des personnes en situation d’insertion de pouvoir passer leur permis de conduire dans des conditions adaptées. Explications.

Depuis le début de l’année, la structure Neo Mobilité, membre du groupe Neo 56 (Groupement économique solidaire basé dans le Morbihan, ndlr) propose un nouveau service pour faciliter le retour à l’emploi : une auto-école solidaire itinérante. Cette intiative, baptisée « Itinéraire’B », est la première du genre en Bretagne et la deuxième en France (une expérience similaire existe à Rodez dans l’Aveyron) à avoir la particularité d’être « itinérante ». Comme pour les auto-écoles sociales sédentaires, elle a pour objectif de permettre à des personnes pour lesquelles le fonctionnement en auto-école « classique » n’est pas adapté pour améliorer le retour à l’emploi. « Ce peut être des personnes qui ont connu des échecs scolaires ou professionnels, qui ont perdu confiance en eux, qui sont confrontés à des soucis de mémorisation, de stress », explique Dany Branchet, responsable du projet. Toutes seront des personnes engagées dans des démarches d’insertion, pour lesquelles la mobilité est un frein dans le retour à l’emploi. « Allocataires du RSA, demandeurs d’emplois indemnisés ou non, allocataires d’AAH (allocation adulte handicapé, ndlr), salariés en parcours d’insertion…ils nous seront envoyés par des référents sociaux, le Pôle Emploi, la Mission Locale, des conseillers en insertion professionnelle… », précise Dany Branchet.

20 candidats la première année

Concrètement, l’auto-école qui sera donc itinérante se déplacera pour des modules théoriques sur le code de la route dans quatre communes : Questembert, Muzillac, Elven et Sarzeau. « Globalement, notre action se déroule sur les secteurs du nord de Vannes Agglomération, la Communauté de Communes Arc Sud Bretagne, le Pays de Questembert et la Presqu’île de Rhuys », détaille Dany Branchet. Le choix de cette zone d’action répond à une problématique liée aux transports. « Il y a une auto-école sociale sur Vannes, mais les habitants de la zone où nous agissons ont des difficultés à y accéder, étant donné le peu de transports en commun qui existent », poursuit la chargée de mission.

Les bénéficiaires de l’auto-école sociale itinérante pourront s’inscrire pour une période de 18 mois. Tous participeront à hauteur de 30 euros par mois pendant 12 mois, et 50 euros les six mois suivants. « La première année, nous pensons commencer avec un groupe de 20 personnes », estime Dany Branchet. Et les projets ne manquent pas pour la suite. « Après, nous avons pour objectif d’embaucher un deuxième moniteur. Et de développer aussi la partie théorique, en proposant des cours de soutien au code pour les personnes inscrites en autos-écoles classiques, ou encore de développer des ateliers auprès des séniors ». La route semble donc toute tracée !

Pour aller plus loin :

www.neo56.org




À Morlaix, le café et le cacao vont arriver à la voile !

Un projet de développement local

torrefacteur

Le torréfacteur en fonctionnement

chocograindesail

Le chocolat Grain de Sail

Construire des voiliers pour des produits 100% écologiques

sacstoiledejute

Les sacs en toile de jute

Pour en savoir plus 

Le site de la Torréfaction de la Baie

Le site de Grain de Sail

 

 




Héol, la voiture qui carbure au soleil breton

Depuis plusieurs années, l’association EcoSolar Breizh, basée à Brest, fait rouler Héol, un véhicule électrique solaire. « Notre but est de participer à des courses internationales réservées aux véhicules solaires », explique Jean-Luc Fleureau, le président de l’association.

La première course visée par Héol était le world solar challenge. Cette traversée de l’Australie, de Darwin à Adélaïde, fait plus de 3000 km. « Nous voulions participer à l’édition de 2013 mais, finalement, nous n’avons pas pu y aller », regrette Jean-Luc Fleureau.

Depuis, Héol a participé à différentes compétitions. La voiture a terminé deuxième du Moroccan Solar Race Challenge, auquel elle a participé deux fois. En 2015, l’association s’est rendue à Abu Dhabi, pour l’Abu Dhabi Solar Challenge. En 2017, elle doit participer à une autre course en Egypte. « À chaque fois, nous améliorons le véhicule », se réjouit le président.

 

Initier les jeunes

Héol est un projet multi-compétence, qui fait appel à l’électronique, la mécanique, la communication, le web… Il réunit des passionnés dans toute la France, de tous les âges : « Ça ne s’est pas fait en un jour ! Les compétences se sont agrégées au fil du temps. Le but est aussi d’initier les jeunes à ces technologies ». En effet, l’association prend régulièrement des stagiaires de tous niveaux, de la troisième aux écoles d’ingénieurs.

