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Marguerite & Cie, engagée pour « changer les règles »

Des distributeurs de protections menstruelles respectueuses de l’environnement et de la santé, accessibles gratuitement dans des lieux publics, entreprises, et établissements d’enseignement. C’est ce que propose Gaële Le Noane avec « Marguerite & Cie ». L’entreprise, basée à Plobannalec-Lesconil dans le Finistère, labellisée Esus, veut aussi plus largement « lutter contre les inégalités en levant le tabou des règles », et proposer des solutions contre la précarité menstruelle.

 

L’histoire de Marguerite & Cie commence avec une colère. Celle de Gaële le Noane, la fondatrice de l’entreprise. En 2017, alors encore orthophoniste spécialisée en cancérologie, elle découvre l’étude de la Direction Générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCRF) sur la composition très chimique des protections menstruelles, serviettes et tampons : perturbateurs endocriniens, plastique responsable de la pollution marine, dioxine et pesticides au menu. «Ca m’a révoltée ! Je ne m’étais jamais penchée sur le sujet, alors que pour l’alimentation par exemple, j’étais passée au bio », retrace la finistérienne. Elle commence alors à chercher d’autres produits plus respectueux de l’environnement et de la santé, qui sont notamment vendus en Biocoop, et tombe sur la marque certifiée Natracare. « Mais, aller en Bicooop, ce n’est pas simple pour tout le monde », fait-elle remarquer. C’est l’occasion pour Gaële de repenser à une remarque qu’elle s’était faite en 2012, concernant les « Box » auxquelles on pouvait s’abonner pour recevoir mensuellement des produits à domicile. « On y trouvait bien des rasoirs, du thé…mais pourquoi pas des protections menstruelles ? ». Dès 2017, elle décide alors de lancer son propre projet de box. « Je ne m’en rendais pas compte de l’ampleur de la tâche! », sourit-elle. « Il a fallu trouver un fournisseur, et Natracare a accepté. C’était une première victoire ! » Ensuite, restait le packaging, et le nom. Ce sera « Marguerite & Cie », en hommage « aux grandes autrices françaises, notamment Yourcenar et Duras, et aussi à Marguerite Durand, une suffragette féministe au parcours incroyable ».

Un brevet déposé en 2019

Dès le 1er janvier 2018, Gaële Le Noane se lance seule dans l’entrepreneuriat, avec la première box menstruelle française, « 100% bio et solidaire ». En effet, pour une boite vendue, une autre était offerte à l’association « Agir pour la Santé des Femmes » (ADSF) qui distribue des kits d’hygiène à des femmes en situation de grande précarité. Mais la chef d’entreprise souhaite alors aller encore plus loin. « Pourquoi est ce que l’accès aux protections menstruelles n’est pas gratuit ? ». L’idée de lancer des distributeurs proposant tampons et serviettes en accès libres lui vient, et un brevet est déposé en 2019. Le système proposé par Marguerite & Cie est simplifié : il n’y a pas de manipulation à effectuer pour la recharge, tout est sécurisé et permet également un gain de temps.

Lever le tabou autour des règles

Le brevet à peine déposé, les demandes affluent déjà. L’Université Rennes 2 et le Crous de Bretagne passent des commandes. Les premiers distributeurs sont fabriqués à Quimper.

