Isoler sa toiture en logement individuel : ce qu’il faut savoir

Avec plus de 30 % de déperdition thermique par une toiture mal isolée, l’isolation de la toiture est une priorité pour diminuer les dépenses de chauffage, améliorer son confort et réduire l’impact de son habitat sur l’environnement.

La manière d’isoler sa toiture dépend de la configuration du logement : si les combles sont perdus, il suffit d’isoler le plancher de combles, mais s’ils sont aménagés, il faut isoler les rampants de toiture par l’intérieur ou procéder à une isolation sarking (par l’extérieur).

L’isolation des combles perdus peut se faire par soufflage d’isolant en vrac sur le plancher, ou par la mise en œuvre d’isolant sous forme de rouleau ou de panneau. Dans ce cas, il est conseillé de superposer deux couches d’isolants en les croisant, afin de limiter les ponts thermiques. Une épaisseur de 30 à 40 cm est généralement conseillée pour obtenir un bon confort et atteindre une résistance thermique minimale exigée pour bénéficier des aides, comme les certificats d’économie d’énergie (R≥7 m².K/W). Dans le cas des laines minérales en rouleaux ou panneaux, le pare-vapeur (ici le papier kraft) est associé à l’isolant. En couches croisées, la deuxième couche ne doit pas être équipée de kraft.

L’isolation des rampants de toiture est plus complexe notamment en rénovation lorsque les parements intérieurs sont déjà posés. L’isolant vient se placer entre chevron en aménageant au préalable une lame d’air d’au moins 2 cm entre l’isolant et la volige afin d’éviter tout risque de condensation. Viennent ensuite le pare-vapeur puis le parement. Lorsque la hauteur de toiture le permet, il est préférable de travailler en deux couches croisées d’isolant.

Pour la toiture, il est également possible de procéder à une isolation thermique par l’extérieur : on parle de sarking. Il s’agit d’une solution performante et complexe qui doit être réalisée par des professionnels qualifiés. Elle est plus onéreuse qu’une isolation par l’intérieur mais offre comme avantages de ne pas perdre de la hauteur dans les combles aménagés et de limiter fortement les ponts thermiques. Elle trouve notamment toute sa place lorsque la couverture est à refaire. Il est également possible de mixer une isolation sarking et une isolation intérieure entre chevron, lorsque la volige est remplacée, ce qui permet de limiter l’augmentation de la hauteur de toiture lorsque des contraintes urbanistiques l’imposent.

Dans tous les cas, il est important de se référer aux avis techniques des produits isolants délivrés par le CSTB qui donne les règles de mise en œuvre du produit, ainsi qu’à l’étiquette ACERMI de l’isolant qui garantit la qualité de l’isolant : résistance thermique R, classement au feu, euroclasse, etc.

L’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix HEOL œuvre pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique, les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .




L’Atelier des Transitions, une tiny-house pour bricoler et réparer à Rennes

A Rennes, dans le quartier de Villejean, une Tiny House propose à la fois un atelier de réparation mobile et une bibliothèque d’outils. L’Atelier des Transitions, c’est son nom, propose, moyennant une adhésion très modique, des ateliers d’auto-réparation, de bricolage, et la possibilité d’emprunter des outils. L’inauguration officielle aura lieu demain mercredi 2 octobre, Square de Guyenne. Rencontre avec ce drôle d’atelier mobile sur le Forum Séisme qui a eu lieu les 25 et 26 septembre à Rennes.

Installée Place des Lices à Rennes, dans l’enceinte du Forum Seisme, une jolie Tiny House intrigue. La porte ouverte invite à y rentrer. A l’intérieur, on retrouve Paola Mollet, devant une machine à coudre, et Vincent Grison. Tous deux font partie de « L’atelier des transitions ». La Tiny est en fait à la fois un atelier de réparation mobile, et une bibliothèque d’outils. « C’est une initiative de l’association Lamas Production », explique Paola, qui est médiatrice technique. « L’idée, c’est de mutualiser des ressources et aussi d’inciter à la réparation pour faire diminuer la consommation », ajoute Vincent Grison, « explorateur low tech », qui coordonne notamment des expéditions au Groënland avec des scientifiques et des artistes avec Artic Lab. Il souhaitait cette fois lancer une « action concrète pour provoquer des changements positifs ».

