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Parc Naturel Régional d’Armorique : votez pour vos initiatives préférées !

La campagne de votes pour soutenir les initiatives sélectionnées par le Parc Naturel Régionale d’Armorique est lancée. Au programme, 23 projets en lices dans quatre catégories : acteurs privés, collectifs de citoyens, communes et jeunesse. Les votes sont ouverts jusqu’au 7 février. Les lauréats bénéficieront d’un accompagnement technique et financier.

En 2020, le Parc Naturel Régional d’Armorique avait lancé sa troisième campagne de soutien aux initiatives du territoire. L’objectif était de soutenir des démarches locales contribuant à la vitalité et l’attractivité du territoire, encourager l’initiative et la créativité, impliquer et mobiliser les habitants, et développer le « bien-vivre » sur le territoire.

23 projets sont actuellement en lice, dans quatre catégories : acteurs privés, collectifs de citoyens, communes et groupes/associations/conseils de jeunes (niveau collège-lycées).

Parmi la catégorie des « acteurs privés », on trouve des projets tels que Kerfi Armoric Scoot, qui se propose de développer une offre de location de scooters électriques silencieux depuis la Feuillée, La Soupape, association qui souhaite créer un un lieu d’accueil et d’hébergement temporaire, intergénérationnel et innovant sur la presqu’île de Crozon, ou encore l’événement culturel « La Tournée des îles », tournée d’un groupe de musique entre une dizaine d’iles avec différents moyens de navigation.

Du côté des « collectifs de citoyens », on peut noter la présence de l’association Ar Forn Bodsorc’hel de Bostsorhel, qui veut reconstruire un four à pain en ruines, afin de le remettre en service et de faire du cuire du pain régulièrement dedans, ou encore l’association « Danse avec les abeilles » de Pleyben, qui prévoit de sensibiliser les habitants à l’importance des pollinisateurs en offrant notamment des graines de plantes mellifères et en installant des ruches de conservation.

Dans la catégorie « communes », on peut noter la présence de Logonna-Daoulas avec le projet « la mer pour tous » qui a pour objectif de rendre possible l’accès à la mer pour les personnes à mobilité réduire, grâce à des places de parking dédiés, un vestiaire et du matériel adapté, ou encore la commune de Saint-Rivoal, qui porte l’opération « De la graine au champ, du champ à la cantine ! », qui prévoit la création d’un espace de production de légumes destinées à la cantine, à côté de l’école, et cultivé par un professionnel.

Enfin, dernière catégorie : les jeunes. On y trouve notamment l’association Local Jeunes, de Hanvec, qui veut créer une animation/décoration sur la commune autour du thème « Hanvec, terre de nature et de mer », ou le centre de formation de Kerliver à Hanvec, qui propose lui aussi un projet, autour cette fois de l’art, et du lien entre culture et agriculture.

Les projets sont actuellement soumis au vote du public. Ils vont être présentés également à un jury de techniciens et d’élus. Un projet par catégorie sera retenu suite à ces votes.

Pour le projet lauréat dans la première catégorie, le Parc attribuera une dotation d’un montant de 1200euros dans le cadre d’une campagne de financement participatif, et accompagnera techniquement le projet. Pour les autres catégories, chaque lauréat sera accompagné à hauteur de 1200 euros, sur présentation de justificatifs de dépenses.

Pour découvrir les projets en lice et votez, direction le site du Parc Naturel Régional




Un défi pour une alimentation positive

Envie de découvrir comment mieux manger tout en n’augmentant pas son budget ? Alors les « Défis Foyers à Alimentation Positive » sont fait pour vous ! A Rennes et sur le territoire de Redon Agglomération, de nouvelles opérations sont lancées en ce début 2021.

Depuis plusieurs années, les « Défi Foyers à Alimentation Positive » essaiment dans toute la France. En Bretagne, au fil des ans, il y en a eu dans tous les départements. L’objectif de ces opérations : relever pendant plusieurs mois le défi d’augmenter sa consommation de produits locaux et de saison, tout en conservant un budget équilibré et en se faisant plaisir. Le tout en étant accompagné par des associations, et en participant à des animations et temps d’échange. Les Défis s’adressent à tous : familles, personnes seules, retraités, étudiants…

En ce début d’année , c’est à Rennes et sur le territoire de Redon Agglomération que vont être lancées les prochaines opérations.

