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Samedi et dimanche, rendez-vous dans le Centre Bretagne pour Biozone

Samedi 09 et dimanche 10 septembre, la foire régionale biologique Biozone se déroulera à Mûr-de-Bretagne (22). Pour cette édition 2023, 180 exposants seront présents de 10 à 19h, pour ce qui est la plus grande foire bio de Bretagne. Le mot d’ordre cette année : Lumière sur l’agriculture biologique !

C’est reparti pour Biozone ! La célèbre foire biologique de Mûr-de-Bretagne, organisée par l’Association Produire et Consommer Biologique (APCB) et ses 150 bénévoles, se déroulera ce week-end. Pour cette édition 2023,, ce sont 180 exposants qui sont attendus : associations militantes, producteurs, paysans transformateurs, viticulteurs, commerçants…  « tous ont des produits certifiés 100% bio ou une activité éthique vérifiée et validée par la commission exposants composée de responsables bénévoles », précise l’APCB.

Cette année, retour aux fondamentaux, puisque la thématique choisie par les organisateurs pour servir de fil rouge à la manifestation est « Lumière sur l’agriculture biologique ». Après avoir connu un grand succès durant la crise covid, la bio est actuellement chahutée, avec des ventes en recul. L’inflation, la guerre en Ukraine, la perte du pouvoir d’achat…ne sont pas étrangers à cette situation. La foire de Mûr-de-Bretagne sera l’occasion de parler et débattre du sujet, et de redéfinir précisément ce qu’est l’agriculture biologique, qui peut être parfois confondue avec d’autres labels apparus sur le marché.

Les visiteurs pourront ainsi retrouver un programme de conférences, table-rondes, ateliers…sur cette thématique. Parmi les temps forts, on peut noter un débat sur les labels avec les radios associatives locales Radio Bro Gwened et Radio Kreiz Breizh, une conférence introductive « L’agriculture biologique, solution incontournable aux crises du climat et de la biodiversité » par Jacques Caplat, ou encore une table-ronde le dimanche avec la MAB 22 (Maison de l’Agriculture Biologique) «De la bio dans ton assiette….oui mais comment ? ».

Des projections de documentaires, films (dont « Algues Vertes » et « Secrets toxiques ») et animations pour les petits et grands sont également au menu du week-end, qui sera aussi placé sous le signe du « zéro déchet ». Laetitia Crnkovic de Zéro Déchet Trégor animera ainsi plusieurs ateliers durant lesquels on pourra apprendre à fabriquer son cake vaisselle, son shampooing solide ou son dentifrice. Biozone est aussi engagée dans un « défi zéro déchet » : le public est invité à apporter sa gamelle, son gobelet, ses couverts, et ses contenants pour les achats en vrac !

 

Pratique

Samedi 9 et dimanche 10 septembre, de 10h à 19h, bourg de Mur-De-Bretagne (commune de Guerlédan)

Tarif : plein : 4 euros / réduit 2 euros / gratuit pour les -15 ans

Toutes les animations sont gratuites après paiement de l’entrée

Plus d’infos : https://foire-biozone.org/

 

 




165 km à vélo pour découvrir 11 tiers-lieux bretons

A partir du jeudi 31 août, 40 cyclistes vont s’élancer pour un premier périple à vélo de 165 kilomètres, à l’initiative de l’association Bretagne Tiers Lieux. De Lorient à Redon, le peloton partira ainsi à la découverte de onze structures et dynamiques collectives.

 

2500. C’est le nombre de tiers-lieux existant en France aujourd’hui. Mais qu’est ce qu’un tiers-lieu ?

Selon la définition du Larousse, c’est un « Espace physique hybride (bâtiment, local, etc.) destiné à être utilisé par des professionnels indépendants, des associatifs, des bénévoles, etc., afin qu’ils puissent y élaborer des projets collectifs, échanger leurs expériences, transmettre leur savoir-faire ». Ils peuvent se décliner sous plusieurs formes : espaces de coworking, FabLab, friches culturelles, ateliers artisanaux partagés…

En Bretagne, ils sont également nombreux. L’association Bretagne Tiers-lieu, qui a vocation à les fédérer, a lancé une grande campagne de recensement de fin mars au 10 mai dernier, en compagnie de la Région, de la Cress (Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire) et de France Tiers Lieux. Près de 180 tiers-lieux ont répondu, ce qui confirme le dynamisme de la région sur le sujet.

