Ce week-end, partez à la découverte des chauve-souris

Ce week-end, c’est la 24ème édition de la Nuit Internationale de la Chauve-Souris. L’occasion de découvrir cet animal nocturne encore mystérieux et méconnu. Des balades nocturnes sont notamment organisées en Bretagne pour partir à sa découverte.

Depuis plus de 20 ans, la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères organise la Nuit Internationale de la Chauve-Souris, afin de « faire découvrir à un large public la biologie, le mode de vie, les menaces mais aussi les actions de protection mises en place pour préserver les Chiroptères », peut-on lire sur le site de l’événement. Cette année, les 29 et 30 août sont dédiés à ce petit animal nocturne, encore trop peu connu. L’espèce mise à l’honneur cette année est la Barbastelle d’Europe, chauve-souris de taille moyenne qu’on peut rencontrer dans toute l’Europe, mais dont la population est en déclin.

Partout sur le territoire français sont ainsi proposées diverses animations : rencontre avec des spécialistes, sorties nocturnes, conférences, expositions, ateliers…le tout gratuitement et ouvert à tous.

En Bretagne, quelques événements sont programmés pour ce week-end, mais aussi sur les jours suivants, car les animations sont programmées en France métropolitaine jusqu’au 20 septembre, et jusqu’à la mi-octobre dans les Dom-Tom ! D’autres ont lieu dès demain, comme c’est le cas par exemple dans le Finistère au Domaine de Menez Meur à Henvec, où une soirée spéciale d’observation est organisée avec le Parc Régional d’Armorique.

Et si vous souhaitez vraiment en savoir plus sur ces demoiselles de la nuit, rendez-vous à la Maison de la Chauve-Souris. Elle est basée à Kernascléden, dans le Morbihan, commune où l’une des plus importantes colonies de Grands Rhinolophes a été repérée dans les combles de l’église. Ouverte toute l’année, elle permet de découvrir la vie étonnante de ces petits animaux nocturnes, et notamment la colonie de Grands Rhinolophes de l’église, grâce à des caméras infrarouges ! Tout l’été, elle propose des « nuits de la chauve-souris » les mardis et vendredis (réservations obligatoires)

Pour prendre connaissance du programme de la Nuit Internationale de la Chauve-Souris : https://www.nuitdelachauvesouris.com/

Et pour apprendre plus, notamment sur le Grand Rhinolophe, visionnez le film de Tanguy Stoecklé, « Une vie de Grand Rhinolophe « , disponible actuellement en libre accès sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=tNpSfanm1io&vl=fr




JARDINS DE L’IMAGINAIRE – ÉTATs D’ESPRITs L’expérience photographique sensorielle et sensible de leur lieu par des écoliers du Cloître Saint-Thégonnec

Dans un récent article, nous vous présentions le travail mené il y a quelques mois par le photographe morlaisien Gérard Rouxel, en résidence à l’école publique Cragou-Monts d’Arrée sur la commune du Cloître-Saint-Thégonnec, afin d’initier les élèves du CP au CM2 à sa pratique artistique en croisant son propre projet avec celui des enfants.

Gérard Rouxel joue avec l’imaginaire que le site de l’Abbaye du Relec peut dégager, appréhendant l’esprit du lieu par des assemblages numériques de photographies, prises à différents moments de l’année. Son travail photographique a été mené d’octobre 2019 à mars 2020 (il devait se poursuivre jusqu’en mai… un virus en a décidé autrement) sur l’ensemble du lieu. Parallèlement les enfants de l’école du Cragou du Cloître-Saint-Thégonnec ont réalisé avec lui un «portrait imaginaire» de leur commune, pendant la même période.

Récit de cette expérience singulière avec les mots de l’artiste qui a accompagné les élèves dans leur démarche créative, les laissant choisir ou être choisi par les lieux.

La résidence avec l’école du Cragou au Cloître-Saint-Thégonnec a permis aux enfants et à la communauté éducative, sur une période de six mois, de participer à une expérience de création photographique personnelle et collective en lien avec des lieux de la commune, où il fallait mener de front un projet artistique (sensibilité du regard, approche et représentation du paysage, rapport à la nature…) et technique (prise de vue, assemblage sur ordinateur, montage de l’exposition).

