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Notre-Dame-Des-Landes : le projet officiellement abandonné

C’est officiel, le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes est abandonné. Le Premier ministre l’a annoncé officiellement ce midi après le Conseil des Ministres. Une victoire pour les opposants à un projet vieux de plus de 50 ans.

Après un peu plus de 50 ans de tergiversations, le projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes est annulé. Le Premier Ministre Edouard Philippe l’a annoncé ce midi, à la sortie du Conseil des Ministres. « Les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes », a-t-il déclaré. Il a également précisé que « Les terres retrouveront leurs vocations agricoles. Outre l’abandon du projet, le Premier Ministre a également détaillé d’autres mesures : le réaménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique, dans le but « d’accroitre le nombre de passagers » ; l’accompagnement du développement de l’aéroport de Rennes-Saint-Jacques, et le renforcement de la complémentarité rail/air pour permettre un accès plus rapide aux aéroports parisiens. Concernant la ZAD, si les terres seront rendues aux agriculteurs, le gouvernement prévient que les occupants qui sont dans l’illégalité devront l’avoir évacuée d’eux-même d’ici le printemps prochain, sous peine d’expulsion.

Si du côté des partisans du projet, on démonce une « trahison », « déni de démocratie » ou encore une « victoire des minorités », du côté des opposants, on célèbre la victoire. Dans un communiqué commun, le mouvement anti-aéroport (composé de l’Acipa, de la Coordination des Opposants, de COPain 44, des Naturalistes en Lutte et des habitant(e)s de la Zad) déclare « Il s’agir bien d’une victoire historique face à un projet d’aménagement destructeur ». La Confédération Paysanne salue « Une grande victoire pour l’avenir des terres agricoles ». Elle « se félicite qu’une décision politique tranche enfin ce dossier. Cet abandon est aussi une victoire pour les générations futures. Au XXIe siècle, les terres nourricières ne peuvent plus être le réservoir sans fond de projets d’artificialisation ». Concernant l’avenir de la Zad, le Mouvement Anti-Aéroport réaffirme dans son communiqué commun « la nécessité pour les paysan(ne)s et habitant(s) expropriés de pouvoir recouvrer leurs droits au plus vite », « le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre ainsi qu’à y prendre soin », et enfin « une volonté de prise en charge à long terme des terres de la Zad par le mouvement dans toute sa diversité : paysans, naturalistes, riverains, associations, anciens et nouveaux habitants ». Il expriment aussi leur souhait de voir dans le futur ce territoire « rester un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole ». Le mouvement invite aussi à une large convergeance vers la Zad le samedi 10 févrierafin de fêter l’abandon du projet et pour construire l’avenir de la zone.




Films & coups de pédale : Le Ciné Cyclo Tour arrive en Finistère

Alors que le tour de France vient de se terminer, un tout autre tour d’un tout autre genre se prépare : le Ciné Cyclo Tour en Finistère, un cinéclub énergétiquement autonome et mobile qui passera de chaumière en chaumière (ou presque). Après une belle aventure au Sénégal menée par son fondateur Vincent Hanrion, l’aventure se multiplie avec les bénévoles de l’association. Ils vous attendent pour quelques coups de pédales durant le mois d’août.

Faire des projections dans des lieux dépourvus d’autonomie énergétique

Vincent Hanrion est le fondateur et le président de l’association Ciné Cyclo. Il aime les voyages, le cinéma et … les rencontres hasardeuses sources de projets. Son parcours en est en fait jalonné. En 2014 tandis qu’il cherche à donner un sens à un projet de voyage il sympathise avec des amateurs de vélo au Canada. L’idée de projeter des films dans des endroits non équipés en infrastructures ou en alimentation énergétique prend forme . Le vélo est la source d’énergie qui alimente la génératrice pour la projection. La génératrice ne permet cependant pas de stocker de l’énergie. Vincent doit donc  remonter en selle après ses journées de vélo, et pédaler pendant l’ensemble de la projection. Le public peut y participer et devient lui aussi acteur de sa séance et de celle des autres.