Afin de mieux les faire connaître, Bretagne Tiers-lieux organise la première édition d’un « Cyclo-Tour », qui aura lieu du 31 août au 3 septembre, à travers le Morbihan et L’Ille-Et-Vilaine. « Quarante participants se sont inscrits », précise Arnaud Bonnet, directeur de Bretagne Tiers Lieu. « Certains vont venir pour les tiers-lieu, d’autre plus pour l’aspect périple à vélo ». « L’idée », poursuit-il, « c’est de faire « collectif », de créer une action collective entre les lieux et à travers eux ».

Au programme : 3 visites d’une heure chaque jour, par un membre de l’équipe du tiers-lieu qui est visité, pour « présenter le projet, l’histoire du lieu, son rapport avec la collectivité… », souligne Arnaud Bonnet. Les soirées se dérouleront dans des « éco-lieux », avec des temps dédiés à des animations autour de l’intelligence collective.

 

Le détail du parcours :

  • Jeudi 31 août : Départ de Lorient, visite de la Colloc, déjeuner à l’Embarcadère, restaurant d’insertion, puis visite du tiers-lieu Le Garage à Etel. Soirée et nuit à l’éco-lieu « Demain en mains » à Locoal-Mendon.
  • Vendredi 1er septembre : Visites de l’Argonaute (Auray), de la Machinerie (Baden), et du Hangar (Vannes), soirée à l’UCPA à Séné.
  • Samedi 2 septembre : Pique-Nique à La -Vraie-Croix, visite du Café de la Pente (Rochefort-En-Terre), de l’éco-lieu Caringa à Malansac, où aura lieu le soir un forum ouvert
  • Dimanche 3 septembre : Visite de Chez Angèle à Peillac, et échange avec les contributeurs et contributrices du Parallèle à Redon.

    Conclusion de l’aventure collective à 14h

 

 

Plus d’infos : https://www.bretagnetierslieux.bzh/cyclotour-des-tiers-lieux-bretons




« Ce qui reste en forêt », un polar au cœur de l’Amazonie

Idée lecture pour ce week-end : un livre de Colin Niel, qui nous plonge au cœur de l’éco-système luxuriant de la Guyane et de l’Amazonie : Ce qui reste en Forêt.

 

Surprise sur une plage des côtes guyannaise. Deux naturalistes amateurs membres d’une association de protection de l’environnement, en pleine opération de comptage de tortues, tombent nez à nez avec un cadavre d’albatros, en provenance directe des terres australes. Comment l’oiseau est-il arrivé jusqu’ici ? Un scientifique spécialiste des mouvements des oiseaux est retrouvé mort, dans une grotte en pleine forêt amazonienne, les poumons remplis d’eau, à quelques kilomètres de la station scientifique de Japigny, appartenant au CNRS. Y-a-t-il un lien entre les deux affaires ? Quels rôles jouent les orpailleurs et les clandestins qui travaillent pour eux, oeuvrant dans la forêt en toute illégalité ? C’est à ces questions, et bien d’autres encore, que le capitaine Anato et le lieutenant Vacaresse devront répondre, tout en essayant de gérer au mieux leurs problèmes personnels et familiaux, au fil de leurs investigations en territoire guyannais, où ils vont aller de surprises en surprises.

Faune et flore riches et luxuriantes

Un territoire que l’auteur, Colin Niel, connait particulièrement bien. Ingénieur en environnement, spécialisé dans la protection de la biodiversité, il a travaillé pendant plusieurs années en Guyane, qui fut d’ailleurs déjà le théâtre de son précédent roman, premier volet des enquêtes du capitaine Anato, intitulé « Les hamacs de carton ». Avec Ce qui reste en forêt, il embarque le lecteur au cœur de l’éco-système amazonien, et donne à voir de sa faune et sa flore riche et luxuriante, avec une écriture directe et rythmée. Si l’intrigue est classique, le cadre de l’enquête l’est moins. Le lecteur part à la découverte du milieu scientifique, du travail des naturalistes sur le terrain, notamment dans une station en pleine forêt que l’auteur décrit dans le roman comme le lieu « où l’on comprend l’importance des forêt dans la lutte contre le réchauffement climatique, où l’on découvre les dernières espèces de mammifères inconnues, où l’on étudie de cycle permanent de l’éco-système le plus complexe de la planète, où se joue le sort réservé à l’Amazonie par les grands de ce monde ». Ce qui reste en forêt est un roman agréable à lire, avec des personnages attachants, qui invite au voyage et au dépaysement.

