Mamik, une boite à savons éco-conçue en Loire-Atlantique
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L’association Wild Bretagne achète dans la région des parcelles, afin de « faire éclore des forêts sauvages ». Les terrains acquis deviennent ainsi des biens communs, sur lesquels la chasse, la coupe des arbres, la cueillette sont interdites, et le bois mort conservé. Laissés en « libre évolution », ces forêts deviennent ainsi des lieux privilégié pour la faune et la flore locale, qui y est préservée. Une façon aussi pour l’association d’amener à s’interroger sur les relations entre l’humain et le vivant, et notre lien au sauvage. Rencontre et reportage à Plouec-Du-Trieux(22), où se trouvent les premières parcelles acquises.
C’est dans la Vallée du Trieux, à quelques encablures de Saint-Clet (22), que nous rencontrons Pat et Sane. Tous deux font partie de l’association Wild Bretagne, née il y a maintenant 4 ans, et qui a pour but d’agir concrètement pour « faire éclore des forêts sauvages en Bretagne ».Une aventure démarrée par une « bande de copains et copines », qui se rencontrent durant leurs études. « On pratiquait tous et toutes la rando, le stop, le vélo, et on aimait voyager », explique Sane. A force de découvertes, la petite bande commence à se questionner autour de la notion d’espaces sauvages : Est ce qu’il possible d’en avoir encore ? Et en Bretagne. ? Comment peut-on faire ? Sane, Pat et les autres vont alors jusqu’en Pologne, à la découverte de la dernière grande forêt européenne, Bialowesa. Une rencontre va profondément les marquer : celle avec Bogdan Jaroszewicz, directeur de la station géobotanique de la forêt. « Il nous a permis de comprendre comment on pouvait faire revenir une forêt primaire », précise Pat.
Et donc, comment faire germer des forêts sauvages en Bretagne ? L’association Wild achète alors des parcelles, qui deviennent ainsi des « biens communs », pour les laisser ensuite en « libre évolution », et exemptes de toutes activités humaines. La chasse et la coupe d’arbres y sont interdites, tout comme la cueillette. Le bois mort est conservé, car il sert d’habitat et de nourriture à de nombreuses espèces. « Les études scientifiques montrent que la non-gestion permet l’augmentation de la biodiversité forestière », soutient Pat. « Cependant, nous ne sommes pas contre l’usage du bois. On essaie juste d’embarquer un maximum de gens dans nos questionnements», précise-t-il. Il faut savoir qu’en Bretagne, qui est l’une des régions les moins boisées de France, les forêts sont toutes très jeunes, et très exploitées. Et en France, seulement 0,14% de celles-ci sont laissées en libre évolution !
A Plouëc-Du-Trieux (22) ; l’association a donc acheté 18 000 m2 de forêt, divisé en trois partie. Le tout grâce à un financement participatif, qui a eu un très beau succès. « On avait pour objectif 7500 euros, finalement on en a obtenu 27 000 ! », se réjouissent Sane et Pat. L’une des parcelles se trouve à 30 minutes de marche de la route départementale, en longeant le Trieux, par le GR. Le temps étant clément, nous partons donc à sa découverte avec Pat. L’endroit est idyllique, bordé de quelques chaos rocheux, et de la rivière. Quelques arbres tombés du fait des récentes tempêtes obstruent le chemin, ce qui nous oblige à quelques contournements par les fougères. Nous arrivons finalement après quelques descentes et montées sur le territoire de la réserve. Un panneau signale que la chasse est interdite. Ici, on trouve ce qui fait la biodiversité classique d’une forêt bretonne, à savoir des hêtres, des châtaigniers, des chênes, des ifs, mais aussi du sureau ou des très jeunes érables. Des passages et des empreintes indiquent la présence de chevreuils, qui viennent également s’abreuver dans le Trieux. « On a installé un piège photo et on les a repéré », explique Pat, en chuchotant, pour ne pas les effrayer. Le terrain est à eux, ainsi qu’aux sangliers, pics, chouettes, hiboux…qu’on pourrait y trouver. Mais le sentier reste accessible aux humains, qui « font aussi partie du vivant ».
