1

A Augan dans le Morbihan, 80 associés lancent une librairie coopérative

A Augan dans le Morbihan, 80 associés vont lancer une librairie coopérative, sous forme de Scic. Baptisée « La Grange aux livres », elle doit ouvrir ses portes mi-septembre. Un financement participatif est en cours pour aider à l’aménagement du lieu.

Décidément, ça bouge à Augan ! Après l’épicerie-auberge-microbrasserie en coopérative Le Champ Commun, la radio associative Timbre Fm, voilà qu’une nouvelle page s’écrit dans la petite commune morbihannaise qui jouxte la forêt de Brocéliande : une librairie coopérative.

Tout est parti d’une idée de Carole et Damien, deux habitants d’Augan. Carole, formée au métier de libraire, travaille en bibliothèque universitaire. Damien quant à lui est spécialiste des projets en économie sociale et solidaire. « Nous faisions le constat qu’il n’y avait pas de librairie indépendante sur notre territoire », raconte-il. Pourquoi ne pas alors en créer une ? Ils choisissent alors de lancer le projet, mais pas tous seuls. D’autres embarquent dans l’aventure, et c’est l’idée une librairie coopérative qui se dessine. En Scic (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) plus précisément, ce qui en fait la seconde de Bretagne a avoir adopté ce modèle, après l’Etabli des Mots à Rennes. Aujourd’hui, ce sont 80 associés qui ont rejoint le projet, « chacun apportant ses compétences », souligne Damien. Cinq commissions, regroupant une trentaine de personnes, ont été créées, pour plancher sur la ligne éditoriale, les travaux, la logistique, les finances, et les ressources humaines.

Après un peu plus de deux ans de travail, l’équipe a enfin pu prendre possession du local, un ancien restaurant, en plein cœur du bourg d’Augan, qui a été racheté par une SCI (Société Civile Immobilière). Actuellement en pleins travaux, l’ouverture de la Grange aux Livres est prévue pour mi-septembre. L’embauche de Carole est prévue, en tant que libraire. L’idée est d’avoir « une librairie de territoire, et par le territoire », affirme Damien. « On veut que le lieu soit ouvert à tous ». La Grange aux Livres sera ainsi généraliste : on y trouvera aussi bien des livres jeunesses, des BD, de la fiction, des guides pratiques, que des essais, et des ouvrages en sciences humaines et sociales. Des ouvrages d’occasion seront disponibles. « Des animations seront aussi organisées, comme par exemple des ateliers, des rencontres avec des auteurs, des projets avec les écoles », indique Damien, qui imagine la librairie comme la première étape d’un projet plus large de « pôle » autour du livre. Et pour aider à aménager le lieu, un financement participatif est en cours, sur la plateforme associative bretonne Ekoki. Objectif : collecter 5000 euros afin de réaliser des étagères en bois, poser du parquet et une enseigne. L’opération prendra fin le 13 juillet.

Plus d’infos :

La page Facebook de la Grange aux Livres

La page du financement participatif




Breizh Sun Trip : le rallye écolo 100 % vélo solaire

Le samedi 26 juin, à Lomener, dans le Morbihan, de drôles de vélos à panneaux solaires ont envahi le petit camping de l’Anse du Stole. Vous connaissiez le Tour de France, voici le Breizh Sun Trip ! Nous sommes à la veille du départ de ce « Vendée Globe » terrestre. L’arrivée est prévue ce 7 juillet à Saint-Malo.

La première édition bretonne de ce rallye a été lancée à Lorient, le dimanche 27 juin, veille de l’étape du Tour de France « Lorient-Pontivy ». Ici pas de compétition, mais une randonnée découverte des plus beaux sites bretons sur un parcours de 1000 kms entre Lorient et Saint-Malo. Le parcours à itinéraire libre se pratique en dix étapes de 60 à 120 kms. Une sorte de version terrestre du «Vendée Globe » destinée à vanter les mérites d’une « écologie souriante ».

En 2020, le Tour de France du Sun Trip avait fait une incursion en Bretagne. L’accueil avait été si bon et les Bretons s’étaient montrés si intéressés par les énergies nouvelles que Florian Bailly, l’initiateur de l’événement, a opté en 2021 pour un rallye 100 % Breizh.