Ce qui reste en forêt, de Colin Niel, éditions du Rouergue, 336 pages, 18 euros.

Plus d’infos

www.lerouergue.com




« La Nature en héritage » pour les 20 ans du Festival La Gacilly Photo

Jusqu’au 1er octobre 2023, La Gacilly (56) vous accueille pour une expérience photographique immersive et déambulatoire, dédiée aux grands enjeux environnementaux de nos sociétés. Une visite gratuite en plein air.

« En 2004, les premiers artistes photographes, pionniers talentueux, venaient offrir au public leur vision singulière sur une nature qu’ils voulaient magnifier, comme une ode à respecter la fragilité de notre monde », écrit Cyril Drouhet, Commissaire des expositions dans son éditorial 2023. « C’était hier, et nous n’avons toujours pas tiré les leçons de ce passé proche. Combien faudra-t-il de cris d’alarme scientifiques de plus en plus apocalyp-tiques pour que l’humanité comprenne qu’en éradiquant la vie sur Terre, elle programme aussi son autodestruction ? « 

Ces quelques mots introductifs expriment l’esprit et la quête que se sont fixés les organisateurs de ce festival très engagé, qui chaque année met à l’honneur des images puissantes sur l’état du monde et du vivant. Il s’agit de « faire prendre conscience, par la force de la photographie, de ce lien vital qui unit les Hommes à leur terre. Pour continuer d’alerter sur les dangers qui nous guettent, pour réveiller nos consciences et garder intacte notre capacité d’émerveillement ».  

Cette édition 2023 frappe une nouvelle fois par la beauté et la force des clichés exposés.

A commencer par la magnifique série de photos en noir et blanc « Amazônia » du célèbre Sebastião Salgado (Brésil). Coup de coeur évident du festival. Il nous dévoile un éco-système avec qui l’humain fait corps. « Pendant six ans, il a sillonné cette région tropicale de son Brésil natal : la forêt, les cours d’eau, les montagnes, les derniers peuples indigènes qui vivent en harmonie sur ce « Paradis sur Terre », selon les mots du photographe. Son vœu le plus cher : « que d’ici à cinquante ans, ces images ne ressemblent pas au registre d’un monde perdu ». Car ces milieux végétaux sont menacés ainsi que ces peuples de la forêt.

© Sebastiao Sagaldo

© Sebastiao Sagaldo

Après cette immersion dans la plus grande forêt primaire du monde, nous poursuivons notre périple avec l’exposition « L’immortalité des arbres » de Beth Moon (Etats-unis), dédiée aux plus anciens spécimens, méconnus et isolés, qui vous étourdiront par leur majesté et leur immensité. « C’est le travail de toute une existence, au fil des années, elle a parcouru le monde à la recherche de ces géants de bois, des dragonniers de Socotra aux baobabs de Madagascar. Des êtres vénérables, derniers et frêles témoins de l’immortalité« .

L’exploration nous mène ensuite à la rencontre de sociétés matriarchales, sour l’objectif de Nadia Ferroukhi (France) et son exposition « Au nom de la mère ». Elle s’est penchée, de l’Inde au Kenya, sur ces sociétés qui, en bouleversant l’ordre établi, ont su développer un monde plus harmonieux. « Des sociétés où certains pouvoirs clés, tels que la gestion des richesses, l’organisation des cérémonies et les arbitrages importants qui concernent la famille ou le village… sont aux mains des femmes « . Parmi elles, une société bretonne « les ouessantines ».

