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Biskèle, un atelier mobile pour la réparation des vélos dans le Trégor

(Rediff) Permettre à toutes et tous de faire réparer son vélo, c’est ce qui anime Thibaut Brier et son atelier itinérant Biskèle. Au guidon de son vélo-atelier, il parcourt les routes dans un rayon de 15 kilomètres autour de Lannion pour aller au plus près des habitant.e.s, dans une démarche engagée.

« Prod’acteur ». C’est ainsi que se définit Thibaut Brier, qui a lancé son activité d’atelier de réparation itinérant de vélo sur le secteur de Lannion. Le fruit d’un cheminement de vie et d’un virage dans sa carrière professionnelle. Originaire de la Sarthe, il débarque en 2011 dans la capitale du Trégor, pour étudier à l’Enssat, une école d’informatique. « Après mon diplôme, je suis devenu développeur », explique-t-il. Après une expérience en région parisienne, il revient à Lannion. C’est là, en 2015, qu’il réfléchit à sa situation. « J’ai eu une prise de conscience. Je voulais réorienter mon métier pour qu’il ait davantage d’impact positif sur la collectivité ». En 2016, il choisit de faire de son vélo son véhicule principal. « Et deux ans plus tard, j’ai voulu fabriquer moi-même un vélo-tandem ». De fil en aiguille, Thibaut rencontre sur Guingamp un loueur-réparateur de vélo, qui l’embauche. Là, il constate que pour certaines personnes, il est logistiquement et techniquement compliqué d’amener sa bicyclette à réparer : souci physique, pas de voiture…. Sans oublier le coût qui peut être difficilement accessible. Thibaut réfléchit alors, en 2019, à la création de son activité de réparation, mais qui serait itinérante.

C’est ainsi que son atelier, baptisé « Biskèle », naît, et intègre la Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE) Avant-Première. « C’est un système qui me correspond bien », souligne Thibaut, qui est donc « entrepreneur-salarié » au sein de la coopérative. « Je ne voulais pas être auto-entrepreneur, et je voulais aussi être salarié. Travailler dans une forme d’entreprise différente de ce qu’on connait habituellement, où il y a une vraie démocratie, ça me tenait à cœur ».

Avec son « vélo-atelier » qu’il a fabriqué à partir de cadres de récupération, le jeune homme intervient ainsi depuis septembre dernier dans un rayon de quinze kilomètres autour de Lannion, par exemple sur les communes de Ploumanach, Saint-Michel-en-Grève, Ploubezre, mais aussi Tonquedec, Cavan, Quenperven…au domicile, ou sur le lieu de travail. On pourra aussi retrouver l’atelier sur des marchés, comme celui de Lannion ou de Trébeurden, à partir de début mai. Et sur le technopôle de Lannion.

Toujours dans la démarche d’être accessible à un maximum de personnes, Thibaut, qui a fait le choix de ne travailler qu’avec des pièces neuves fabriquées dans l’Union Européenne, propose des « prix en conscience ». Un « prix plancher » est définit, lui permettant de ne pas fonctionner à perte. Libre ensuite au client de payer plus. Des « montants conventionnels » (ce que couterait la réparation dans un magasin classique) et « montant de soutien » sont également mentionnés sur l’ordre de réparation, afin que tout soit transparent et que le client soit aiguillé.

Des propositions adaptées aux entreprises sont également proposées, ainsi que la possibilité de participer à des ateliers d’initiation à la révision et réparation. De quoi laisser de plus en plus sa voiture au garage, enfourcher sans stress son biclou, et parcourir en pédalant les routes du Trégor pour aller travailler ou pour profiter de la magnifique côte de Granit Rose !

 

Plus d’infos

https://www.biskele.bzh/




Quand les punks virent au vert…

Quels sont les liens, a priori non évidents, entre le mouvement punk et les combats écologiques contemporains ? Eh bien, ils sont nombreux, et l’influence du punk, depuis plus de 40 ans, y est décisive… C’est ce qu’explique Fabien Hein, sociologue à l’Université de Lorraine, dans son livre « Ecopunk », qui vient d’être réédité en version poche, aux éditions du Passager Clandestin.

Si vous préférez vous déplacer à pied ou en vélo plutôt qu’en voiture, que vous êtes adeptes du maraichage en permaculture, que vous luttez contre les « grands projets inutiles et imposés », ou que vous voulez devenir autosuffisant sur votre terrain à la campagne, il y a de grandes chances qu’un.e punk sommeille en vous…En effet, depuis sa naissance, le mouvement punk s’est emparé des questions écologiques, et a irrigué (et irrigue encore) les démarches contestataires et alternatives contemporaines. C’est ce que met en avant Fabien Hein, sociologue à l’Université de Lorraine, dans son ouvrage « Ecopunk », datant de 2017, et qui vient d’être réédité en version poche aux éditions Le Passager Clandestin.

Dans ce livre foisonnant et très référencé, l’auteur, accompagné du traducteur Dom Blake, illustre son propos avec de nombreux exemples de groupes, issus des deux côtés de l’Atlantique. Ainsi, le groupe/collectif anglais Crass, né en 1978, fer de lance du mouvement « anarcho-punk », qui est le premier à avoir un discours à la fois écologiste et insurrectionnel dans les paroles de ses chansons. Mais le groupe va même plus loin : le leader, Penny Rimbaud, a fondé en 1967 (soit 11 ans avant la création de Crass) Dial House, une « maison ouverte » dans une propriété abandonnée de l’Essex. Un espace « autosuffisant », avec notamment un potager, et où sont accueillis les « exilés de la ville ».