Le photographe a accompagné cette mise en relation des enfants avec la et leur nature, ces rencontres entre ÉTATs D’ESPRITs photographié/ photographiant, en les compilant, comme dans un dialogue.

Par groupe de quatre ou cinq, les enfants ont choisi de façon collective un lieu, un espace de la commune qui «leur parle» et qui permet de venir le voir et le prendre en photo chaque premier mardi du mois, quelles que soient les conditions climatiques. Le seul moyen d’expression est l’écriture photographique (photographier : écrire avec la lumière), elle permet de raconter une histoire de rencontre entre un être humain et un lieu. Une écriture servant à transmettre l’expérience. Chaque photographie de chaque enfant est ensuite assemblée par ordinateur et représente ainsi «la vision» de chaque groupe sur le lieu choisi. Les enfants en prenant la photographie se mettent en relation avec leurs cinq sens (voir, écouter, sentir, goûter, toucher). Une présence, une conscience, un respect est ainsi établi entre êtres humains et ensemble du lieu.

Ce qui est montré ici, est l’assemblage de toutes les photographies prises groupe par groupe chaque mardi (il manque évidemment la prise de vue du mois d’avril), laissant place à l’imaginaire du visiteur. Les enfants invitent les visiteurs à s’immerger dans leurs images. Les regarder, y écouter le chant de l’oiseau, ressentir le goût du nombril de Vénus, sentir l’odeur de la terre que vous touchez avec vos mains. Vous verrez que l’on redevient vite un enfant.

«Mon groupe et moi, nous avons choisi un ruisseau. Il est magnifique. L’eau est transparente et j’aime bien l’écouter couler. Il y a ce sable en dessous avec des reflets. Ça donne l’impression qu’il y a plein d’or dedans. Au-dessus du ruisseau, il y a un arbre perché et il y a de la mousse dessus. Elle est humide, elle sent bon et ça lui donne sa splendeur. Ce qui rend cet endroit majestueux aussi, c’est ses branches toutes fines qui tombent en plein milieu de l’endroit. Sur le chemin qui mène au ruisseau, il y a comme des cordes de lierre qui tombent. Cet endroit est majestueux et marcher dans les feuilles est agréable. En gros, c’est superbe !!!» L…

«On a choisi notre lieu. C’est la rivière. On a utilisé deux sens : la vue et l’ouïe. On a entendu des voitures au loin et les oiseaux. On a vu les feuilles tomber. Elles faisaient des galipettes, tournaient et tombaient dans l’eau. J’ai vu que l’eau était plus haute que la dernière fois. On a pris des photos.

Quand j’ai appuyé sur le bouton… j’ai senti comme un clic à l’intérieur de mon cerveau. J’ai senti plein de sensations dans mon corps.» L…

C’est une expérience extraordinaire pour un auteur photographe de partager un processus de création en cours, de faire voler en éclats ses doutes en voyant les enfants s’immerger totalement dans ce projet. Merci à eux et à l’équipe pédagogique qui a largement contribué à la réussite de cette résidence, malgré l’arrivée de l’inattendu virus. Merci à toute l’équipe de l’Abbaye du Relec d’avoir mis en relation ce lieu culturel départemental, des enfants d’une école publique primaire élémentaire d’un territoire rural et un projet régional de création artistique.

L’exposition de leur travail et de celui de Gérard Rouxel est à voir dans le jardin potager de l’abbaye jusqu’au 31 octobre prochain.




Cup, serviettes lavables, culottes menstruelles : témoignages d’utilisatrices

Elles ont toutes « sauté le pas ». Que ce soit il y a plusieurs années, ou tout récemment, ces bretonnes ont adopté la cup, les serviettes lavables, les culottes menstruelles, ou plusieurs de ces alternatives. Volonté de réduire les déchets, d’utiliser des produits plus respectueux de la santé et de l’environnement, de se réapproprier son corps…telles sont leurs motivations. Elles nous racontent.