Des balades botaniques ont déjà eu lieu sur le site. Une manière de sensibiliser le grand public, qui est par ailleurs le second axe d’action de Wild Bretagne. « L’idée, c’est aussi de conscientiser, notamment par l’art et le jeu. Certain.e.s membres de l’association ont une sensibilité plus artistique. On peut proposer des ateliers de peinture, d’écriture…qui permettent une première approche ». L’association a ainsi créé une exposition photo sur la forêt primaire polonaise de Bialowesa, et un jeu de cartes « memory » pour apprendre aux petits et grands à reconnaître les arbres. Elle intervient également dans des écoles, des bibliothèques, des festivals…et souhaite créer du lien avec les habitant.e.s. « Tout ceci permet de croiser les regards et des sensibilités différentes », indique Pat. « Chacun peut réinterpréter sa vision du sauvage, retrouver un lien sensible avec le vivant. Il faut changer de paradigme : nous sommes juste des humains qui habitons un écosystème. Il faut savoir coexister et partager ».
« L’appel du sauvage », de nouvelles parcelles à acheter bientôt
L’équipe de Wild Bretagne a lancé début juillet un nouveau projet, baptisé « L’appel du sauvage ». Trois terrains sélectionnés sont soumis aux votes du public, pour être achetés par l’association, grâce aux dons supplémentaires qui ont été récoltés dans le cadre de la campagne de financement participatif précédente. Un nouvel appel aux dons, pour compléter les fonds, sera lancé également.
PSST…. NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN !
Nous sommes un webmédia associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires.
Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous.
Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle :- vos envies d’écrire, ou de photographier, ou de podcaster des initiatives de transitions dans les cinq départements de Bretagne historique.- vos contributions financières pour continuer de mener à bien nos projets en 2024, notamment nos « Portraits de femmes en transition ». – vos implications dans notre vie associative.
Pour cela, vous pouvez adhérer en ligne : https://www.helloasso.com/associations/eco-bretons/adhesions/adhesion-2024
Flavie Despretz est une bretonne pure souche, baignée dans les objets bruts depuis toute jeune. Le monde du recyclage a toujours fait partie d’elle. C’est tout naturellement qu’il a perduré à l’âge adulte. Et quoi de mieux que l’artisanat d’art pour l’exprimer, le montrer et le faire vivre.
« C’était une évidence […] nous avons tellement de matières intéressantes dans nos poubelles, tellement de choses qui sont là et que nous jetons ».
De la construction de cabanes dans les bois, aux luminaires avec des morceaux de canettes et de vieilles bandes de cinémas, le travail de la matière l’interroge.
Travailler les matériaux, les faire vivre de nouveau dans un environnement, questionner nos pratiques, nos habitudes. C’est dans cet objectif que Flavie a créé l’événement « La Balade Artistique ».
« Le projet est de faire sortir l’art […] que les gens se ré- émerveillent de nos paysages
et de notre environnement ».
Plus d’une quarantaine d’artistes étaient présents le dimanche 19 mai 2024 à Carantec dans le Finistère. Le concept de la balade est de présenter une prestation artistique (tableaux, danse, land- art, sculptures…) en symbiose avec le littoral de Carantec. Pour que tous et toutes puissent découvrir l’art au-delà d’une galerie ou d’une exposition fermée.
Lors de cette journée, Flavie a créé une œuvre souhaitant refléter la montée des eaux et la fragilité du littoral. « La commune de Carantec fait partie du littoral en danger […]Il est important pour moi de le montrer et de replacer l’humain face à la nature », rappelle Flavie.
Imaginez-vous d’ici trente ans, vous baigner dans le sable, comme si de rien n’était, car nous n’aurons pas changé nos habitudes face au dérèglement climatique. C’est l’idée que Flavie a souhaité montrer à travers ses œuvres saugrenues sur la plage du port de Carantec.
« C’est une reconnexion : de se parler, de regarder ce qu’il se passe, voir ce que l’on peut faire ensemble. Le jeu est surtout de ne pas paraître effrayant, mais plutôt de passer par le comique et l’ironie ».
