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Le vivant au cœur de la Journée Régionale Breizh Biodiv

Le mercredi 22 mai, on fête la Journée Mondiale de la Biodiversité. C’était aussi la troisième édition de la Journée Régionale Breizh Biodiv, du nom de la fondation créé en 2021 par la Région, qui a pour objectif de soutenir financièrement des projets locaux en faveur de la biodiversité. L’occasion de réunir plus de 300 personnes lors d’un grand temps fort à Océanopolis, pour présenter Breizh Biodiv, ses actions, et échanger plus largement sur la biodiversité, ses enjeux, ses atouts et les menaces qui pèsent sur elle, notamment en Bretagne, du fait des activités humaines.

Représentant.e.s d’entreprises, élu.e.s, scientifiques et acteurs et actrices du monde associatif étaient donc présent.e.s pour assister aux conférences et tables-rondes qui ont ponctué la journée.

Le premier temps d’échanges était dédié aux entreprises, qui ont pu témoigner de leurs expériences : Grain de Sail, qui produit du chocolat et du café acheminé par un voilier-cargo, BioBleud, société finistérienne de production de pâtes à tartes 100% bio, La Belle-Iloise, conserverie de poissons issus de la pêche durable, et SemBreizh, qui a travaillé à la « renaturation » des espaces extérieurs du lycée de Douarnenez, pour la Région. Tous et toutes ont rappelé l’importance de prendre en compte le vivant et la biodiversité dans leurs activités, notamment dans celles liés à l’agro-alimentaire.

« Nous avons la même glande thyroïde qu’une truite ! »

Puis, Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, chercheuse au CEA et co-présidente du Giec, Gilles Boeuf, biologiste, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, et Jean-Louis Etienne, médecin et explorateur, président d’Oceanopolis Acts, sont venus évoquer les liens entre climat et biodiversité. « L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée au niveau planétaire », a rappelé d’emblée Valérie Masson-Delmotte. « L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement ». Une menace pour la biodiversité, pour le vivant, et donc aussi pour l’Homme. « Nous sommes le vivant ! Arrêtons de prendre pour des élucubrations d’écolos farfelus les questions qui y sont liées ! Nous avons la même glande thyroïde qu’une truite ! », a insisté Gilles Boeuf. Un propos appuyé par Jean-Louis Etienne, pour qui « La nature n’est pas le décor de l’existence, c’est une mutuelle ». Les trois scientifiques, qui avouent se sentir « en colère » car « peu entendus », ont insisté sur le fait de trouver des solutions locales pour prendre soin du vivant, notamment au niveau des systèmes de compensation.

La parole a été ensuite donnée à trois structures venues « pitcher » leurs projets, et ainsi faire appel aux dons : le Centre de soin d’Océanopolis et l’Arcom, pour le suivi des phoques relâchés, l’association Coeur d’Emeraude, qui lutte contre les espèces envahissantes (laurier palme et renouées asiatiques) sur le territoire du futur Parc Naturel Régional Vallée de la Rance-Côte d’Emeraude, et le projet « Paysans de nature » mené par la Frab et Agrobio, en compagnie d’autres associations comme la LPO, Bretagne Vivante, Viv’Armor Nature, les CPIE, les Gab, le Cedapa…qui a pour objectif la mise en œuvre d’une dynamique d’installation de paysans volontaires pour « porter à long terme la restauration des habitats et des espèces ».

L’après-midi, des ateliers ont permis d’échanger sur la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), le mécénat environnemental, « l’entreprise régénérative », les indicateurs de reporting…avant une clôture de la journée par une conférence de Valérie Masson-Delmotte, « Agir face au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité », ouverte au grand public.

La fondation Breizh Biodiv veut « aider les acteurs bretons à relever le défi de la biodiversité »

La fondation, qui fête ses 3 ans, a été crée par la Région Bretagne, à la suite de la Breizh Cop, en partenariat avec FNE Bretagne, la LPO, le CNRS et l’Agence Bretonne de la Biodiversité, rejoints ensuite par EDF, Engie, le Groupe La Poste, et le Crédit Mutuel Arkea. Abritée par la Fondation de France, présidée par Carole Le Béchec, Conseillère Régionale, elle a déjà financé 13 projets bretons, tels que des plantations d’arbres ou des restaurations de zones humides.

