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Le Léguer de nouveau en fête jusqu’au 10 septembre

De juin à Septembre se déroule la 26ème édition de l’opération « Le Léguer en fête ». Au programme : balades, expositions, conférence, projections et découvertes, pour apprendre à mieux connaître ce cours d’eau costarmoricain labellisé « Site Rivière Sauvage », et son bassin versant.

 

Le Léguer est une rivière bretonne qui s’étend sur près de soixante kilomètres, dans les Côtes-d’Armor. Rejoint par son affluent le Gouic au niveau de Belle-Isle-En-Terre, son embouchure se situe dans la baie de Lannion. C’est aussi la première et la seule rivière de Bretagne a avoir obtenu le label « Site Rivière Sauvage »,une distinction décernée par l’Association du Réseau des Rivières Sauvages et le Fonds pour la Conservation Des Rivières Sauvages. Ce label national vise à récompenser des « rivières joyaux », et est « un outil au service des gestionnaires des milieux aquatiques d’eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique ». On trouve ainsi une biodiversité variée dans la vallée du Léguer, par ailleurs classée zone Natura 2000 : saumons, mais aussi loutres, lamproie marine, escargot de Quimper…

Chaque année, l’opération « Le Léguer en fête » est organisée. Portée pour cette édition 2022 par les collectivités du bassin versant Vallée du Léguer (Lannion-Trégor- Communauté, Guingamp- Paimpol Agglomération, Morlaix Communauté et le syndicat de Goas koll Traou Long), l’Office de tourisme Bretagne – Côte de granit rose, elle se déroule du 26 juin au 10 septembre.

Au programme : une quarantaine d’animations, pour la plupart gratuite, et qui se déclinent autour de trois grands axes :

– Des balades patrimoines, tous les dimanches jusqu’au 4 septembre, à 17h. Elles auront lieu cette année sur les communes de Guerlesquin, Plounérin, Lannion, Loc Envel, Le Vieux-Marché, Plouaret, Louargat, Belle-Isle-en-Terre, Plougonver, Pluzunet et Ploubezre.

  • Des expositions (photos, sculptures, cartes postales anciennes…) à partir du 1er juillet, en intérieur et en extérieur
  • Des découvertes : visite de fermes, projection de film, conférences, balades, chantier rivière festif, performances musicales…

 

Tout le programme détaillé est disponible sur le site http://www.vallee-du-leguer.com/




Ty Waste, un site internet breton qui facilite la coopération des professionnels

Quand les déchets d’une organisation peuvent devenir les ressources d’une autre…l’entreprise vannetaise Ty Waste met en lien grâce à son site internet des professionnels (entreprises, associations, collectivités) afin de faciliter dons, échanges et ventes, dans le cadre d’une démarche d’économie circulaire.

A l’origine de Ty Waste, on trouve trois amis : Vincent, Romain et Aurélien. « Vincent, qui était ingénieur spécialisé dans le bioplastique, se retrouvait souvent avec du matériel sur les bras, notamment des palettes, et ne savait pas quoi en faire. Pourquoi ne pas en faire bénéficier d’autres organisations, mais comment faire pour qu’elles aient l’information ? », raconte Aurélien. On est en 2018 et ils ont alors l’idée de créer un site qui « serait un peu comme LeBonCoin, mais pour les professionnels ». En 2019 ont lieu les deux premières transactions, dans le domaine de l’évènementiel, qui marqueront le démarrage de l’aventure. « L’entreprise Métro avait des centaines de tabourets en carton, qu’elle ne savaient pas comment utiliser. Le Salon Nautique de Paris les a récupéré. Idem avec de la moquette installée au Palais des Congrès de Lorient, qui a servi pour la course solidaire La Vannetaise.

Avec l’apparition du Covid et la crise sanitaire, les évènements se sont arrêtés. Une période qui a été mise à profit par Ty Waste pour lancer la première version du site internet. « Puis, on a discuté avec Golfe du Morbihan-Vannes Agglomération, et on s’est rendus compte que les collectivités voulaient aussi échanger avec les entreprises et les associations, et développer cette branche de l’économie circulaire qu’on appelle « Ecologie industrielle et territoriale » », précise Aurélien.