Hormis Crass, d’autres groupes vont aussi évoquer dans leur musique diverses thématiques telles que la cause animale et le véganisme, les dégâts de l’industrie automobile, la lutte contre le nucléaire…et vont mettre en avant dans leur style de vie le DIY (Do it yourself), les déplacements à vélo, la vie en communauté… Tout un ensemble d’idées contestataires et aussi d’inventions d’alternatives au système dominant et au libéralisme, qui semble encore influencer les actions et mouvements écologistes d’aujourd’hui. « Tout montre en effet que la contre-culture punk exerce, depuis plus de quarante ans, une influence considérable dans la diffusion des idées et des pratiques, et dans l’effectivité d’une prise de conscience collective en matière politique et écologique », nous dit Fabien Heim. C’est notamment le cas concernant la lutte contre les « grands projets inutiles et leur monde », qui s’inspire selon l’auteur des « dynamiques créés par les collectifs punks depuis les années 90 ». Alors finalement, peut-être bien que « Punk is not dead »!

 

« Ecopunk » de Fabien Hein et Dom Blake, éditions Le Passager Clandestin, 285 pages, 12 euros.




Portrait de femme n°16. Louise Roussel, la vélorutionnaire pour toutes… et bien plus encore !

« Quand vous voyez passer un cycliste, ne vous fiez pas à son allure inoffensive. A sa façon, il est en train de changer le monde ». Ces mots de Didier Tronchet, tirés de son petit traité de vélosophie, pourraient parfaitement s’appliquer à Louise Roussel. Mais le monde auquel Louise aspire, c’est celui où toutes les femmes ont accès au plaisir de rouler à vélo, vélo vu comme un fabuleux outil d’empowerment et de prise de confiance. C’est à Lorient (56) que nous la rencontrons pour évoquer son parcours et sa volonté de faire découvrir à toutes, la liberté, l’autonomie et l’émancipation que peuvent offrir le vélo. Et si Louise est devenue une des porte- voix de toute une génération de femmes cyclistes, nous découvrons que son engagement est bien plus vaste…

La première fois que nous avons rencontré Louise, c’était à l’occasion de la projection de son film-documentaire autour des femmes et du vélo, « Les échappées », co-réalisé avec sa compagne, Océane Le Pape et c’était déjà à Lorient. Cette ville est devenue depuis, son port d’attache, son point d’ancrage. Il n’a pas été choisi au hasard car la Bretagne et son énergie régénératrice, l’ont déjà sauvée d’un burn-out il y a une dizaine d’années. La beauté de la nature environnante, sa richesse culturelle et associative ont fait de Lorient le choix final des deux trentenaires.
Née dans les Flandres, fille de paysans, le vélo a été présent dans sa vie d’enfant comme un moyen courant de déplacements, de loisirs à la campagne, lui permettant de suivre facilement son grand frère. Mais alors que lui partait déjà seul à vélo vers 8 ans, les premiers souvenirs de Louise à vélo en solitaire se situent plutôt vers ses 12-13 ans… Une première différence entre les filles et les garçons qu’elle remarque aujourd’hui . Pas spécialement sportive, le vélo est relégué dans un coin de sa vie jusqu’au début de sa vingtaine où, pour accompagner son frère, elle décide de faire Amsterdam-Lille en pédalant. Par manque d’argent, le vélo leur semble un moyen accessible de voyager. Elle avoue en rigolant que cette première expérience fût horrible ! Débutants complets dans le voyage à vélo, sacs à dos… sur le dos… trop chargés, Google Maps se révélant le guide le plus foireux qui soit, l’aventure fût épique et reste un souvenir mémorable à raconter ! Et aussi décomplexant pour tous et toutes ! Mais le déclic est là, le sentiment de puissance et de liberté retrouvée, d’avoir réussi à faire cela « seulement avec son corps » lui font aimer et continuer le vélo. L’année suivante, elle part seule jusqu’à Budapest et depuis, n’arrête plus de rouler. Son vélo est devenu son moyen de transport principal et elle prend un malin plaisir à démontrer par l’exemple, qu’elle peut tout faire à vélo, comme arriver à des mariages à l’autre bout de la France ! Ne prenant plus l’avion, il lui permet également de faire des longues distances en Europe.

Louise se rend vite compte que les femmes sont peu représentées dans le milieu du vélo. Pourtant elles existent mais sont souvent invisibilisées… Les comportements sexistes sont légion, les remarques récurrentes sur le physique, sur les équipements vestimentaires, sont accompagnés d’un manque de place laissée aux femmes dans les fédérations, dans les ateliers de mécanique et même dès la conception des vélos, dans les entreprises du secteur… Comment changer cela ? Louise a toujours écrit, plus jeune elle a été correspondante de presse, a fait des études de communication… Son attachement à transmettre, à mettre en valeur les autres va pouvoir s’exprimer dans le domaine des femmes et du vélo. Ouvrir le champs des possibles, créer une communauté d’entraide sont des valeurs fondatrices pour elle. Encouragée par Océane, qui relisait les portraits qu’elle écrivait pour raconter les initiatives créées dans sa ville lors du confinement, l’idée d’un livre a germé.