Une nouveauté a été annoncée le 22 mai : les projets pourront dès à présent être déposés au fil de l’eau, tout au long de l’année, sur le site de Breizh Biodiv. Deux thématiques sont privillégiées : la restauration des habitats naturels terrestres, et la biodiversité marine et côtière.

La fondation, dont 80% du budget est issu de financements privés, cherche toujours de nouveaux mécènes et donateurs, pour continuer à soutenir des projets bretons.

Plus d’infos : www.bretagne.bzh/breizh-biodiv




Dans les Abers, des rencontres de l’eau, sensibles avec le Collectif Mammennou Dour

Créé en mars dernier pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes de son territoire sur l’importance de l’eau, le Collectif Mammennou Dour dans les Abers organise une Marche de la Source de l’Aber Wrac’h jusqu’à l’embouchure au cours de cette dernière semaine de mai. Un parcours qui laisse toute sa place au sensible…

Un parcours sur 7 étapes le long des rives de l’Aber Wrac’h a commencé samedi 25 mai à Trémaouezen, avec un rituel d’ouverture à la fontaine Saint-Jean. Il s’achèvera le samedi suivant 1er juin avec un temps fort qui débutera au Centre de la mer de l’Aber Wrac’h. Les participant.es se poseront toute la journée sur le port pour élargir les échanges avec celles et ceux qui partagent les préoccupations du collectif, notamment par des retours d’expériences d’autres territoires et des festivités.

Le but de cette Marche de la source à la mer est de poser un regard croisé sur l’Aber et sur l’eau en s’appuyant sur la traçabilité de la présence des personnes sur le territoire, et en ouvrant le dialogue pour mieux envisager ensemble l’avenir, avec toutes les actrices et tous les acteurs du territoire.

Son itinéraire est ponctué de pauses conviviales dans les différentes communes traversées – Trémaouezan, Ploudaniel, Trégarantec, Le Folgoët, Le Drennec, Lanarvily, Loc-Brévalaire, Jernilis, Plouvien, Lannilis, Plouguerneau, Landeda – dans le but de favoriser les rencontres intergénérationnelles, entre élèves d’écoles et de collèges, aîné.es, membres actifs d’associations, riverain.es et autres actrices et acteurs du territoire. Cela se fait surtout dans une approche globale et sensible qui allie les arts, les sciences, les mémoires, la transmission, la bonne humeur et la fête.

Car là réside l’originalité de la démarche du collectif Mammennou Dour, à l’instar des Atlas socioculturels de l’eau, initiés par l’association Eau & Rivières de Bretagne* et portés collectivement par différentes actrices et acteurs dans les territoires. Une approche stimulante qui permet d’associer et de relier les unes et les autres en convoquant, outre les usages et les savoirs, leurs rapports au sensible, à la mémoire, aux émotions que cela suscite, à travers l’eau, la rivière, la mer. Des temps sont ainsi consacrés à une perception attentive de l’environnement (ce qui nous environne mais aussi ce qui nous traverse), ainsi qu’à l’expression artistique.

Dans l’excellent édito de son numéro de l’automne/hiver 2022/2023, la revue d’Eau & Rivières de Bretagne donnait la plume à Antoine Lauginie, pilote de la commission Eau «  Culture de l’association. Celui-ci y développait très pertinemment l’intérêt d’une approche socioculturelle de notre rapport à l’eau. En voici un extrait : « Face à l’urgence et à la gravité des enjeux actuels, l’approche culturelle et artistique – parce qu’elle en appelle à notre expérience du monde, à nos mémoires partagées et à notre sensibilité – porte un espoir : celui d’élargir le combat écologique au-delà du cercle militant et de le faire avec comme mots-clés le plaisir et l’élan de la création et du partage. Il s’agit alors d’explorer le champ des possibles pour, dans les temps inquiets que nous vivons, nous laisser encore ravir par « la merveille de la nature ». Il s’agit aussi de dire nos manières de ressentir et d’habiter le monde et de contribuer ainsi à construire un récit commun fait de voix multiples partagées. Cette approche culturelle de ce qui nous relie au vivant peut nous amener à requestionner la gouvernance de la gestion de l’eau et des rivières, pour y associer, au-delà de la sphère technique et administrative, ce qui touche au domaine des attachements et du vécu de la rivière.(…) »

Crédits photos : Marjolaine Abaléa.