Premier cinécyclotour : direction Le Sénégal

Après un premier voyage préparatoire au Sénégal où il construit son futur projet au gré des rencontres, le jeune homme s’en retourne sur les routes du Sénégal fin 2015. Son idée est de déambuler dans le Sénégal avec son vélo, sa génératrice et son matériel de projection. Il est rapidement rejoint par un jeune sénégalais, qui l’accompagnera tout au long de sa tournée Ciné Cyclo. Les films projetés sont libres de droit. « On tient à chaque fois à diffuser des films libres de droits. C’est un assez gros boulot de contacter les réalisateurs ou les boites de production. Leurs expliquer la démarche. » nous explique Amandine Le Moan en charge de la communication sur le Ciné cyclo tour Finistère. La réception est bonne. Vincent Hanrion a tenu à proposer des films documentaires et des films d’auteurs de réalisateurs Sénégalais pour une partie des projections. Les sujets abordés sont également des sujets qui donnent à penser comme la diffusion d’une pièce de théâtre pour sensibiliser à l’éducation des jeunes filles. «  Il y’a des sujets qui peuvent être délicats (…) mais Vincent essayait d’arriver au moins un jour ou deux jours avant pour rencontrer au moins le chef du village ou l’ambiance du village » nous explique Amandine Le Moan.

Cinécyclo tour Sénégal diaporama

Après 6 mois de projections à vélo au Sénégal, des rencontres riches en émotion, le jeune homme revient en France en juin 2016. Il rentre « pas mal chamboulé » avec le besoin de partager son expérience. En fédérant quelques bénévoles actifs comme Amandine, l’association se lance dans des tournées en France où ils diffusent notamment leur reportage sur le Ciné cyclo tour au Sénégal. Par ailleurs un autre projet Ciné Cyclo à l’étranger se prépare du côté de l’Amérique du sud, visible sur la chaîne youtube de l’association.  Et cet été, grâce à la coordination d’Amandine Le Moan originaire de Douarnenez et de Lucille, le Ciné cyclo tour arrive en Finistère.

Cet été : le Ciné Cyclo tour en Finistère

Les filles ont compilé leurs connaissances du territoire et du monde associatif finistérien pour dessiner un parcours qui s’étalera sur le mois d’août 2017. Les volontaires sont invités à donner quelques coups de pédales en leur compagnie entre les différentes dates de projections mais également durant les séances. « Cela permet au public de réaliser l’énergie nécessaire à la projection d’un film » pour Amandine mais avant tout de « partager ce moment avec nous, surtout moi qui ne suis pas une grande cycliste ». Et si la séance vous a plu vous pourrez glisser quelques pièces dans le chapeau. Ces deniers serviront à nourrir les futurs projets de l’association qui vient d’embaucher sa première salariée !

Les dates :

1er août : Santec avec l’association Cirque à Léon – Dossen
2 août : île de Batz avec l’association 7e Batz’Art – Place Pokernok
3 août : Cléder – ferme de Kerantosfal
5 août : île de Cézon
8 août : Pointe Saint Mathieu – au pied du phare
10 août : Ménez-Meur (hanvec) avec le Parc Naturel régional d’Armorique
12 août : Saint Kadou avec l’association Kadhangar
19 août : Pouldergat
Date annulée : 21 août : Penmarch – Manoir du Ster
23 août : DouarnenezFestival de cinéma de Douarnenez
25 août : Trégunc – municipalité et épicerie Ty Vrac
29 août : Berrien – café librairie L’autre rive
1er septembre : Pont avenassociation Tous à Toile

Le site
Le facebook

Contact : amandine@cinecyclo.com

 




Les malheurs d’un tortillard nommé LGV : Faut-il en rire ?

Mon Dieu, qu’ils ont dû être déçus, les premiers passagers du TGV direct Paris-Saint-Brieuc qui rêvaient de partir à l’heure de l’apéro pour arriver à l’heure de passer à table ! http://www.ouest-france.fr/LGV. Le premier Paris – Saint-Brieuc en 2 h 06 a eu… 2 heures de retard  En fait de dîner, ils auront eu droit au mieux à un petit souper aux chandelles (si on les aime bien), au pire à la soupe froide (si l’attente a été trop longue).