A Rennes, c’est la Maison de la Consommation et de l’Environnement qui anime le défi, dans le quartier de Bréquigny. Le principe : les foyers participants seront répartis en deux équipes, l’une accompagnée par la MJC Bréquigny, l’autre par la MJC Maison de Suède. Durant six mois, chacune des équipes devra relever le défi « Alimentation positive ». De janvier à juin 2021, les foyers seront invités à participer gratuitement à un programme d’animations et de rencontres : visite de ferme afin de connaître des producteurs locaux, échanges avec une diététicienne, cours de cuisine, atelier jardinage, partage de trucs et astuces…ainsi qu’à des moments informels : repas partagés, achats groupés…

Deux temps de lancement du défi sont organisés le 23 janvier, à 10h à la MJC de Suède (préinscriptions au 02 99 51 61 70 ) et à 14h à la MJC de Bréquigny (préinscriptions : accueil@mjcbrequigny.com  )

Sur le territoire de Redon Agglomération, le défi, qui se déroule dans le cadre du PAT (Projet Alimentaire de Territoire) sera lancé en février. Le principe est le même que celui de Rennes. L’inscription est d’ores et déjà possible via un formulaire :https://framaforms.org/pre-inscription-defi-alimentation-positive-2021-redon-agglomeration-1608220574

Plus d’infos

https://www.lafede.fr/evenements/3eme-defi-alimentation-positive/

https://www.mce-info.org/manger-sain-et-local-dans-depenser-plus-relevez-le-defi/



Le macérat huileux, vous connaissez ?

Peu
connu du grand public, pourtant peu coûteux et simple à réaliser,
le macérat huileux est un remède indispensable à avoir dans sa
trousse beauté. Quel est donc le secret de ce remède connu des
temps immémoriaux ? On vous explique tout !

Les macérats huileux également appelées huiles infusées s’obtiennent en laissant infuser des plantes médicinales entières ou des parties de végétaux (feuilles, fleurs, graines, fruit ou morceaux de racines) dans une huile végétale pendant un temps déterminé pour en extraite les principes actifs. Une fois infusées, ces huiles possèdent des propriétés adaptées à chaque type de peau en offrant des soins hydratants, nourrissants, apaisants ou anti-inflammatoires.

Le choix de l’huile
végétale est déterminante dans la stabilité et la conservation du
macérat. Pour une meilleure qualité, une huile biologique de
première pression à froid est à privilégier de même que l’huile
d’olive qui reste stable à température ambiante et s’oxyde très
peu dans le temps sans perdre ses propriétés. L’huile d’olive
possède des vertus nourrissante, hydratante, émolliente et
cicatrisante. Elle peut s’utiliser dans les cas d’irritations, de
gerçures ou de mains sèches. Quant
aux plantes, il est possible de les utiliser fraîches
ou bien séchées, toujours de préférence issus de l’agriculture
biologique. Pour un procédé à froid, nous utiliserons ici des
herbes et plantes séchées.

La réalisation
d’un macérat huileux est très simple et ne nécessite que peu de
matériel. Il suffit de mettre les plantes ou parties de plantes dans
un bocal en verre en évitant de les tasser puis de remplir jusqu’à
hauteur de plante d’huile. Il faut ensuite laisser le tout entre 20
et 30 jours macéré et infusé, de préférence dans un lieu sombre
puis, de filtrer. Rien de plus facile ! L’huile sera alors
prête à être appliqué sur les zones à problèmes. Ces huiles
infusées, pourront servir de produit de base dans la préparation de
toute sorte de crèmes ou de lotions.

Voici
les propriétés de quelques huiles infusées :un macérât
huileux de feuilles d’ortie soulagera l’acné modéré, l’eczéma,
les vergetures, fera disparaître les pellicules et apaisera les
articulations. Un macérât huileux de fleurs de millepertuis sera un
puissant anti-inflammatoire, analgésique et cicatrisant. Il
permettra de soigner les plaies, les brûlures légères ainsi que
les douleurs sur les trajets nerveux comme les douleurs au dos et les
névralgies.




