A Plouarzel (29), une paillourte en auto-construction grâce à un « emprunt participatif »

A Plouarzel, Pierre-Olivier Liabot et sa famille se lancent dans l’auto-construction d’une « paillourte », une habitation de forme circulaire réalisée en bois, terre et paille. Le terrain est acquis, mais les banques ne lui accordent pas d’emprunt pour sa maison écologique. Il a donc choisi de lancer un « emprunt participatif », afin de récolter la somme nécessaire à la construction.

Savez-vous ce qu’est une « paillourte » ? C’est une maison circulaire, inspirée des yourtes, qui se base sur des matériaux simples à trouver : bois, terre, et paille. Une construction écologique, imaginée en 2007 par le breton Gurun Manrot, et qui a séduit Pierre-Olivier Liabot et sa famille, basés à Plourzel au nord de Brest. Le fruit  d’un « cheminement un peu long » explique Pierre-Olivier. « Au départ, on cherchait à acheter une maison prête à habiter, sans y faire des travaux ». Mais après la crise du Covid, les prix ont connu une envolée. « On avait les moyens de s’offrir une maison conventionnelle, mais il fallait refaire l’isolation. C’était un compromis que nous n’étions pas prêts à faire », poursuit-il. En discutant de la situation avec un ami, Pierre-Olivier découvre les maisons bioclimatiques, qui « nécessitent moins de ressources pour se chauffer, pour fonctionner ». Séduit par le concept, il s’informe et découvre les earthships (ou géonef), construction à base de matériaux naturels et/ou recyclés. « On voulait partir là-dessus, mais on n’y connaissait rien », avoue-t-il.

Le Finistérien décide alors de passer un certificat en design de maison écologique, en plus de son travail d’ingénieur dans le milieu marin. Il commence alors à faire connaissance avec de nouveaux acteurs, de nouveaux procédés de construction, de nouveaux matériaux comme la terre, la paille…ce qui lui plait. La paillourte lui apparait alors comme un habitat idéal, réalisée en auto-construction. Une maison à la fois écologique et économique, « qui permet aussi de reprendre la main sur l’habitat ».

Pierre-Olivier et sa famille sont allés sur des chantiers participatifs de construction de paillourte, pour se faire la main. Le terrain est déjà trouvé. Mais les banques ne leur ont pas accordé de prêt. Les raisons ? « L’auto-construction, et aussi le fait qu’il n’y ait pas de garantie décennale sur la paille porteuse ». Un appel à « emprunt participatif » a donc été lancé, pour récolter la somme de 70 000 euros. Il s’agit de prêt entre particuliers. « On créé un échéancier, et on rembourse, avec des intérêts. Une reconnaissance de dettes sera rédigée. Tout est cadré », annonce Pierre-Olivier. « L’idée, c’est que chacun puisse  prêter à partir de 500 €, sur 8 ans ou plus, avec un taux d’intérêt libre (jusqu’à 2,5 %) ».

En attendant, grâce à leurs économies et au soutien de leurs proches, la famille a pu acquérir le terrain, et commencer un premier chantier : celui du dôme géodésique en paille qui les abritera le temps de la construction de la paillourte. Ayant appris sur des chantiers participatifs, Pierre-Olivier souhaite rendre la pareille et transmettre les techniques de construction et partager les savoir-faire. Des chantiers seront organisés, via le réseau spécialisé Twiza.

Pour découvrir le projet de Pierre-Olivier Liabot et participer à l’emprunt : https://urls.fr/XTmbEs

Le site de Gurun Manrot pour tout savoir sur les paillourtes : https://gurun.twiza.org/




Le défi « tout à vélo » se remet en selle pour 2025

Et si on allait au travail ou en courses en pédalant ? C’est l’objectif du challenge « Tout à vélo » qui va démarrer sa nouvelle édition le 5 mai jusqu’au 6 juin dans 12 villes de Bretagne. Objectif : faire découvrir les avantages du vélo pour les trajets de la vie quotidienne.

Créé à Lannion en 2015 avant d’essaimer sur Brest et Quimper en 2018, et 5 autres villes en 2021, le challenge « Tout à vélo» ( Marc’h Houarn en Breton) veut encourager les habitant.es à développer la pratique du vélo au quotidien. Il est organisé par des associations locales de promotion des déplacements doux et de la mobilité active, comme Bapav (Brest à Pied ou à Vélo), Trégor Bicyclette,, Vélomotive, Apav Morlaix… avec le soutien de l’Ademe et de collectivités.