Laurence, adepte de la « moon cup » : «Je regrette de ne pas l’avoir utilisée plus tôt »

« J’ai découvert la coupe menstruelle quelques années avant ma ménopause et je regrette de ne pas l’avoir utilisée plus tôt. Je préfère d’ailleurs le terme anglo-saxon « moon cup » qui fait clairement référence au lien entre le cycle féminin et celui de la lune, tous les deux de 28 jours.

Avant cela, j’avais renoncé depuis longtemps aux tampons et serviettes jetables au profit de serviettes hygiéniques en coton lavable, fabriquées localement par la Scop Doujan. J’étais déjà très satisfaite de cette évolution, pour des raisons à la fois écologiques et sanitaires, mais je dois dire que la moon cup m’a attirée de façon particulière. Son usage a impliqué un rapport plus organique à mon corps de femme qui depuis tant d’années se séparait d’une partie de son sang qui devait être vite absorbé par des « protections ». Le fait de mettre la main dans les profondeurs de mon vagin pour recueillir dans cette petite coupe souple et transparente le sang de mes menstruations, de pouvoir le voir, le quantifier sans en craindre le contact, j’ai aimé cela. Ceci est mon sang et ce n’est pas sale ! D’un point de vue organisation pratique, j’avais toujours dans mon sac un gobelet que je remplissais d’eau avant d’entrer dans les toilettes afin de pouvoir aisément nettoyer ma moon cup après l’avoir vidée dans la cuvette avant de la remettre en place.

J’apprécie vraiment de voir que maintenant, plus de jeunes femmes se sentent désormais à l’aise avec leurs menstruations. Il y a une évolution positive des représentations socioculturelles autour des règles, que l’on peut d’ailleurs constater avec les publicités sur ce sujet qui sont toujours un bon indicateur. »


Marie, 38 ans, a essayé et adopté les culottes menstruelles : « Le test a été relevé avec succès »

« Une amie m’a fait découvrir les culottes menstruelles. Au départ j étais un peu dubitative car je suis atteinte d endométriose et mon flux peut être important. J’ai quand même tenté un essai en achetant une culotte de la marque Rejeanne car même si j’ai toujours utilisé des protections bio ça me gênait de générer autant de déchets chaque mois. Le test a été relevé avec succès : pas de fuite (je peux garder sans peur cette protection une journée entière),lavage facile, invisible, prix abordable (cela devient même vite plus économique que le jetable). Aujourd’hui j’ai un set de 3 culottes et c’est idéal pour gérer les temps de séchage (le seul inconvénient que je vois). Je conseille à toutes les femmes d essayer. »


Virginie, 35 ans, a testé plusieurs alternatives, «  Ne pas hésiter à tester plusieurs options, à les cumuler selon vos besoins »

J‘ai arrêté d’utiliser des protections jetables (avant j’utilisais des serviettes jetables) vers 2015. Je ne me rappelle plus trop comment j’en ai entendu parler, mais j’habitais en Angleterre à l’époque et c’était plus répandu qu’en France. J’ai sauté le pas à la fois pour des motivations écologiques, et aussi parce que les serviettes jetables causent souvent des irritations (et coûtent cher !). J’ai d’abord essayé la cup, qui est déjà une alternative formidable, mais ayant des règles très douloureuses les contraintes d’insertion et de retrait étaient inconfortables pour moi. Ca reste une super alternative quand on bouge, je peux enfin aller me baigner pendant les règles sans soucis ! Ensuite, j’ai testé des serviettes lavables. Il a fallu que je teste deux modèles et que je me renseigne pas mal avant de trouver la marque qui me convienne (absorption, facilité de lavage). J’en suis hyper contente et ne reviendrait jamais en arrière ! Ce n’est pas très difficile d’un point de vue logistique, une petite pochette étanche suffit quand on est en déplacement, ensuite ça se lave bien et sèche vite. Je conseillerai aux personnes souhaitant se lancer d’en acheter une seule d’abord pour pouvoir tester les différentes marques. Il en faut un certain nombre pour couvrir tout le cycle, c’est donc un peu dommage d’investir avant d’avoir testé. Par contre une fois satisfaite, l’investissement en vaut la peine et est très vite rentabilisé.