Aujourd’hui, on en compte 6000 installés, en France et dans cinq pays européens. « On estime qu’on touche 1 million trois cent mille bénéficiaires » souligne Gaële. Une réponse au problème de la précarité menstruelle, qui touche encore de trop nombreuses personnes. Un pas de plus aussi sur la question de l’égalité femmes-hommes, et du mieux-être au travail. Et pour des protections plus respectueuses de l’environnement et de la santé, car celles proposées par Marguerite & Cie sont à base de coton bio, blanchies sans chlore. On trouve ainsi les distributeurs « classiques », dans les collèges, lycées (avec la Région Bretagne), mairies, lieux publics, gymnases… et également des « capsules » ( appareil de plus petite taille et plus ergonomique) dans plus de 250 entreprises, certaines appartenant à de grands groupes. Marguerite et Cie, qui emploie 13 personnes, est par ailleurs labellisée Esus : tout le conditionnement est réalisé par deux Esat et une entreprise adaptée, basées en Bretagne et en région parisienne. « Cela permet de mailler le territoire, car le modèle logistique est ainsi reproductible ailleurs en France, ce qui permet de limiter l’impact écologique », déclare Gaële, qui souhaite aussi avec son entreprise, au delà de la simple distribution de protections menstruelles, lever le tabou qui règne encore au sujet des règles.  Des ateliers de sensibilisation sont d’ailleurs proposés dans les collèges et lycées. « La situation s’améliore, mais il y a encore, selon des sondages, la moitié de la population qui ne veut pas en parler ! ». Elle avoue d’ailleurs avoir connu quelques moments compliqués lors du développement de son projet, notamment concernant les financements, du fait de la nature même de son activité. Aujourd’hui, la Finistérienne, avec Marguerite & Compagnie, semble néanmoins en voie de « changer les règles ». Et vient de lancer des kits spéciaux pour équiper désormais les hôtels !

 

Plus d’infos : https://margueriteetcie.com




Devenez enquêteur/enquêtrice et dénichez les « arbres remarquables » de Bretagne !

[Rediff] La biodiversité vous intéresse ? Les arbres sont pour vous comme des amis ? Vous avez envie de contribuer à leur préservation ? Alors pourquoi ne pas participer à l’inventaire régional des « arbres remarquables » de Bretagne, en devenant enquêteur ou enquêtrice bénévole sur le terrain, avec la Maison de la Consommation et de l’Environnement, basée à Rennes.

 

Le projet « Arbres remarquables » a été lancé en 2007. Cet inventaire participatif, piloté par la Maison de la Consommation et de l’Environnement (MCE) de Rennes et des partenaires dans les différents départements, a pour objectif de « préserver et valoriser le patrimoine des arbres remarquables sur le territoire breton par la réalisation d’un inventaire régional, informer et sensibiliser le public sur les enjeux liés à ce patrimoine : développer sa connaissance de l’arbre, de son rôle dans l’écosystème, des techniques de plantations, d’entretien, et proposer aux éducateurs un outil de découverte et de valorisation de l’arbre, adapté aux spécificités de la Bretagne », peut-on lire sur le site de l’opération.

Mais qu’est ce qu’un arbre remarquable ?

C’est un arbre qui est « remarquable » de par ses dimensions, sa morphologie, son âge, sa rareté, son emplacement, son histoire, sa situation géographique… « Il faut cependant distinguer un arbre « spécial » ou « intéressant » d’un arbre « remarquable » Le sentiment de « remarquabilité » qu’il éveille doit être perçu par tous », précise cependant la Mce sur son site.

Depuis le lancement de l’opération, près de 2000 arbres ont été signalés, et 1600 « contrôlés ». Des comités d’homologation constitués de passionnés et professionnels en ont retenus 400, qu’on peut retrouver sur une carte disponible ici : https://arbresremarquablesbretagne.gogocarto.fr/

Chacun.e est invité.e à participer à cette grande opération participative, en envoyant un formulaire d’ajout d’un arbre à la carte.

Pour celles et ceux qui veulent aller plus loin et s’investir davantage, il est possible de devenir « enquêteur » ou « enquêtrice ». Il s’agit de se déplacer pour voir l’arbre in situ, afin de valider ou non l’ajout de celui-ci à la base de donnée. Un comité d’experts se réunira ensuite pour évaluer les arbres ajoutés l’année passée et les catégoriser en « arbres remarquables » en respectant des critères de notation.

Pour participer en tant qu’enquêteur ou enquêtrice, il suffit de s’inscrire auprès de la MCE, par mail : arbres@mce-info.org / 02.99.30.35.50

Une formation sera ensuite organisée, avec un partenaire de la MCE spécialiste du sujet.