Particularité des 22 participants, ce sont des ambassadeurs de l’éco-mobilité. Leur vélos-rando écolos, à deux ou trois roues,  sont équipés d’une assistance électrique alimentée par des panneaux solaires. Pratique pour se tenir bien à l’abri et rouler au sec quand la météo se veut capricieuse ou à l’ombre en cas de forte chaleur. Ils prouveront surtout, dans cette aventure à dimension humaniste, l’efficacité de leur système de transformation d’une ressource naturelle, disponible à volonté.

L’énergie récupérée par les panneaux photovoltaïques est stockée dans une batterie grâce à un convertisseur. Le vélo est muni d’un mini ordinateur de bord. Il sert un peu de boussole aux randonneurs qui doivent analyser ensoleillement, reliefs du parcours et niveau des batteries pour modérer ou accentuer leurs efforts.

Des vélos entre 2.500 et 15.000 €

Samedi, les coureurs sur le départ avaient établi leur camp de base à Lomener. Leurs machines avaient de quoi intriguer les touristes, retranchés dans leur bungalow sous un ciel pluvieux. Certains vélos sont estampillés aux couleurs du Sun trip Europe – 10000 km dans 30 pays avec un prologue de dix jours depuis Lyon le 1er juin pour un départ officiel à Bruxelles le 10 juin, un autre rallye en simultané.

Claude Brojant, 76 ans « pour encore un mois », a transporté son vélo en terre bretonne à l’arrière de sa voiture depuis Mayac dans la Dordogne. C’est un passionné de déplacements à deux roues. « J’ai commencé à avoir beaucoup de mal à faire du vélo classique, mais j’en avais encore envie, j’ai donc opté pour une assistance électrique, mais comme je suis un peu écolo, j’ai trouvé un système pour alimenter ma batterie avec le soleil ».

A gauche, Claude Brojant, 76 ans, et à droite, Nina Wollner, 52 ans, deux des 22 randonneurs du Breizh Sun Trip.

Pour vous équiper, prévoyez un budget en fonction de vos aptitudes manuelles et de vos connaissances en électromécanique. « Les auto-constructeurs peuvent s’en tirer pour 2500 à 3000 . Si vous n’êtes pas bricoleur, le prix d’un tel engin peut aller jusqu’à 15000 € », estime Claude. Le sien lui a coûté 7500 €. En trois mois, il a déjà avalé 1500 kilomètres. « Et j’en ferai de plus en plus, promet-il dans un sourire alerte, c’est tellement plus facile ! ».

Nina Wollner, 52 ans, est entrepreneuse. Elle est venue à vélo depuis Perpignan. Un périple de près de 1000 kms en treize étapes qui ne l’empêchera pas de repartir le lendemain pour le Breizh Sun Trip. Son VTT d’origine a été entièrement adapté par une société spécialisée dans les « assistances durables », à Saint-Mitre-les-Remparts, près de Marseille. Sportive, elle aime rouler à l’économie et mettre ses jambes à contribution. L’avantage du solaire, c’est qu’il permet à tous de s’adonner à la passion du vélo : jeunes ou moins jeunes, baroudeurs expérimentés ou voyageurs en herbe, sportifs ou rêveurs, valides ou personnes en situation de handicap.

Ecoutez dans ce reportage vidéo le témoignage de Nina Wollner :

Et retrouvez ici le Breizh Sun Trip en images :

https://www.thesuntrip.com/breizhsuntrip-images/

Et là, les vélo les plus incroyables du Sun Trip :

https://www.thesuntrip.com/les-velos-solaires-les-plus-incroyables/

Vidéo sur le Breizh Sun Trip :

Un article écrit par Béatrice Mingam




Dernier jour à Crozon pour le groupe emmené par Carré d’As

Le vendredi 25 juin, la troupe morlaisienne concluait son séjour de fin de mission de Sevice Civique par une belle randonnée d’environ 9 km entre la pointe de Lostmarc’h et l’île Vierge. L’occasion pour moi de faire un bilan personnel de ce séjour, dernière mission pour Eco-Bretons.