Mon dernier test en date (depuis 3 mois) c’est la culotte menstruelle : encore plus confortable et sans stress que les serviettes lavables, surtout pour la nuit ! Ce que je pourrai conseiller surtout c’est : ne pas hésiter à tester plusieurs options, à les cumuler selon vos besoins. On n’est pas obligées d’être 100% à la cup, à la serviette lavable ou à la culotte menstruelle, chaque personne peut adapter et choisir ce qui lui convient le mieux. Il ne faut pas écouter les personnes qui, quoi que de bonne volonté, ne conseillent qu’une seule solution comme si c’était le Grall (que ça soit la cup, le flux instinctif, les serviettes ou la culotte) : chaque personne fait à son rythme et selon ses besoins et envies 😉


Priska, 30 ans, alterne entre cup et culottes menstruelles: «  Je pense qu’il faut essayer et chacune trouvera ce qui lui convient le mieux »

« J’utilise la cup et aussi les culottes menstruelles, j’alterne les deux, pour éviter d’avoir trop la cup. Je les ai découvert sur internet en cherchant les différents moyens de protections. Avantages de la cup, on peut mettre la lingerie que l’on souhaite, on peut la garder longtemps sur soi et à une durée de vie de plusieurs années. Inconvénients : il faut être à l’aise avec son corps, et pouvoir la vider et la nettoyer. Personnellement je la porte avec un stérilet car je sais bien la retirer mais ça peut faire enlever le sterilet pour celles qui ne savent pas bien la retirer en enlevant l’effet ventouse. Les culottes menstruelles, le plus gros avantage c’est que par rapport aux serviettes on les sent pas et ça ne bouge pas c’est très léger ça absorbe très bien. Je les utilisent la nuit également. Selon le flux elles ont différentes tailles, il y a même des strings pour les flux léger de début et fin de règles. Inconvénient : pour la changer il faut se déshabiller, et pourvoir mettre la sale à tremper où l’essorer à l’eau froide avant passage en machine. Je pense qu’il faut essayer et chacune trouvera ce qui lui convient le mieux. Il faut de la patience pour la cup, car au début c’est pas forcément facile à utiliser et il faut choisir le bon modèle. »


Justine, 39 ans, utilise cup et culottes menstruelles : «Mon conseil ?  Se lancer ! »

Justine, 39 ans de Morlaix, nous a aussi apporté son témoignage. Elle utilise « La cup depuis 1 an environ et des culottes de règles depuis plus de 6 mois ». Ce qui l’a convaincue ? « Les risques de choc toxique avec les tampons, et aussi pour diminuer le volume de mes déchets. » La composition douteuse des tampons et serviettes jetables a été aussi un déclic. Elle porte des culottes menstruelles « En plus de la cup ». Elle en a acheté plusieurs, ce qui lui permet de permet de s’organiser. « Avec trois culottes, on se débrouille. Ca se lave très facilement », précise-t-elle. Justine se déclare « ravie » de la combinaison cup-culotte menstruelle : « Ca protège bien, c’est hyper facile à utiliser, on ne jette plus rien. Et la cup permet de quantifier ce qu’on perd ». L’inconvénient : pas toujours facile de trouver des toilettes possédant un lavabo à l’intérieur, pour voir vider et rincer sa cup en toute tranquillité. « Mais les lieux « cup friendly » commencent à être identifiés ! ». Son conseil pour celles qui hésitent? « Se lancer! ».




Dossier : comment concilier règles, protection de la santé et de l’environnement.

On estime aujourd’hui qu’une femme utilise et jette dans sa vie entre 100 et 150 kilos de serviettes, tampons, et applicateurs ! (Source : livre « Flow, the cultural story of menstruation »). Face aux enjeux actuels de protection de l’environnement, de plus en plus de personnes se mobilisent pour faire baisser le volume de ces déchets, que ce soit en tant qu’utilisatrices, ou en tant qu’entrepreneur.e.s et fabricant.e.s de serviettes réutilisables, coupes menstruelles, culottes menstruelles ou éponges. La préservation de la santé est également devenue une problématique importante : nombreuses sont celles qui veulent aujourd’hui savoir quels sont les composants de produits utilisés au quotidien. Ce double mouvement semble expliquer le recours de plus en plus nombreux aux protections alternatives.