Un livre et un road-movie pour visibiliser les femmes cyclistes

Ce sera « Le guide du vélo au féminin, à vos cycles ! »( Tana Editions ) en 2021, livre écrit comme un objet-manifeste, « un récit féministe, joyeux et poétique qui propose de découvrir des femmes, de leur 1er coup de pédale à la grande aventure, d’apprivoiser la technique grâce aux fiches pratiques et de prendre la route ». Sur la couverture, on y retrouve les mots « liberté, émancipation et autonomie ». Ce livre, écrit pendant le confinement, Louise et Océane ont eu envie de le faire vivre sur les routes de France, en allant à la rencontre de celles qui roulent, travaillent et luttent pour ouvrir la voie par le biais du vélo. Elles ont rencontré près de 200 femmes, certaines présentes dans le livre, et ont réalisé « Les échappées », road-movie sur ce périple de 3000 km à travers l’hexagone. On y retrouve des femmes comme Swanee Ravonison, artisane cadreuse à Nevers, une des seules en France à fabriquer entièrement des vélos dans son atelier PaRiaH, ou encore Gaëlle Bojko qui a parcouru 900 km sur la glace du lac Baïkal. On y rencontre des femmes de tout âge, de tous milieux sociaux et c’est un vrai choix politique que les deux jeunes femmes ont opéré dans leur désir de visibiliser les femmes cyclistes. Louise nous explique qu’il peut être très facile de rester dans les schémas habituels et de ne présenter toujours et encore que les mêmes profils… Elle jette pourtant en toute humilité, un regard critique sur le fait qu’elles n’ont pas représenté de femmes en situation de handicap visible ou de femmes trans, en regrettant de ne pas être aller jusqu’au bout de leur démarche d’inclusivité. Mais ce tour de France et la centaine de projections du documentaire lui permettent de continuer son travail de réflexion. Elle aurait maintenant choisi de ne pas intituler son livre avec le terme « au féminin » car le mot lui semble trop connoté, comme une injonction à être féminine. C’est un livre pour toutes les femmes, qu’elles soient féminines ou pas, peu importe !
Le livre et le documentaire ont permis d’emmener le sujet du féminisme dans des espaces, comme des clubs de cyclotourisme par exemple, où il n’était jamais évoqué, mais également dans des assos féministes où le sujet du vélo, du sport en général, pouvait sembler « pas assez noble pour certains espaces intellectuels ». La rencontre et le dialogue entre deux mondes qui se méconnaissent parfois, est tout l’intérêt de la démarche.


Femme engagée, militante, Louise l’était bien avant sa rencontre avec le vélo. Sa sensibilité au monde qui l’entoure, à l’écologie, aux inégalités et dominations, lui ont fait très tôt participer à de multiples initiatives, en cherchant où s’impliquer pour être utile. Louise évoque avec simplicité la création de l’association lilloise, Vai ma poule, qu’elle a co-créée en 2018 avec des amies. Elle accueillait déjà régulièrement des personnes réfugiées, en demande d’asile, pour dîner simplement chez elle et l’idée de rouler ensemble leur est venue en regardant les vélos qu’elle entreposait dans son petit appartement… Vai ma poule était née comme une évidence… Le vélo , pour faire du lien, pour se faire du bien, pour découvrir un nouveau territoire de vie… et aussi pour « pouvoir s’identifier en tant que cycliste, pouvoir se sentir comme tout le monde, pour permettre de prendre une place dans la société et de se sentir légitime de le faire ».

On ressent chez Louise une vision globale du monde, ses observations sont fines et sensibles, réfléchies et tendent vers le vivre-ensemble, le commun, dans le respect des différences, dans l’entraide et le partage. Dans son nouveau territoire de vie qu’est la Bretagne, elle évoque déjà le
problème de l’accès au logement en citant le livre « Habiter une ville touristique » du collectif Droit à la ville Douarnenez ou encore la réalité du milieu agricole en citant celui d’Aurélie Olivier, « Mon corps de ferme ». L’aspect politique des choses l’intéresse, dans son ancienne région, elle a déjà fait partie d’une liste électorale aux dernières élections municipales, et elle voit la politique comme pouvant permettre de réellement transformer la vie des gens. Pour le moment, elle découvre la région lorientaise et ses dynamiques, en s’y impliquant déjà dans sa vie professionnelle et associative, comme par exemple en animant des ateliers d’autoréparation chez Syklett en mixité choisie.

« La joie est un acte de résistance »

Eco-bretons étant un média engagé dans la transition écologique, nous demandons à Louise ce que cette notion lui évoque: «C’est comment passer du monde d’avant au monde d’après» , sans vouloir être dans une phrase-clichée s’exclame-t’elle aussitôt! « Nous sommes dans un monde qui ne peut plus fonctionner parce qu’il consomme trop de tout, trop d’énergie, trop de vêtements… Nous avions l’impression de pouvoir continuer comme cela, de prendre l’avion tous les week-end, d’acheter de tout, tout le temps… Mais nous savons que cela n’est plus possible alors comment fait-on? ». Après une phase angoissante, c’est l’excitation de réussir ce monde nouveau qui l’emporte, l’enthousiasme de tout ré-inventer qui prévaut, joie et colère mêlées comme moteur d’actions. Une phrase prononcée par l’ancienne ministre belge, Sarah Schlitz l’a particulièrement touchée : « La joie est un acte de résistance ».