Un tracteur pour le Bois du Barde

L’Eco-Domaine du Bois du Barde lance un financement participatif afin d’acheter un nouveau tracteur pour sa ferme, essentiel au bon déroulement des activités agricoles qui s’y déroulent. La collecte est ouverte durant un mois.

Anne-Laure et Gilles ont fondé la ferme de Coat An Bars à Mellionnec, en 2011. Elle se situe sur l’éco-domaine du Bois du Barde, un Pôle Territorial de Coopération Economique. Un statut qui fait partie du champ de l’Economie Sociale et Solidaire, mais moins connu que les Scop ou les Scic. Au Bois du Barde, on trouve ainsi plusieurs structures : la ferme ; le camping avec ses hébergement insolites qui bénéficie de l’Ecolabel Européen ; l’association Koed Barz qui s’occupe de la partie pédagogique et des événements culturels du lieu ; et une autre association, Breizh Cooperation, qui transmet la manière de travailler au Bois du Barde pendant des stages, des week-ends…

La ferme de Coat An Bars s’étend sur une superficie de 24 hectares : 5 hectares sont consacrés aux vergers de pommes à cidre, cinq hectares à des bois dont un pour le bois d’oeuvre, trois hectares de zones humides, et onze hectares de prairies naturelles. On y récolte des pommes et de la sève de bouleau et de l’élevage de poneys highlands.

Un financement participatif vient d’être lancé pour permettre l’achat d’un nouveau tracteur pour Gilles. En effet, l’actuel engin vient de rendre l’âme après « 10 ans de bons et loyaux services ». Et sans tracteur, ce sont toutes les activités de la ferme qui sont ralenties, comme par exemples les récoltes de pommes et de sève de bouleau.

En participant à l’opération, baptisée « Etre acteur pour un tracteur », les donateurs peuvent recevoir diverses contreparties : du cidre, des gelées, de la sève de bouleau, mais aussi pour les plus généreux des nuits à l’éco-domaine du Bois du Barde en roulotte ou encore des stages en permaculture. Le financement participatif est selon Anne-Laure, « une solution pour sortir du système bancaire souvent étouffant pour les petites entreprises, les emprunts contractés ne sont souvent pas éthiques. Cela permet aux personnes touchées d’être acteur d’une autre économie, à taille humaine. C’est aussi l’occasion de faire des rencontres et d’échanger sur notre projet. »

Pour participer, direction la page sur la plateforme BlueBees : https://bluebees.fr/fr/project/781-bois-du-barde




Les applis écolos et solidaires à télécharger

Envie de rencontrer vos producteurs pour leur acheter directement leurs produits ? Envie de contribuer à la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire ? Découvrez les applications pour smartphones et tablettes qui vous permettront de faire quelques gestes pour rendre notre Bretagne plus verte.

Nous vous avions déjà parlé d’Hoali l’appli qui nettoie les océans, de WattApp pour tout savoir sur la production et la consommation d’électricité au Mené et de Too Good To Go qui lutte contre le gaspillage alimentaire dans la restauration, en voici quatre nouvelles qui nous plaisent.

Les applis utilisables en Bretagne :

La Ruche qui dit Oui ! « Manger mieux, manger juste ! »

Le principe est limpide : inscrivez-vous à une ou plusieurs Ruches – l’équivalent d’une boutique en ligne pour le producteur inscrit sur l’application – faites votre panier puis venez retirer vos produits sur place au(x) jour(s) et horaires indiqués.

L’appli est simple à prendre en main et ergonomique. Mais on regrette que seulement 14 Ruches soient recensées sur le territoire breton alors qu’il compte 26 484 exploitations agricoles (2018). Donc n’hésitez pas à vérifier si vous en êtes proches au préalable sur le site internet laruchequiditoui.fr.

Télécharger dans l’Apple Store : https://apps.apple.com/fr/app/la-ruche-qui-dit-oui/id1052198033

Télécharger sur Google Play : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.lrqdo&hl=fr

Geev. « Donner c’est gagner »

Un paquet de pâtes en trop, un jouet qui ne plaît pas à votre enfant mais pas remboursable, un meuble encombrant… vous ne savez pas quoi en faire ? Installez Geev, l’appli qui veut « donner une seconde vie aux objets » pour favoriser l’économie circulaire.