Une légère bruine nous accueille à Lostmarc’h, de quoi susciter quelques râles au sein de notre groupe. Certains sont assez frileux à l’idée de marcher les 15 km prévus sous cette météo. Fort heureusement pour eux, Andrea Lauro – l’organisateur de cette randonnée – annonce d’entrée que le chemin sera réduit au possible pour que chacun y trouve son bonheur.

De la pointe de Lostmarc’h à l’entrée de l’île Vierge (fermée aux visiteurs pour la préserver), en passant par les chemins exotiques qui longent l’immense plage de la Palue, tous sont finalement heureux de découvrir (ou retrouver) ces magnifiques paysages crozonnais. 3 heures et demie de marche plus tard, aux portes de l’île Vierge donc, c’est l’heure de la fin et du pique-nique.

Sur la plage de Lostmarc’h

La fin du voyage

L’occasion pour chacun de donner sa « pépite » (meilleur moment) et son « râteau » de la semaine passée. Kayak, plongée, jeux de société, sorties sur la presqu’île… les « pépites » sont nombreuses et tout le monde souligne la qualité des cinq jours passés ensemble. Mais côté « râteaux », c’est avec hésitation que l’on pointe le ou les moments un peu moins agréables du séjour.

Une preuve que ce voyage est une réussite. Chaque participant s’est bien intégré au projet et est satisfait de son séjour et de ses rencontres. Tout est passé très vite et tout le monde conclut son Service Civique sur une très belle note.

Mon ressenti :

Tout au long de la semaine j’ai recueilli les ressentis de chaque jeune ayant participé à ce projet pour les relayer au fil de mes articles. Le projet étant arrivé à son terme, je pense qu’il est temps pour moi de vous donner le mien.

Je suis donc très heureux de cette opportunité offerte par mon Service Civique à Eco-Bretons. Ce séjour à Crozon est selon moi une réussite. Nous donner les clés du projet à la suite de l’annulation de la destination Réunion était une belle décision de la part de l’équipe encadrante de Carré d’As. Et bien que l’organisation, à distance la plupart du temps, n’a pas été simple avec un groupe de plus de dix jeunes, tout s’est au final parfaitement déroulé.

Je pense que le groupe entier a trouvé son compte dans cette aventure et en est ressorti enrichi culturellement et humainement. Je suis personnellement très content des rencontres que j’ai faites, que ce soit avec mes camarades volontaires, les encadrants ou nos divers hôtes sur place. J’ai noué d’excellentes relations et je ne peux que m’en réjouir. Je suis aussi ravi d’avoir découvert un nouveau territoire. En tant que Francilien de naissance, je suis constamment émerveillé par les côtes bretonnes et les terres crozonnaises n’ont pas fait exception à la règle.

Merci Crozon !




L’éco-domaine du Bois du Barde à Mellionnec (22) reprend ses « Enfantillages »

Avis aux petits et aux plus grands : les « Enfantillages du Bois du Barde » (Belbiachoù Koed Barz en breton) reprennent à l’éco-domaine du Bois du Barde à Mellionnec, pour huit rendez-vous durant l’été. On pourra y retrouver des spectacles de contes, musique, théâtre…dont certains en bilingue.

Basé à Mellionnec (22), Le Domaine du Bois du Barde est un éco-lieu, Pôle Territorial de Coopération Economique (PTCE) qui regroupe une ferme, un camping, et deux associations. L’une d’elles, Koed Barz, propose depuis maintenant dix ans un festival d’animations pour jeune public, baptisé « Belbiachoù Koed Barz » (Les Enfantillages du Bois du Barde). Chaque été, une cinquantaine de personnes sont ainsi accueillies tous les mercredis à 18h, pour assister à des spectacles de contes, musiques, théâtre…à destination des petits (et des grands!).

A noter que cette année, deux animations sur huit se feront en breton ou en bilingue, promouvant ainsi « la langue et la culture bretonne », selon l’association.

Au programme, on retrouvera :

  • le 7 juillet : Nonolulu (musicien multi-instrumentriste)
  • le 14 juillet : Martin Deveaud – Les balles à mots (conte/jonglage)
  • le 21 juillet : des spectacles en Kamishibai (style de narration japonais très ancien, à la croisée du théâtre et du livre)
  • le 28 juillet : Loulibop (musique en breton et en français)
  • le 4 Août : Au fil des contes avec Samuel Allo (contes en français et breton)
  • le 11 Août : Si on partait de zéro (théâtre)
  • le 18 Août : Plume – Delphine Deveaud (Contes)
  • le 25 Août : Compagnie Kenta Tro – Le voyage de Taliesin (Conte, théâtre, chansons, arts), suivi d’un atelier artistique.