Et le vélo dans tout çà ? La réponse semble évidente sur l’empreinte carbone, moins de CO2 à l’usage comme à la fabrication, moins de pollution visuelle et sonore, moins de bétonisation de l’espace public, désengorgement des villes, amélioration de la santé physique et mentale… Et encore et toujours, Louise évoque et revendique le caractère populaire du vélo. Elle peste contre la mode du vélo «nouveau golf», qui ne serait réservé qu’aux plus nantis. Le vélo est et doit rester populaire et accessible à tous et toutes, un vecteur de lien social et d’égalité… Pas d’écologie sans justice sociale somme toute…

Louise Roussel est en mouvement, elle avance déterminée et attentive au monde. Elle semble aller vite mais sa vitesse est à échelle humaine pour ne laisser personne de côté. Les projets foisonnent et Louise qui avait pourtant dit « j’arrête de parler vélo ! », évoque en souriant malicieusement, la préparation d’un podcast sur deux femmes préparant le Paris-Brest-Paris, épreuve mythique de cyclotourisme car elle adore le côté désuet que peut refléter cette épreuve et aime son côté accessible. La création d’un « festival du voyage féministe et populaire » est aussi d’actualité avec Océane : projections, rencontres, podcasts, bivouac collectif… sont dans les projets des deux femmes. Avec toujours l’idée d’inclure le plus possible tous les publics, par des journées avec des scolaires, dans les quartiers de Lorient, à imaginer « comment voyager en restant chez soi », des ateliers de balisage de randonnées ou de lectures de cartes… « Voyage féministe » parce que oui, les femmes voyageuses, exploratrices ont été nombreuses et une idée suggérée par une de ses amies, la réalisatrice du film « Women don’t cycle », Manon Brulard, a fait naître le désir d’un marathon d’élaboration de fiches Wikipédia sur ces femmes. Et cela pour les rendre visibles parmi les 80% de fiches masculines !

Transmettre, partager, inspirer et s’il ne fallait retenir qu’un seul conseil de Louise, ce serait celui « d’oser, d’essayer… au pire, cela ne te plaira pas ! ». Mots en résonance avec ceux de Lael Wilcox, icône mondiale du bikepacking, cycliste de longue distance : « Tu ne sais pas
que tu peux faire quelque chose jusqu’à ce que tu essaies. »

Recommandations de Louise :
* livre : « Les femmes aussi sont du voyage, l’émancipation par le départ » par Lucie Azema (Editions Flammarion ). Parce qu’Ulysse parcourt le monde et Pénélope reste immobile… et si cela changeait ?
*livre : « A vélo en famille » par Jeanne Lepoix et Camille Boiardi-Franchi ( Tana Editions).

*vidéos : celles de The Adventure Syndicate, la Resolution Race. Quatre femmes en vélo-cargos qui relient Edimbourg à Copenhague dans une aventure drôle et pleine de sens et qui montre « dans quelle mesure la détermination collective, la collaboration et la bienveillance peuvent nous porter dans la course pour sauver notre planète » http://theadventuresyndicate.com/resolution-race
A noter, rencontre avec Louise Roussel et Océane Le Pape au café-librairie Boucan
de Pont Aven (29) le vendredi 12 mai à 18h30 : Projection du film documentaire « Les échappées » à prix libre suivi d’un échange autour du film et du livre « Le guide du vélo au féminin ». Réservation fortement conseillée auprès d’Anne et Mathilde de Boucan au 0950917953 ou 0609203580. https://www.facebook.com/boucanpontaven/
 



Avec Zezette, Mélanie créé des culottes récup’ et rigolotes

(Rediff) A Langoat, entre Guingamp et Lannion, Mélanie Quélen fabrique chez elle dans son atelier des culottes rigolotes, dont une gamme menstruelle. Toutes sont réalisés à base de tissu de récup, elle mettent à l’honneur les motifs et les couleurs, et pour certaines sont brodées de citations originales. Pour faire connaître son travail et briser le tabou autour des règles, la « couturière-chiffonnière » souhaite sillonner les bistrots bretons, afin de provoquer les échanges et les rencontres.

Rayées, à fleurs, au décor vintage, ou encore brodées…les culottes de Zezette mettent la couleur et les motifs à l’honneur, et ne passent pas inaperçues ! De même que les culottes menstruelles, baptisées « la dernière goutte », que Mélanie Quélen fabrique aussi. C’est dans sa maison avec une vue magnifique sur la campagne, nichée au bord du Jaudy, à Langoat, qu’elle a installée son atelier de couture. Une aventure qui a démarrée après une première carrière professionnelle dans la restauration collective, au sein d’un lycée agricole. Elle décide de changer de vie, et suit l’année dernière une formation en tapisserie, couture et décor à Tréguier. « Mais depuis toute petite, j’aime les tissus. Je les utilisais déjà en tant que doudou », précise la pétillante jeune femme. Elle obtient son CAP de couturière, effectue un stage dans une mercerie de Perros, et commence à confectionner artisanalement des culottes. « Il y avait du tissu absorbant, utilisé notamment pour les alèses des lits à l’hôpital, qui était en stock dans la mercerie et qui ne partait pas. J’ai alors essayé de fabriquer des culottes menstruelles avec. J’ai fait des tests avec un groupe de cinquante copines ». L’essai s’est avéré concluant, et Mélanie a pu créer son entreprise, Zezette, en hommage au fameux personnage du film « Le Père Noël est une ordure ».