* http://www.eco-bretons.info/atlas-socioculturels-de-leau-faire-comprendre-que-la-culture-fait-aussi-partie-du-dialogue-environnemental/




L’idée sortie. La Fête de la nature bat son plein ce week-end

Depuis le mercredi 22 mai, et jusqu’au dimanche 26, c’est la Fête de la Nature. L’occasion de partir à la découverte de la faune et de la flore au plus près de nous. En Bretagne,pas moins de 140 animations sont organisées : expos, sorties nature, conférences, ateliers…

Le 22 mai, nous avons célébré la Journée Internationale de la Biodiversité. Chaque année, aux alentours de ce moment important, on fête également la Nature. Une idée qui a germé en 2007, grâce au Comité Français de l’Union Internationale de Conservation de la Nature et au magazine Terre Sauvage. Aujourd’hui, la Fête de la Nature est coordonnée par l’association du même nom. De nombreux acteurs se mobilisent en métropole et en Outre-Mer pour organiser des milliers d’événements : associations de conservation et d’éducation à la nature, collectivités locales, établissements scolaires, entreprises…

En Bretagne, pour cette 18ème édition, les événements seront encore nombreux : plus d’une centaine sont organisés. Voici quelques suggestions :

  • A Plougasnou (29), le 26 mai, « la Pointe de Primel fête la nature », avec au programme des sorties de découverte de l’estran, de la flore du bord de mer, des insectes, de la laisse de mer…et un rallye nature. Organisé par la commune de Plougasnou et Bretagne Vivante
  • A Guipavas (29), le 25 mai, visite, jeux et goûter partagé au Jardin de Prélude, avec aussi un escape game et une découverte sensorielle des plantes aromatiques et médicinales.
  • A Plourivo (22), les 25 et 26 mai, la Maison de l’Estuaire ouvre ses portes, sur les bords du Trieux, pour découvrir les expositions en cours et des jeux forestiers.
  • A Mellionnec (22), le 26 mai, Fête de la Nature au Bois du Barde : balade interactive, troc de plantes, table-ronde, stands…
  • A Sens-de-Bretagne (35), le 25 mai, balade nocturne à l’étang du Pont-Sec avec la LPO.
  • A Langon (35), le 25 mai, sortie nature sur le thème de la découverte des « petites bêtes » avec le CPIE Val de Vilaine, dans le cadre de l’Atlas de la Biodiversité Communale et des balades paysannes.
  • Au Hézo (56), le 25 mai, Fête de la Nature avec observation des oiseaux dans les marais, découverte des abeilles et de l’apiculture, fabrication de nichoirs et spectacle « Les demoiselles de la nuit ».
  • A Plescop (56), le 25 mai, matinée au jardin et contes-spectacle « Histoires d’Insectes » avec Kristell Labous.
  • A Saint-Herblain (44), le 26 mai, Balade Botanique dans le Parc de La Bégraisière
  • A Bouguenais (44), le 26 mai, portes-ouvertes d’un Refuge LPO et atelier sur les arbres

Toutes les infos et bien d’autres événements sont disponibles sur le site de la Fête de la Nature




A Chartes-de-Bretagne, elles dansent pour une planète vivante

Avec À bout de souffle , la compagnie de danse bretillienne Océane s’en prend à la pollution plastique avant d’entrer bientôt en Osmose avec nous.

« Le souffle c’est la vie… Notre planète est à bout de souffle… Entre air et mer… » « À bout de souffle… Du blanc, du bleu, du vert, au gré des courants d’eaux, des courants d’airs… Ombres légères ondulées qui traversent nos océans magiques, nos campagnes endormies ; entremêlées, enchevêtrées, entortillées, multipliées, multipliées, multipliées… Planète Panique ! Plastique Pas Fantastique ! Les ombres tentaculaires s’effilochent, se déchirent, multipliées, multipliées, multipliées, je ne vois plus l’horizon, je n’entends plus le chant des sirènes ; elles s’accrochent, s’engouffrent, j’étouffe…. À bout de souffle… ».