Mais attention, vous ne pouvez pas recevoir sans donner au préalable ! Vous gagnez deux bananes à chaque don réalisé. Une banane est un crédit vous permettant de rentrer en contact avec un autre Geever (donateur). Cependant vous pouvez obtenir plus de bananes en souscrivant à Geev+ la formule premium de l’appli.

Geev est bien implanté en Bretagne et les donateurs sont légion, donc n’hésitez pas à l’installer.

Télécharger dans l’Apple Store : https://apps.apple.com/fr/app/geev-don-et-récup-dobjets/id1165633060

Télécharger sur Google Play : https://play.google.com/store/apps/details?id=fr.geev.application&hl=fr

Hop Hop Food. « L’anti-gaspi solidaire ! »

Cette fois-ci il s’agit uniquement de dons alimentaires mais le système est bien rôdé et l’application simple d’utilisation malgré quelques bugs. Créez-vous un compte puis donnez, échangez ou recevez avec d’autres particuliers. De quoi aider ceux dans le besoin lorsqu’un réseau est bien développé dans sa zone, en plus d’éviter de gaspiller.

La communauté Hop Hop Food se développe et compte notamment installer 220 garde-mangers solidaires en Île-de-France d’ici l’été 2021. Télécharger l’application c’est donc faire grandir une association active et engagée contre la précarité alimentaire.

Télécharger dans l’Apple Store : https://apps.apple.com/fr/app/hophopfood/id1205249602

Télécharger sur Google Play : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.hophopfood.iosapp

Phenix. « Citoyens, aux armes contre le gaspillage ! »

« Faites un geste concret contre le gaspillage : achetez à prix réduit les invendus de vos commerçants ! » telle est la devise de Phenix dont le mode de fonctionnement est très similaire à celui de Too Good To Go. Mais l’équipe mise en plus sur un aspect ludique avec un programme de fidélité. Les points cumulés vous donne 1 à 5 euros de réduction et vous permettent de passer du statut de Poussin à celui de Colibri pour finir en Phénix.

Bien que l’appli soit encore peu utile dans le centre de la Bretagne, elle s’est bien propagé dans le reste du territoire. Il est donc intéressant de l’avoir sur son smartphone.

Télécharger dans l’Apple Store : https://apps.apple.com/fr/app/phenix-vos-courses-antigaspi/id1437997699?l=fr

Télécharger sur Google Play : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.phenix.cajou&hl=fr

Les applis qu’on aimerait voir se développer en Bretagne :

Food Chéri. « Alter Foodists »

Le UberEats du « bien manger ». Présent seulement sur certaines grandes villes comme Paris, Lyon ou Lille, Food Chéri permet de se faire livrer des plats comme sur UberEats ou Deliveroo par exemple. À la différence qu’il s’agit de mets et menus concoctés par les chefs de la société avec 100% de fruits et légumes de saison, 88% de produits français ou encore 38% d’ingrédients issus de circuits courts. Le tout dans des emballages et boîtes complètement recyclables et réutilisables.

De quoi manger équilibré en respectant notre planète sans avoir à faire chauffer sa cuisinière.

Télécharger dans l’Apple Store : https://apps.apple.com/fr/app/foodcheri-cantine-inspiree/id994858150

Télécharger sur Google Play : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.foodcheri.appcustomer&hl=fr

Linkee. « Faire le lien entre le gaspillage alimentaire et l’aide aux plus démunis »

Se rendre chez un commerçant inscrit au programme qui ne veut pas gaspiller ses invendus, récupérer un panier repas pour six personnes, le déposer à une association qui se chargera de le distribuer… voilà ! Vous avez réalisé un Link (lien) !

