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« Terre- relier nos forces pour la préserver », un livre à la rencontre des acteurs et actrices du maraîchage bio breton

22 maraîchers et maraîchères, quatre futur.e.s installé.e.s dont une éleveuse bovine. Toutes et tous ont été interviewé.e.s par Isabelle Deval, pour son ouvrage « Terre – relier nos forces pour la préserver », qui sort en cette fin octobre aux Editions Coop Breizh. Un projet « collectif et collaboratif », mené avec une équipe de photographes, par cette jeune femme de 37 ans, elle-même salariée en maraîchage bio. Elle a souhaité mettre en lumière les témoignages de ces acteur.rice.s du monde agricole, afin de rapprocher les métiers de la terre des « consommateur.rice.s que nous sommes tous et toutes ». Les droits d’auteur du livre seront reversés à l’association Terre de Lien Bretagne, qui œuvre pour l’accès à la terre en agriculture. On pourra découvrir l’ouvrage, préfacé par Jacques Caplat, ce dimanche à la Fête de la Châtaigne au Jardin des Mille Pas à Rennes.

Le projet d’Isabelle a germé suite à l’été 202. « Il était extrêmement chaud », rappelle-t-elle. « Souvent, en maraîchage, à la fin de l’été, on est fatigués. Là, c’était encore plus intense. En discutant avec un patron, je me suis demandée comment les autres collègues allaient, et si Monsieur et Madame Tout Le Monde pouvait s’imaginer la situation dans laquelle on était ». L’idée lui vient alors de partir à la rencontre d’autres maraîchers et maraîchères, pour « ouvrir les portes de ce monde ».

Le 30 octobre 2022, après un peu plus mois de préparation, Isabelle enfourche son vélo et part pour 1232 kilomètres en itinérance, durant deux mois et demi, à travers les quatre départements de la Bretagne administrative. Accompagnée d’une équipe de photographes composée de Ellie Gibbons, Elliott Smarrito et Le Photographe Ambulant, elle part à la découverte de 22 exploitations, toutes ayant des surfaces de production en bio de moins de 15 hectares. « J’ai voulu présenter différentes façons de cultiver », précise Isabelle. « Certaines fermes sont en polyculture avec élevage, d’autres en maraichage diversifié, spécialisées en petits fruits, en plantes médicinales ». Trois d’entre elles utilisent la traction animale. Certain.e.s exploitant.e.s sont tout récemment installé.e.s, et d’autres sont sur le point de transmettre après plusieurs décennies d’activité. Une diversité de situations et de parcours, particulièrement riche. « Leurs témoignages méritent d’être écoutés, et d’être lus », selon Isabelle. Le résultat : un ouvrage de textes et de photos, de 192 pages, édité par Coop Breizh.

Avec ce projet, auquel quelques sponsors et des citoyen.ne.s ont participé via un crowdfunding, Isabelle souhaite aussi mettre en lumière l’association Terre de Liens Bretagne. Les droits d’auteur de l’ouvrage lui seront d’ailleurs entièrement reversés.

Cette structure, implantée depuis 2006 dans la région, travaille à préserver les terres agricoles et à faciliter l’accès des paysan.ne.s au foncier. Un sujet qui est très important pour la jeune femme. « Comment accéder à quelques hectares quand on va s’installer ? », s’interroge-t-elle. « Il faut ouvrir la question de l’accès à la terre à la société entière. Est ce que cela doit incomber, de même que l’agriculture, seulement aux paysan.ne.s ?Je souhaite que cet ouvrage puisse rapprocher davantage les métiers de la terre et les consommateur.trice.s que nous sommes tou.te.s. ». Pour en savoir plus, on pourra retrouver la jeune femme dimanche 22 octobre, au Jardin des Mille Pas à Rennes, lors de la Fête de la Châtaigne, pour fêter officiellement la sortie du livre.

 

Terre – relier nos forces pour la préserver, d’Isabelle Deval, préfacé par Jacques Caplat, 192 pages, éditions Coop Breizh, 25 euros.

Plus d’infos : https://www.coop-breizh.fr/11551-terre-relier-nos-forces-pour-la-preserver-9782843469695.html




L’idée sortie. Une grande expo sur les champignons à Tréglamus (22).