En temps normal, j’aurai volontiers ri de cette mésaventure mais là, compte tenu de ce que nous a coûté cette LGV et ce qu’elle nous coûtera, en travaux de modernisation des lignes secondaires retardés, de concentration de l’activité économique autour de Rennes, de désertification accrues des zones interstitielles, je n’ai pas vraiment envie de rire. La communication triomphaliste des ingénieurs de la SNCF serait moins indécente s’ils avaient l’honnêteté d’y rajouter une obligation de ponctualité. Cela confirme ce que je disais dans un billet précédent sur la futilité du rapport au temps qu’on nous impose au nom de la modernité. En effet que valent les 37 minutes gagnées, voire même les 6 minutes de plus pour un train direct, sans arrêt à Rennes donc, comparées aux deux heures perdues bêtement à attendre dans un train sans même savoir quand cette attente prendra fin. Cette dernière assertion est une pure supposition de ma part mais se fonde sur une longue expérience de non-information des passagers par des contrôleurs le plus souvent dépassés par l’incurie de leur propre organisation.

Mais posons-nous la question en sens inverse : si le train était arrivé à l’heure, et cela lui arrivera fatalement plus souvent que l’inverse, espérons-le, qu’auraient-ils fait de ces 6 minutes gagnées d’avoir grillé l’arrêt en gare de Rennes ? Vraisemblablement rien, en tout cas, cela n’aurait pas chamboulé leur soirée. Cela valait-il de priver des voyageurs à destination de Rennes d’une possibilité supplémentaire de rentrer de Paris à l’heure du dîner ?

Du coup, j’ai bien envie de faire la promotion de ce petit bouquin http://www.marabout.com/eloge-de-la-lenteur-9782501089524

Et écoutez ici ce qu’ en dit son auteur. On est loin de nos trains rapides dont la prouesse technologique ne nous fait plus vraiment rêver https://www.ted.com/talks/carl_honore_praises_slowness?language=fr

Dominique Guizien




Le projet Listao veut remettre la voile au travail

Depuis un an et demi, l’association Voile au travail développe un projet de catamaran pour les professionnels de la mer. Elle veut ainsi contribuer à remettre la voile au travail, en lien avec une exploitation raisonnée des ressources.

L’association Voile au travail a été créée, en janvier 2016, pour mettre en place le projet Listao qui « vise à valoriser et promouvoir l’activité professionnelle maritime artisanale semi-hauturière à hauturière par la mise en service et l’exploitation d’un catamaran polyvalent professionnel à la voile ».

Grâce à l’utilisation de la voile, ce catamaran réduirait significativement le bilan carbone de son utilisation. « La force vélique […] sera assistée, le cas échéant, par une motorisation électrique pour le prototype », précise l’association sur son site internet.

Voile au travail est chargée de rassembler les différentes compétences pour mener à bien le projet Listao. L’association gère également, en lien avec le chantier naval, la construction du catamaran et elle en assurera l’exploitation. « Le projet permettra la diffusion d’innovations pour un gain significatif sur les conditions d’exploitation des navires, notamment la consommation d’énergie et la réduction des rejets », soutient l’association, qui est basée à Tregunc (29).

Formation des marins

« L’association a par ailleurs pour objet de rassembler les marins au sein d’une structure d’exploitation équitable et participative », ajoute Voile au travail. Ainsi, les marins skippers qui embarqueront seront formés et accompagnés par l’association afin de les sensibiliser « par exemple, dans le cas de l’exploitation du prototype, à une pêche durable prenant en compte la ressource et son maintien en milieu naturel par des prélèvements ciblés et raisonnés ».

L’association a été fondée par Julien Marin – diplômé de l’université de Southampton et architecte naval, Anne-Julie Cavagna – docteur en sciences et océanologue, et Alain Bothorel – docteur en sciences. Elle copte un membre d’honneur en la personne d’Emmanuel Bonnichon – skipper et marin-pêcheur.

Si vous souhaitez soutenir le projet Listao, deux voies sont possibles. Vous pouvez simplement adhérer à l’association et ainsi l’aider à financer le projet. Voile au travail est également ouvert à toute personne qui souhaiterait intégrer l’une des commissions de travail. « Le monde des professionnels a abandonné la voile depuis longtemps aux seuls plaisanciers. Il sera donc nécessaire de faire évoluer les mentalités pour favoriser l’acceptation sociale du projet puis de former les marins à l’exploitation de la voile au travail », conclut l’association.

