Le forum engagé Séisme revient pour une nouvelle édition à Rennes
Le forum Séisme, dédié à l’engagement en faveur des transitions écologiques et sociales dans les métiers, revient pour une nouvelle édition à Rennes les 25 et 26 septembre. Au programme : tables-rondes, ateliers, témoignages, avec de nombreux spécialistes, un « Village des solutions » et des acteurs et actrices du territoires : associations, coopératives, collectivités…
L’aventure Séisme est née suite à la réalisation du documentaire « Ruptures », qui traitait de la quête de sens des jeunes diplômé.e.s, perdu.e.s face à la crise climatique. Réalisé par Arthur Gosset et co-produit par Hélène Cloitre, il a été diffusé dans plus de 600 lieux, dont 160 établissements d’enseignement supérieur. Pour aller plus loin, Hélène et Arthur décident alors en janvier 2023 de créer l’association Séisme. Un premier grand forum du même nom est organisé à Rennes, en octobre. Objectif de l’événement : mettre en lumière les « voies à impacts écologiques et sociales ». Plus de 4300 personnes y participent, dont 2500 étudiant.e.s et 1500 professionnel.le.s du territoire. Un succès entraînant une nouvelle édition 2024, qui va se dérouler les 25 et 26 septembre, toujours à Rennes
Au programme de ce « forum de l’impact et de l’engagement qui bouscule le monde du travail » : des stands, des tables-rondes, des ateliers, des témoignages…
La première journée, mercredi 25 septembre, s’ouvrira ainsi sur une table-ronde intitulée « Est-il possible pour tout le monde de s’engager dans son travail ? ». Des temps d’échanges et de témoignages émailleront la journée, comme par exemple autour de la revalorisation avec la recyclerie rennaise La Belle Déchette, l’association Rennes du Compost et Underdog, spécialiste de l’électroménager reconditionné, ou encore autour de la forêt et du climat avec le REEB et Clim’actions, un atelier avec des trucs et astuces pour organiser son événement responsable, un quizz sur les règles avec Marguerite et Cie…
Le jeudi, d’autres rendez-vous seront toujours au programme. Les discussions porteront notamment sur le pouvoir de l’influence dans la bataille écologique, la redynamisation des territoires ruraux avec l’anthopologue Damien Deville, la justice sociale avec Yann Manzi d’Utopia56, les low tech avec Clément Chabot du Low Tech Lab, l’indépendance des médias avec Guillaume Meurice et la directrice générale de Médiapart Cécile Sourd, l’effondrement avec XR Rennes…
Pour clôturer le forum, une grande soirée aura lieu Salle de la Cité avec l’humoriste Swann Périssé et la chanteuse Zélie.
Durant les deux jours, une centaine d’exposant.es seront présent.es sur le « Village des Solutions » : entreprises, associations, collectivités, écoles, coopératives, services publics…. tels que Enercoop, La Nef, Les Shiffters, Breizh Alec, Kengo, La Fresque du Climat, Le Lieu-Dit, Al Lark, Comme Un Etabli, BatyLab, l’Atelier Tro Heol, le Collectif Paille Armoricain, France Nature Environnement, Maison Glaz, Université de Rennes…
PSST…. NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN ! Nous sommes un web média associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires. Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous. Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle :- vos envies d’écrire, ou de photographier, ou de podcaster des initiatives de transitions dans les cinq départements de Bretagne historique.- vos contributions financières pour continuer de mener à bien nos projets en 2024, notamment nos « Portraits de femmes en transition ». – vos implications dans notre vie associative.
Portrait de femme n°18 : Flavie Despretz : L’art de faire ensemble
Flavie Despretz est une bretonne pure souche, baignée dans les objets bruts depuis toute jeune. Le monde du recyclage a toujours fait partie d’elle. C’est tout naturellement qu’il a perduré à l’âge adulte. Et quoi de mieux que l’artisanat d’art pour l’exprimer, le montrer et le faire vivre. « C’était une évidence […] nous avons tellement de matières intéressantes dans nos poubelles, tellement de choses qui sont là et que nous jetons ». De la construction de cabanes dans les bois, aux luminaires avec des morceaux de canettes et de vieilles bandes de cinémas, le travail de la matière l’interroge. Travailler les matériaux, les faire vivre de nouveau dans un environnement, questionner nos pratiques, nos habitudes. C’est dans cet objectif que Flavie a créé l’événement « La Balade Artistique ».