Aujourd’hui, grâce au site internet de Ty Waste, les professionnels (Grandes entreprises, TPE-PME, artisans) mais aussi les collectivités et les associations peuvent proposer via des annonces du matériel destiné à la benne, des déchets ou rebuts, qui peuvent devenir une matière première pour une autre organisation. « Il peut y avoir des échanges, de la vente, de la location de machines, des dons », détaille Aurélien. Les annonces sont gratuites. On peut trouver ainsi des chutes textiles en don issues d’un atelier morbihannais, du mobilier d’entreprise (tables, armoires), des planches de coffrage, du broyat de végétaux, des palettes…qui pourront alors trouver une deuxième vie auprès d’une autre organisation. Ty Waste travaille ainsi avec le micro-festival engagé La P’Art Belle à Sarzeau, qui devrait bénéficier de vaisselle pour sa prochaine édition. Sur le site internet, on peut aussi trouver un système de « groupes privés », qui permet aux acteurs d’un même secteur d’activité d’échanger.

Mais le projet de Ty Waste ne se limite pas à un site internet. L’entreprise propose aussi des ateliers « de synergie » pour les collectivités, comme ce fut le cas sur Belle-Ile-En-Mer. « Ce genre d’opération permet de faire se rencontrer les acteurs et de les sensibiliser à l’importance de l’économie circulaire», selon Aurélien, qui aimerait voir Ty Waste dépasser les frontières du Morbihan et travailler à terme dans toute la Bretagne.




Paysages, un festival régional en zone rurale pour changer d’échelle et de perspectives

Par Françoise Ramel

Du 1er au 3 juillet 2022, le bourg de Saint-Aignan situé sur la rive Sud du Lac de Guerlédan en Morbihan, favorisera la rencontre entre chercheurs, artistes, poétes et habitants sur différents temps d’échange. Cette proposition associative s’inscrit dans une ambition régionale. Elle est pensée en continuité avec plusieurs thèses dont celle conduite à Motten Morvan par Anaïs Belchun pendant quatre ans sur la thématique « Art, écologie, paysage ».

Plusieurs éléments de contexte permettent de mieux comprendre l’invitation lancée dans cette commune rurale. D’abord la présence à Saint-Aignan de Motten Morvan, site archéologique millénaire sorti de l’oubli grâce à l’accueil de doctorant.e.s sur la durée de leur thèse, puis l’organisation de deux chantiers de fouilles archéologiques en 2020 et 2021 malgré la pandémie.

L’obtention par 35 communes rurales du label Pays d’Art et d’Histoire après deux décennies de mobilisation des acteurs locaux est un autre élément moteur. Implantée depuis sa création dans ce Pays des Rohan, l’association à l’initiative du festival fait partie des premiers lauréats de l’appel à projet régional « Engageons-nous pour le patrimoine ».

A l’occasion des 20 ans de Timilin*, moudre nos idées ensemble, l’envie d’innover, de coopérer s’est faite plus forte que les raisons factuelles de ne pas le faire, notamment faute de moyens humains et financiers pour porter une telle programmation sur trois jours.

Enfin, la presse s’en est fait l’écho maintes fois, la commune de Saint-Aignan s’est retrouvée au cœur d’un débat dont les habitants se sont sentis exclus et facilement montrés du doigt parce que désireux de connaître les tenants et les aboutissements d’un gros projet pensé au-dessus de leur tête : la création d’une passerelle au-dessus du lac de Guerlédan.

Dans cette région, c’est depuis la création du barrage sur fond de premier grand krach boursier mondial (1929) que s’invitent dans les ordres du jours des dossiers d’envergure comme l’ascenseur à bateau dont on ne voit jamais l’aboutissement.