 

Plus d’infos

https://www.mce-info.org/




Portrait. Des salles de marchés à Londres à la monnaie locale de Morlaix, l’itinéraire peu commun de Nicolas

[Rediff] Rencontre avec Nicolas Makeiew, coordinateur de l’association pour une Monnaie Locale en Pays de Morlaix, le Buzuk. Un poste qu’il occupe depuis deux ans, après avoir effectué un virage dans sa carrière professionnelle et dans sa vie personnelle. Du trading à la city de Londres aux bureaux de Kerozar, lieu de développement de l’économie sociale et solidaire, il nous raconte son parcours et ses choix.

Depuis 2016, la monnaie locale Le Buzuk trace son sillon sur le secteur de Morlaix. Au fil des années, les billets colorés (mais aussi désormais l’application sur smartphone!) sont utilisés aussi bien par des citoyen.ne.s, des entreprises, des associations, des producteur.rice.s., des collectivités, pour effectuer leurs achats locaux. Un projet porté par une solide équipe de bénévoles, mais aussi par Nicolas Makeiew, salarié de l’association depuis maintenant deux ans. « Je suis coordinateur du Buzuk », explique-t-il. « Ma principale mission, c’est de développer le réseau des acteurs de la monnaie locale, qui partagent notre charte de valeurs ». Un poste qui l’amène aussi à « faire de l’éducation populaire auprès du grand public », en animant par exemple des ateliers et des conférences sur le fonctionnement d’une monnaie locale. Sans oublier l’aspect « logistique » : faire en sorte que les utilisateur.rice.s puissent avoir des billets, que les professionnel.le.s puissent reconvertir des Buzuks en euros si besoin…Nicolas est donc en quelque sorte un « couteau suisse », qui gère aussi les équipes de bénévoles et la vie associative, sans oublier la recherche de financements et subventions. « Tout ce qui fait le quotidien d’une association, mais avec la monnaie comme spécificité. ».

Une plongée dans le « grand bain » du milieu associatif pour Nicolas, qui a effectué un virage à 180 degrés dans sa carrière professionnelle et son mode de vie.

Ambiance « Le Loup de Wall Street »

En effet, avant d’être le salarié du Buzuk, le trentenaire a eu une carrière. « Je travaillais à la City de Londres, dans une grande banque d’investissement, je faisais du trading d’obligations. J’étais dans une salle des marchés, avec des traders ». Et ce pendant cinq ans. « C’est un peu le grand écart avec ce que je fais aujourd’hui », sourit-il. « Ce sont deux mondes radicalement opposés ». Un environnement qu’il jugeait à l’époque « très stimulant ». « Il y avait beaucoup d’adrénaline, de pression ». Un milieu également très majoritairement masculin, avec beaucoup de concurrence, et « d’humiliations » aussi. On imagine sans peine une ambiance similaire à celle décrite dans le film de Martin Scorcese « Le Loup de Wall Street », dans lequel on suit l’ascension et la chute d’un jeune loup de la finance interprété par Leonardo Di Caprio. « Il y a des scènes qui sont très réalistes », avoue d’ailleurs Nicolas, qui, au bout d’un moment, ne se sent plus aussi bien dans ce milieu particulier. « Au final, j’avais réussi, je travaillais 90 heures par semaine, je gagnais très très bien ma vie. J’étais jeune, mais j’étais malheureux », confie-t-il. « J’étais seul, parce que j’étais loin de ma famille et de mes amis. J’étais entouré par tous les autres financiers de la City, on vivait ensemble, parce qu’en fait on vivait au boulot. Et après le boulot, on sortait ensemble », raconte-t-il. « J’étais avec des personnes qui ne me faisaient pas du bien ». Un environnement viril, très « mâle alpha », avec beaucoup d’excès. Un monde « hors-norme, superficiel » qui pourtant au départ l’avait attiré. Ne s’y retrouvant plus, Nicolas décide alors de demander son transfert à Paris, sur le même poste. Il fait son retour à la capitale, son territoire d’origine. C’est alors le début d’un processus de « renoncement » à ce milieu. Il rencontre sa future femme, qui elle, est éducatrice spécialisée auprès de migrants à la rue. « Ca a été une prise de conscience assez énorme », reconnaît le coordinateur du Buzuk. « Le soir, on avait des discussions surréalistes sur nos journées respectives ! Je me censurais pas mal, je me demandais comment est ce que je pouvais parler de ma journée après la sienne. C’était complètement indécent ! ».