« Le projet est de faire sortir l’art […] que les gens se ré- émerveillent de nos paysages et de notre environnement ».
Plus d’une quarantaine d’artistes étaient présents le dimanche 19 mai 2024 à Carantec dans le Finistère. Le concept de la balade est de présenter une prestation artistique (tableaux, danse, land- art, sculptures…) en symbiose avec le littoral de Carantec. Pour que tous et toutes puissent découvrir l’art au-delà d’une galerie ou d’une exposition fermée.
Lors de cette journée, Flavie a créé une œuvre souhaitant refléter la montée des eaux et la fragilité du littoral. « La commune de Carantec fait partie du littoral en danger […]Il est important pour moi de le montrer et de replacer l’humain face à la nature », rappelle Flavie.
Imaginez-vous d’ici trente ans, vous baigner dans le sable, comme si de rien n’était, car nous n’aurons pas changé nos habitudes face au dérèglement climatique. C’est l’idée que Flavie a souhaité montrer à travers ses œuvres saugrenues sur la plage du port de Carantec. « C’est une reconnexion : de se parler, de regarder ce qu’il se passe, voir ce que l’on peut faire ensemble. Le jeu est surtout de ne pas paraître effrayant, mais plutôt de passer par le comique et l’ironie ».
« Parler ou faire parler d’écologie par le rire et non par la peur »
Avec tout ce que l’on voit dans les médias, sur les réseaux sociaux ou à la télévision, Flavie se sert de l’art comme moyen d’expression, pour faire passer un message différent. Pour que les personnes se rassemblent et échangent face à l’absurdité. « Les gens font comme si de rien n’était alors que l’on sait que nager dans le sable c’est une horreur […] tout va bien dans le meilleur des mondes », assure-t-elle. Techniquement les œuvres sont en « plâtre du Marais » un mélange de plâtre et de chaux aérienne avec un corps en filasse. Flavie a choisi ce matériau pour sa légèreté et sa flexibilité. Cela lui a permis d’aller chez les personnes et de faire des moules sur mesure.
Autre proposition, l’ours blanc sirotant son cocktail tout en scrutant l’horizon, sur le plongeoir de la plage de la Grève Blanche, donne matière à réflexion. Un message simple réalisé collectivement par les bénévoles et autres artistes -dont Flavie en est la cofondatrice avec Léa Roussy- de la journée. « Passé le moment de surprise et de rire, les gens parlaient spontanément d’environnement » C’est donc cela l’art selon Flavie Despretz. Le faire ensemble par l’humour et par l’amour.
Propos recueillis par Sophie Sanchez. Merci encore à Flavie Despretz pour son temps et son incroyable travail lors de la journée Balade Artistique Carantec.
Retrouvez le travail de Flavie Sur son site internet : https://flaviedespretz.wixsite.com/home Et sur Instagram : @flavieluminariste @baladeartistique_carantec
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A voir. Le fabuleux destin d’Anaïs la paysanne-herboriste en « 2 chapitres »
Anaïs est de retour ! La « guerrière » qui s’en allait à la conquête de son destin de paysanne-herboriste non loin de Saint-Malo il y a 10 ans, puis qui a rencontré le grand amour en Afrique avec Seydou, revient dans le documentaire de Marion Gervais, baptisé « Anaïs, 2 chapitres ». Il est le fruit d’une belle idée : réunir les deux films précédents en un seul, pour mieux suivre les aventures personnelles et professionnelles de la jeune bretonne et dérouler le fil de sa vie sur 10 ans. Un beau documentaire positif et attachant qui sort ce mercredi en salles.