Pour ses culottes menstruelles, Mélanie, qui se définit comme « couturière-chiffonnière un peu punk », utilise du tissu qu’elle récupère en brocante, chez Emmaüs, en déchetterie, ou qu’on lui donne. « Ils ont tous une histoire ». Par exemple grâce à des draps anciens à fleurs, elle fabrique des culottes bouffantes, colorées, adaptées à tous les flux. De quoi changer des traditionnelles culottes menstruelles noires ! Une manière pour Mélanie de dédramatiser le sujet des règles, encore bien souvent tabou. Pour en parler, elle souhaite d’ailleurs sillonner les bistrots sur tout le territoire breton. C’est ainsi qu’elle a réalisé sa toute première exposition-vente le 2 avril au bar « Chez Mémé » à Saint-Eloi (22), accompagnée d’un petit d’échange sur le sujet. « Les bars, ce sont des lieux d’échange où il y a du passage, c’est idéal pour en parler de façon moins formelle », déclare Mélanie, par ailleurs très sensible à la précarité menstruelle et à la réduction des déchets. Hormis le troquet de Saint-Eloi, on peut aussi trouver les culottes de Mélanie, chez Madame Monsieur Bonjour, un salon de thé-restaurant-concept store atypique du centre ville de Morlaix. Sinon, on peut également la contacter pour de la vente directe, en attendant de la retrouver au gré de ses futures escales dans les bars bretons !

 

Contact et infos : zezetttttte@gmail.com

A noter que Mélanie propose aussi des « culottes d’apprentissage » pour les plus petit.e.s.




Comme une envie pressante de toilettes sèches

(Rediff) A l’heure… caniculaire où l’eau – beaucoup trop polluée et gaspillée (100 millions de m3 d’eau potable sont consommés annuellement rien que pour les WC) – fait l’objet de restrictions qui touchent déjà chaque année un tiers du territoire et devront sans doute bientôt s’imposer à tous les étages, où les prix des fruits et légumes, parmi d’autres produits alimentaires, plombent le panier ménager, il n’est pas anodin de plonger notre nez dans un endroit qui jouit encore hélas d’une trop fâcheuse réputation, pour de mauvaises raisons alors qu’il recèle de véritables trésors, tant économique qu’écologique: je veux parler du petit coin, lorsqu’il se fait toilette(s) sèche(s). Ces dernières permettent en effet de réduire substanciellement sa consommation d’eau potable en préservant la ressource et de fournir à son potager un excellent compost.

Bien que s’étant démocratisées ces dernières années auprès de certaines catégories de populations, grâce à leur usage dans des festivals de musique, ainsi qu’à leur promotion par des associations, autoconstructeurs et professionnels de l’habitat écologique, les toilettes sèches peinent hélas encore à conquérir largement les foyers, tant individuels que collectifs.

Il sera aisé aux lectrices et lecteurs en proie à la curiosité de trouver sur internet et en librairies des informations et ouvrages, tant généraux que pratiques sur les bienfaits et la simplicité d’usage des toilettes sèches (voir nos liens en fin d’article). Leur installation sollicite autant la créativité que la stimulation hormonale de récompense d’avoir franchi – modestement mais sûrement – une étape non négligeable dans le parcours des « petits » gestes de sauvetage d’une planète à rendre encore vivable.

Et pour lever les dernières réticences, huit foyers finistériens entre Morlaix, Plouigneau, Plougasnou et Plouégat-Guerrand, ont bien volontiers accepté de livrer leurs expériences – anciennes ou récentes – réflexions, conseils sur l’installation et l’usage de toilettes sèches, au travers desquels l’entraide n’est pas un vain mot. Confirmant ainsi la valeur de ce proverbe africain qui dit : « C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis ».

Quand et pourquoi l’envie d’en installer vous a-t-elle pris.e?

Martine : C’était en 1999, après plusieurs actions militantes pour la ressource en eau dans le nord du Finistère avec l’association S-EAU-S. Il fallait être cohérents, les déjections humaines dans l’eau potable commençaient à nous culpabiliser. Et puis passer notre temps à cacher et ignorer tout ce qui fait déchets …

Hubert : Je suis passé aux toilettes sèches en 2008 suite au conseil d’un ami écolo (Charles Frère) qui me disait que j’allais y gagner en cohérence et que ça allait me faire un bien fou. C’était vrai, en recyclant nos déjections par un compostage, on se réinscrit dans le cycle de la nature, on enrichit le milieu au lieu de l’appauvrir et le polluer, ce qui réjouit un écolo.

Charlotte : En 2009 lors d’un emménagement en location dans une maison à la campagne, pour raisons écologiques. La présence du jardin nous permettait de composter (avant nous étions en appart, donc pas possible). Puis en 2010 pour un projet en totale autonomie (ni eau ni élec du réseau). Et encore en 2012 dans une maison sans fosse septique (on n’a pas eu à en faire une du coup, c’est accepté par le spanc, on a juste un bac dégraissant pour les eaux grises). En fait, on ne se pose même plus la question !

Gilles et Valérie : Ca faisait partie de notre pack de base  » habitons une maison écologique », donc nous avons des toilettes sèches depuis une dizaine d’années…. Des toilettes sèches, c’est beaucoup moins d’eau, une phyto-épuration facilitée…. bref, c’était une évidence !

Clémentine et Guillaume : Il y a 14 ans,  à l’arrivée dans notre maison en bois avec du terrain pour pouvoir faire du compost.