C’est le principe simple et efficace de Linkee dont le réseau est pour l’instant uniquement développé dans la région parisienne. Mais « on cherche à se développer ailleurs, notamment dans l’ouest de la France » assurait en juillet Julien Meimon, le fondateur, à Ouest France. Affaire à suivre donc…

Télécharger dans l’Apple Store : https://apps.apple.com/fr/app/linkee/id1242362289

Télécharger sur Google Play : https://play.google.com/store/apps/details?id=co.linkee.linkers&hl=fr




À Lamballe-Armor, une route est fermée 3 mois pour sauver les grenouilles et les tritons

Nous reproduisons, avec leur aimable autorisation, le bel article de Marine Wolf, publié par La Relève et la Peste, média et maison d’édition 100% indépendants qui s’autofinancent en totale autonomie. Leur ligne éditoriale nous plaît bien : « humaniste, écologiste et surtout antiraciste ». Et comme vous le savez, nous avons à coeur de partager les belles initiatives de transition écologique menées en Bretagne, telles que celle de l’association VivArmor Nature*, relatée ici.

« Souvent on se dit qu’on va passer au-dessus du crapaud, et qu’on ne l’écrasera pas. Mais même s’il n’est pas touché par les roues, le crapaud est aspiré sous la voiture. On le voit se tenir debout, mais il a en fait le crâne écrasé. C’est généralement fatal au-delà de 30km/h ».

Pour la deuxième année, de mi-décembre à mi-mars, la route de Lamballe-Armor est fermée aux automobilistes. La petite commune des Côtes-d’Armor a pris cette mesure afin de protéger les amphibiens qui traversent le secteur. Pour les automobilistes empruntant habituellement cette voie — 400 par jour en moyenne — cela représente un détour d’environ une minute. Pierre-Alexis Rault, chargé de mission pour l’association Vivarmor Nature, explique à La Relève & La Peste les enjeux liés à cette fermeture.

En 2016, une étudiante en apprentissage à l’intercommunalité Lamballe Terre & Mer constate la mortalité effrayante des amphibiens sur la route départementale. Des centaines de grenouilles, crapauds, tritons et salamandres sont tués chaque année en traversant la chaussée durant la période de reproduction.

En effet, « cette route longe un site hyper intéressant, classé Natura 2000 » révèle Pierre-Alexis Rault, de l’association Vivarmor Nature. Parmi les 15 espèces d’amphibiens que compte la Bretagne, 11 espèces y sont présentes.

Surtout, on y trouve les 5 espèces de tritons vivant en Bretagne, ainsi que le Triton de Blasius, croisé entre le Triton marbré et le Triton crêté. Cet hybride très rare — car il est nécessaire qu’au moins une des deux espèces parentes soient présentes pour qu’il se maintienne — contribue à rendre le site exceptionnel.

Le Triton de Blasius – Crédit : l’association Vivarmor Nature

Or chaque année, lorsque les conditions de température et d’humidité sont réunies, les amphibiens entament une migration vers leur zone de reproduction. Au cours de ce trajet, le passage par la route peut être fatal.

À Lamballe-Armor, de 2016 à 2019, un crapaudrome est installé. Il s’agit de déployer une barrière le long de la route pour bloquer les espèces qui migrent. Des seaux sont disposés de manière à ce que les amphibiens tombent dedans, puis des volontaires les récupèrent, les identifient, les comptent et les font traverser en sécurité.

« Au total sur 3 ans, 60 bénévoles se sont relayés. Ce qui représente 355 jours cumulés de suivi scientifique pour réaliser l’étude », souligne Jérémy Allain, conseiller biodiversité de Lamballe Terre & Mer.

Installation du crapaudrome – Crédit : l’association Vivarmor Nature

« Ça a été très utile pour étudier les espèces », complète M.Rault. « C’était une opération indispensable avant de mettre en place une solution plus pérenne pour protéger les amphibiens ».

Ailleurs en France, des crapauducs sont souvent aménagés sous les routes. Mais pour le placer au bon endroit, il s’avère nécessaire de repérer les tronçons où les amphibiens passent le plus.

« Dans notre cas, ils circulaient un peu partout sur les 800 mètres. D’où la décision de fermer le tronçon dans l’urgence en attendant de trouver une solution adaptée ».

Au cours de ces 3 ans, les volontaires observent également les périodes de déplacement. Le pic peut avoir lieu aussi bien en décembre qu’en février, ce qui explique le long temps de fermeture de la route actuellement. Cette action se pose cependant comme absolument nécessaire.