La Tiny House, dont la base a été réalisée par des étudiants du quartier de Maurepas et le bardage par les Compagnons Batisseurs de Bretagne, stationne généralement Place de Guyenne, dans le quartier de Villejean. Et chaque mois, durant une semaine, l’atelier se déplace dans le secteur pour rejoindre le Tri Troc Mobile, une déchetterie itinérante.

Concrètement, l’Atelier des Transitions, « Est un peu comme un repair café et un Fab Lab », précise Paola. Une fois qu’on a adhéré à l’association (1 euro), on peut venir gratuitement avec un objet à réparer, pour lequel on peut avoir de l’aide. On peut aussi emprunter de nombreux outils : à mains (tournevis, pinces, scies, marteaux…), mais aussi de l’électroportatif (visseuse-dévisseuse, meuleuse, scie sauteuse…). Des ateliers d’auto-réparation et des formations sont aussi organisés : couture, informatique, bricolage, mécanique…tout comme des chantiers collectifs. De quoi participer également « à la création de lien social dans le quartier », un autre objectif important pour l’atelier mobile.

Plus d’infos

https://sites.google.com/view/atelierdestransitions/


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L’idée sortie. « Transition environnementale, est ce qu’on dépasse les bornes ? » à Rennes

Ce samedi 28 septembre, l’Hotel Pasteur à Rennes accueille une après-midi autour de la transition environnementale. Baptisée « Est ce qu’on dépasse les bornes? », c’est le premier événement grand public du projet IRIS-E, piloté par l’université Rennes2, et qui a pour objectif de «faire de la métropole rennaise et de la région Bretagne le laboratoire européen pour la transition environnementale ». Au programme de ce rassemblement gratuit : des animations, expos, fresques…pour s’interroger sur la situation environnementale sur le territoire.

Le projet IRIS-E, labo européen de la transition environnemental, a été lancé en 2023, et s’étend sur 10 ans. Il est porté par l’Université Rennes 2, et fédère 19 partenaires et soutiens, tels que l’Insa Rennes, Sciences Po Rennes, la Région Bretagne, l’Inrae, Rennes Métropole, Eau du Bassin Rennais…

Son ambition : faire de la métropole rennaise et plus largement de la région Bretagne « e laboratoire européen pour la transition environnementale. ».

Le projet s’articule pour cela autour de 3 axes :

  • Un Hub pour les sciences participatives
  • Le financement de projets de recherches
  • La transformation des formations, pour faciliter le passage à l’action

L’événement de samedi 28 septembre, baptisé « Est ce qu’on dépasse les bornes ? », est le premier événement grand public organisé par IRIS-E. Il viendra « alimenter une démarche de recherche action, inspirée de la théorie du Donut », peut-on lire sur le site internet du projet.

Au programme de l’événement de ce samedi, qui se déroulera de 14h30 à 20h, à l’Hotel Pasteur de Rennes : des animations, des expos, des fresques, des temps d’échanges…pour s’interroger collectivement sur la situation sur le territoire : quelles limites environnementales sont dépassées à Rennes ? Les besoins essentiels sont-il garantis ? Comment retrouver un équilibre ?

On pourra ainsi assister à des « conversations croisées » de 14h à 19h : une « université flottante » permettra de recueillir les témoignages des participant.e.s sur 7 grandes thématiques : habiter, manger, boire, prendre soin, se déplacer, travailler, coopérer. De 14h à 18h30, on pourra participer à une fresque « la bouée des transitions ». l’association brestoise Le Lieu Dit animera un « stand des transitions » en continu de 14h à 19h, on l’on pourra identifier et partager des solutions locales. L’Etabli des Mots, librairie indépendante coopérative, sera également sur place et proposera des ouvrages en lien avec la transition écologique.

Les enfants ne sont pas publiés : il pourront participer à un atelier « Rêver, créer et habiter un territoire en commun », dédié au 6-12 ans.

Pour voir le programme complet : https://ondepasselesbornes.bzh/


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Des éco-aventuriers à vélo sensibilisent les enfants à la protection des arbres

Du 6 au 22 septembre, Philomène Le Lay, éco-aventurière et artiste itinérante, a parcouru les routes d’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique et du Morbihan, à vélo, accompagnée par Gemma Anglesio. Un tour de Bretagne de 520 kilomètres entrecoupé d’escales dans les écoles pour des ateliers pédagogiques et ludiques de sensibilisation autour de l’arbre et la forêt, et qui s’est terminé par une opération de plantation. Rencontre avec les deux jeunes femmes engagées, et avec Charlie, éco-aventurier lui aussi, qui les a rejoint sur la dernière étape de la tournée, au Faouët (56).