C’est avec les mots de Julie Benoît, l’une des danseuses, que nous entrons dans À bout de souffle, 30ème pièce chorégraphique de la compagnie de danse contemporaine Océane qui en donnera une représentation samedi 25 mai prochain, à Chartres-de-Bretagne (1), où Agnès Chevalier exerce et où le spectacle fut donné pour la première fois en mai 2022.

Co-créatrice et animatrice de la compagnie bretillienne depuis 1990, la danseuse, chorégraphe et pédagogue Agnès Chevalier eut un choc il y a quelques années en découvrant le Sénégal envahi par les déchets plastiques, en particulier les sachets d’eau à usage unique (2) : « Je me sens concernée comme beaucoup aux questions d’environnement et à la planète que nous laisserons aux futures générations… j’avais envie de leur transmettre la vision de cette horreur mais également une vue optimiste si chacun en prend conscience et fait sa part. »

C’est tout naturellement à travers la danse qu’Agnès Chevalier a choisi de nous toucher. Dans À bout de souffle, les déchets envahissent notre environnement… avec poésie, les danseuses traversent les paysages au gré des envols de sac plastiques qui se mêlent, s’entortillent, s’engouffrent, jusqu’à l’étouffement.

Danseuse de la compagnie depuis ses débuts, Tiphaine Creac’h-Coulombel renchérit : «il s’agit de rendre visible et sensible une pollution hélas devenue quotidienne, globale, incontournable, à laquelle hélas on s’habitue. Par le biais de ce spectacle, nous nous adressons à la sensibilité des personnes pour créer de l’émotion et pour surtout nous amener à l’action, pas à l’éco-anxiété qui paralyse ! ».

La prochaine création de la compagnie, Osmose, met justement l’accent sur la joie du vivre ensemble, la conscience du collectif. Elle se fait en mode participatif avec des adolescent.e.s intégré.e.s au travail d’écriture, notamment par des ateliers d’improvisation.

La compagnie Océane travaille avec des danseuses confirmées, d’âge et de niveau adaptés aux exigences chorégraphiques d’Agnès Chevalier et en fonction des projets. Elle recrute des jeunes à partir de 10 ans pour les former. Avec elles, Agnès Chevalier mène un travail de création et d’interprétation qui leur permet l’apprentissage de la prise de responsabilité, de l’autonomie, de la vie en groupe, de la concentration personnelle, de l’écoute, de l’acceptation de l’autre. Son choix du spectacle de rue correspond particulièrement à l’idée qu’a la compagnie de la pratique de la danse : l’ouverture sur l’extérieur, la rencontre du néophyte, la danse de la vie quotidienne…

Pratiquement toutes les danseuses ont intégré la compagnie lorsqu’elles étaient adolescentes. Certaines sont ensuite devenues danseuses professionnelles.

Dernier détail qui n’en est pas un : tous les costumes sont faits maison, avec des tissus autant que possible récupérés.

L’urgence écologique s’invite de plus en en plus dans la création artistique, et elle fait bien ! Touché.e.s à l’endroit de notre sensibilité et de nos émotions – comme ici, par la grâce de la danse – celles-ci pourraient bien rebattre les cartes de nos relations avec le vivant, nous faire entrer dans l’ère du symbiocène, cher à Glenn Albrecht (3).

Contact : Agnès Chevalier – directrice artistique – Tél : 0299692724 Email : compagnieoceane35@gmail.com

(1) Samedi 25 mai, à 16h30 au parc de loisirs Grand’voile, dans le cadre du Festival écocitoyen « J’agis pour ma planète » (programme : https://www.calameo.com/read/000596713ba64f7075090)

(2) « Le pays a adopté en 2020 une loi interdisant les plastiques à usage unique, mais celle-ci est restée lettre morte en ce qui concerne l’eau en sachet, dont la fabrication et la distribution font travailler des milliers de personnes. », nous dit Le Monde dans un article du 13 octobre 2023.