Déterminée, sensible, révoltée… elle est tout cela à la fois, Anaïs. On l’a découverte il y a maintenant 10 ans dans le documentaire de Marion Gervais, « Anaïs s’en va-t’en guerre ». Non issue du monde agricole, elle rêvait de s’installer pour cultiver des plantes aromatiques et médicinales, qu’elle voulait transformer en tisanes. Dehors par tous les temps, sans eau courante ni électricité, on la voyait se démener contre les caprices du temps et ceux d’Enedis, lutter pour avoir un endroit où cultiver et se faire respecter en tant que jeune femme dans le milieu agricole. On la voyait aussi partir à la rencontre du célèbre cuisinier Olivier Roellinger, qui allait bientôt succomber à ses tisanes. Comme beaucoup d’autres, séduits par cette héroïne qui ne se laisse pas faire et qui souhaite être libre. Succès lors de sa diffusion, le film a permis trois ans plus tard à Anaïs, via une campagne de financement participatif, d’acquérir une ferme où s’installer, en partie grâce aux 19 000 euros récoltés.
En 2019, la jeune cultivatrice de plantes se lance dans l’écriture d’un livre, pour raconter son histoire, et notamment son enfance et adolescence. C’est à la même époque qu’elle part en Afrique et tombe éperdument amoureuse de Seydou, au Sénégal. Ils se marient en Casamance. En 2021, le jeune marié arrive en France pour s’installer avec Anaïs sur son exploitation. C’est à ce moment que Marion Gervais, qui a cultivé une solide amitié avec la jeune femme et n’a jamais cessé de la suivre durant toutes ces années, reprend sa caméra pour filmer cette nouvelle étape. De là est né le deuxième film, « Anaïs s’en va aimer », en juin 2023. On y retrouve la jeune femme sur ses terres, aux prises cette fois avec l’administration française parfois kafkaïennes, et à une vie de couple avec ses hauts et ses bas. C’est aussi l’occasion d’évoquer la montée du Rassemblement National dans les sondages en ce printemps 2022… Mais l’amour résiste, et un bébé vient illuminer la vie des jeunes paysans.
Ces deux films documentaires, Marion Gervais a décidé de les réunir désormais en un seul, baptisé « Anaïs, 2 chapitres ». Une belle idée qui nous permet de revenir sur le parcours d’Anaïs, et d’assister aux grandes étapes qui jalonnent sa vie de jeune adulte, sur les plans professionnels et personnels. Une très belle évolution, qui ne se fait pas toujours sans heurts, mais qui est joliment racontée par le regard bienveillant de la réalisatrice. Un film positif, rafraîchissant et attachant.
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A Morlaix, l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau : « un humain du sensible et du geste compagnon de la plante »
Il y eut au XVIIIe siècle en certains jardins aristocratiques, la mode du hameau d’agrément qui, nous dit l’encyclopédie libre en ligne wikipédia, « tout en adoptant une apparence rustique, n’était en fait que des « fabriques » (éléments d’architecture implantés dans le décor végétal d’un jardin), comme le hameau de Chantilly, ou le hameau de la Reine à Versailles. »
Mais quand le Hameau se fait homme, l’histoire jardinière s’en trouve bouleversée, en particulier celle des Jardins de la Manufacture des Tabacs de Morlaix ! Ceux-ci constituent en effet un héritage patrimonial d’un passé industriel de la ville dont les dirigeants de l’époque s’en réservaient alors l’usage exclusif.
Depuis cinq ans maintenant, ils sont confiés par Morlaix Communauté aux bons soins à la fois écologiques, esthétiques et poétiques de l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau -auquel nous avions consacré un premier article et un entretien audio en décembre 2021*-, avec la volonté de les ouvrir à tout à chacun.e.
Dans le premier volet de ce triptyque d’articles publiés au cours de ce mois de septembre, nous vous invitons à découvrir ou mieux connaître Tiphaine Hameau, à la fois si singulier dans son rapport poétique à ce lieu qui l’habite véritablement, et si pluriel dans ces héritages et approches. Celles-ci constituant un entrelacs entre expressions d’une nature on ne peut plus observée, respectée et expressions d’artistes par elle inspirées. Ces dernières seront au coeur du deuxième volet, tandis que le troisième et dernier s’attachera aux pas d’étudiant.e.s en BTS Gestion et protection de la nature du lycée de Suscinio que Tiphaine accueille en stage, dans une volonté de transmission d’un rapport de bon compagnonnage aux vivants de ce jardin.