Cette année, 12 villes et territoires y participent : Brest, Plabennec, Quimper, Morlaix, Lorient, Vannes, Saint-Malo, Paimpol, Saint-Brieuc, Lannion, Carhaix, et, pour la première fois, le territoire du Kreiz Breizh/Rostrenen.

Le fonctionnement du challenge, qui dure cinq semaines, est simple : il faut s’inscrire sur le site internet dédié à la ville qui nous intéresse (par exemple https://brest.challenge-velo.bzh/ , https://lannion.challenge-velo.bzh/ , https://quimper.challenge-velo.bzh/). On peut alors rejoindre une équipe existante, ou en créer une nouvelle. Une fois inscrit.e, il faut alors s’identifier sur le site pour pouvoir déclarer ses kilomètres utilitaires effectués la journée (trajets domicile-travail, mais aussi les déplacements pour faire les courses etc.). Tous les trajets « utilitaires » peuvent être comptabilisés. On ne compte donc pas la balade loisirs.

Il y a également trois types de défis : un défi collectif, qui comptabilise le nombre de kilomètres réalisés par tous les participant.es sur la ville, un défi par équipes, et un défi individuel. De quoi se motiver pour dérouiller les guiboles ! Alors quelles seront les villes heureuses élues cette année ? L’année dernière, c’est Paimpol qui était la ville championne, devant Plabennec et Lannion.

Pour retrouver toutes les pages d’inscription aux challenges, dirigez-vous vers le site https://challenge-velo.bzh/




L’Atelier paysan essaime en Bretagne

Vous présenter à la fois les raisons d’être, organisation et quelques-unes des actions foisonnantes de l’Atelier paysan, à différents endroits du pays, en particulier dans notre région, ne peut pas se faire en quelques paragraphes. Car il ne s’agit rien moins que de reconquérir « l’autonomie des communautés paysannes et alimentaires grâce à l’entraide directe en milieu rural », à travers l’autoconstruction en mode low-tech et toujours collectif. Aussi y consacrons-nous un sujet plus long que nos formats habituels avec, outre une présentation de l’Atelier paysan, principalement issue de son site internet, un petit reportage dans une ferme maraîchère de Trémel (22) membre de l’un des groupes locaux des essaims récemment constitués en Bretagne, qui s’y réunissait. Et avec des interview audios de quelques participant.es à cette réunion ainsi qu’une interview écrite de l’un des coordonnateurs de l’essaim, David Billamboz, de l’Atelier Tro-heol, une coopérative d’ingénierie artisanale. A butiner sans modération !

L’Atelier paysan, une initiative d’autonomisation technique et politique

Accompagner partout en France les agriculteurs et agricultrices dans la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne : « En remobilisant les producteurs et productrices sur les choix autour de l’outil de travail des fermes, nous retrouvons collectivement une autonomie technique. En analysant les ingrédients du verrouillage de l’agriculture industrialisée dans laquelle nous enferment les politiques publiques et les intérêts particuliers, nous nous donnons les moyens de transformer nos campagnes et notre alimentation. »

Tel est l’objectif général de l’Atelier paysan une initiative d’autonomisation technique et politique née au tournant des années 2010. Structuré d’abord sous forme associative (ADABio autoconstruction, 2011-2013) puis sous forme coopérative de 2014 à 2024, il se décline désormais en trois entités distinctes, dotées chacune de leurs instances dirigeantes, aux finalités et modes d’action complémentaires :

  • La SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) porte le cœur commercial des activités, notamment la formation des paysan-nes et des porteurs et porteuses de projet agricole, ou encore l’achat-revente de métal via sa filiale KAP (Kits de l’Atelier Paysan). Elle appartient à ses sociétaires, personnes morales ou physiques ayant souhaité détenir des parts de cet outil de production.
  • Communs Paysans est une association loi 1901 destinée depuis 2024 à gérer les communs de l’Atelier Paysan, en veillant aux règles indispensables à leur promotion et à leur préservation (notamment en évitant toute appropriation commerciale) ; elle contribue également à organiser les activités bénévoles du groupe l’Atelier Paysan en vue de la diffusion nationale de son projet technique et politique.
  • « Soudons, fermes ! » est le réseau des essaims de l’Atelier Paysan, issus de la dynamique d’essaimage initiée en 2023 par la SCIC pour porter à l’échelle de leur territoire tout ou partie du projet de l’Atelier Paysan. Autonomes dans la mise en œuvre de leurs activités, les structures adhérentes à cette association de personnes morales bénéficient de la force du réseau tout en contribuant à sa consolidation.