« Parler ou faire parler d’écologie par le rire et non par la peur »
Avec tout ce que l’on voit dans les médias, sur les réseaux sociaux ou à la télévision, Flavie se sert de l’art comme moyen d’expression, pour faire passer un message différent. Pour que les personnes se rassemblent et échangent face à l’absurdité.
« Les gens font comme si de rien n’était alors que l’on sait que nager dans le sable c’est une horreur […] tout va bien dans le meilleur des mondes », assure-t-elle.
Techniquement les œuvres sont en « plâtre du Marais » un mélange de plâtre et de chaux aérienne
avec un corps en filasse.
Flavie a choisi ce matériau pour sa légèreté et sa flexibilité. Cela lui a permis d’aller chez les personnes et de faire des moules sur mesure.
Autre proposition, l’ours blanc sirotant son cocktail tout en scrutant l’horizon, sur le plongeoir
de la plage de la Grève Blanche, donne matière à réflexion.
Un message simple réalisé collectivement par les bénévoles et autres artistes -dont Flavie en est la
cofondatrice avec Léa Roussy- de la journée.
« Passé le moment de surprise et de rire, les gens parlaient spontanément d’environnement »
C’est donc cela l’art selon Flavie Despretz. Le faire ensemble par l’humour et par l’amour.
Propos recueillis par Sophie Sanchez.
Merci encore à Flavie Despretz pour son temps et son incroyable travail lors de la journée Balade Artistique Carantec.
Retrouvez le travail de Flavie
Sur son site internet :
https://flaviedespretz.wixsite.com/home
Et sur Instagram :
@flavieluminariste
@baladeartistique_carantec
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La cinquième Conférence Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire s’est déroulée hier jeudi 19 décembre, au Roudour à Saint-Martin-des-Champs. Accueillies par l’équipe salariée et bénévole du pôle ESS du Pays de Morlaix, plus de 260 personnes se sont réunies pour évoquer 10 ans de développement de l’ESS dans la région et sur le Pays de Morlaix, depuis la loi ESS de 2014, et pour poser les bases de la nouvelle stratégie régionale 2025-2028. Benoît Hamon, ancien ministre et désormais président de l’association ESS France, était présent. Retrouvez son interview audio en fin d’article.
13,8% des emplois en Bretagne avec 164 000 salarié.es , et première région de France. Voilà ce que représente l’économie sociale et solidaire en Bretagne. Celle-ci « n’est pas un secteur d’activité, mais une façon de faire et d’entreprendre qui rassemble des organisations alliant performances, démocratie et utilité sociale ». Telle est l’ESS définie par la CRESS (Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire) de Bretagne.
La loi du 31 juillet 2014 prévoit des conférences régionales de l’économie sociale et solidaire, qui sont organisées au moins une fois tous les deux ans par l’Etat, la Région, et la CRESS. « Elles abordent les orientations, les moyens et les résultats des politiques locales de développement de l’économie sociale et solidaire. », explique la CRESS Bretagne.
L’édition 2024 de cet événement régional se déroulait jeudi 19 décembre, au Roudour, à Saint-Martin-des-Champs près de Morlaix. L’occasion pour plus de 260 acteurs et actrices breton.nes de se réunir et d’évoquer le développement de l’ESS depuis 2014, et de réfléchir aux orientations de la nouvelle stratégie à venir, qui entrera en vigueur en 2025, jusqu’à 2028.
Après un mot d’ouverture de Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix et Président de Morlaix Communauté, qui a rappelé l’importance de l’ESS sur ce territoire, notamment du point de vue historique avec l’apparition des premières coopératives à Morlaix il y a plus d’un siècle, un quiz interactif sur l’ESS a permis à la gagnante de repartir avec le premier billet de 29 Buzuks, monnaie locale du Pays de Morlaix, qui sera édité en 2025*.