L’entrée est libre, avec donation au chapeau.

Plus d’infos : https://www.leboisdubarde.bzh/




Kub’tivez vous – Sélection de juillet

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : travail et agriculture !

Du temps pour soi par Serge Steyer (2021-25′)

Yves et Judith sont installés sur la presqu’île de Rhuys, dans le Morbihan, où ils ont également basé leur entreprise de menuiserie. Après une vie de travail, ils décident de souffler et partent en voyage durant un an, en Amérique du Sud. Lorsqu’ils reviennent, ils décident de repenser leur relation au travail, en s’accordant davantage de temps pour vivre, tout simplement, tout en continuant leur activité professionnelle. Au programme : jardinage, cuisine, yoga, lecture, couture…ou encore sieste.

Le couple nous livre ici son expérience et nous invite à repenser notre relation au travail, à l’argent, et au temps qui passe. Un beau témoignage, particulièrement inspirant à l’heure où la crise sanitaire a bouleversé nos vies et nous a amené à réfléchir sur celles-ci et à nos besoins.

Pour voir le film : https://www.kubweb.media/page/du-temps-pour-soi-decroissance-equilibre-personnel/

Je ne veux pas être paysan par Tangui Le Cras (2018, 52′)

Déjà diffusé sur France 3 et dans certaines salles de cinéma bretonnes, le documentaire de Tanguy Le Cras arrive désormais sur Kub. L’occasion de voir ou revoir ce film, qui a séduit les critiques et le public.

Tangui est originaire du Kreiz Breizh, de Rostrenen. Manageur d’artistes et régisseur, il intervient notamment sur le Festival des Vieilles Charrues à Carhaix. Si à 4 ans il déclarait vouloir « être une moissonneuse-batteuse », c’est dans la musique qu’il a tracé son sillon, et non dans l’exploitation familiale bio. Un métier d’agriculteur dont il n’a pas voulu, et qu’exerce encore aujourd’hui son père, malgré des problèmes de santé. Le voir dans cet état à cause de son métier a amené Tangui à s’indigner, puis à s’interroger : comment peut-on continuer une telle activité ? N’est-il pas temps d’arrêter ? Qu’est ce qui fait qu’on continue un travail ainsi ?

« Je ne veux pas être paysan » est un documentaire qui remue, qui questionne, notamment sur la vie des agriculteurs aujourd’hui, sur la transmission, la relation au travail. Mais c’est surtout une belle déclaration d’amour d’un fils à son père, et à son territoire. Notre coup de coeur ce mois-ci.

Pour voir le film : https://www.kubweb.media/page/je-ne-veux-pas-etre-paysan-ferme-filiation-tangui-le-cras/




Portrait de femme n°7. Arlette Jacquemin, l’appel de la terre

Rencontre avec Arlette Jacquemin, paysanne-herboriste à Plouigneau (29), qui cultive des plantes aromatiques et médicinales en bio et en biodynamie. Une vie au plus près du vivant, de la biodiversité, dans le respect de la nature.

C’est à Keruler, non loin de la Chapelle du Mur, sur la commune de Plouigneau (29), que s’épanouit l’Herberaie, et s’est installée Arlette Jacquemin. Sur deux hectares, tout près de sa maison, la paysanne-herboriste cultive des plantes aromatiques et médicinales : romarin, angélique, pavot de Californie, calendula, lavande ou encore verveine citronnée…qui sont ensuite transformées en tisanes, poudres de plantes, huiles et vinaigres aromatisés, ou bien sirop, sur place. Les produits de l’Herberaie sont vendus dans la petite boutique tout en bois attenante à la maison, ou sur les marchés alentour.