Nicolas avoue avoir alors ouvert les yeux sur « beaucoup de choses », notamment sur le monde de la finance. « Mais surtout sur le monde d’où je venais », admet-il. « J’étais un pur produit de mon environnement. Je viens des Hauts-de-Seine, d’une famille bourgeoise, j’ai fait une école d’ingénieurs privée…j’étais sur les rails de ma destinée » .

Un confinement passé à Morlaix

Mais parfois on décide de suivre un chemin autre que celui qui nous est tout tracé….

« Un jour, j’ai décidé de quitter les rails. Ca a été un peu dur pour mon entourage. Ca l’est encore aujourd’hui », raconte Nicolas, qui, suite, à sa décision de quitter enfin le monde de la finance, traverse une période de questionnement sur la suite de sa carrière. Avec sa compagne, qui elle aussi quitte son travail, ils décident de voyager. Pendant un an, le couple part en Nouvelle-Zélande, et vit de petits boulots. « On en a profité pour réfléchir à la suite ». Et fin 2019, c’est le retour en France, direction Morlaix, d’où vient la compagne de Nicolas. Vient alors le Covid, et le tout premier confinement, passé en Bretagne. L’occasion pour le francilien d’origine de découvrir la région, et de tomber sous la charme de la cité du viaduc. « Malgré le contexte inédit et un peu anxiogène, c’était super sympa ! » rigole-t-il. « J’ai adoré me poser, découvrir ce territoire, prendre le temps d’aller chez les producteurs pour s’approvisionner ». Il propose alors sa compagne de s’installer sur place. Très vite, il prend conscience du « caractère militant » et associatif de Morlaix et ses alentours. Et croise en ville les nombreuses pastilles « Ici on prend le Buzuk » sur les vitrines des commerces. Intrigué, Nicolas se renseigne et rencontre alors les bénévoles de la monnaie locale, devient à son tour membre de l’équipe, et est donc recruté en tant que coordinateur depuis 2021, ravi de mettre ses compétences au service « d’un projet citoyen ».

« Je m’épanouis dans beaucoup de choses immatérielles »

Mais le changement chez le néo-breton n’a pas été qu’une reconversion professionnelle. C’est aussi une nouvelle manière de vivre. « Tout mon rapport à ce qui fait qu’on est heureux dans la vie a changé », souligne-t-il. « Aujourd’hui, je considère que je n’ai pas besoin de gagner autant d’argent qu’avant pour être heureux dans la vie ». Pour lui, le bien le plus précieux est le temps. « On a beau être très riche, on ne peut pas lutter contre. J’ai gagné beaucoup de temps par rapport à ma vie d’avant, je travaille maintenant 35 heures par semaine sur quatre jours. Je m’épanouis dans beaucoup de choses immatérielles, telles que la solidarité, les moments de convivialité, le spirituel, l’intellectuel… Je me nourris de choses qu’on ne peut pas toucher, qu’on ne peut pas acheter ».

Avant de devenir salarié du Buzuk, le jeune homme a par ailleurs suivi un Master en Écologie Politique, spécialisé sur la Décroissance, dispensé par l’Université de Barcelone. « Ca m’a beaucoup parlé. J’ai découvert quelque chose d’assez exceptionnel : toute les règles qui régissent notre économie n’ont jamais pris en compte les limites planétaires ! ». Une autre prise de conscience pour Nicolas, pour qui le « mythe de la croissance » s’effondre. Il apprend aussi beaucoup sur le décolonialisme, et le féminisme, auquel il croit beaucoup. « Depuis Me Too, il s’est passé quelque chose qui semble inarrêtable, qui infiltre toute la société. De plus en plus de comportements sont traduits en justice, c’est très fort ! ».