Grégoire et Véronique : Nous avons des toilettes sèches depuis 12 ans environ, depuis que nous habitons dans notre maison… cela nous paraît une évidence : on ne gâche pas l’eau potable ! Les toilettes sèches c’est sans odeur ( à part la bonne odeur des copeaux!), sans bruit, sans fuite et sans plombier…. et puis gérer toutes les sortes de caca que nous générons comme êtres humains (caca(s) économique, écologique, émotionnel, psychologique, spirituel et bien sûr physiologique!), on se lance ce pari fou tous les jours !

Laurence : C’était il y a deux ans. Cela faisait longtemps que je souhaitais installer des toilettes sèches sur lesquelles je m’étais documentée de longue date, n’y voyant que des avantages : écologiques, économiques, esthétiques. Et puis j’ai toujours beaucoup aimé découvrir les toilettes sèches des potes ou encore celles sur des événements festifs ! Mais ayant été de nombreuses années en location, ce n’était pas envisageable. Comme je vis maintenant dans une maison de famille, c’est devenu enfin possible. Cela dit, il m’a fallu quelques années pour enfin passer à l’acte.

Véronique : J’avais prévu d’avoir des toilettes sèches chez moi lors de la construction de ma maison en bois pour ne pas gaspiller cette ressource précieuse qu’est l’eau et pour recycler mes déchets au potager en plus du compost  !!! Je suis passée à l’action suite au premier confinement, après avoir vu l’effet du compost de toilettes sèches sèches de ma voisine dans le potager.

Auto-construites ou non (comment, avec qui…) ?

Martine : Oui autoconstruites en lieu et place du bidet en céramique à l’intérieur de la maison.

Hubert: autoconstruites évidemment pour un menuisier ! Et puis aussi parce que cela est tout à fait simple : pas de pelleteuse, pas de fosse septique et pas de plomberie!

Charlotte : oui, avec mon compagnon.

Gilles et Valérie : totalement autoconstruites par Grégoire, avec des améliorations qui arrivent au fur et à mesure des années, amélioration de l’accès à la sciure, surélévation des  pieds pour un popo plus physiologique, seaux moins lourds pour le transport vers le tas de compost….

Clémentine et Guillaume : Autoconstruction un peu à l’arrache d’ailleurs !

Grégoire et Véronique : Nos toilettes sont autoconstruites, mais nous allons améliorer leur aspect dès que possible, nous avons vu beaucoup de chefs d’œuvre en ce domaine, alors nous en sommes un peu jaloux.

Laurence : J’ai fait appel à un copain, artisan-menuisier chez qui je me fournis aussi en copeaux et sciure. Il m’a fait une petite merveille !

Véronique : J’ai acheté des toilettes sèches déjà construites. Un jour, j’aimerais me fabriquer un joli trône un peu kitch !

A l’usage, quelles sont vos joies (votre plus grande satisfaction…), vos déceptions ?

Martine : Bon, c’est en quelque sorte le retour du réel, le caca à gérer en direct. Le seau, pas trop grand car autrement trop lourd, le sentier jusqu’au compost bien dégagé car sinon…, la difficulté de se procurer de la sciure en quantité depuis que je suis seule. En fait, je me procure des copeaux destinés à l’élevage de hamsters ! Évidemment, la bavette accrochée à la partie antérieure du wc pour bien orienter l’urine dans le seau et au moins deux tas de compost au fond du jardin, posés sur du béton et recouverts pour éviter des ruissellements.

Hubert : Pour que l’utilisation soit simple et agréable il faut que tout soit bien pensé et conçu. Plusieurs seaux pour pouvoir les changer rapidement lorsqu’ils sont pleins sans être obligé de les vider dans la minute. Une bonne bavette sous la cuvette pour éviter les projections de pipi en dehors du réceptacle, un bon copeau bien sec pour une bonne absorption des odeurs et un compost où vider les seaux pleins assez éloigné du lieu de vie, car au moment de vider un peu d’odeur peut persister dans le temps.
Quant à la vidange des seaux, il faut considérer cela comme un rituel, une offrande généreuse à la terre nourricière, un petit effort qui enseigne l’humilité, car lorsque tu te retrouves vidangeur de chiotte, tu n’es pas trop enclin à la ramener… Un bidon d’eau de pluie, de la cendre, un balai à chiotte recyclé pour l’occasion et si en plus la perspective est belle et bien voilà l’occasion d’un peu d’exercice qui joint l’utile à l’agréable. What else?

Charlotte : Plus agréable niveau odeur, mais parfois la corvée de les vider. Quand on a des invités, ça se remplit vite et c’est toujours à nous de les vider. Problème de l’urine : nous, on a tendance à faire pipi ailleurs pour éviter les odeurs et que le seau se remplisse moins vite mais les invités font beaucoup pipi et ça devient vite plein et trop liquide (ils ne mettent pas assez de sciure). Par ailleurs en collectif, certains « oublient » de vider et quand il est plein à raz-bord, c’est le cauchemar…

Gilles et Valérie : Que du positif, d’autant que ce n’est pas moi qui suis de corvée de seau, ahaha ! Pas de bruits, pas d’odeurs, pas d’eaux grises…. il serait impossible de revenir en arrière ! 

Clémentine et Guillaume : De ne pas utiliser d’eau potable pour évacuer nos fiantes et autres urines. Parfois quand on est nombreux à la maison c’est fatigant de devoir les vider tous les 2 jours.