C’est l’automne, la pluie fait son grand et attendu retour, et les champignons poussent. Pour apprendre à mieux les connaître et les reconnaître, la Société Mycologique des Côtes-d’Armor (SMCA) organise sa grande exposition mycologique annuelle à Tréglamus (22), non loin de Guingamp. Plus de 1000 visiteurs et visiteuses, petits et grands, sont attendus pour ce rendez-vous, qui met en lumière tout un pan de notre biodiversité locale.

Saviez-vous que dans le département des Côtes-d’Armor, on peut trouver 1470 espèces différentes de champignons ? On pourra en découvrir de nombreuses lors de l’exposition mycologique qui se déroulera à Tréglamus, près de Guingamp, dimanche 22 octobre. Organisée par le Société Mycologique des Côtes-d’Armor (SMCA), qui a été fondée en 2002, les objectifs de l’événement sont de :

-Faire découvrir la beauté et la diversité des champignons au plus grand nombre (entre 200 et 400 espèces présentées) ;
-Disposer d’aides à la détermination (tableau simplifié des genres et espèces, explications avec mycologues, ouvrages) ;
-Observer quelques exemples des confusions les plus fréquentes et la manière de les éviter (avec un stand sur les confusions)

Le cœur de l’exposition sera constitué d’un « panorama mycologique », présentant « l’ensemble des champignons récoltés et répertoriés durant les deux jours précédent », explique la SMCA dans un communiqué. On pourra aussi découvrir les « odeurs » et essayer de les reconnaître sur un stand dédié. Il sera également possible d’adhérer à l’association et de s’inscrire pour de futures sorties, et de se documenter.

 

L’édition 2023 voit aussi le retour des conférences et des lieux d’échanges pour le public, qu’il soit connaisseur ou non :

  • A 10h30 et 15h, intervention de Michel Hayraud, mycologue, président d’Ascomycete.org et de la Société Mycologique du Massif d’Argenson, qui évoquera les champignons carbonicoles, c’est à dire poussant après un incendie, sur des débris brûlés. Ils ont « rôle clé dans la résilience des sites brûlés par leur appropriation des éléments nutritifs des sols brûlés et leur restitution aux végétaux recolonisant ces sites ». Des inventaires de ces champignons sont en cours, notamment dans les Monts d’Arrée et dans la forêt de Brocéliande. Attention, en raison d’un nombre de places limitées, l’inscription est nécessaire : 06 84 16 87 35 ou mail cathy-et-ronan@orange.fr
  • Un « espace information » sur la bioluminescence de certains champignons, et ses applications, notamment les étonnantes « lampes vivantes », avec Marcel Koken, de Labocea-CNRS à Brest.

Un espace pour les enfants est également prévus, pour que les plus grands puissent découvrir l’exposition en toute sérénité.

 

Pratique :

Exposition mycologique, salle polyvalente de Tréglamus

La conférence se déroulera dans la salle de Ty Cocagne, à proximité.

Tarif : 3 euros l’entrée, permettant d’accéder à l’exposition et la conférence

 

Plus d’infos

https://myco22.fr




Les CIGALES fêtent leurs 40 ans et vont à la rencontre du public

Connaissez-vous les CIGALES ? Ces Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative Locale et de l’Épargne Solidaire sont nés il y a 40 ans. Ils permettent le financement de projets de l’économie sociale et solidaire, grâce à l’épargne des citoyen.ne.s regroupé.e.s au sein d’un club. En Bretagne, on compte 27 CIGALES, regroupant environ 350 citoyen.ne.s cigalier.e.s investisseur.e.s . Pour se faire connaître davantage, des réunions sont organisées en ce moment dans différentes villes bretonnes, notamment à Rennes ce lundi 16 octobre et à Morlaix mardi 17 octobre.

Les CIGALES s’activent en Bretagne !…On ne parle pas de l’insecte du Sud de la France, mais des Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locales de l’Epargne Solidaire. Ils sont nés en 1983 en France (le mouvement fête ses 40 ans cette année) et regroupent des citoyen.ne.s désireux/ses de financer des projets locaux en économie sociale et solidaire et développement durable, sur une durée de cinq ans. Par groupe de 5 à 20 personnes, en indivision volontaire, ils mettent en commun une partie de leur épargne personnelle. Dans la région, les CIGALES sont fédérées au sein d’une association, qui regroupe actuellement 27 clubs, « soit environ 350 citoyen.ne.s cigalier.e.s investisseur.e.s. En 2022, environ 60 000€ ont été ainsi investis en Bretagne », explique Marine Bargain, chargée de mission développement en Bretagne Ouest pour l’association des CIGALES de Bretagne. « Chaque club a son fonctionnement, elles sont autonomes », poursuit-elle.