Pour aller plus loin

www.voileautravail.jimdo.com




Fret à la voile entre patrimoine maritime et empreinte carbone moindre : Ty an Holen s’implique

« Je suis actuellement sur le marais salant sans accès internet et ne pourrai vous répondre avant jeudi 8 juin. » répond la messagerie automatique de Stéphane Guichen. Pas facile à joindre. Pourtant l’information circule : la Nébuleuse, un ancien thonier, achemine 10 T de sel dimanche 11 juin au port de Morlaix. Stephane Guichen en est l’instigateur en compagnie du Buzuk la monnaie locale du pays de Morlaix.

Stéphane Guichen : un homme au goût de sel

Stephane Guichen, saunier en vallée de Bourgneuf commercialise son sel dans sa boutique Ty an Holen située rue du bas de la rivière à Morlaix depuis quelques années déjà. Une production entièrement bio qu’il agrémente des plantes aromatiques de son jardin au grès des produits. Il produit chaque année une dizaine de tonnes de sel. Sa démarche porte également une attention au moyen d’acheminement des marchandises et s’est arrêtée sur le moyen de locomotion traditionnel : le fret à la voile. « Le sel a toujours voyagé par bateau, pourquoi ne pas adopter ce moyen de transport ? » déclare le producteur qui explique ce choix comme solution pour réduire l’empreinte carbone du transport des marchandises. Un sujet qui lui tient à cœur.

Impliquer le patrimoine maritime dans l’affrètement des marchandises : entre réduction de l’empreinte carbone et charme de l’ancien

Et puis ce ne sont pas n’importe quels bateaux qui transportent les marchandises ! En 2014, Notre Dame de Rumengol, une gabare (bâtiment maritime dédié au transport de marchandise) de 1945 classée monument historique avait déchargé 10 T de sel à Morlaix, dimanche prochain ce sera au tour de la Nébuleuse, un thonier de 1948 classé bateau d’intérêt patrimonial, des beaux échantillons du patrimoine maritime breton.

« Le Reder Mor, Amzer zo et un yacht serviront d’espace scénique aux animations de la journée. C’est important que les gens présents puissent monter à bord » développe l’audacieux producteur qui garde en mémoire certaines manifestations nautiques qui réservent les bateaux aux propriétaires.

Et le Fret à la voile c’est cher ? « A titre de comparaison par la route c’est 10 ct d’euros par kilomètre pour un kilo tandis que par la mer cela revient à 40 ct d’euros par kilomètre par kilo de sel, c’est à dire 4 fois plus cher. » Sa décision émerge d’une réelle volonté éthique.
A l’aide de l’outil http://voyage.chiffres-carbone.fr nous avons calculé l’empreinte carbone si Ty an Holen avait décidé d’utiliser la route : 26,62 kg eq CO2 pour un aller. Effectivement l’intérêt écologique apparaît clairement, au détriment de l’intérêt économique.

D’autres projets que Stephane Guichen mène avec des bateaux : le transport deux fois par an de 1 à 2 Tonnes de sel par le André-Yvette, une gabare de 1936 qui transportait à l’origine du maërl, des galets et des blocs de ciments pendant la reconstruction de Brest. Un projet qui inclut des jeunes en rupture « depuis 2014, l’objectif de la navigation est de venir chercher ce sel et de le livrer (…) cela donne aux jeunes une approche autre que celle de la navigation croisière, plus concrète ». Le transport est à cet effet offert.

Rendez-vous dimanche 11 juin pour décharger le bateau !

Venez déchargez de manière traditionnelle les sacs de sel dès dimanche matin dans une grande chaîne humaine ! Un marché de commerçants, des concerts, conférences, contes et autres animations accompagneront l’arrivée du chargement. >> LE PROGRAMME DETAILLE ou plus d’informations sur le Facebook du Buzuk.

Réecouter ce petit reportage audio de Stephane Guichen expliquant sa démarche, réalisé par Eco-bretons en 2013.




Gwalaz, un brin d’herbe dans une coque de lin

C’est en combinant les caractéristiques mécaniques du lin, du liège et du balsa que la société « Kaïros » et « Tricat», respectivement spécialiste en bio-composites et en construction de trimarans ont permis aux surfeurs bretons de « Lost In The Swell » de naviguer sur Gwalaz, le trimaran éco-conçu.

 

Le projet « Lost In The Swell » est la concrétisation de 3 potes bretons passionnés par le surf et qui se préoccupent de la qualité de l’eau dans laquelle il passe les 90 % de leur temps. Leurs différents périples aux quatre coins du globe sont régulièrement publiés sur youtube pour financer leur quête de vagues inconnues.