A découvrir également sur rfi en avril dernier : https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-afrique/20240422-s%C3%A9n%C3%A9gal-%C3%A0-dakar-le-fl%C3%A9au-des-d%C3%A9chets-plastiques-perdure.

(3) « Les émotions de la terre », par Glenn Albrecht, éd Les Liens qui Libèrent.




A Morlaix, une soirée autour de la mobilité et du vélo à la Virgule Verte

Mai, c’est le mois du vélo. Le mardi 7, rendez-vous était donné à la Virgule à Morlaix, pour une « Virgule Verte » autour des mobilités, par la ville de Morlaix et Morlaix Communauté. L’occasion de visionner le film « Virage vers le futur » et d’échanger autour les alternatives au tout voiture, et bien entendu parler des trajets du quotidien en vélo.

«Comment se passer de sa voiture en zone rurale ? ». Voilà la question à laquelle les habitant.e.s de Morlaix Communauté étaient invité.e.s à venir réfléchir le 7 mai, lors d’une « Virgule Verte », organisé par la Ville de Morlaix, en compagnie du service mobilité de Morlaix Communauté. Une interrogation de plus en plus cruciale, quand on sait que dans les campagnes, le recours à la voiture engendre pas moins de 40% des émissions de gaz à effet de serre des habitant.e.s de ces territoires. Loin des centres urbains et de leurs transports en commun et de la proximité des services, difficile de se déplacer dans notre sacro-sainte automobile lorsqu’on habite en zone rurale. Pourtant, des solutions existent, certaines initiatives innovantes se mettent en place. C’est le cas par exemple dans l’Aveyron, département mis à l’honneur dans le documentaire « Virage vers le futur », diffusé en amont des échanges lors de cette Virgule Verte.

« On est dans un quotidien où il faut accéder à tout très vite »

Ce film, impulsé par six associations locales, a été réalisé par « Les Utopiens », alias Samantha Duris et Olivier Perrot. Il propose un état des lieux de la question de la mobilité en zone rurale, et met en lumières des solutions alternatives pour se déplacer sans voiture, en limitant l’impact carbone et le recours aux énergies fossiles. On découvre ainsi le fonctionnement de « Rézo Pouce », un service d’autostop organisé avec des points de prise en charge stratégiquement disposés sur le territoire, l’achat en commun d’un véhicule à partager entre plusieurs personnes, l’autopartage avec des réseaux coopératifs tels que Citiz, qui permet de louer une voiture en libre-service pour de courtes durées, le transport à la demande avec des navettes….Le vélo électrique est aussi utilisé, tout comme de nouveaux véhicules plus léger, hybrides, comme le « Veloto », développé à Millau (On pense aussi au Vhéllio dont on vous a déjà parlé sur Eco-Bretons, ndlr…). L’intermodalité n’est pas oubliée, car oui, on peut mixer plusieurs mode de transports alternatifs à la voiture, comme le vélo et la marche par exemple. Des témoignages d’habitant.e.s utilisateur.rice.s viennent enrichir le tout, ainsi que des interventions de chercheurs et chercheuses, comme par exemple Marie Huygue, consultante et formatrice en mobilité. Pour elle, « On est dans un quotidien où il faut accéder à tout très vite. Comment faire pour faire se rendre compte aux gens que nos modes de vie sont basés sur des distances qui sont intenables? ». Se pose là la question de nos comportements de tous les jours, de notre rapport aux temps et à l’espace, de notre consommation et bien sûr de l’aménagement du territoire. Le film pose aussi la question de la volonté politique pour contraindre l’usage de la voiture, dans un monde où nous devons diminuer nos émissions carbones.