« Tout cela m’a ancré dans un autre paradigme que celui duquel je viens. Il y a encore beaucoup de choses à changer dans notre société. Désormais je ne peux plus revenir en arrière », affirme-t-il « En tout cas aujourd’hui, je suis content du chemin que j’ai effectué pour arriver jusqu’ici, dans une ville à taille humaine, avec la nature à proximité, la mer… et la création d’une communauté d’entraide, de moments de convivialité, la fondation d’une famille… il n’y a rien de mieux que ça. C’est mieux que d’être à la City à Londres, entouré de six écrans, à ne regarder que des chiffres 90 heures par semaine ! », conclut-il en souriant.

 

 


Des portraits qui se conjuguent désormais autant au féminin qu’au masculin

Depuis 2020, nous vous proposons une série de portraits de femmes engagées dans des initiatives de transition écologique en Bretagne ( https://www.eco-bretons.info/edito-portraits-de-femmes-en-transition-ces-eco-bretonnes-qui-font-bouger-lecologie-dans-nos-territoires/ ). L’objectif est de mettre en lumière des femmes qui, partant d’un quotidien ne les satisfaisait pas, en ont modifié le cours et, ce faisant, ont intégré dans leur vie une autre façon de concevoir leurs rapports à la planète et aux autres. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui des porteuses de projet, et nous souhaitons mettre en valeur leur parcours, leurs valeurs, leur manière de voir les transitions écologiques et sociales. C’est ainsi, vous avez pu jusqu’à présent découvrir le parcours et les actions de 16 d’entre elles.

Ce projet a été soutenu financièrement, d’abord par la Région Bretagne et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement ») et désormais par la Direction Régionale pour les Droits des Femmes et l’Egalité.

S’il reste primordial de contribuer à mettre en œuvre des actions permettant d’établir l’égalité – hélas encore bien relative – entre les femmes et les hommes, cela ne signifie pas pour autant que ces derniers soient à mettre au second plan au motif de rétablir l’équilibre. C’est d’autant plus vrai que, au vu de l’immensité des chantiers à mener pour faire face à des enjeux écologiques déterminants pour notre avenir commun sur une planète encore habitable, toutes les forces humaines sont essentielles. Et des hommes y contribuent de belle façon. Nous vous invitons dès à présent à en découvrir quelques-uns d’entre eux avec nos portraits d’éco-Bretons en transition, accueillis dans une nouvelle rubrique, aux côtés de celle de nos éco-Bretonnes.

Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons




Les quatre saisons du vivant se découvrent dans Cui-Cui

Collaboratif, associatif et saisonnier, le fanzine rennais Cui-Cui fait la part belle au vivant. La faune, la flore, les paysages qui nous entourent sont mis à l’honneur dans ce support «pop », grâce à des nouvelles, contes, poésies, illustrations…Deux numéros sont d’ores et déjà disponibles.

Faire se croiser le vivant et la pop culture, tel est l’objectif du fanzine « Cui-Cui ». Un projet lancé par l’association Faon/Zine, coordonnée par Marine Litou et Timothée Cantard, et qui propose également des ateliers et animations pour sensibiliser à la protection du vivant. « En créant Cui-Cui, on avait envie de travailler sur un format qui combine à la fois l’art et le naturalisme, et d’embarquer le lecteur.rice dans un imaginaire », explique Timothée, qui est naturaliste. « Le fanzine est un support beaucoup lu, créé par des passionnés, ce qui nous correspondait bien ». Les formats proposés dans le fanzine sont variés : portrait, poésie, contes, nouvelles…La réalisation est aussi participative.