Grégoire et Véronique : Que du bon ! Bien sûr, le vidage des seaux est une petite contrainte, mais avec 2 ou 3 seaux pour tourner, c’est gérable… nous avons un bon compost élaboré à partir de ces toilettes sèches, que nous laissons mûrir 2 ans avant de l’utiliser au potager ou sous les arbres… mais la meilleure satisfaction est de ne plus utiliser d’eau potable pour envoyer on ne sait trop où nos petites et grandes commissions quotidiennes…. J’avoue que j’aime aussi assez bien regarder ce qui sort de mes entrailles et ainsi regarder si «  ça va bien » !Prochaine étape pour nous : installer une douchette pour ne plus utiliser de papier toilette, comme dans de nombreux pays, qui considèrent notre hygiène comme très douteuse R.etour de l’eau aux toilettes donc, mais pour un autre usage !

Laurence : Ne plus contaminer inutilement de l’eau potable et ne plus entendre le bruit de la chasse d’eau. Le plaisir d’apporter de l’azote à mon jardin chaque fois que j’y pisse. L’urine est un très bon fertilisant. Avoir réalisé mon premier beau et bon compost dont mes plantes aromatiques profitent maintenant amplement. Vérifier la bonne qualité de mon microbiote en pouvant examiner mes selles (aspect, odeur), sentir la bonne odeur des copeaux de bois et de la sciure chaque fois que j’entre en ce lieu. Prochaine étape : réduite l’usage du papier-toilette en réutilisant du papier d’emballage.

Véronique : Le potager profite pendant que ma facture d’eau diminue ! Pas de déception. Et je récupère la sciure gratis chez un menuisier.

Une anecdote marquante ?

Martine : Au début la honte de nos filles qui étaient ados et ne voulaient plus inviter personne et puis merci les festivals, le retour de balancier et la fierté d’avoir des parents vraiment écolos. Par contre, des toilettes qui restent pas très pratiques si beaucoup d’invités et un petit coup dans le nez, vous imaginez sans dessin. Depuis, on a installé une jolie cabane de toilettes sèches qui sert pour ce genre de fiesta.

Hubert : Franchement pour l’anecdote marquante je vois pas trop, c’est sûr que l’anse du seau qui casse lorsqu’on le descend dans l’escalier cela pourrait avoir de l’allure, mais sur ce sujet là, je recommande de changer de seau dès que des signes de faiblesses apparaissent!  Ce qu’il y a de plus marquant c’est qu’on peut mettre des toilettes dans les pièces de notre choix et ainsi ne plus être obligé de traverser la maison la nuit pour son petit pipi,  ce qui est vraiment confort pour les pisseuses et les mâles de plus de cinquante ans « prostatés »!

Gilles/Valérie : Utiliser des toilettes à eau, ce qui arrive à l’occasion, me semble aujourd’hui tout à fait surréaliste… voire indécent, vu qu’il s’agit de noyer son pipi et son caca dans de l’eau potable !

Charlotte : J’étais allée vider le seau, pendant ce temps un ami canadien y va, ne se rend pas compte qu’il n’y a pas de seau et il fait caca par terre.

Clémentine et Guillaume : En vidant le seau, un peu lourd, celui-ci a trop vite quitté mes mains et j’ai reçu des éclats sur mon visage . Un délice !

Véronique et Grégoire : la tête de certaines personnes, quand on leur annonce que nous avons des toilettes sèches et qui, très visiblement, se retiennent ou écourtent leur visite ! La tête d’autres personnes, parfois les mêmes, lorsque nous leur racontons les bons effets du compost de caca dans le potager, c’est bien plus amusant de leur raconter cela lorsqu’ils mangent une salade ou des courgettes du jardin à notre table !

Laurence : Les éclaboussures au moment de verser un peu trop promptement le contenu du seau dans le bac à compost : un grand classique de débutante !

Véronique : Euh, ben non !!!

Vos conseils aux futur.e.s acquéreur.e.s ?

Martine : L’essayer c’est l’adopter. Pour débuter, je conseillerai toutefois de ne pas être trop radical et de garder des toilettes classiques pour les invités qui pourraient être un peu rebutés.

Hubert : Le mieux est quand même qu’ils se renseignent  auprès de quelqu’un qui expérimente les toilettes sèches depuis quelques années, ils auront ainsi les bons conseils pour un bon début, car mal conçue et mal adaptée, une toilette sèche peu rebuter les plus motivés.

Charlotte : Préférer la sciure, plus absorbante, aux copeaux qui masquent moins les odeurs. Prévoir au minimum 3 espaces de compostage pour avoir le temps que le compost soit fait avant de les vider. Prendre des seaux en inox (tous les autres se tâchent à la longue).

Gilles/Valérie : Réfléchir à la plus courte distance possible entre le tas de compost et les toilettes, à moins d’aimer la musculation…. pour ceux qui peuvent, par exemple ceux qui contruisent du neuf, privilégier la  » séparette », qui mène les liquides vers l’extérieur, le  seau ne recevant que les solides… ce qui est lourd, ce sont les litres de pipi gonflés de sciure ! Ceci dit, c’est grâce à l’urine que les odeurs sont affaiblies….

Clémentine et Guillaume : Prévoir une trappe en accès direct vers l’extérieur pour ne pas avoir à traverser la maison avec le seau rempli.