Le rendez-vous est donné ce vendredi après-midi, à l’école primaire Notre-Dame du Sacré Coeur, dans le bourg du Faouët. Située au Nord de Lorient, sur la route qui mène à Carhaix puis Roscoff, la commune est connue pour ses deux chapelles et ses magnifiques halles. Et le cadre sauvage qui l’entoure, notamment la Forêt de Pontcalleck et la Vallée du Scorff.

C’est bientôt l’heure de la sortie des classes. Quelques parents attendent déjà leurs enfants près de l’entrée. A l’intérieur, l’ambiance est calme. Mais méfions-nous des apparences… Au fond d’un couloir, une porte s’ouvre sur une petite salle où l’ambiance est à la bonne humeur. Des élèves de CM1 sont en train de peindre sur une grande toile tendue sur un mur. Une fresque est ainsi en train de prendre vie. On peut y voir un bel écureuil, un chêne, un geai, quelques glands, l’esquisse d’un sanglier… Le résultat d’ateliers à la fois pédagogiques et ludiques animés par Philomène Le Lay, accompagnée de Gemma et Charlie. « On essaie de les faire parler des arbres, de ce qu’ils connaissent sur le sujet », glisse Philomène. C’est autour de ceux-ci que la jeune femme a choisi d’axer son nouveau périple en vélo à travers la Bretagne, et baptisé « (Re)Tour vert le vivant », soutenu par la Fondation de la Mer. Parties de Beignon, non loin de la forêt de Brocéliande, Philomène et Gemma ont ainsi parcouru l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique et le Morbihan, à la force des mollets. Le soir venait le temps des bivouacs, ou des nuits chez l’habitant. Une manière d’être « en immersion dans la nature », et de laisser place à l’imprévu. Un tour qui a été ponctué d’escales dans des écoles, afin de sensibiliser les élèves à l’importance des arbres, des forêts, et de leur protection. « Les enfants ont un attrait très naturel pour tout cela, et il faut le cultiver », souligne Philomène.

Celle qui se définit comme « éco-aventurière » a une formation d’artiste, et a voulu mêler ses compétences à sa passion pour le vélo. Une passion qui n’a pourtant pas été évidente. « Quand j’étais petite, mon père me faisait faire beaucoup de vélo. J’étais asthmatique alors c’était très difficile, j’ai complètement arrêté. Par contre, j’ai toujours eu envie de découvrir le monde », se remémore-t-elle. Fascinée par l’Amérique Latine et l’Amazonie, elle rêve d’y partir, sac au dos, comme dans une histoire qu’elle lisait étant petite. Son frère la persuade alors de se remettre à la bicyclette. Les voilà donc partis une semaine en France à vélo, puis un mois au Canada. Le déclic pour Philomène, qui devient « complètement mordue ». Elle part alors au total un an et demi en Amérique Latine, en Océanie (Nouvelle-Zélande, Australie, Tasmanie) en 2021, et en Asie du Sud-Est en 2023. A chaque fois elle sillonne les différents pays à vélo. « Maintenant, j’ai beaucoup de mal à me déplacer autrement », affirme-t-elle ! Tout ce que j’ai pu voir dans la nature, les animaux, en France ou ailleurs, c’est grâce à la lenteur, au calme et au silence procuré par le vélo ».

De ses odyssées en deux roues sont nés trois livres : le premier en solo, sur l’Amérique Latine, le second en duo avec son frère, sur leur voyage en Océanie, et le troisième, toujours à deux, sur l’Asie du Sud-Est.

Philomène a aussi rejoint le collectif Projet Azur en 2021, une association majoritairement féminine créée en 2020 qui organise des éco-aventures sur différents territoires, en mobilité douce, sur plusieurs semaines ou mois, avec un objectif de sensibilisation. Elle a ainsi descendu le cours de la Loire en 2022, à la nage et en vélo, pour alerter sur la protection de la biodiversité.