Le premier numéro de Cui-Cui, qui a pour particularité de paraître à chaque saison, est sorti en mai. Au programme de ce numéro de printemps, réalisé en collaboration avec l’association Printemps Bruyant : l’histoire de l’herbe d’or, plante des légendes d’Armorique, des portraits d’animaux et végétaux (huppe fasciée, Lychnis fleur de coucou…), des histoires d’interactions entre non-humains, une recette…32 pages qui marient textes et illustrations. « On monte une équipe, et on se répartit les sujets », précise Timothée. « Les artistes qui illustrent et ceux qui écrivent se rencontrent autour d’un sujet, pour un travail à quatre mains. Cela permet d’ouvrir les champs de l’imaginaire ».

Un deuxième numéro, consacré à l’automne, est paru en novembre. L’équipe des contributeurs.rices s’est étoffée, passant de 9 à 16 . On trouve dans ce second numéro l’histoire de la grue cendrée qui nous rend visite l’hiver, les aventures de truites de rivière, de citrons et de grands rhinolophes, un « pacte de cohabitation » avec le loup, et deux rubriques réalisées avec l’association La-Haut, qui a proposé un séjour « perché » dans les arbres pour des jeunes rennais. (expérience qui a donné naissance au documentaire « Les Barons Perchés », ndlr). « Nous avons écrits des textes avec eux en haut des arbres », souligne Timothée.

Pour chaque sortie de numéro, une soirée de lancement est organisée. « Le fanzine devient aussi un support d’animation. Cela permet également de faire se rencontrer divers publics, de décloisonner et de croiser les approches, en invitant d’autres associations par exemple ». Pour le numéro d’hiver, Wild et les Soulèvements de la Terre étaient conviées.

Indépendant et non subventionné, édité à 750 exemplaires, Cui-Cui, qu’on peut se procurer en pré-vente avant sa sortie, est disponible dans plusieurs librairies bretonnes, essentiellement sur le secteur de Rennes. Mais on peut le trouver également à Douarnenez ou à Port-Louis. Si d’autres librairies sont intéressées, elles peuvent contacter le fanzine. De même pour celles et ceux qui veulent contribuer au prochain numéro (qui sera celui de l’été 2024) !

 

Plus d’infos et pour commander Cui-Cui en ligne : https://faonzine.fr/




Tout savoir sur les low-tech avec le livre « Nomade des mers, le tour du monde des innovations »

Pour répondre aux grands enjeux écologiques du XXe siècle, tels que la lutte contre la déforestation, l’accès à l’eau potable, le réchauffement climatique ou la déforestation, le jeune ingénieur Corentin de Chatelperron mise tout sur les low-tech ! Un beau livre à offrir pour les fêtes de fin d’année 

Alors qu’il travaillait au Bangladesh sur un chantier naval, diplôme d’ingénieur en poche, Corentin de Chatelperron a l’idée de remplacer la fibre de verre utilisée dans la construction de bateau par de la fibre de jute. Après avoir mis au point un bateau composé de ce matériau naturel, le Gold of Bengal, il part six mois, seul en mer, pour tester sa résistance. Le but est également de vivre en autonomie.

Faire connaître les low-tech, afin qu’elles deviennent accessibles à tous.

Tout ne s’est pas passé comme prévu, mais, une fois revenu sur la terre ferme, une idée s’immisce dans son esprit et ne le quittera plus : fonder un grand projet sur les low-tech et « les faire connaître partout, afin qu’elles deviennent accessibles à tous ».

Les low-tech, ou « basses technologies » s’opposent aux high-tech. La construction de ces dernières nécessite des ressources naturelles, dont des métaux rares, qui se recyclent mal, alors que les low-tech sont issues de matériaux recyclés et sont peu gourmandes en énergie.

Pour mettre en lumière les low-tech et les documenter, Corentin de Chatelperron est parti en totale autonomie à bord du Nomade des mers, un catamaran de 14 mètres de long. Pour cela, il embarque avec quatre poules et des espaces de stockage, qui serviront à tester différents systèmes de culture hors-sol ou différentes low-tech (un four et un dessalinisateur solaire, par exemple).