Ici et là, en France, des essaims naissent déjà d’initiatives locales

La coopérative a ainsi décidé de franchir un pas de plus dans la réappropriation des savoirs-faire en accompagnant la formation « d’essaims », c’est à dire de relais d’autonomie à des échelles adaptées aux territoires. Aujourd’hui, une vingtaine d’essaims sont fédérés au sein de l’association Soudons Fermes.

Les missions de ces relais locaux sont à définir par celles et ceux qui les font vivre. Pour exemple : exprimer les besoins du coin en outils sur un itinéraire technique particulier, contribuer à mettre en place une démarche de R&D, proposer (ou organiser) des formations, être force de proposition pour mettre en valeur les savoirs-faire paysans, s’investir dans le projet politique, ou tout simplement s’informer et contribuer à la vie de la coopérative.

Des essaims dans le Grand Ouest, dont la Bretagne

Ainsi, l’Atelier Paysan déploie ses activités depuis plusieurs années, avec des essaims dans les régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire, à travers son antenne Grand Ouest, située à Saint-Nolff, à cheval entre le Morbihan et la Loire-Atlantique.

Toujours en Bretagne, un essaim s’est constitué autour de la Vilaine Fabrique, un atelier d’artisanat durable (ou low-tech), basé dans le pays rennais, qui œuvre à l’autonomie de son territoire : «  On y travail le bois, le métal, la couture, l’électronique, la plomberie… Par la mutualisation d’outils et de savoir-faire, des formations et sessions d’auto-construction, des temps de réflexion sur notre avenir technique, nous participons à redessiner notre avenir. Mais aussi on imagine d’autre manières de vivre et travailler, on questionne la place de la technique en collectif ! ».

Entre le Finistère Nord et l’ouest des Côtes d’Armor, un essaim a récemment vu le jour, impulsé et coordonné par l’Atelier Tro-heol, une coopérative d’ingénierie artisanale, en partenariat avec le MRJC 22, le GAB29, Les CIVAM29, le CEDAPA et l’UDSEA du Finistère (Confédération paysanne). Avec une première rencontre fructueuse le 9 mars dernier à Commana, où près de 100 personnes se sont mobilisées, accueillies par le collectif La Friche, dans son lieu qui met en lien trois dimensions : l’agricole, le social et l’artistique, soutenu par le Tag29, propulseur d’entrepreneuriat collectif du Finistère dans le champ de l’ESS.

Comme pour la plupart des premières rencontres constitutives d’un essaim de l’Atelier paysan, celle-ci a permis aux participant.es de discuter de leurs projets et envies (autoconstruction, développement d’outils, de formations, partage sur le projet politique, entraide entre pairs, repérage des outils présents sur les fermes…), puis de se fixer quelques objectifs et échéances pour concrétiser l’action locale en termes de structuration, de mobilisation partenariale et de calendrier d’activités. Des groupes thématiques émergent également.

Chaque essaim est dynamique, avec des spécificités de territoire et beaucoup d’envies. L’essaim 29/22 s’est structuré en six groupes locaux répartis sur les deux départements.

Lancement du groupe local du Trégor

S’inscrivant dans la dynamique du 9 mars à Commana, une rencontre de lancement du groupe Trégor était organisée mardi 8 avril dernier, dans la ferme maraîchère bio en vente directe de Tyguidou, chez Clémence Gourtay et Thibault Androuin, à Trémel (22).

Reportage – En cette journée printanière placée sous un très beau soleil trégorrois, une douzaine de personnes sont attablées en extérieur, autour de Clémence et Thibault, installé.es ici depuis deux ans, et au parcours atypique  : « passionné.es de nature et sensibles à l’environnement, avant de devenir maraîchers, nous étions tous deux chercheurs en biologie marine : les poissons pour Clémence et les petites bêtes du fond de la mer pour Thibault » !

Un tour de présentation permet de se situer rapidement les unes les autres :

– Les trois animateurices du groupe, David Billamboz de l’Atelier Tro-heol, Madeline Gicquel du MRJC22, Géraldine Gabillet, de l’ULAMIR-CPIE du Pays de Morlaix, qui porte avec d’autres partenaires locaux un projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA).