Un club CIGALES a une durée de vie de 10 ans : au bout de 5 ans, quand le ou les projets sont financés, les cinq années suivantes sont consacrées à de la gestion. C’est durant cette période que les porteur.euse.s remboursent le prêt que les membres du club leur ont octroyé. « Souvent, le fait qu’un club finance un projet va servir de levier pour obtenir d’autres financements, notamment bancaire », précise Marine. De nombreuses entreprises ont ainsi bénéficié de l’épargne citoyenne bretonne : La Volumerie, agence-atelier de scénographie qui réutilise des anciennes expositions pour créer de nouveaux aménagements à Broons (22), le Baranoux, café-épicerie-lieu culturel de proximité constitué en Scic à Saint-Senoux (35), Comme un Etabli, l’atelier collaboratif de Rennes, l’éco-lieu Demain en Main à Locoal-Mendon (56), la Grange aux Livres, librairie coopérative à Augan (56)…

Pour mieux se faire connaître, auprès du grand public mais aussi de ceux et celles qui ont des projets dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, les CIGALES de Bretagne organisent en ce moment des réunions dans toute la région.

On pourra ainsi les retrouver le 16 octobre à Rennes, à l’Espace Anne de Bretagne rue Martenot, le 17 octobre à Morlaix au 2D en compagnie de l’Adess, et le 26 Octobre à Vannes, au bâtiment du Prisme-PIBS. D’autres rendez-vous sont prévus cet automne, à Lannion, Pontivy, Dinan, Redon…dont certains dans le cadre du mois de l’ESS.

Les CIGALES participeront aussi au Tour de Bretagne de la Finance Solidaire les 9 novembre à Rennes, 14 novembre à Brest, 15 novembre à Saint-Brieuc et 16 novembre à Lorient.

 

Plus d’infos

https://www.cigales-bretagne.org

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Trophées Bretons des Transitions : Huit initiatives récompensées

Cette année encore, Les Trophées Bretons des Transitions ont récompensés huit initiatives bretonnes en matière de transition écologique Pour cette dix-septième édition, ils ont été remis à Quimper, à l’occasion du salon régional Breizh Transition. Economie circulaire, emballage consignés, éco-festival ou réemploi en informatique ont ainsi été mis à l’honneur.

« Encourager et valoriser les bonnes pratiques ». Tel est l’objectif des Trophées bretons du Développement Durable, remis tous les ans depuis 2005 à l’initiative de l’Etat, l’Ademe et de la Région Bretagne. Cette année, 152 candidatures ont été déposées, dans quatre catégories : association, entreprise, acteurs publics, établissements d’enseignement, et dans trois catégories thématiques : santé-environnement, mobilité, et innovation. Un « prix du public » a été également décerné, après un vote citoyen en ligne.

Les lauréats 2023 sont :

Catégorie Entreprise : Unik Informatique

L’entreprise finistérienne, qui est une société à mission, a mis en place une filière de réemploi de pièces et de composants informatique depuis 2020. Plus de 40 000 pièces sont à disposition des réparateurs, pros et particuliers, et ce à destination du monde entier.

Plus d’infos : unik-informatique.com

Catégorie Association : Pakadur

L’association Pakadur est basée à Rennes. Elle a mis en place le projet « En boîte le plat » : 70 commerçant.e.s partenaires ont à disposition des contenants consignés, réutilisables et mutualisés. Ils sont utilisés pour les ventes à emporter, et les client.e.s peuvent les ramener chez n’importe quel commerce partenaire.

Plus d’infos : enboiteleplat.fr

Catégorie « Acteur Public » : Guingamp-Paimpol Agglomération et Lannion Trégor Communauté.

Les deux communautés de communes des Côtes-d’Armor se sont associées pour mettre en place une expérimentation sur les filets de pêche usagés. Elle consiste en l’élaboration et la mise en œuvre sur plusieurs mois d’un schéma-test de collecte sélective, et leur valorisation locale, notamment en filament pour les impressions 3D.