Pour développer Héol, l’association EcoSolar Breizh travaille en partenariat avec des entreprises françaises : « On a pas la force pour innover. On est là pour agréger les innovations des entreprises, pour mettre en avant les produits et montrer les savoir-faire et les technologies. Ce véhicule est une sorte de laboratoire vivant ». Au total, une quinzaine de PME apporte des compétences et de l’argent à l’association qui est aussi soutenue par des collectivités locales et des universités.

Le résultat est un véhicule de 4,5m de long pour 1,8m de large. Héol pèse 180kg et est recouvert de 6m² de cellules photovoltaïques. Pour pouvoir participer à la course égyptienne et continuer ses aventures, l’association EcoSolar Breizh est en permanence à la recherche de partenaires et de soutiens financiers. En attendant, on souhaite bon vent à Héol.

 

Plus d’infos :

La page Facebook de l’association

www.ecosolarbreizh.com




Cet été, ne ratez pas l’Altertour sur les routes bretonnes

 

Les vélos de l’Altertour ont pris d’assaut les routes de la Bretagne et des Pays de Loire depuis le 10 juillet. Jusqu’au 21 Août, le cortège de cyclistes va sillonner les routes du Morbihan, des Côtes-d’Armor, du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique, à la rencontre d’alternatives locales. Cette année, la thématique choisie est « Bien vivre, Bien(s) Commun(s) ».

Au programme donc, après un week-end passé sur le site de Notre-Dame-Des-Landes pour assister au traditionnel grand rassemblement d’été des opposants à l’aéroport, le groupe entamera son périple par quelques haltes en Loire-Atlantique et Mayenne : Manoir de la Grée à Soulvaches (44), Ferme-Brasserie de l’Oudon à Méral (53), Mayenne en Transition…avant de rejoindre l’Ille-et-Vilaine le 17 juillet à la Chèvrerie de la Huberdière. Direction ensuite La Ferme du Pressoir à Saint-Pern les 19 et 20 juilllet.

Le 21 juillet, en route pour Lanvallais dans les Côtes-d’Armor où aura lieu le rassemblement des Incroyables Comestibles de Bretagne. Le 24 juillet, direction l’Eco-Centre du Trégor à Pleumeur-Bodou, avant d’attaquer le Finistère par Querrien, village dans lequel le collectif Tomahawk a planté ses tipis.

En Août, après avoir visité le Finistère, place cette fois-ci au Morbihan, avec dans l’ordre des haltes à Silfiac, Inguinel, Lorient, Etel, Arradon, Larré, Augan pour une visite au bar-brasserie-auberge Le Champ Commun. Retour en Ille-Et-Vilaine à partir du 20 Août pour une halte auprès de l’association Culture Bio à Guichen, pour une fin de périple à Rennes le samedi 20 août, à l’occasion de l’Université d’Eté des Communs.

 

Tout le programme de l’Altertour et les différentes étapes sont disponibles sur le site http://www.altercampagne.net/

 

 




Notre-Dame-des-Landes : « On appelle à voter Non, à dire Non à ce projet dévastateur »

Quelle est votre réaction après la décision du conseil d’état de valider la consultation de dimanche prochain ?

C’est une mauvaise surprise mais ce n’est pas totalement une surprise. C’est une décision qui a été prise le petit doigt sur la couture et qui pose la question de l’indépendance du conseil d’état.

Sur la question du périmètre, pour moi, la réponse est choquante. La construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes concerne l’ensemble des français et pas que la Loire-Atlantique.

Sur l’ensemble des questions, l’état a fait en sorte de coller à la déclaration d’utilité publique et au grenelle de l’environnement. On parle de transfert alors que ce n’est pas un transfert puisque l’aéroport de Nantes restera ouvert. Mais comme le grenelle interdit la construction d’une nouvelle plate-forme aéroportuaire…

Tout est dans ce ton-là. L’état s’arrange avec le libellé pour que ça colle toujours. Pour nous, c’est invraisemblable.

 

Qu’attendez-vous de la consultation du 26 juin ?

On en attend rien. On appelle à voter Non pour ne pas laisser le champ libre au Oui.

On voulait une tribune pour développer nos arguments mais on ne peut jamais le faire. Il n’y a plus de discussion depuis des années. Le vrai débat est refusé depuis longtemps. L’association Des ailes pour l’Ouest, la chambre de commerce… Ils refusent la discussion !

 

Qu’allez-vous faire désormais ?

On va continuer à se battre contre ce projet. On va aller à la consultation. On appelle à voter Non, à dire Non à ce projet dévastateur.

 

Plus d’infos :

www.acipa-ndl.fr