« La Manu et son jardinier », un documentaire consacré à Tiphaine Hameau sera présenté en avant-première mardi 17 septembre prochain, au cinéma morlaisien La Salamandre au cours d’un ciné-rencontre**, en sa présence ainsi que celles de Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice).
Tiphaine Hameau où l’art de resituer poétiquement le réel des jardins
Volet 1/ Autodidacte, Tiphaine Hameau revendique l’influence de Gilles Clément, à la fois jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste, écrivain, dont il applique l’idée du laisser-faire dans une certaine mesure, ainsi développée par Gilles Clément:« Le jardin en mouvement privilégie les dynamiques dans l’espace, les changements de place des plantes, mais il n’interdit pas le travail du jardinier. On ne laisse pas tout faire. Dans un jardin, l’homme intervient, mais il fait avec la nature et non pas contre elle. Faire le plus possible en allant le moins possible contre les énergies en place. Les jardiniers savent depuis des siècles que la maîtrise de la nature est une illusion. La nature transforme et invente sans arrêt.» (https://reporterre.net/Gilles-Clement-Jardiner-c-est-resister).
Et puis il y a aussi et surtout l’influence de Liliana Motta, artiste-botaniste dont Tiphaine Hameau fut l’assistant. Voici ce qu’il en dit : « C’est auprès d’elle que j’apprendrai à lire le paysage, « à donner à voir » celui-ci. Le questionnement des invasives, des mauvaises herbes, cet arbitrage symbole de la main-mise de l’humain sur le devenir des êtres. Parmi les nombreuses découvertes, lors de mon assistance auprès de Liliana, la pensée de l’ethnobotaniste Pierre Lieutaghi a enclenché un rapport décisif ; certes je suis pas ou peu pratiquant de la plante dans ses usages domestiques, médicinaux, symboliques mais ce que j’ai appris de La Plante compagne, son ouvrage de référence, a tissé des liens intimes ; « faire le plus possible avec et le moins possible contre », « Rien ne sort, tout se transforme », « Ne rien arracher à l’existant du paysage » ne sont-ce pas là des témoignages d’une volonté de partager l’espace, le temps, une volonté de cohabiter apaisée ; je formulerais volontiers l’idée d’être un jardinier – un humain du sensible et du geste – compagnon de la plante. Un compagnonnage mû par une pratique artistique du jardin. »
Cette intervention jardinière « minimaliste » ne laisse pas de surprendre, voire d’en bousculer certain.es , plus habitué.es à des espaces maîtrisés et « propres », c’est-à-dire sans « mauvaises herbes » ni « belles fleurs »! D’où la pertinence des visites guidées au cours desquelles Tiphaine explicite sa démarche.
De son apprentissage avec Lilana Motta, Tiphaine Hameau garde aussi le goût pour le land art et surtout l’Arte Povera.
Le premier, plus connu du grand public, est né de la volonté d’artistes de sortir l’art des musées et autres galeries pour lui faire prendre le bon air de la nature. Utilisant les ressources matérielles de cette dernière telles que branches et bois flotté, feuillages, galets et pierres, plumes et poils laissés par leurs propriétaires… les artistes interviennent sur l’espace et les composantes du paysage, leurs œuvres ayant un caractère éphémère.
L’Arte povera trouve quant à lui son origine dans un mouvement artistique italien au milieu du siècle dernier déterminé à répondre au productivisme par la sobriété, la simplicité.
« Attentifs aux traces, aux reliefs, aux plus élémentaires manifestations de la vie, les artistes de l’ Arte Povera et plus largement de « l’art pauvre » revendiquent des gestes archaïques. Les matériaux qu’ils utilisent sont souvent naturels et de récupération. La volonté de ces artistes n’est pas de faire de l’or avec de la paille ou des chiffons, mais d’activer un nouveau pouvoir symbolique des matériaux », précise Frédéric Paul, conservateur au Musée national d’art moderne de Paris, commissaire d’une exposition que le Centre Beaubourg consacra à l’Arte povera en 2016.