Suite à la projection, les échanges avec le public ont porté sur diverses solutions apportées par Morlaix Communauté, comme par exemple la gratuité des transports en commun, la location de vélo électrique, les subventions pour l’achat de vélo, la navette électrique gratuite qui traverse la ville, le développement du covoiturage avec l’association Ehop et la plateforme OuestGo…Les questions du public ont porté sur les aménagements territoriaux liés à la pratique du vélo, notamment concernant les itinéraires pour aller à Plouigneau ou Carantec. « C’est le département qui a la maîtrise d’ouvrage sur le sujet » a souligné Roger Héré, vice-président de Morlaix Communauté à la mobilité. D’autres interrogations ont porté sur le transport des vélos dans les cars, et sur l’accès des personnes à mobilité réduite, des points visiblement à améliorer. La bicyclette était l’un des sujets-phares de la soirée, c’est l’occasion de rappeler qu’à Morlaix, l’association Apav (A Pied et à Vélo) encourage les mobilités douces et l’usage du vélo dans le secteur, que le collectif de « Rideuz in Morlaix » propose régulièrement des balades à vélo réservées aux femmes , et que des « Vélorutions » sont organisées tous les samedis de chaque mois par Ekoloké, pour circuler ensemble en vélo entre Locquénolé, Morlaix et Plouezoc’h. Place à la petite reine !




En balade à la découverte de la biodiversité au Domaine de la Roche Jagu à Ploëzal (22)

Depuis le 8 mai et jusqu’au 6 octobre, une nouvelle exposition, baptisée « Impact – la biodiversité en question » est présentée au Domaine de la Roche Jagu. L’occasion d’en apprendre plus sur les actions humaines et leurs conséquences sur la faune et la flore, et aussi de découvrir le parc du domaine, qui présente une mosaïque de milieux et une grande diversité d’espèces.

La nature et le vivant sous le regard de la science. Voilà le mot d’ordre de la nouvelle exposition baptisée « Impact – La biodiversité en question », présentée depuis le 8 mai et jusqu’au 6 octobre, dans le château du Domaine Départemental de la Roche Jagu, situé non loin de l’estuaire du Trieux, à Ploézal dans le Trégor.

Cette expo itinérante a été conçue par le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, et réalisée à partir de mobiliers issus d’une exposition du Muséum d’Histoire Naturelle de Londres.

D’où venons-nous ? Quelle est notre place dans l’évolution ? Avons-nous la capacité de maitriser la nature ? Y-a-t-il une hiérarchie dans le vivant et sommes-nous une espèce supérieure ? Quel impact l’Homme a-t-il vraiment sur terre ? Autant de questions auxquelles cette exposition tente de répondre, à travers trois volets : « Le monde d’hier », qui évoque notamment les cinq grandes extinctions de masse, « Le monde d’aujourd’hui », qui retrace l’impact de l’Homme et de son mode de vie sur la biodiversité, et « le monde de demain », sur la résilience de la nature et les solutions imaginées par l’humanité pour restaurer la biodiversité. L’exposition se veut interactive : maquettes, manipulations, vidéos, moulages, photos…

Un parc classé « jardin remarquable » et « écojardin »

Un volet spécifique est aussi dédié à la biodiversité du domaine de la Roche Jagu : on peut y découvrir grâce à des jeux, animations ludiques, et manipulations, plusieurs espèces et écosystèmes présentes sur le site: les papillons, les pics, les chauve-souris, les milieux de vie et différents habitats, les mammifères. En parallèle, dans la tourelle du château, un espace interactif « Birdy Memory » permet aux plus petits (mais aussi aux grands) de s’initier à la reconnaissance des chants d’oiseaux.

Le public est invité aussi à découvrir in situ la très grande richesse de la biodiversité du parc : un circuit en six étapes est proposé pour découvrir les aménagements réalisés en parallèle de l’expo au château : le jardin des terrasses, qui donne à voir trois types de jardin, de « l’aseptisé » au « naturel », le champ des moissons avec ses céréales anciennes, le potager, les bassins de rouissage, la palmeraie et les prés salés…

On n’oubliera pas non plus d’en profiter pour découvrir les autres espaces du parc, classé « jardin remarquable » depuis 2005 et « écojardin » depuis 2017 : l’allée des camélias, le potager médiéval, la saulaie, le verger… De nombreuses animations et visites en lien avec la biodiversité sont organisées ce printemps et cet été. Tout le programme est disponible sur le site du Domaine de la Roche Jagu.