Catégorie « Etablissement d’enseignement » : Cité scolaire Beaumont à Redon (35)

La Cité Scolaire organise un éco-festival durant deux jours, à destination des élèves. Ce temps fort leur permet de participer à des ateliers variés : concours d’éloquence sur le thème de l’égalité, atelier de confection sur le thème de l’upcycling, fresque du climat…D’autres actions sont aussi organisés dans l’année.

Catégorie « Santé-Environnement » : Mairie de Laillé (35)

La commune de Laillé s’est lancée dans un projet de verdissement et de végétalisation des cours du restaurant scolaire, du centre de loisirs, et des écoles publiques. Un jardin éducatif et solidaire, soutenu par la mairie, a été aussi installé sur des terrains communaux adjacents, par l’association « Un pt’it coin de parapluie ». Une micro-forêt et un « sanctuaire » de biodiversité vont aussi être créés sur des espaces enherbés, par les enseignants. Une chaufferie bois, une centrale photovoltaïque ainsi que des travaux de rénovation énergétiques des batiments ont été réalisés.

Catégorie « Mobilité » : La navette de Cornouaille – Kerne kas digas »

La navette de Cornouille est un système de transport collectif à la demande, pour les salarié.e.s des entreprises clientes, sur leur trajet domicile-travail. Fonctionnant à n’importe quelle heure, elle utilise un véhicule électrique de 9 places.

Catégorie « Innovation »

L’entreprise Cool Roof France, basée dans le Finistère, propose des solutions pour rafraîchir les bâtiments, en peignant par exemple les toits en blanc grâce à un revêtement éco-conçu, bio-sourcé et non polluant. Une recette DIY (à faire soi-même) a également été mise au point par Cool Roof France, et est en accès libre.

Notre article sur Cool Roof France : http://www.eco-bretons.info/pour-lutter-contre-la-chaleur-repeignons-nos-toits-en-blanc/

Catégorie « Prix du public » : L’Eclaireuz

L’Eclaireuz, c’est le nouveau projet de Claire Cariou, initiatrice de l’association Cote Waste, qui a aussi réalisé en 2021 un « Tro Breizh » à vélo du zéro déchet. Au sein de la Coopérative d’Activité et d’Emploi Chrysalide, elle propose désormais ses services auprès des entreprises et professionnel.le.s, en les formant pour diminuer leur volume de déchets.

Notre article sur L’Eclaireuz : http://www.eco-bretons.info/leclaireuz-montre-la-voie-de-la-reduction-des-dechets-aux-entreprises-et-aux-pros/




Le plancton, ce poumon de la planète trop méconnu

Pour découvrir cet illustre inconnu qu’est le plancton, et plus précisément celui de la ria du Bélon (29), c’est à Moëlan sur mer, le samedi 14 octobre que l’association RBBBM ,organise une conférence à l’Ellipse. L’association environnementale RBBBM ou « Rivières et Bocage Bélon Brigneau Merrien » se préoccupe de la qualité des eaux des rias dans leur coin de Finistère sud et un groupe d’adhérent.es passionné.es y scrute les eaux du Bélon au microscope depuis une dizaine d’années et partageront avec le public leur passion planctonique.


Le mot plancton vient de “planctos”, en grec ancien, qui veut dire dériver, flotter, errer…
Le plancton est l’ensemble des végétaux et animaux aquatiques qui dérivent au gré des courants.
Généralement microscopiques ou de petite taille, ils sont capables de mouvements limités, mais incapables de se déplacer à contre-courant.
«Le plancton a une très grande importance en tant que régulateur des climats puisque le CO2 que nous émettons dans l’atmosphère est pompé par les océans. Pour faire la photosynthèse, le plancton a besoin de CO2: c’est ce qu’on appelle la pompe à carbone. C’est cet enfouissement constant du CO2 dans les océans qui maintient un climat raisonnable dans une certaine zone. Or le CO2 croît dans l’atmosphère et on ne sait pas combien de temps le plancton va être capable de s’adapter. À chaque fois que l’on respire, une bouffée d’oxygène sur deux est due au travail du plancton dans l’océan, qui produit par photosynthèse la moitié de l’oxygène que nous respirons.» explique le biologiste marin Christian Sardet qui a notamment participé à la série « Chroniques du plancton » réalisée dans le cadre de l’Expédition Tara Océans. Le plancton est également à la base de beaucoup de chaînes alimentaires océaniques et représente à lui seul 98 % de la biomasse océanique.
Alors venez découvrir ce fabuleux plancton à Moëlan sur mer dans le cadre de la fête de la science 2023 !