Tiphaine Hameau précise cependant : « De ce que j’ai perçu de ce mouvement, il me semble davantage lui appartenir qu’au land art dont les manifestations, notamment du côté américain du Nord, sont plus que critiquables si on interroge les procédés et l’impact de leur mise en oeuvre. On doit pouvoir trouver une articulation entre le faire le plus possible avec (l’existant en tout point de vue) et les ressorts de l’arte povera ; les « matériaux » à disposition ne sont pas nobles, ici dans le cadre de mes autres réalisations, oh paille de blé, d’orge, fagots de saule, vieilles briques, parpaings, cailloux, combien de fois vous ai-je regardé avec la plus grande des considérations! Je songe également aux nouveaux réalistes que leur défenseur Pierre Restany avait défini comme un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » ; il me semble pouvoir définir les tas d’herbes situés, notamment, comme un recyclage poétique du réel, sous-entendant de l’activité de jardinage, sous-entendant le réel d’un paysage donné dans lequel on se propose de faire jardin, dans lequel on tenter ce dialogue avec l’existant qui m’est cher. »
** « Avant-première du film documentaire « La Manu et son jardinier ». Projection et débat, mardi 17 septembre à 20h30, au Cinéma la Salamandre à Morlaix, en présence de Tiphaine Hameau (artiste-jardinier), Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice. Quelques mots d’Elodie Trouvé, en résonance avec les nôtres : «Tiphaine Hameau est un artiste-jardinier autodidacte, qui réalise des jardins comme des œuvres-manifestes, dont il sublime les qualités écologiques et esthétiques. Comme si c’était le sien, celui qu’il n’avait pas encore. Depuis juin 2019, il fait renaître un lieu emblématique du Finistère et de la mémoire ouvrière de la ville de Morlaix : les jardins de la Manufacture royale des Tabacs de Morlaix. Dans ce jardin anciennement privé et longtemps laissé à l’abandon, il met en scène le moindre élément naturel oublié et entreprend un important travail de réaménagement pour une ouverture au public en ayant comme ligne de conduite : « Rien ne rentre, rien ne sort, tout se transforme ».
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Hospitalité et ménagement des territoires, vivre en commun sur une Terre meurtrie
A Etables-sur-mer, en pays Goëlo, le café librairie Le Tagarin inaugure un cycle de soirées-débat sur la décroissance. La première de ces rencontres réunira le philosophe Thierry Paquot et Agnès Sinaï, directrice de l’Institut Momentum, le mercredi 11 septembre 2024 à 19h30.
Ces rencontres entendent aborder la pensée vivante de la décroissance dans sa diversité, née de la prise de conscience des contradictions et impasses qui caractérisent nos modes de vie, qu’il s’agit aujourd’hui de dépasser par des perspectives vivifiantes pour l’avenir. Désormais soutenue par des ingénieurs, des scientifiques, des économistes, mais aussi par une partie de l’opinion, la décroissance s’affirme peu à peu comme une alternative réaliste à même de fonder une société respectueuse des équilibres écologiques et du vivant.
L’architecture, l’urbanisme et le paysagisme n’ont peut-être jamais été aussi politiques qu’en cette période de l’histoire du monde. Comment réinventer des territoires hospitaliers et renouer avec la mesure ? C’est ce que cette première soirée-débat abordera en nous conviant à cheminer dans l’oeuvre foisonnante de Thierry Paquot. Nous arpenterons avec lui les formes multiples des géographies existentielles de l’habitation terrestre. Depuis l’œuvre d’Elisée Reclus, qui invitait à renouer avec le sentiment de la nature, en passant par une Amérique verte méconnue, peuplée de naturalistes et urbanistes remarquables, jusqu’au surtourisme contemporain et à la boursouflure des métropoles, nous imaginerons les contours de ce qui reste d’utopie réalisable dans le monde actuel pour réparer et réhabiter cette Terre meurtrie.