Chez Arlette, l’intérêt pour le végétal ne date pas d’hier. « Cela fait longtemps que j’ai la passion des plantes médicinales » explique-t-elle. « Et des souvenirs d’enfance me sont revenus aussi, de grands bouquets de sauge, de lavande, de romarin, qui sèchent chez ma grand-tante à Forcalquier, partout dans la maison ». Après avoir exercé différents boulots « alimentaires », notamment dans le domaine de la métallurgie, elle décide de changer radicalement de voie, ainsi que de manière de consommer. « Mon mari Laurent est tombé gravement malade, on a décidé qu’il fallait changer beaucoup de choses, et de se soigner mieux, par la nourriture et par les plantes ». Elle entame alors une formation de deux ans à l’Ecole d’Herboristerie de l’association Cap Santé à Plounéour-Menez, non loin de Morlaix. « C’est là que je me suis dit que j’allais essayer d’être productrice et de m’installer ». Elle ressent ce qu’elle décrit comme un « appel de la terre ». « Etre les mains dans la terre, ça me plait beaucoup, quand je mets les mains dedans, je suis vraiment apaisée, je ne vois plus le temps passer ! ». Arlette franchit donc le cap de l’installation et en 2015 commence à investir une parcelle prêtée par un voisin. L’accès au foncier a été d’ailleurs sa principales difficulté. Un souci que rencontrent beaucoup d’exploitant.e.s agricoles lors de leur installation. « Je voulais soigner la terre, la travailler, mais je n’en avais pas ! », confie-t-elle. Finalement, au fil des rencontres, la paysanne-herboriste a réussi à trouver des solutions.

Dans sa micro-ferme, Arlette, aidée de son mari Laurent qui est aussi apiculteur, cultive en bio. Une évidence pour elle. Elle suit également les principes de la biodynamie. « De manière globale, la biodynamie, c’est soigner la terre », explique-t-elle. « On applique des préparations sur le sol pour le soigner, et sur la plante, afin qu’elle nous amène toute sa vitalité ». Ce mode de culture a « beaucoup parlé tout de suite » à la paysanne-herboriste. « Se dire qu’on va utiliser des plantes médicinales pour soigner la terre, les mêmes que celles que je cultivais pour soigner l’homme, pour moi c’était lié ». Hormis le soin du sol par les préparations, la biodynamie implique aussi de travailler avec le calendrier lunaire et planétaire. « Et c’est également avoir une approche sensible du vivant, c’est-à-dire adopter la position du paysan-méditant, en essayant de se connecter à la plante qu’on récolte », ajoute Arlette, qui a découvert cette forme d’agriculture par hasard, lors d’une journée découverte organisée par l’association bretonne Buez An douar, dont elle est membre désormais et suit régulièrement les sessions de formation.

« Comme le colibri, si chacun fait sa petite part, on peut très vite y arriver »

Investie depuis des années dans la transition écologique, Arlette la voit comme « un véritable changement ». « Pour moi, c’est quelque chose qui se passe sur le long terme, on ne le fait pas sur un claquement de doigt ». « Comme le colibri, si chacun fait sa petite part, on peut très vite y arriver » , précise-t-elle. Si elle estime que beaucoup de gens ne sont pas prêts pour ce bouleversement, les nombreux petits changements qui existent sont « très encourageants ». Sans se déclarer féministe, Arlette perçoit les femmes comme étant des éléments moteurs de cette transition « Elles sont plus actives, ne se laissent pas déborder. Pour moi, la femme est quand même plus active que l’homme ! », commente-elle en riant. Et elle place sa confiance dans les jeunes qui « se réveillent et vont être plus rapides que nous, ils sont plus conscients que nous à leur âge, même si au final on a réussi à se raccrocher aux wagons ! »

Par la suite, Arlette projette de créer une ferme pédagogique, toujours à Keruler, dans laquelle on pourra « parler de la plante médicinale, de la biodynamie, de la biodiversité, des abeilles…du vivant dans sa globalité, pour éveiller ou réveiller des consciences ! ». Une nouvelle aventure au plus près de la nature, qu’elle espère voir poursuivie peut-être par ses enfants dans le futur…

Découvrez l’Herberaie, Arlette et Laurent dans une vidéo réalisée par Morgane ABBAS, Margot CARPIER, Mélanie NIQUEUX et Sarah GARDERE, étudiantes en BTS GPN au Lycée Agricole de Suscinio à Morlaix (29) :