Grégoire et Véronique : Réfléchir à la gestion dess eaux, notamment quelles pièces seront à traverser pour aller vers le tas de compost, pour éviter les étages, les longues distances… mettre la réserve de sciure le plus près possible de la lunette, pour ne pas avoir de copeaux partout sur le sol…

Laurence : Si vous passez à la maison, filez droit au p’tit coin pour vous y installer confortablement et plonger le nez dans le guide pratique que je mets à disposition : « Toilettes sèches – les comprendre, les construire et les utiliser » co-édité par les associations A Petits PAS et Empreinte. Sinon, consultez-le sur : https://empreinte.asso.fr/wp-content/uploads/2021/01/GuideToilettesSe%cc%80ches.pdf

Véronique : Il faut se poser la question de qui va les utiliser. J’ai des toilettes normales et des toilettes sèches utilisées par la famille exclusivement. Je ne gère que le caca pipi de la famille en gros !!!

Quelques liens utiles :

Guides composteurs-pailleurs de Brest et alentours : http://guidecomposteurpailleur.infini.fr/spip.php?article99

https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/construire-des-toilettes-seches-a-compost-ecologiques-economiques-et-confortables-513-cl.htm

https://lamaisonecologique.com/noslectures/un-petit-coin-pour-soulager-la-planete/

https://positivr.fr/4-raisons-adopter-toilettes-seches/

https://kaizen-magazine.com/article/des-toilettes-seches-dans-nos-immeubles-est-ce-possible/

Location de toilettes sèches en Bretagne et Loire Atlantique – Carnet d’adresses pour les communes (Bruded) : https://www.bruded.fr/wp-content/uploads/2018/02/toilettes_seches_tableau.pdf

 




Le Vhélio, le vélo solidaire et solaire à fabriquer soi-même !

(Rediff) Connaissez-vous le Vhélio ? Ce « véhicule intermédiaire » entre le vélo cargo et la voiture électrique, peut transporter des passagers et des marchandises, et supporte 200 kilos. Et on peut construire le « Vhélio’tech » soi-même, grâce à la documentation en ligne fournie par l’association Vélo Solaire pour Tous. Un projet à la fois collaboratif et low tech, qu’a testé la semaine dernière une petite équipe de bricoleurs et bricoleuses de Pontivy, lors d’un atelier.

Solide, solaire et solidaire, tels sont les maitres-mots du Vhélio. A mi chemin entre le vélo cargo et la voiture électrique, ce « véhicule intermédiaire » supporte une charge de 200 kilos, peut transporter plusieurs passagers et des bagages, et est entièrement modulable. Il fonctionne avec une assistance électrique, alimentée par des panneaux solaires situés sur le dessus. Ce drôle d’engin est disponible dans deux gammes : le Vhélioriginal, qui sera à acheter. Et le Vhéliotech, qui lui, est à fabriquer soi-même.

C’est sur ce dernier que s’est penchée une petite bande de bricoleuses et bricoleurs, à Pontivy. Catherine, Adrien, Gaëtan, Julien et Marie-Ange, accompagné.e.s d’autres participant.e.s de passage, se sont donnés rendez-vous dans un grand hangar. Ensemble, ils ont passés une semaine à monter deux « Vhélio’tech », grâce notamment à toute la documentation fournie gratuitement sur internet par l’association « Vélo solaire pour tous ». Celle-ci développe ce projet qui se veut collaboratif et open source, dans l’esprit des low techs. « L’idée, c’est que chacun.e puisse, n’importe où dans le monde, construire son Vhélio, sans outillage spécifique », expliquent Adrien et Gaëtan, qui sont membre de l’association. « C’est un peu comme si on jouait aux Mecanos ! C’est assez simple pour qu’un enfant de 14 ans puisse le faire ». « En plus, faire le montage, ça donne confiance en soi », fait remarquer Catherine.

 

Véhicule polyvalent et génératrice ambulante

Avec ses roues de 20 pouces et ses 2,7 mètres de longueur, le vhélio peut transporter également des marchandises. « Il est optimisé pour mettre des cagettes standards », précisent Adrien et Gaëtan. On peut circuler également sur les pistes cyclables. « En terme juridique, c’est un vélo, même si il a trois roues ». Particulièrement adapté aux transports péri-urbains ou ruraux, accessible aux personnes à mobilité réduite, on peut l’utiliser au quotidien, que ce soit pour emmener les enfants à l’école ou faire des courses. Et il peut aussi se transformer en génératrice ambulante, qui permet de recharger des appareils électroniques. « On peut par exemple y brancher un vidéoprojecteur », sourit Adrien. On pourrait ainsi imaginer créer avec le Vhélio un café ambulant, ou une librairie itinérante…Le tout pour cinq fois moins cher que « les moyens de transports démocratisés actuellement », souligne l’association Vélo Solaire pour Tous.

Avec l’essor du DIY et des low techs, l’engin intéresse déjà une communauté de plusieurs centaines de citoyen.ne.s. L’Ademe a aussi récompensé le Vhélio dans le cadre de son « eXtrème Défi », qui visait à développer des véhicules entre la voiture et le vélo, qui soient à la fois «  économiques, écologiques, réparables, recyclables et produits localement ». De quoi permettre au Vhélio de déployer ses ailes et de donner naissance à d’autres ateliers de fabrication de Vhélio en Bretagne ! Affaire à suivre…

 

Plus d’infos :

https://vhelio.org/vheliotech/

 

Une petite vidéo pour tout comprendre sur la philosophie du projet :