Ce périple, relaté dans le livre Nomade des mers, le tour du monde des innovations, débute à Concarneau (Finistère). Accompagné de son équipage, Corentin de Chatelperron fait un état des lieux des low-tech du Maroc au Brésil, de la Thaïlande à l’Indonésie en passant par le Cap-Vert ou Madagascar.

« La quantité de déchets produits dans l’archipel [des Seychelles] a augmenté de 100 % en 15 ans »

Dans Nomade des mers, le tour du monde des innovations, on retrouve tout au long le récit de l’ingénieur, qui retrace les réussites et les désillusions du voyages, ponctué de fiches techniques sur la fabrication de certaines low-tech, comme « l’éolienne 20 watts » ou le « biofiltre ». Toutes les low-tech rencontrées au cours du voyage sont donc reproductibles par le lecteur. À chaque escale, un « éclairage » est apporté, comme des pourcentages ou des chiffres à connaître pour mieux comprendre les problèmes sous-jacents : « La quantité de déchets produits dans l’archipel [des Seychelles] a augmenté de 100 % en 15 ans ».

Illustré à merveille, Nomade des mers, le tour du monde des innovations réussit son pari de faire connaître au grand public les low-tech que l’on peut retrouver un peu partout autour du monde et sensibilise le lecteur aux grands enjeux écologiques du XXe siècle.




Les Utopiennes, voyage contre l’éco-anxiété en direct de 2043

Petite baisse de moral à l’approche de la fin d’année ? Alors lisez le recueil « Les Utopiennes », paru aux éditions La Mer Salée, basées en Loire-Atlantique. Il réunit des récits, un poème, des interviews, une BD…. concoctés par des personnalités telles que Dominique A, Charlotte Marchandise, Timothée Parrique, Jean-Marc Gancille… Ils et elles nous racontent la vie en 2043, où, bonne nouvelle, tout va mieux. Un ouvrage qui fait du bien.

 

Quel est le point commun entre Dominique A (chanteur et poète), Charlotte Marchandise (candidate à la Primaire Populaire), Damien Deville (géographe et auteur), Louise Browaeys (essayiste et auteure), Jean-Marc Gancille (essayiste et défenseur de la cause animale, Timothée Parrique (spécialiste de la décroissance) ? Toutes et tous ont participé au recueil « Les Utopiennes, des nouvelles de 2043 », paru aux éditions La Mer Salée, basées à Rezé en Loire-Atlantique.

Dans cet ouvrage, on trouve des récits, des interviews, des dessins, un poème, une BD…. Ce mook nous emmène dans le futur, en 2043. Chacun.e nous raconte la vie dans 20 ans, en expliquant aussi quels ont été les points de bascules des années 2020-2030.. Nous sommes ainsi transporté.e.s dans une époque où la guerre n’existe plus, les Gafam non plus. Les grandes villes sont métamorphosées, plus vertes, la voiture en est absente. Les énergies renouvelables sont produites par les habitant.e.s. Les constructions sont réalisées en matériaux naturels, avec réutilisation de ceux utilisés des années auparavant. On laisse la place à l’animal et au vivant, on vit en paix avec lui. Internet est désormais libre, gratuit, non commercial, et n’a pas d’impact écologique.

En 2043, le monde est apaisé, les low techs sont la norme, ainsi que la différence. Loin des prédictions catastrophistes de 2023 et de l’effondrement, l’humanité vit bien, l’environnement est préservé. La démocratie est renouvelée et revivifiée.

Avec les « Utopiennes », on prend une belle bouffée d’air frais. Grâce aux différentes formes de récits et à l’imagination (parfois débordante) des contributrices et contributeurs du mook, on a aucun mal à s’imaginer dans ce « monde meilleur » de 2043. Un remède à l’éco-anxiété, qui fait du bien en cette fin d’année, et une belle démonstration du pouvoir de l’imagination, si cher à Rob Hopkins. De quoi garder espoir pour les années à venir !

 

 

Les Utopiennes – Des nouvelles de 2043, Editions La Mer Salée, 24 euros.

Plus d’infos : https://www.lamersalee.com/les-livres/les-utopiennes-des-nouvelles-de-2043