© Beth Moon

© Nadia Ferroukhi

La visite met également en exergue les espèces animales en danger. Les Orangs-outans sous le regard d’Alain Schroeder (Belgique) sur l’île de Sumatra (Indonésie), menacés en raison de l’exploitation des champs de palmiers pour l’huile de palme et les mines de charbon à ciel ouvert pour l’exportation en Chine. La forêt tropicale se réduit, ils n’ont plus de nourriture. Les jaguars qui trouvent refuge dans la réserve naturelle du Pantanal au Brésil, leur dernier sanctuaire (Brent Stirton – Afrique du sud). Et encore, la faune marine illustrée dans l’exposition « Les voix de l’eau » de David Doubilet (Etats-Unis / France). Auteur de 12 livres et de plus de 70 articles dans le National Geographic, l’artiste a notamment participé à sensibiliser l’opinion publique sur plusieurs sujets comme la fragilisation de la banquise par l’accélération du réchauffement climatique ou encore, la très controversée chasse aux dauphins de Taiji et Futo au Japon.

© Alain Schroeder

Dans un autre registre, vous serez saisis par ces clichés du monde moderne, nourri aux technologies sans limite. « C’est déjà demain » de Luca Locatelli (Italie) dévoile, dans ses essais photographiques, cette folie des Hommes qui idéalisent la nature mais l’effacent au fil du temps.

Une destruction humaine également dépeinte sous le regard du photojournaliste Pascal Maître (France) dans « Metropolis ». Les mégalopoles où la population explose et où l’urbanisation s’impose en tous lieux avec des dégâts irréversibles sur l’environnement et une paupérisation galopante effrayante des habitants.

Ce tableau n’est pas exhaustif, étant le fruit d’une sélection. D’autres expositions vous attendent pour un voyage en images saississant.

A découvrir absolument !

Plus d’informations sur le site internet : https://www.festivalphoto-lagacilly.com/




L’idée sortie. Découvrir chauve-souris et animaux de la nuit sur le territoire de Morlaix Communauté

Officiellement, la Nuit de la Chauve-Souris se déroule tous les ans le dernier week-end d’Août. Mais de nombreuses animations ont lieu tout l’été, pour découvrir ce petit mammifère étonnant et encore mal connu. C’est le cas par exemple sur le territoire de Morlaix, avec trois événements à venir. Le premier a lieu ce vendredi soir, avec Bretagne Vivante. Rendez-vous dans les jardins de la Manufacture dès 20h45 pour découvrir la faune nocturne, dont la chauve-souris.

Savez-vous qu’il existe près de 1400 espèces de chauve-souris à travers le monde ? Ce petit animal nocturne représente ainsi à lui seul 20% des mammifères de la planète ! En France métropolitaine, 36 espèces sont reconnues. Elles jouent un rôle écologique très important : ce sont de très grands insectivores, capables de consommer en une nuit près de la moitié de leurs poids ! Les chauves-souris sont aussi un excellent indicateur de la bonne santé d’un éco-système. En Bretagne, 22 espèces ont été recensées, parmi lesquelles le Grand Rhinolophe, le Grand Murin, le Murin de Daubenton, la sérotine commune, la pipistrelle commune, ou encore la noctule géante, plus grande espèce européenne, présente en Ille-et-Vilaine.

Les 26 et 27 août 2023 aura lieu la vingt-septième édition de la traditionnelle Nuit de la Chauve Souris. Mais c’est en fait durant tout l’été que des animations autour du petit mammifères ont lieu.

C’est le cas par exemple sur le territoire de Morlaix Communauté, qui organise trois événements, les 18, 29 et 31 août, dans le cadre du programme Trame Verte et Bleue.

 

Au menu :

  • Le vendredi 18 août : Avec Bretagne Vivante, rendez-vous dans les jardins de la Manufacture, de 20h 45 à 22h45, pour découvrir la faune nocturne de la Ville de Morlaix, du ver luisant aux chauve-souris.

Réservation : karine.viseur@bretagne-vivante.org • 06 07 22 91 77

 

  • Le mardi 29 août : Avec Au Fil Du Queffleuth et de la Penzé, rendez-vous à l’Abbaye du Relec, à Plounéour-Menez, de 19h30 à 22h. Présentation d’un diaporama dans l’abbaye avec des ateliers pour les enfants, suivi d’une balade autour de l’étang. Utilisation d’un détecteur à ultra-sons pour repérer les chauve-souris.