La 1ère édition du festival Paysages s’est déroulé de façon expérimentale à Motten Morvan en juillet 2021 avec des retours très positifs de tous les participants. Promouvoir la qualité et l’originalité d’une programmation éclectique valorisant différents espaces du bourg de Saint-Aignan est un nouveau défi pour les organisatrices, parmi lesquelles on compte Magali Kergal, restauratrice, élue de la commune en charge du patrimoine et du tourisme jusqu’en mai 2022, Céline Kergonnan, créatrice d’Archéo lab et médiatrice du patrimoine, Marie-Ange Dumas, présidente de l’association Xavier Grall, Françoise Ramel, présidente de Timilin.

A Timilin, moudre nos idées ensemble, la question du vivant et de nos relations avec le vivant est centrale

Elle s’enrichit de l’idée que nous gagnons à croiser nos imaginaires et à partager nos savoirs, à condition d’accepter parfois qu’il n’est pas nécessaire de réduire le champ à une thématique donnée et à un seul espace-temps. Pourquoi s’interdire d’être gourmand, curieux, audacieux, surtout quand la géographie vous place en cœur de Bretagne au carrefour de zones géologiques et de zones linguistiques sur lesquelles des organisations humaines dessinent des frontières depuis des siècles ?

Des experts et des passionnés vont se croiser à Saint-Aignan à partir de vendredi soir à l’invitation de Timilin. Il y aura aussi d’autres publics, moins férus de patrimoine, de poésie ou de science. Le marché estival organisé par la municipalité chaque année à cette date, comme le Pardon de St-Aignan, sont des éléments qui ont pu être intégrés au programme de Paysages, conformément à l’effet recherché et à l’invitation faite aux habitants d’être les premiers publics mais aussi les premiers ambassadeurs du festival régional.

« C’est ce qui nous intéresse dans cette deuxième édition. Les habitants de Saint-Aignan ne viennent pas spontanément si nous les invitons à Motten Morvan. Or nous ne pouvions pas fêter l’esprit de coopération et de partage des savoirs que nous cultivons depuis 20 ans sans tenter de créer cet espace de respiration dans notre paysage local pour voir ce que cela produit d’intéressant, de différent, de nouveau peut-être », explique Françoise Ramel.

Une librairie éphémère tenue par des habitantes et des bénévoles venus de loin ouvrira ses portes dans la salle des associations pour permettre à tous les auteurs et autrices qui le souhaitent de venir présenter des livres, les vendre, les dédicacer, en toute simplicité et convivialité. A l’étage de la librairie, un espace est prévu pour accueillir des ateliers d’écriture spontanés et autogérés.

Coté concerts, de nombreux artistes ont saisi l’opportunité pour se produire dans des lieux chargés en énergie, en émotion, que ce soit à l’église de Saint-Aignan ou à Motten Morvan. Là encore, les espaces-temps au service du vivant à explorer par les sens plongeront le passant dans des univers et des répertoires très différents.

La balade poétique à Motten Morvan préfigure ce que pourrait devenir un des usages du site historique qui s’était fondu dans le paysage dans l’indifférence générale pour mieux réapparaître aujourd’hui dans nos cartes mentales grâce à l’engagement de jeunes bénévoles et au savoir-faire d’une association.

Les artistes se posent dans un espace naturel gardien d’une architecture de terre millénaire, où l’abandon devient une stratégie dans un projet de développement et de questionnements contemporains. Par cette immersion, les publics sont conviés à déambuler et à redécouvrir leur propre pouvoir d’écoute et de création, à agir leurs sensibilités, leurs imaginaires, et leurs projections spécifiques dans ce lieu.

« Le festival Paysages repose sur cet adage qui est notre ADN depuis 20 ans à Timilin, conclut Françoise Ramel, nous sommes les auteurs de notre histoire, les acteurs de nos savoirs ».

*Timilin : Territoires de l’imaginaire de l’initiative locale et de l’innovation 

Timilin a été créé avec des élèves de Bac professionnel tous urbains, au lycée agricole du Gros chêne, en mars 2002 sous l’impulsion de Françoise Ramel alors enseignante en éducation socio-culturelle, avec l’appui d’un service régional en charge de la Jeunesse (ex DRJS). 20 ans plus tard, d’autres jeunes et les habitants bénéficient encore de cette dynamique collective ancrée à une vision du monde rural, novatrice et en phase avec les grandes questions de notre époque, tout en puisant dans les imaginaires d’autres époques.