« Dans leur écosystème, les amphibiens ont un rôle important car ils sont à la fois des prédateurs et des proies », explique M. Rault.

Ceux-ci mangent des insectes et autres invertébrés, et ainsi régulent leur présence dans les écosystèmes. Eux-mêmes nourrissent des animaux comme les hérons, le putois ou encore la loutre vivant dans la région de Lamballe-Armor.

Une Grenouille agile – Crédit : association Vivarmor Nature

Par ailleurs, « les amphibiens sont un groupe particulier, un groupe sentinelle », continue M.Rault. « Ils se trouvent en première ligne face aux menaces pesant sur la biodiversité, du fait de leur double habitat ».

Contrairement à la pensée commune, la plupart des amphibiens passent en effet assez peu de temps dans l’eau. Ils vivent à la fois dans les milieux aquatiques, où ils se reproduisent et où se développent leur larve et les milieux terrestres – le terme « amphibien » signifie d’ailleurs « deux types de vie ».

Or la première cause de déclin de la biodiversité est la destruction de l’habitat naturel. Les amphibiens subissent donc de plein fouet la régression catastrophique des zones humides en France.

De plus, contrairement aux autres espèces vertébrées, ils n’ont ni poils ni plumes, ni écailles. Leur peau très fine et ultra-vascularisée — une part de la respiration des amphibiens se fait par la peau — est particulièrement sensible à la pollution. Ils se trouvent lourdement affectés par les pesticides et autres polluants chimiques.

Egalement, l’eutrophisation des milieux aquatiques, c’est-à-dire un enrichissement excessif en nutriments d’origine humaine dégradant la qualité du milieu, détruisent les conditions adéquates pour la reproduction et dérèglent de fait le cycle biologique des amphibiens.

« Pour fermer cette route gérée par le Conseil départemental, l’autorisation a été plutôt facile à obtenir. C’est l’acceptation des habitants qui a été plus délicate, sans doute lié à un manque de communication de notre part », note M.Rault. « Mais la plupart des gens comprennent la nécessité », complète-t-il.

Cette mesure n’est d’ailleurs pas vouée à être renouvelée. L’année dernière, la route avait déjà été fermée. Il était prévu de trouver une autre solution pour cette année, mais celle-ci n’a pu voir le jour à cause de la crise sanitaire.

« On a fermé la route car on n’a pas trouvé de meilleure solution et qu’il fallait protéger les amphibiens. Mais l’objectif est de trouver une solution plus pérenne ».

Actuellement, des études sont en cours avec les acteurs locaux. Parmi les solutions étudiées, la mise en place de crapauduc — bien que ceux-ci demandent un entretien régulier pour éviter qu’ils se bouchent — ou la fermeture de la route uniquement de nuit.

« La migration a majoritairement lieu la nuit », détaille M.Rault. « En hiver, comme les nuits sont plus longues, le risque d’écrasement est accru.»

L’enjeu est aussi d’impliquer les habitants.

« Souvent on se dit qu’on va passer au-dessus du crapaud, et qu’on ne l’écrasera pas. Mais même s’il n’est pas touché par les roues, le crapaud est aspiré sous la voiture. On le voit se tenir debout, mais il a en fait le crâne écrasé. C’est généralement fatal au-delà de 30km/h ».

Pour ce qui est de l’implication des élus, ceux-ci ont réellement pris en main le sujet. « Fermer une départementale 3 mois dans l’année est une décision qui n’est pas anodine. Il est important de le saluer », remarque M.Rault. Ailleurs en France, d’autres collectivités s’investissent sur ces questions, comme en Alsace ou en Auvergne Rhône-Alpes.

Lien vers l’article sur son site d’origine : https://lareleveetlapeste.fr/a-lamballe-armor-une-route-est-fermee-3-mois-pour-sauver-les-grenouilles-et-les-tritons/?fbclid=IwAR1B9KK07DMHTYmVi-KFzGnOOJpNXmLSqxNJVaqA_YQCtu1oSxJQKwLTh5w

* https://www.vivarmor.fr/