Au sommaire du dossier :




JARDINS DE L’IMAGINAIRE – ÉTATs D’ESPRITs. Dialogue artistique entre un lieu et la photographie

Le photographe morlaisien Gérard Rouxel était au début de cette année en résidence* à l’école publique Cragou-Monts d’Arrée sur la commune du Cloître-Saint-Thégonnec, afin d’initier les élèves du CP au CM2 à sa pratique artistique, en croisant son propre projet artistique avec celui des enfants. Gérard Rouxel, joue avec l’imaginaire que le site de l’Abbaye du Relec peut dégager, il appréhende l’esprit du lieu, par des assemblages numériques de photographies, prises à différents moments de l’année. Les écoliers quant à eux font le portrait imaginaire de leur commune. Subventionné par la DRAC, ce projet donne lieu à une exposition du photographe et des écoliers visible jusqu’au 31 octobre dans le potager de l’Abbaye du Relec, l’un des magnifiques sites de Chemins du Patrimoine en Finistère.

Nous ouvrons nos colonnes en deux temps : aujourd’hui avec les mots du photographe et ceux du paysagiste Gilles Clément qu’il convoque pour présenter son propre travail. Celui des enfants le sera dans un second article à venir tout prochainement.

C’est un processus créatif et une écriture qui s’est imposée sur le lieu de l’abbaye. Une question est arrivée, assez simple et en même temps redoutable « Une écriture photographique peut-elle traduire un dialogue entre un lieu et un photographe ? ». La réponse est arrivée juste après la question ou, peut-être, juste avant.

Bien que la question soit assez précise, ce qui se joue là est beaucoup plus vaste, sûrement plus complexe aussi. Dialoguer avec un lieu, demande de le faire avec l’ensemble des éléments présents, tous les éléments, y compris celui ou ceux que l’on ne voit pas : l’esprit ou/et les esprits du lieu. Il y est question de dialogues, d’échanges entre des êtres et des esprits.
Entamer ce dialogue peu habituel, de vivant à vivant, de matière à matière, d’espace à espace, en reliant tout avec tout. Comment capter sans enfermer, demander la permission, se faire accepter, garder sa place, chacun la sienne ? Être à l’écoute ou converser avec l’esprit des arbres, celui des êtres humains, de l’eau, du vent, des pierres, du héron, du potager, des voix d’Arrée Voce, de la ligne de crête juste au-dessus…
Se laisser embarquer par ces esprits qui font l’esprit du lieu. Être vraiment là, présent, car ils sont joueurs. Sans oublier l’esprit de Chronos, du temps, du temps qui passe ou qui s’éternise. Regarder le temps prendre sa place à chaque instant, instant après instant. Instants collés en transparence les uns avec les autres, créant un autre temps, une autre existence du temps, comme on regarde un nuage, pfttt…, déjà transformé.
Cette écriture ne traduit pas, ne montre pas. Elle transmet sans comprendre, comme un chaos brut de création, comme une expérience de liberté laissée au lecteur de recevoir, ou pas, son envie ou besoin de voir… pour voir.

Claire Prijac, directrice du site de l’Abbaye du Relec et Gérard Rouxel
devant deux de ses tirages photographiques.
Photo : Laurence Mermet

« Le paysage renvoie chacune de ses perspectives aux perspectives intérieures de celui qui le contemple. Le jardin est la démonstration d’une pensée. Le paysage, symptôme culturel, création de l’esprit, ne sera rien sans une image qui lui soit propre, atteinte et gagnée à travers le corps : le jardin. Tout homme, assujetti à sa propre cosmogonie, porte en lui-même un jardin qui traduit le paysage et, au second plan, l’univers entier. Le fait que dans un lieu de culture, contrôlé et circonscrit, cohabitent le visible et l’invisible, oblige à considérer ce lieu, le jardin, comme le territoire spécifique de l’âme où l’artifice, quels que soient les capacités et les résultats, se met au service des visions les plus lointaines. D’où l’impossibilité de réduire ce lieu à des limites physiques. La corrélation entre paysage et jardin nait quand l’homme prend conscience de son propre environnement et trouve les mots pour le définir ». Gilles Clément, les caractéristiques du jardin planétaire.