 

https://www.facebook.com/-Paysages-rencontres-poetiques-de-Motten-Morvan-101063952231787/




Les Low Tech font leur festival à Concarneau

Du 25 juin au 3 juillet, les Low Tech sont à l’honneur à Concarneau, pour neuf jours de festival, à l’occasion du retour du bateau-laboratoire « Nomade des mers » de Corentin de Chatelperron.

Depuis 2016, le « Nomade des mers », bateau-laboratoire spécialisé des low tech, parcourt les mers. Il sera de retour le 25 juin à Concarneau, ville où siège le Low Tech Lab. Cette association loi 1901, fondée en 2013, travaille à recenser, tester et documenter de par le monde et en France les « low tech ». « Le terme low-tech est employé pour qualifier des objets, des systèmes, des techniques, des services, des savoir-faire, des pratiques, des modes de vie et même des courants de pensée, qui intègrent la technologie selon trois grands principes : utile, accessible et durable. », explique-t-elle. 790 initiatives dans 85 pays ont ainsi été recensées, telles que un frigo sans électricité au Maroc, un élevage de grillons en Thaïlande, un concentrateur solaire en Normandie…

A l’occasion du retour du bateau de Corentin De Chatelperron, un festival va faire découvrir au public tout sur les low tech, du 25 juin au 3 juillet. Durant 9 jours, les visiteurs et visiteuses pourront découvrir un grand village des innovations sur 1600m2. Le « Nomade des mers » et un habitat low tech seront ouverts à la visite. Expositions, conférences, projections de films, démonstration de cuisine low-tech et de four solaire, seront au menu. Un programme « hors les murs » de stages et de formations est également prévu.

Tout le programme de l’évènement est disponible sur le site du Low Tech Lab : https://lowtechlab.org/fr/festival-2022/le-programme

 

Et pour en savoir plus sur Nomade des mers, notre précédent article : http://www.eco-bretons.info/low-tech-nomade-des-mers/




A Rennes, dans les quartiers sud, le « circuit court » de l’énergie citoyenne se déploie

Dans les quartiers Sud de Rennes, la coopérative citoyenne Ciren va installer une dizaine de centrales photovoltaïques. Et va proposer une offre d’auto-consommation collective pour les habitant.e.s. Explications.

La coopérative citoyenne Ciren est née en 2019, portée par l’association Energies du Pays de Rennes. Son objectif ? « acheter et faire installer des centrales de production d’électricité de source renouvelable et locale chaque fois que l’opportunité se présente », peut-on lire sur son site internet. C’est ainsi qu’elle a déjà mis en place et financé une première centrale photovoltaïque de 83 panneaux, sur la commune de Laillé. Elle lance maintenant, après trois années de préparation, une opération « d’auto-consommation collective », baptisée « Eclairs », pour « Energie Citoyenne Locale Autoconsommation Innovante Rennes Sud ». « Le but, c’est de proposer aux habitants des quartiers de Rennes Sud, mais aussi aux entreprises, à Bréquigny et Landrel, d’utiliser pour une partie de leur consommation une électricité produite localement par des centrales solaires financées par un collectif citoyen », explique Fréderic Dartois, chargé de mission pour le projet. Les premières centrales, installées cet été, seront déployées sur les toits du groupe scolaire Jacques Prévert et des immeubles du Landrel, grâce à des conventions passées avec la ville de Rennes et le bailleur social Neotoa. « Une petite dizaine de centrales vont être construites à terme », précise Fréderic. « Ce qui va représenter 1500 panneaux ». Le tout permettra de créer deux boucles d’autoconsommation collectives, d’un diamètre de 2 kilomètre chacune. « avec ce projet, l’électricité produite ne sera pas vendu à un opérateur sur le réseau public, elle sera vendue à un prix juste vers les voisins des sites de production. C’est le circuit-court de l’énergie », poursuit Frédéric.