Réservation : afqp29@gmail.com • 02 98 78 45 69

 

  •  Jeudi 31 août : avec l’Ulamir-CPIE, rendez-vous dans la vallée de Trobodec, à Guimaëc, de 20h à 22h. Balade familiale et ludique avec animation pour découvrir les chauve-souris. Réservation : www.ulamir-cpie.bzh (rubrique agenda) • 02 98 67 51 54 • 06 15 06 82 08

 

 

 

Plus d’infos

https://morlaix-communaute.bzh/Amenager-durablement/Gemapi/Trame-verte-et-bleue-Animations-nature-biodiversite?fbclid=IwAR0GrCUFDPM25gDAfaijz1ipiioaWkCK82umO-84jFlEERfJKPpv_in6piI




A Mellionnec, questionner les imaginaires techniques autour des savoir-faire…

Au croisement des sciences humaines et sociales, de la philosophie politique, de la science-fiction, des arts, des techniques et du bricolage, l’association Prospect Station propose, du 18 au 20 août prochain, un festival annuel autour des utopies techniques comme moyen de décloisonner les imaginaires et de déborder les frontières du réel afin de répondre aux problématiques écologiques, sociales, politiques, techniques, fictionnelles de notre temps. Ce festival a pour ambition d’interroger notre rapport aux objets techniques (tracteurs, smartphones, tournevis, réseau électrique, centrales nucléaires…) au prisme des questions soulevées par l’écologie, le féminisme et les utopies artistiques, politiques et littéraires. Sont invités dans ce cadre des chercheurs et des chercheuses à venir partager leurs travaux. Il interroge dans une perspective critique et féministe d’écologie populaire les imaginaires techniques et ses pratiques associées.

Situé en centre-Bretagne, sur la commune de Mellionnec, le festival invite des chercheur·e·s, des artistes, des artisans, des technicien·ne·s et des militant·e·s à venir présenter leurs travaux et à partager leur savoir-faire dans le cadre d’ateliers, de débats, de conférences ou de séminaires.
L’objectif du festival est de croiser des pratiques techniques et connaissances plus théoriques, savoir et faire. Faire, c’est-à-dire retrouver la connaissance pratique de certains objets techniques, savoir être bricoleur·se·s et réparateur·ice·s pour sortir du cycle de l’obsolescence, faire l’expérience d’un quotidien réinventé par mille et une tactiques et ruses, du détournement d’objet, en passant par la réappropriation de savoir-faire et la réparation, ces contournements buissonniers de la raison technicienne (sans condamner tout le mouvement industriel et ses innovations). Savoir, c’est-à-dire mettre en perspective, questionner et débattre autour des interventions de chercheur·se·s, mais aussi d’auteur·e·s de science-fiction et de professionnel·le·s et technicien·ne·s de la maintenance sur le sens, l’éthique des objets techniques, leur construction, leur transformation et leur imaginaire.

Coordination scientifique : Association Prospect Station : Fanny Lopez (Ensa Paris-Malaquais, co-dir. LIAT), Alice Carabédian (philosophe), Robin Kerguillec et Élise Feltgen (libraires à Mellionnec). En partenariat avec la Librairie Le Temps qu’il fait de Mellionnec, en partenariat avec l’association TyFilms. Financé par le laboratoire LIAT de l’Ensa Paris Malaquais et le laboratoire OCS de l’Ensa Paris-Est et l’Université
Gustave Eiffel. Avec le soutien de la CCKB.

Pourquoi un festival sur la technique et qu’entend-on par « imaginaires techniques » ?

La technique est un ensemble complexe et divers : ce sont des outils, des objets, des systèmes productifs ou extractifs, des matériaux, des savoir-faire, des filières professionnelles, des usages, des gestes… Cette grande variété peut nous faire perdre de vue l’importance de la question technique en elle-même si nous ne faisons pas un effort pour mieux la comprendre et saisir les enjeux politiques et sociaux qu’elle soulève.