C’est après un surf trip en Indonésie que  ces trois surfeurs bretons souhaitent renforcer leurs actions vis-a-vis de l’environnement. A peine rentré en France, ils planifient leurs prochaines aventure et c’est durant leurs trajets vers les  différents spots bretons qu’émerge l’envie d’utiliser un moyen de transport écologique sur son utilisation et sa fabrication.

En 2012, Ewen, Aurel et Ronan se rendent au salon nautique de paris et font la rencontre de Roland Jourdain et Sophie Verceletto, fondateurs de « Kaïros », société de conduite de projets sur les voiliers de compétition et spécialiste dans les bio-composites. C’est ensuite avec l’aide financière de la région Bretagne que le prototype de trimaran eco-conçu nommé « Gwalaz » (herbe marine en breton) peut débuter. La collaboration avec l’Ifremer et l’Université de Bretagne Sud qui étudient les bio-composite a permis de déterminer la combinaison idéal pour la réalisation de la coque : fibre de lin,  résine biosourcée à 20 % et matériaux d’âme en liège et  balsa.

Un test grandeur nature

Les amis bretons n’ayant jamais réellement navigué, prennent les rennes de Gwalaz sur le littoral breton avant décoller pour les îles salomon pour retrouver leur équipements qui vient de passer trois semaines dans un container à plus de 60°… Inquiet de trouver une soupe de résine bio au fond du container, les surfeurs bretons se voient rassuré quand ils constatent que le bateau n’a réagi ni à la chaleur ni au transport.

Après 3 semaines à sillonner les coraux des îles salomon et avoir était solidement sollicité, Gwalaz revient à bon port avec seulement une casse de safran à déplorer. Afin de pérenniser la combinaison des bio-matériaux, un test est réalisé pour identifier toutes déformations qu’aurait pu subir la coque du trimaran. C’est encore avec joie que les différents porteurs du projet constatent que la coque n’a subit aucune déformation. Un réel succès !


Photo : Ronan GLADU

Gwalaz prend du poil de la bête !

Le trimaran éco-conçu navigue régulièrement dans la baie de Port la Forêt et permet d’observer la réaction des bio-matériaux dans le temps. Équipé d’un nouveau gréement conçu par l’architecte naval Marc Van Peteghem il est maintenant constitué d’une aile à deux volets. Cette nouvelle technologie révolutionnaire pourra par la suite équiper une multitude de bateaux et permettra une réduction de la consommation de carburant de 15 % à 40 %.

 

Zoom sur l’écoconception

Elle vise à concevoir un produit en y ajoutant la contrainte environnementale, c’est chaque étape du cycle de vie du produit qui doit être caractérisée et quantifiée pour identifier les plus néfastes pour l’environnement.

Le concepteur apporte ensuite des alternatives :

  • Extraction de matières premières : Remplacer les matériaux précieux par des matériaux naturels et renouvelables, Utiliser des matériaux nécessitant peu d’énergie pour les extraire, Utiliser des matériaux recyclés
  • Fabrication : Réduire les étapes de fabrication d’un produit afin de diminuer la consommation d’énergie, Utiliser des énergies renouvelables pour alimenter les machines de fabrication, Simplifier la conception en réduisant le nombre d’éléments à fabriquer
  • Transport : Utiliser des moyens de transport plus écologique, Faire appel aux sous-traitants locaux, Réduire le volume du produit pour augmenter la capacité de chargement
  • Utilisation : Augmenter la durée de vie du produit, Favoriser la réparabilité
  • Fin de vie : Utiliser des matériaux recyclables, utiliser des matériaux bio-dégradables

En comparaison avec la fibre de verre, les matériaux bio-sourcés utilisés pour la réalisation de Gwalaz nécessite 5 à 10 fois moins d’énergie lors des opérations d’extraction et de fabrication. À l’heure actuelle la fabrication n’est toujours pas économiquement viable pour la production en grande séries car le coût de la matière première encore trop important pour rendre Gwalaz concurrentiel face à la fibre de verre. Bien que le court du lin ait nettement chuté depuis 2013, il implique encore aujourd’hui un surcoût de 15 % par rapport aux matériaux issus de la pétrochimie.