Concrètement, comment tout ça va fonctionner ? Il faut habiter dans le périmètre de l’une des deux boucles, être déjà abonné à un fournisseur d’électricité (n’importe lequel), et avoir dans son habitation un compteur communiquant. Ensuite, sur un principe similaire à celui d’une Amap, on va acheter une certaine quantité de kw/h suivant le contrat qu’on choisit. A chaque intervalle de 30 minutes, l’électricité produite sera alors répartie entre les consommateurs. La quantité qui va être affectée à chaque logement sera déduite du forfait initial, et ensuite « effacée » de la facture du fournisseur d’électricité qu’on reçoit toujours.

Les habitant.e.s intéressé.e.s peuvent s’informer auprès de la coopérative citoyenne Ciren, et la rencontrer tout l’été à la « Station Maif », basée dans la gare de Rennes, et qui met en valeur des initiatives innovantes et respectueuses de l’environnement. Des réunions vont aussi être organisées dans les quartiers. On peut également souscrire à la coopérative, à raison de 50 euros la part.

 

Plus d’infos

https://energiesdupaysderennes.fr/page-2/autoconsommation-collective-a-brequigny/

ou par email eclairs@ciren-sas.fr

 




Les collégien.ne.s de l’Ile de Batz à la découverte des oiseaux

Le collège des Iles du Ponant, qui se déploie sur Ouessant, Sein, Molène, Batz, Groix et Houat, proposait le vendredi 10 juin aux élèves une journée autour du développement durable. Reportage sur l’Ile de Batz, sur laquelle les collégien.e.s ont pu partir en balade ornithologique avec la LPO.

L’Ile de Batz, à quelques encablures de Roscoff, compte à l’année un peu moins de 500 habitants. Et un collège de 15 élèves ! En effet, comme sur les autres îles de Sein, Ouessant, Molène, Groix et Houat, une antenne du collège des Iles du Ponant, située dans le bourg accueille les jeunes dès la sixième, jusqu’en troisième. Et en ce vendredi 10 juin, c’est une journée spéciale, autour du développement durable, qui attend les collégiens et collégiennes, sur toutes les îles. « Mais chaque antenne propose des actions différentes », explique Claude Loupgris, professeur documentaliste. A Batz, la journée va donc s’articuler autour d’une intervention de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Au programme : un peu de théorie le matin, et une balade ornithologique l’après-midi. « L’idée, c’est aussi de faire du collège de l’ile de Batz un refuge LPO », poursuit Claude.

196 espèces sur l’Ile

Viviane Troadec, animatrice, et Jean-Claude Féru, vice-président de la LPO Bretagne, sont donc venus à la rencontre des élèves. « La LPO est la plus grande association de protection de la nature en France », expliquent-ils. Elle est née en 1912, suite à des « minis safaris » durant lesquels on pouvait tuer des macareux moines, sur les Sept Iles, à Plomeur-Bodou (22). « Ces oiseaux ont bien failli disparaître », poursuit Viviane.  « Il y a eu une mobilisation pour créer alors la réserve des Sept Iles ». Réserve qui est d’ailleurs encore aujourd’hui gérée par la LPO.

Mais il n’y a pas que le macareux qui est en voie d’extinction. De manière générale, le nombre d’oiseaux décline. « Sauf des espèces généralistes qui arrivent à s’adapter, comme par exemple le merle noir », selon les deux spécialistes. Et 67% des 17 espèces d’oiseaux marines nichant en Bretagne sont aujourd’hui menacées de disparition ! La faute aux activités humaines principalement : utilisation de pesticides, pratique de la chasse à la glue pour certaines espèces, diminution des espaces naturels…La LPO continue encore de se mobiliser, via des actions d’éducation à l’environnement, des études sur le peuplement des oiseaux, et la protection de ceux-ci.