« Un beau challenge »

L’éco-aventurière a réussi à embarquer Gemma dans son aventure bretonne à la rencontre des plus jeunes. Pas spécialement adepte du vélo, la jeune femme, en service civique, a eu l’occasion de faire se rencontrer sa passion pour la photo et la vidéo, la découverte de l’animation, et sa sensibilité au vivant. « C’était un beau challenge, je suis très contente de l’avoir fait », raconte-elle.

Charlie, qui a participé à cette dernière étape, est lui plus aguerri. C’est durant le premier confinement qu’il a pris conscience « de ce à quoi pourrait ressembler le monde si on continuait à vivre dans cette surconsommation totale ». A l’époque étudiant en ingénierie aéronautique, il regarde des vidéos sur la permaculture, la vie en yourte… et les voyages en vélo, qui provoquent chez lui une remise en question. « Surtout sur mon futur métier et sur l’utilisation de l’avion qui contribue au réchauffement climatique ». Il décide alors de partir six mois en vélo pour un premier tour de France en solitaire, et découvre par la suite « la famille des éco-aventuriers français ». Depuis, il part tous les étés sur les routes, et désire dorénavant se reconvertir en professeur. « Aller sensibiliser dans les écoles, c’est une bonne expérience », estime-t-il. « Ce que j’aime, c’est le fait de voyager, et de parler aux jeunes de valeurs qui me sont chères, comme par exemple la sobriété heureuse ou l’importance de la biodiversité ». Et ainsi planter une petite graine auprès des enfants, qui portera sûrement ses fruits dans le futur.


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A la « Manu » de Morlaix, ce que les artistes font aux Jardins, ce que les Jardins font aux artistes

Montage photos de : Gérard Rouxel, Laurence Mermet, Ximena de Leon Lucero, Jacqueline Ledoux, Elise Hallab.

Le premier volet de ce triptyque d’articles consacré à la renaissance si singulière des Jardins de la Manufacture des tabacs de Morlaix, se focalisait sur celui qui en a la charge, Tiphaine Hameau, « un humain du sensible et du geste compagnon de la plante ». Se présentant avec justesse comme artiste-jardinier nourri par l’Arte povera et le Land art, il lui tient à coeur de proposer à d’autres artistes d’entrer en dialogue fécond avec les Jardins sous différentes formes : résidences, expositions, spectacles.

Réalisé avec le concours et la plume de Tiphaine Hameau ainsi que celles des autres artistes que ce 2ème volet vous invite à découvrir. Deux d’entre elles sont en sortie publique de résidence du 25 au 29 septembre 2024.

Volet 2 – Parmi les artistes que les Jardins de la Manufacture accueillent, le photographe Gérard Rouxel, la graveuse/dessinatrice Ximena De Leon Lucero et la plasticienne Elise Hallab. Les deux premiers vivent à Morlaix et co-animent COURANTs D’ART dans une ancienne tannerie de Plourin-les-Morlaix où se déroulent expositions et ateliers partagés.

Gérard Rouxel travaille en immersion dans différents lieux pour saisir l’invisible, ce que l’on ne définit pas mais qui constitue l’esprit des lieux. Très touché par ses rencontres au fil des saisons avec Tiphaine Hameau et les Jardins, le photographe y est intervenu à plusieurs reprises ces dernières années.

Entre novembre 2021 et mai 2022, dans le cadre d’un projet d’éducation artistique et culturelle (EAC) proposé par l’association Les Moyens du bord, avec Ximena De Leon Lucero, il a accompagné les élèves de deux écoles primaires locales… En-quête(e) de lumières(s)*.

Gérard Rouxel a ainsi initié les élèves de l’école publique bilingue (français-breton) Jules Ferry de Saint-Martin-des-Champs, à l’art subtil de saisir l’ombre et la lumière dans les Jardins de la Manufacture : « Au-delà de l’apprentissage de la photographie, les élèves capturent les images qui parlent à leur sensibilité, à leurs cinq sens. C’est un travail sur l’imaginaire et l’invisible », confiait-il à Ouest-France**. Et quels lieux plus sensoriellement inspirants que ces Jardins !?!

Photo : Les Moyens du bord

Puis en Juillet 2023, dans le cadre d’une sortie de résidence qu’il nous présente ci-dessous, le photographe a fait découvrir ses images sur les murs de la Manufacture, marqués par les traces du temps et plus surprenant, en terrarium, c’est-à-dire des bocaux fermés dans lesquels les photos cohabitent et co-évoluent avec le substrat végétal également présent.