*Une « résidence d’artiste » désigne l’octroi pour un artiste d’une aide à la création artistique tant financière que logistique sur une durée et un projet donné. Une résidence est soumise à un cahier des charges strict impliquant que 70% du temps de présence de l’artiste soit dévolu à sa création sur le lieu ou le territoire d’accueil et employer 30% à des actions de médiation.
Ici, la structure d’accueil est Chemins du Patrimoine en Finistère (dont l’Abbaye du Relec est un des cinq sites). Le travail photographique de Gérard Rouxel a été mené d’Octobre 2019 à mars 2020 (il devait continuer jusqu’en mai, un virus en a décidé autrement) sur l’ensemble du lieu. Parallèlement les enfants de l’école du Cragou du Cloître-Saint-Thégonnec ont réalisé un «portrait imaginaire» de leur commune, pendant la même période. L’artiste a accompagné les élèves dans leur démarche créative, les laissant choisir ou être choisi par les lieux. L’exposition de leur travail est à voir dans le jardin potager de l’abbaye.

Gérard Rouxel a créé un catalogue de cette exposition, en vente à la boutique de l’Abbaye du Relec. Format 20×20 cm, 36 pages en double et 4 pages de couverture. 22€




Avec Nerzh Nevez, libérez les énergies pour devenir autonome

Adeptes du DIY, participez aux stages organisés par Nerzh Nevez ! Au programme, fabrication de butaphone avec une bouteille de gaz, de Rocket Stove (réchaud à bois) ou encore d’éolienne domestique de type Pigott en collectif.

Apprendre à fabriquer une éolienne domestique de type Pigott ? Un « Rocket Stove » (foyer à bois efficient) ? Un « butaphone » (instrument de musique à partir de bouteilles de gaz recyclées) ? C’est possible grâce à Nerzh Nevez ( « Forces Nouvelles » en breton). Cette auto-entreprise bretonne propose toute l’année des stages, dont l’objectif est « d’apprendre en faisant », explique Laurent Aubertin, le fondateur de la structure. Ce passionné d’autonomie énergétique organise ainsi de nombreuses formations dans des lieux de transitions écologique, comme par exemple à l’Ecocentre du Tregor, ou encore au Bois du Barde à Mellionnec. Il intervient également en tant que formateur pour certaines entreprises, ou encore à la demande chez des particuliers, pour des chantiers participatifs pour fabriquer une éolienne par exemple.

Eolienne, butaphone et Rocket Stove. Credit photos : Nerzh Nevez

En suivant un des stages proposé, chacun peut repartir avec un objet qu’il a fabriqué. Mais également apprendre, découvrir, ou perfectionner des techniques qui pourront être utiles pour devenir plus autonome. C’est le cas notamment lors des sessions de maintenance d’éolienne Pigott, qui ont lieu chez des particuliers qui en possèdent une. « Cela permet aux personnes intéressées de venir sur place voir comment ça se passe, et trouver réponses à des questions sur le bruit, les relations de voisinage, l’entretien de l’éolienne… », précise Laurent Aubertin. Les sessions sont accessibles à tous, moyennant finances : comptez par exemple 140 euros pour un stage de deux jours autour du butaphone (que vous emporterez à la fin, le matériel est fourni), ou encore 350 euros pour quatre jours de fabrication de Rocket Stove. « Le public qui participe est très varié : on a par exemple des parents qui font l’école à la maison et qui viennent avec leurs jeunes enfants, des artisans qui veulent se former aux énergies renouvelables, des bricoleurs qui veulent souder, des personnes intéressées par l’objet en lui-même…et les femmes sont largement représentées ! », note Laurent.

Plus d’infos et programme des stages sur le site de Nerzh Nevez : http://www.re-cycle-age.com/SiteNN/