L’ile de Batz, qui se trouve dans la Manche, est un passage obligé pour certaines espèces migratrices qui y font escale. « Dont certains oiseaux très rares, notamment nordiques, qui sont vues de manière occasionnelle », précise Viviane. On a compté sur l’île un total de 196 espèces. Mais comment les reconnaître ? Grâce un guide « Oiseaux des jardins » disponible sur internet, rien de plus simple ! En suivant des questions qui sont des clés d’identification, on peut différencier facilement l’accenteur mouchet du moineau, le bouvreuil pivoine du pinson des arbres, ou l’hirondelle rustique avec l’hirondelle des fenêtres. « Il faut également faire attention à la taille, aux couleurs, à la forme de la queue, des pattes, du bec, et au milieu dans lequel évolue l’oiseau », complète Viviane.

Fous de bassan, Puffins des baléares et huitriers-pies

Place maintenant à la pratique. Munis de longues-vues et de jumelles, la petite troupe, constituée des collégien.ne.s, de professeur.e.s, part à la rencontre des oiseaux, guidée par Viviane et Jean-Claude. Direction la côté nord de l’île, constituée de dunes, la partie la plus sauvage. En cheminant dans les chemins le long des champs, on peut déjà observer des hirondelles qui volent à basse altitude, et des moineaux. Mais c’est en arrivant sur le sentier côtier que l’on rentre dans le vif du sujet. Au loin, la houle fait se déchaîner de grosses vagues, formant comme des moutons blancs. Quelques chalutiers passent à l’horizon, ainsi qu’un ferry en partance pour les îles britanniques. Les élèves braquent leur jumelle vers le large, et Viviane et Jean-Claude installent les longues-vues. Grâce à un émetteur Bluetooth, il est possible de les relier à une tablette, permettant au groupe de regarder en temps réel ce qu’on peut observer. Soudain, Viviane repère des fous de bassan. Facilement reconnaissables à leur corps blanc, leur tête tirant sur le jaune et leurs ailes dont le bout est noir, il viennent se nourrir sur le littoral de l’île de Batz . Un peu plus loin, c’est un couple de Tadorne de Belon qui cherche de la nourriture. Grâce à la longue-vue de Jean-Claude, les élèves les observent tour à tour. Les deux volatiles, qui ressemblent à un mélange entre canard et oie, ont des corps blancs, une tête vert foncé, et des becs rouges, ce qui leur confère une allure particulièrement reconnaissable. « Ils peuvent installer leur nid dans des terriers de la lapins », précise Viviane. « Et le goéland est un de leur prédateur ». Celui-ci est d’ailleurs présent en nombre sur la côte, mais on peut aussi le croiser dans le bourg de l’ile.

 

Le petit groupe, jumelles à la main, poursuit la balade au milieu des dunes, peuplée de linaigrettes, ces plantes dont la fleur ressemble à du coton. Un pipit est en train de faire sa parade nuptiale : il vole et monte très haut, pour ensuite se laisser tomber d’un coup. Drôle de rituel ! Direction maintenant une petite pointe, qui permet d’observer en toute discrétion, et dans le silence pour ne pas les effrayer, une petite colonie d’huitriers-pies. Ceux-ci sont postés sur un îlot rocheux. « Un reposoir », précise Viviane. « Ils attendent que la mer descendent pour pouvoir se nourrir ». Munie de jumelles, elle repère tout à coup des oiseaux peu communs. « Des puffins des baléares ! Ca c’est assez extraordinaire ! », s’enthousiasme-t-elle. En effet, c’est une espèce endémique de ces îles espagnoles. Mais cet oiseau marin, qu’on considère comme étant le plus menacé d’Europe, quitte sa région d’origine à partir de juin pour venir visiter les eaux bretonnes.

Il est temps maintenant de prendre le chemin du retour vers le collège. Les élèves y retournent riches d’avoir pu découvrir davantage la faune ornithologique de l’île. Mieux connaître, c’est aussi avoir envie de mieux protéger la biodiversité…

 

 

Plus d’infos

https://college-ilesduponant.ac-rennes.fr/  (notamment la rubrique « un collège engagé pour l’environnement »)

https://www.lpo.fr/lpo-locales/lpo-bretagne