De son côté, Ximena De Leon Lucero pratique la taille douce sur cuivre, le monotype et le dessin. Le plus souvent elle mélange le trait puissant et net du burin à celui sensible et doux de la pointe sèche. Si le projet EAC** de découverte de la gravure qu’elle a mené avec les élèves de l’école publique bilingue morlaisienne Poan Ben ne les ont pas conduit.es jusqu’aux Jardins de la Manufacture, ce n’était que partie remise puisque Ximena y oeuvre actuellement, avec une autre artiste, Élise Hallab.

Leurs résidences que la plume de Tiphaine Hameau nous décrit maintenant, s’appuient pour chacune sur un temps de recherche, d’expérimentation, de restitution puis de médiation. Leurs réalisations seront visibles par le public du mercredi 25 au dimanche 29 septembre de 15h à 19h30. Un temps de rencontre avec Élise le mercredi 25 de 16h à 19h puis avec Ximena le vendredi 27 de 16h à 19h.

« Dans les ombres du jardin (se balade une chèvre…) »

La résidence de Ximena De Leon Lucero repose sur deux axes de recherche : les ombres, comme le cliché d’un instant figé et, d’autre part, les traces sur l’écorce des arbres du jardin.
Le présent du jardin : les ombres, dans leur instant de vie éphémère. Attraper l’expression d’un instant, de capter une « pose » de la nature dans le plus haut de sa force, dans un moment d’apogée lumineux, comme le « Mié » dans le Kabuki japonais. L’âme d’un instant précis, à un moment précis, dans un lieu précis et emblématique du jardin : l’abri de son gardien. Pour ce faire : du papier d’essences naturelles (Aguagami – kitakana – kizuki) et des crayons…

Photos Ximena De Leon Lucero : Janvier 2024_ombres Graphite sur papier Japon – Mai 2024_écorce Graphite sur papier japon

« Le passé du jardin : il était une fois une chèvre, gentille bête qui, grâce à son appétit féroce, dévora les ronces d’un verger abandonné. La chèvre permit de renouer avec la plénitude de
l’espace, on put l’arpenter à nouveau, on doit beaucoup à la chèvre. Hélas, c’est aussi la chèvre qui, dans son appétit féroce, blessa malencontreusement et fatalement de nombreux arbres.
Comme un retour des choses, qui voudrait que des éléments partent pour que d’autres prennent place à leur tour, des moulages de troncs rongés, des « gravures sur arbres », des impressions et des objets, tenteront de garder le passage de l’animal et la trace de ce temps qui fut. »

Couleurs des plantes invasives et d’autres de la saison d’été

Élise Hallab, qui n’est pas une inconnue pour Eco-Bretons***, vit et travaille à Nantes aux Ateliers Bonus.
Après avoir effectué ses études d’art entre Brest, Nantes et Bruxelles, elle poursuit ses travaux en édition et sérigraphie. Depuis 2015, elle explore les potentialités des encres naturelles en sérigraphie à partir de cueillettes et de collectes de végétaux. Ses travaux artistiques collectifs ou personnels questionnent les notions de paysage, de couleur et de saisonnalité en relation avec la matière première. L’artiste avait notamment fait pousser des plantes tinctoriales dans le jardin solidaire de Morlaix, au cours de l’été 2022, pour en extraire le jus servant à fabriquer ses encres.

Sa résidence actuelle dans les Jardins de La Manufacture s’inscrit en regard du travail de Tiphaine Hameau concernant le rangement des déchets organiques et l’organisation des espaces, le dessin du jardin et parfois la géométrie ; mais aussi par l’aspect patrimonial du jardin et de recherches autour du lin morlaisien. En effet, sa démarche artistique consiste, en arpentant le paysage, à glaner au gré des saisons feuilles, fleurs, fruits, écorces, matériaux utilisés pour la fabrication des couleurs. À partir de ses récoltes, le jus coloré obtenu est travaillé pour être utilisé comme encre de sérigraphie ou comme bain de teinture.