Thierry Paquot est philosophe, auteur d’une soixantaine d’ouvrages sur la ville et l’urbain, l’espace et le lieu, le territoire et le temps, l’utopie et l’écologie, l’habiter et les biorégions. Parmi ses derniers écrits : Le paysage (La découverte 2016), Un philosophe en ville (Infolio, 2016), Dicorue (CNRS, 2017), Désastres urbains (La découverte, 2019), Mesure et démesure des villes (CNRS, 2020), Demeure terrestre, enquête vagabonde sur l’habiter (Terre urbaine, 2020), L’Amérique verte. Portraits d’amoureux de la nature (Terre urbaine, 2020), Pays de l’enfance (Terre urbaine, 2022), mais aussi une série de monographies sur Ivan Illich, Lewis Mumford, James G. Ballard.
Agnès Sinaï est directrice de l’Institut Momentum et enseignante à Sciences Po sur les questions de décroissance, habitante du bassin-versant du Gouët dans les Côtes d’Armor, auteure de Réhabiter le monde. Pour une politique des biorégions, Seuil, 2023.
Cette soirée-débat mettra à l’honneur deux maisons d’édition indépendantes à travers la collection « les Précurseurs de la décroissance » des éditions Le Passager Clandestin et la collection «l’Esprit des villes » des éditions Terre urbaine.
Samedi et dimanche, rendez-vous dans le Centre Bretagne pour Biozone
Samedi 07 et dimanche 08 septembre, la foire régionale biologique Biozonese déroulera à Mûr-de-Bretagne (22). Pour cette édition 2024, 180exposants seront présents de 10 à 19h, pour ce qui est la plus grande foire bio de Bretagne. Cette année, c’est l’eau qui sera mise à l’honneur avec une programmation spéciale.
C’est reparti pour Biozone ! La célèbre foire biologique de Mûr-de-Bretagne, organisée par l’Association Produire et Consommer Biologique (APCB) et ses 150 bénévoles, se déroulera ce week-end. Pour cette édition 2024,, ce sont 180 exposant.e.s qui sont attendus : associations militantes, producteurs, paysans transformateurs, viticulteurs, commerçants… « Dans l’organisation de la foire, une commission est garante de l’éthique des exposants. Elle veille notamment à ce que les exposants aient des pratiques claires et lisibles en matière d’agriculture biologique et d’écologie par respect pour les visiteurs. Pour cela, elle vérifie la certification, le fonctionnement, le message diffusé, le mode de commercialisation des exposants… L’association refuse les mouvements sectaires et s’appuie sur des valeurs humanistes », explique l’APCB sur son site internet.
Cette année, l’eau est la thématique choisie par les organisateurs pour servir de fil rouge à la manifestation. On pourra ainsi retrouver une riche programmation s’articulant autour de ce thème : un débat radio, des tables-rondes, conférences, ateliers, jeux, projections de films, spectacle…
Parmi les temps forts du week-end, on pourra retenir la conférence introductive de samedi, « L’eau que nous sommes, un élément vital en péril », avec Juliette Duquesne, autrice, conférencière et journaliste indépendante. A noter aussi, le même jour, la table-ronde « les enjeux de l’eau en Bretagne », animée par Sylvain Ernault, journaliste, avec Agnès Sinaï, journaliste, Aurélie Besenval, chargée de mission Eau et Culture chez Eau et Rivières de Bretagne, Francis Nativel, président de cette même association, Serge Le Quéau, membre du Cese, et Thierry Burlot, président du Comité de Bassin Loire-Bretagne. Dimanche, on pourra participer à l’atelier ludique « S’affronter ou coopérer autour de l’eau ? », avec l’association Kreiz Breizh Transitions, suivi d’un temps d’échange « Avoir 20 ans à Sainte-Soline », avec Hélène Stevens et Mathias Lenzi, du collectif du Lorio.
Plusieurs films documentaires seront également projetés durant le week-end : « En lutte contre la projection de l’eau », et « De l’eau jaillit le feu » samedi, « En lutte contre l’invasion du plastique », dimanche.
Et samedi soir, place à la danse avec un grand spectacle du cercle celtique Danserien Bro Klegerec, baptisé « Andon », sur une musique de Pascal Lamour. Et c’est bien sûr l’eau qui sera sous les projecteurs !
Pratique
Foire Biozone, ouverte de 9h à 19h (18h le dimanche)
Entrée : 4 euros, 2 euros tarif réduit, gratuit pour les moins de 15 ans