Au programme : – Rappels et généralités sur le plancton – activité et observations du Bélon – Fragilité et interdépendances. Perspectives.


PRATIQUE :
Conférence gratuite à 18h
Centre culturel l’Ellipse
Rue Pont ar Laer, 29350 Moëlan-sur-Mer


Plus d’infos : https://rbbbm.bzh/




La part de l’action individuelle dans la lutte contre le changement climatique

C’est indéniable : la prise de conscience sur les enjeux climatiques a fait un bond en avant ces dernières années, et une grande partie des citoyens est désormais au fait de la gravité de la situation. Néanmoins, cette prise de conscience tarde à se traduire par des actions concrètes.

Cela s’explique notamment par l’impression généralisée que ce sont aux autres d’agir, et que les gestes que l’on applique à titre individuel sont déjà suffisants, ou au contraire, qu’ils sont trop anodins pour changer les choses. Les différents acteurs – pouvoirs publics, entreprises, citoyens, monde financier, associations, etc. – se renvoient la balle en pointant du doigt les responsabilités et manquements des autres.

Il est pourtant plus que temps d’agir : il faudrait au moins diviser par 5 notre empreinte carbone à l’horizon 2050, pour parvenir aux 2 tonnes équivalent CO₂/personne/an et être ainsi compatibles avec l’accord de Paris ! La question est : dans quelles proportions l’action individuelle peut-elle participer pour atteindre cet objectif ?

Dans sa publication « Faire sa part ? » de 2019, le cabinet de conseil Carbone 4* a étudié plusieurs scénarios pour évaluer l’impact probable qu’auraient des changements de comportements des citoyens sur l’empreinte carbone. Pour cela, ils ont établi une douzaine d’actions relevant de la volonté seule des individus, combinant des petits gestes du quotidien (s’équiper en ampoules LED, boire de l’eau du robinet…) et des changements de comportements plus ambitieux (manger végétarien, ne plus prendre l’avion…), tous réalisables sans investissements.

A cela, ils ont ajouté des actions avec investissements (rénovation thermique du logement, changement de chaudière…), leviers majeurs dans la réduction de l’empreinte carbone. Ils en ont conclu que l’ensemble de ces actions pourrait permettre une baisse de 45 % de l’empreinte carbone pour un scénario « héroïque » pour lequel tous les citoyens appliqueraient systématiquement toutes les actions ; ou une baisse de 20 % pour un scénario « réaliste » basé sur un engagement personnel modéré, ce qui représente le quart de l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs.

Cela signifie que l’engagement personnel est loin d’être négligeable, à condition de ne pas se cantonner à des actions symboliques. Eteindre la lumière ou faire le tri n’ont qu’un impact minime alors que supprimer la viande de son alimentation ou covoiturer systématiquement font une vraie différence !

Mais si cet engagement des individus est incontournable, il reste largement insuffisant pour atteindre les objectifs de décarbonation des modes de vie. Dans une société fondée depuis près de deux siècles sur la promesse d’une énergie abondante et bon marché, la transition ne pourra se faire qu’en impliquant tous les acteurs et en cumulant toutes les actions.

Prenons l’exemple de l’Etat : il est le seul à même d’édicter des règles pour réorienter les investissements dans les filières décarbonées, mettre en place des incitations fiscales et réglementaires adéquates ou conditionner les accords commerciaux au climat si nécessaire. Il est le seul à pouvoir négocier avec l’Europe, qui a une compétence réglementaire sur beaucoup de sujets liés au climat. Il doit aussi montrer l’exemple au sein de ses services et sur le patrimoine public.

Les entreprises et industries, quant à elle, doivent se questionner sur leur dépendance aux énergies fossiles, leurs activités, choix d’investissements ou implantations géographiques, et réorienter leurs stratégies pour réduire drastiquement leur impact.

Ce n’est qu’en agissant collectivement, chacun à sa mesure, que l’on parviendra à décarboner notre société et envisager un futur souhaitable pour nos générations et les générations à venir.

* Fondé en 2007 par Jean-Marc Jancovici, et Alain Grandjean, Carbone 4 est un cabinet de conseil sur les enjeux énergie climat.

L’agence locale de l’énergie et du climat HEOL œuvre pour la transition énergétique et climatique en Pays de Morlaix. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org