D’abord, toute technique est ambivalente, et n’est jamais seulement un moyen en vue d’une fin. Qu’il s’agisse d’une brosse à dent ou d’un tracteur, l’usage d’un objet technique façonne un certain rapport au monde : il nous permet (par exemple, de retourner de la terre), et nous contraint (à utiliser de l’essence ou à engager notre corps selon la machine ou l’outil choisi). Ainsi nous sommes transformé·es par les techniques que nous employons, de façon plus ou moins heureuse. Il faut ajouter qu’à l’heure des guerres et des catastrophes climatiques, force est de constater que nous ne maîtrisons pas entièrement les effets des techniques sur le monde que nous habitons.

Puisque les objets techniques transforment notre planète et nous transforment, ils sont aussi des objets culturels. Qu’il s’agisse de systèmes en réseau (routier, ferroviaire, électrique, télécom, numérique) ou d’objets d’apparence plus solitaire (centrale nucléaire, panneau solaire, éolienne, ampoule, marteau, tracteur…), les systèmes techniques sont inséparables des imaginaires qui les soutiennent (technophile, productiviste, sobre, décroissant, anti-tech, etc.).

Si certains persistent à décrire les systèmes techniques comme des instruments au service de la maîtrise de « l’Homme » sur son environnement c’est que cet imaginaire toxique domine encore largement aujourd’hui. Ses ravages (impérialistes, productivistes, extractivistes) le signalent trop bien. Fort heureusement, la technique n’est pas un ensemble d’outils neutres, réservoir de services « universels » pour des besoins « naturels ». Au contraire, à chaque fois qu’il y a un usage technique, il y a une spécificité éthique, sociale, politique et un imaginaire associé à celui-ci.

C’est pourquoi nous avons toutes et tous affaire avec la question technique et ses récits, et des problématiques urgentes requièrent notre attention :

Comment sortir la technique de sa seule relation à la prétendue histoire du progrès et de la quête d’une rentabilité productive sans tomber dans la technophobie ? Comment se réapproprier les cultures techniques et mettre en lumière les imaginaires plus heureux et émancipateurs qui, d’hier à aujourd’hui, dessinent des mondes différents ?

La Machine dans le jardin a l’ambition d’explorer ces questions :

Nous héritons et nous dépendons d’ensembles technologiques et infrastructurels que nous devons transformer car nous ne pouvons ni revenir en arrière, ni les ignorer. Nous pensons que la critique des conditions matérielles de notre environnement et de ses pollutions irréversibles nécessite de se rapprocher du « monstre moderne » pour se saisir de l’ampleur de la catastrophe. Et mieux la contrer.

Bifurquer, rediriger, réparer, fermer ou transformer, c’est revenir sur les choix technologiques, restituer les controverses et les luttes qui font partie de l’histoire des infrastructures, de leur développement, de leur fonctionnement, de leur entretien. C’est aussi éclairer la riche histoire des alternatives aux systèmes extractivistes et capitalistes. Certaines pratiques ne prétendent pas à des solutions universalisantes. Il devient nécessaire d’écouter les utopies sociales, les imaginaires techniques écologiques, anti-racistes, féministes et émancipateurs, des plus prosaïques aux plus science-fictionnels.

En examinant les machines qui cohabitent dans le jardin planétaire jusque dans ces confins intergalactiques, ce festival porte une double ambition : questionner les formes techniques monstrueuses du capitalisme, et surtout, éclairer ses plus heureuses alternatives pour de nouveaux lendemains techniciens.

Comme nous y invitait l’écrivaine de science-fiction Ursula K. Le Guin : « Je pense que des temps difficiles s’annoncent, où nous aurons besoin de la voix d’écrivains capables d’envisager des alternatives à notre mode de vie actuel, et de voir, à travers notre société effrayée et ses technologies obsessionnelles, d’autres façons d’être. Et même d’imaginer de véritables raisons d’espérer. Nous aurons besoin d’écrivains qui se souviennent de la liberté : des poètes, des visionnaires, des réalistes d’une réalité plus vaste. »

Programme, inscriptions et informations pratiques :

https://www.calameo.com/books/006173302aa572d36f3ab  ET  https://lamachinedanslejardin.eu/