Puis, une première table-ronde a évoqué les 10 années passées. Michel-Pier Jézéquel, président de la CRESS Bretagne, a ainsi rappelé « L’espace de coopération assez remarquable qu’il y a en Bretagne ». « En 10 ans, on aura vu la pérennisation du DLA (dispositif local d’accompagnement de l’ESS), la création des TAg**, le travail sur Guid’asso avec le Mouvement Associatif, l’amélioration de la qualité de l’emploi dans nos structures, le travail sur la structuration des filières alimentation, maritimité, l’économie circulaire… nous avons oeuvré pour faire de l’ESS un modèle d’entreprendre qui répond aux enjeux sociaux et environnementaux », a-t-il souligné.
Gaëlle Le Stradic, Conseillère Régionale déléguée à l’ESS, a appelé à se « féliciter collectivement » de ces résultats, et du bon travail entre « les institutions, l’économie sociale et solidaire, l’Etat et la Région ».
Le reste de l’après-midi a été consacré à des ateliers sous forme déambulatoire permettant de réfléchir aux grandes orientations à définir pour la prochaine stratégie. Puis, après la remise du Prix de l’ESS à la Scic Distro, spécialiste de la consigne du verre (voir encadré), la plénière a permis des échanges entre le public et Benoît Hamon, ancien ministre et Président d’ESS France, Gaëlle Le Stradic, Michel-Pier Jézéquel, et Thierry Couret, correspondant régional ESS à la DREETS (Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi et des Solidarités). Au programme de ce dernier grand temps fort : Comment se projeter positivement dans les 10 prochaines années pour l’ESS ? Benoît Hamon a exhorté à « essayer de penser des stratégies qui alignent les planètes », et à « regarder ce sur quoi on a collectivement la capacité d’agir ». Pour lui, l’avenir de l’économie sociale et solidaire s’annonce « potentiellement radieux », étant « un secteur très doué pour préparer l’avenir ». « La responsabilité qui est la nôtre est de construire des alliances, il faut prendre la place et le rang qui nous revient, sans attendre l’Etat », a-t-il conclu.
*https://www.eco-bretons.info/sur-le-pays-de-morlaix-le-buzuk-lance-de-nouveaux-billets/
**Le TAg est un idéateur qui accompagne les porteurs et porteuses de projets à transformer leurs idées innovantes en un véritable projet de création d’entreprise.
Interview audio de Benoît Hamon, ancien ministre et Président d’ESS France, et Michel-Pier Jézéquel, président de la CRESS Bretagne. Ils évoquent le bilan pour l’ESS à l’occasion des 10 ans de la loi, et la place de la Bretagne dans l’ESS française.
Le prix régional de l’ESS remis à Distro
Le prix régional de l’ESS a été remis à Distro, filière bretonne de réemploi du verre.
Née en 2015, d’abord sous forme associative, puis transformée en Scic en 2022, Distro est basée à Plérin dans les Côtes-d’Armor. Elle regroupe des producteurs, des citoyen.ne.s, des collectivités, des points de vente, des imprimeurs, des laveurs, des transporteurs…
Distro gère la collecte, le lavage et la remise en valeur des contenants en verre. Plus de 400 000 bouteilles ont ainsi été réemployées, grâce à 65 points de collecte répartis en Bretagne.
Distro : https://distro.bzh/
ChouetteCoop, anciennement Book Hémisphères, est une Scic consacrée au réemploi, et également une entreprise d’insertion. Elle récupère des livres dans 250 points de collecte en Bretagne, les trie, et les revend sur internet ou dans ses boutiques de Kervignac et Carhaix. Depuis quelques mois, l’entreprise Tikoantok, spécialiste du matériel de puériculture reconditionné, a rejoint la coopérative. Une nouvelle activité pour cette structure de l’économie sociale et solidaire, qui a aussi lancé un appel à souscription de part sociale. Rencontre à Kervignac, à côté de Lorient.