Photos Elise Hallab : composer, cueillir, lire

Si la démarche de Tiphaine Hameau entre en belle résonance avec la volonté de Morlaix Communauté d’accorder une place particulière aux artistes contemporain.es dans les Jardins de la Manufacture des Tabacs, elle n’est pas sans poser un problème inédit à cet écrin de nature. En effet, la qualité du programme d’interventions artistiques proposées*** conjuguées à la magie du lieu, ont pour conséquence d’attirer de plus en plus de monde, au point qu’il s’agit de trouver un équilibre entre la nécessaire quiétude des vivants non-humains de ces Jardins et la volonté de faire découvrir ses trésors vivants, ce par l’instauration d’une jauge de participant.es. Gageons que, de mieux en mieux renseigné, le public saura pratiquer l’art de la patience, si chère aux jardinier.es.

Prochainement : le 3ème et dernier volet de ce triptyque consacré aux relations qu’entretiennent avec les Jardins les étudiant.e.s de BTS gestion et protection de la nature du lycée de Suscinio de Morlaix dans le cadre de leurs projets.

* https://lesmoyensdubord.fr/en-quetes-de-lumieres-ximena-de-leon-lucero-gerard-rouxel/

** https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/en-images-en-quete-de-lumieres-dans-les-jardins-de-la-manu-a-morlaix-7baa6392-ab63-11ec-859a-5b04fa3130a0

*** http://www.eco-bretons.info/elise-hallab-ou-quand-lart-se-mele-au-vegetal/ ET http://www.eco-bretons.info/encres-vegetales-aux-couleurs-subtiles-pour-latelier-serigraphie-de-elise-hallab/

**** Avec les rencontres estivales Station verger, entresort sonore, manuel, ludique et poétique du collectif Les Aimants et Les monologues en plein champ, lecture-promenade musicale de l’écrivaine-comédienne Stéphanie Tesson accompagnée par Olivier Depoix/accordéon, et Emmanuelle Huteau/clarinette-tuba-chant qui ont enchanté les participant.e.s.


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Les Journées Européennes du Patrimoine, une bonne occasion de parler aussi transition écologique

Une nouveauté à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine : l’organisation par le Ministère de la Culture et l’association 2Tonnes d’ateliers inédits et gratuits, baptisés « Cultivons notre avenir », sur une cinquantaine de sites en France, dont 2 en Bretagne. Objectif : créer des temps d’échanges avec le public pour « trouver des solutions et agir ensemble », et parler d’écologie de manière concrète. Explications.

Les désormais traditionnelles Journées Européennes du Patrimoine ont lieu ce week-end, les 21 et 22 septembre. L’occasion pour beaucoup de découvrir ou redécouvrir des sites ou monuments locaux, parfois accessibles exceptionnellement, tels que châteaux, phares, manoirs, musées, chapelles… 28 000 lieux sont ainsi ouverts au public.

Cette année, le Ministère de la Culture propose avec l’association 2Tonnes une nouveauté : des ateliers « Cultivons notre avenir », ouverts à toutes et tous, pour « parler d’écologie de manière concrète et positive, en créant des espaces de dialogue et d’échange pour trouver des solutions et agir ensemble. ».

2Tonnes est une association créée en 2021. Pourquoi ce nom original ? Car c’est « l’empreinte carbone moyenne par habitant.e que nous devrions atteindre en 2050, notamment pour respecter l’engagement de l’Accord de Paris. », explique l’association sur son site internet. Elle est connue pour avoir créé les ateliers immersifs du même nom, qui permettent, en 3 heures et en équipe, de se projeter en 2050 et de découvrir quels peuvent être les leviers à activer individuellement et collectivement pour arriver à une société bas carbone.

Ce week-end, on pourra retrouver des bénévoles de l’association 2Tonnes sur une cinquantaine de sites en France Métropolitaine et dans les Dom-Tom. Ils et elles animeront des ateliers « Cultivons notre futur », auxquels le public pourra assister gratuitement, sans inscription préalable. En groupe, on pourra ainsi participer à des quizz interactifs de 45 minutes, « permettant la prise de conscience des moyens d’action les plus efficaces pour réduire son empreinte carbone et donner envie d’agir, à son échelle et avec ses moyens », explique l’association.

En Bretagne, deux sites sont concernés :

Dans le Finistère : à la Bibliothèque de Gouesnac’h

Dans le Morbihan : à Arzon, et au calvaire monumental de Guéhenno

Plus d’infos : https://www.2tonnes.org/journees-europeennes-patrimoine-2024-public



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