Née en 2010 à Kervignac, l’association Book Hémisphères a grandi et évolué. Transformée en coopérative depuis 2018, la structure est désormais une Scic et une entreprise d’insertion, à but non lucratif. Elle comprend maintenant une recyclerie à Merlevenez et une boutique à Carhaix, en plus du point de vente historique de la zone du Braigno à Kervignac. Une aventure qui a démarré « il y a plus de 20 ans », rembobine Benjamin Duquenne, président-directeur de la coopérative. « A l’époque, j’avais lancé le site de vente de livres d’occasion, livrenpoche.com ». Ce grand collectionneur de livres a fait évoluer son activité avec la création de l’association Book Hémisphères, qui employait déjà du personnel en insertion. « L’objectif, c’était de créer de l’emploi, en faisant ce que j’aimais ». De 4 salarié.e.s et 130 000 ouvrages collectés dans 40 points de collectes en 2010, la structure est passée à 39 salarié.e.s, dont la moitié en insertion, et a désormais quatre camions qui passent dans 250 points de collecte. Elle traite 100 000 livres par mois !
Des livres qui sont tous triés un par un. Ceux en bon état, environ 45%, sont revendus sur internet ou dans les boutiques, à Kervignac et Carhaix. Les autres partent en direction d’une usine en Normandie, qui les transforme en pâte à papier. Tous les livres ont leur solution de recyclage, certains sont même revendus à des professionnels pour faire de la décoration. Mais attention, souligne Benjamin Duquenne, « Le but n’est pas de faire un maximum de volume, on fait attention. Il faut qu’on soit capable de traiter tous les flux entrants ».
Après le tri qui s’effectue dans un hangar à Kervignac, direction la boutique juste à côté. Celle-ci est un petit paradis pour les amateurs de littérature : de nombreux rayonnages de livres d’occasion, triés par catégorie. Polar, cuisine, bien-être, histoire…
Le choix est vaste. Des dvd et vinyles sont également disponibles. Un peu plus loin, un espace « enfants-familles » a été aménagé : on peut y trouver des jeux de société d’occasion, des neufs, des livres jeunesse, mais aussi du matériel de puériculture. C’est l’une des dernières activités de la coopérative, qui a « absorbé » l’entreprise Tikoantik. Fondée par Séverine Inkermann, elle propose aux parents et aux professionnels de la petite enfance du matériel de puériculture reconditionné et contrôlé. « Depuis mai, nous avons rejoint ChouetteCoop, cela correspond à notre évolution et nos besoins, avec des volumes de ventes qui ont augmenté, notamment auprès des professionnels comme les crèches ou les Maisons d’Assistantes Maternelles », souligne Séverine, qui travaille aussi désormais avec l’un des leaders de la vente aux professionnels de matériel pour la petite enfance. « Et puis, ça nous permet de créer des synergies. On peut par exemple vendre à la fois des livres jeunesse et du matériel de puériculture, pour équiper des activités d’hébergement par exemple », souligne Benjamin Duquenne. Dorénavant appelée « ChouetteCoop Petite Enfance », Tikoantik a gagné il y a quelques mois un des Trophées Bretons des Transitions, dans la catégorie « Entreprise ».
Dernière actualité en date pour ChouetteCoop : le lancement d’un appel à souscription de part sociale, à partir de 50 euros, et devenir ainsi sociétaire de la Scic. Dans la gouvernance de la structure, chaque sociétaire a une voix, peu importe le nombre de parts détenues. Le renforcement du capital de la Scic permettra à ChouetteCoop de continuer son développement, élargir dans le futur ses collectes à de nouvelles régions, et agrandir ses locaux.
En attendant, la coopérative donne rendez-vous pour les braderies mensuelles et grandes ventes qu’elle organise à Kervignac. La prochaine aura par exemple lieu le samedi 11 janvier.
Plus d’infos : https://www.chouettecoop.org/
Depuis 2017, L’association Clim’Actions Bretagne réalise des opérations de plantations d’arbres afin de voir pousser de nouvelles forêts pour la biodiversité et le climat. Elu.e.s, entreprises, citoyen.ne.s, élèves… sont invité.e.s à participer collectivement aux projets. C’est le cas à Bignan (56), sur une parcelle de un hectare mise à disposition par la commune, sur laquelle 200 élèves et des adultes ont mis en terre 500 arbres.
« Qui veut planter le prochain arbre ? » « Moiii », répondent en chœur les enfants, répartis en petits groupes. La fraicheur de cette matinée de décembre n’arrête pas l’enthousiasme des 200 élèves des écoles Saint-Joseph, Saint-Henri, et Jean Monnet de Bignan, venus planter quelques 560 arbres, sur une parcelle d’un hectare, allée du Pradigo, toute proche du bourg. L’opération se déroule sous la houlette de l’association Clim’Action Bretagne, dans le cadre de son dispositif « De nouvelles forêts pour la biodiversité et le climat en Bretagne ». Cinq animateurs et animatrices, bénévoles et salarié.e.s, sont sur le terrain pour accompagner les jeunes jardiniers en herbe. « C’est important, cela leur permet de remettre les mains dans la terre. Planter un arbre, c’est symbolique », apprécie Dominique Pirio, présidente de l’association.
Lancé en 2017, le programme de Clim’Actions Bretagne a permis la plantation de 20 000 arbres sur 17 parcelles communes, à Ploeren, Saint-Avé, Saint-Congard, Saint-Nolff, Sulniac, Theix-Noyalo, Vannes, Arradon, La Vraie-Croix, Pluherlin, Laillé (35), Livré-Sur-Changeon, Ossé, Vieux-Vy-Sur-Couesnon, et Languidic. En janvier, d’autres opérations auront lieu dans les Côtes-d’Armor, à Plumieux et la Roche-Jaudy. A chaque fois, des professionnels forestiers qui fournissent les plants sont associés, ainsi que des collectivités qui proposent des parcelles, et des entreprises locales qui sont mécènes et dont les salarié.e.s peuvent venir participer. « C’est notre particularité », explique Dominique Pirio. « On réunit les élus, les entreprises, les associations, les habitants, les écoles… tous et toutes autour de la parcelle ». Ici à Bignan, Chantal Bihoès, maire, a tout de suite été partante. « C’est le genre d’actions qui parle à tout le monde. Ici, nos enfants auront appris à planter ». Et auront aussi bénéficié d’animations pédagogiques autour de l’arbre et de la forêt, proposées par Clim’Actions, avec le soutien de l’Europe et de la commune.
Au Pradigo, ce sont ainsi des chênes sessiles, des chênes chevelus, des chênes verts, des chênes pédonculés, mais aussi des merisiers, sorbiers des oiseleurs, tilleuls à petite feuilles et charmes, qui ont été plantés. « Les arbres aident à séquestrer le carbone, on compte aujourd’hui beaucoup sur la forêt pour cela », affirme Dominique Pirio. Ils sont également essentiels pour la préservation de la biodiversité et la qualité de l’eau. « C’est important que la société se réapproprie la forêt, il y a encore trop de méconnaissance sur le sujet ». Ces petites plantations serviront également à observer l’adaptation et la résilience des espèces face au changement climatique et aux maladies.
Sur la parcelle, de nouvelles classes arrivent, pendant que d’autres repartent. Le bruit des maillets résonne. Il faut en effet planter deux piquets de bois afin de faire tenir la protection qui entoure le plan, réalisée, et c’est une autre des spécificités de Clim’Actions, avec des poches d’huitres réutilisées. Grâce à ce système, les petits arbres seront protégés des chevreuils, qui adorent les grignoter.
Après les plantations, la parcelle boisée va poursuivre sa croissance. Un panneau totem sera notamment installé, afin d’expliquer le projet et d’apporter des informations sur les essences plantées et leur développement. « On viendra également mesurer les arbres et observer la biodiversité, sur plusieurs années », explique Aline Vélot salariée chez Clim’Actions, et qui s’occupera du suivi. Des chantiers participatifs pour le désherbage seront organisés, et des référents locaux seront nommés, pour signaler tout problème.
Afin de poursuivre son opération de plantation ailleurs dans la région, Clim’Actions Bretagne a lancé un financement participatif. Chacun.e peut participer suivant ses possibilités, sur la plateforme bretonne Kengo. Objectif : 5000 euros, pour pouvoir planter 5000 arbres : https://kengo.bzh/projet/4826/plantations-de-forets-pour-la-biodiversite