– Mathieu Cirou de la ressourcerie Le Repair à Pleyber-Christ (29), qui souligne l’intérêt de la démarche à faire avec des matériaux de réemploi et des outils en open source ; Cyril, pépiniériste fruitier en mention Nature & Progrès à Plougonver ; Adrien, porteur de projet en grande culture AB et conservation des sols ; Jérôme, porteur de projet d’un atelier poules pondeuses et four à pain ; Laetitia, maraîchère en recherche d’autonomie avec un projet en traction animale chevaux ; Juliane, maraîchère à Locquémeau ; Aurélien, maraîcher AB à Guerlesquin et Laurent Aubertin, formateur à Nerzh Nevez, association basée à Plomeur-Bodou qui propose des formations d’auto-construction, notamment à l’Ecocentre du Trégor. Ce dernier présente ainsi Laurent sur son réseau social : « véritable fondu d’énergie durable et de système D, il propose depuis plusieurs années des stages autour du travail du métal pour construire différents objets. Issus pour la plupart de vieilles bouteilles de gaz, ces butaphones, rockets stoves ou encore barbecues sont de réels bijoux d’ingéniosité tout en permettant de gagner en autonomie. Des règles de sécurité à l’utilisation de l’objet fini en passant par toutes les étapes de fabrication, Laurent accompagne avec pédagogie et bienveillance les stagiaires toujours enchantés par ces expériences enrichissantes ! ».

Recherche d’autonomie mais aussi de liens afin de sortir de l’isolement et de s’intégrer dans un réseau local, faire des choses ensemble, fabriquer des outils adaptés aux pratiques, monter en compétences… tels sont quelques-uns des motifs entendus et qui reviennent à plusieurs reprises durant cette matinée, principalement consacrée à la présentation de la structuration et du fonctionnement de l’essaim, ainsi qu’au rôle des groupes locaux. L’objectif étant de rassembler un large réseau d’acteurs : paysan·nes, structures locales, recycleries, fablabs et ateliers partagés, monnaies locales, groupe SSA, Agences locales de l’énergie et du climat, CUMA, financeurs, centres de formation, syndicats, artisan·es, collectivités… autour de l’autonomie technique des paysan·nes de notre territoire. 

Ecoutez le reportage audio :

Après un casse-croûte collectif et la confection de galettes par Laurent et Jérôme (sur la photo), avec l’une des fameuses galettières à bois de Laurent, l’après-midi est plus axée sur un moment de bricolage entre paysan·nes.

Et cela tombe bien puisque Clémence et Thibault ont notamment besoin d’un coup de main collectif pour déplacer leur serre mobile que tout le monde découvre en se retroussant les manches. Le couple présente également son projet de chambre chaude et froide sur lequel David revient dans l’interview ci-dessous.

Séchoir hybride, solaire, auto-constructible et open-source, chambre chaude et froide… les projets de manquent pas ! Interview de David Billamboz, de l’Atelier Tro-heol (atelier-troheol.bzh), coopérative d’ingénierie artisanale.

Peux-tu nous parler de votre projet de séchoir hybride, solaire, auto-constructible et open-source ?

Depuis plus de 6 mois, avec Mewen MICHEL au sein de la coopérative, nous préparons ce projet d’un séchoir paysan destiné à sécher des aliments issus des productions paysannes. C’est un projet assez ambitieux que l’on porte avec plusieurs partenaires : l’INTI (association de solidarité internationale basée à Nantes, qui fait la promotion des énergies renouvelables en diffusant la cuisson écologique), l’Atelier Paysan, le GAB et le réseau de recycleries du Finistère. 

Nous avons un dossier INNO EXPÉ Sobriété (une aide de la Région visant à soutenir les produits et services innovants appliqués aux filières stratégiques de la Bretagne pour favoriser la sobriété et la résilience du territoire) en cours, pour obtenir une subvention ainsi qu’un dossier régional auprès des Cigales permettant le financement de l’expérimentation du séchoir hybride alimenté en solaire. Nous devrions avoir la réponse du comité incessamment sous peu. La phase expérimentale solaire démarrera cet été sur 4 fermes du réseau. Le premier prototype devrait émerger d’ici fin mai.

Ce séchoir sera auto-constructible lors de formation collective, par le biais de kits à assembler ou par des plans open-source. Les premiers séchoirs hybrides auto-construits sont prévus à partir de la fin d’année. Nous essayons d’en faire un projet de territoire en impliquant le maximum de structures, artisan.nes, paysan.nes et expert.es techniques.

Vous avez également un projet de chambre chaude et froide

Nous travaillons en effet avec le GAB 29 depuis plusieurs mois à l’émergence d’un nouvel outil paysan auto-constructible : la chambre chaude/froide. C’est un projet « cas d’école » pour l’Atelier Tro-Heol : il existe des ressources techniques pour fabriquer des chambres chaudes & froides, il y a une demande forte sur le territoire, le GAB confirme le besoin à travers son réseau d’adhérent.es.

Pour illustrer ce que permet un groupe local, lors du lancement du groupe du Finistère Sud, nous avons visité la ferme des B.A-BA à Bannalec avec des paysan.nes, Cigales (de Concarneau) et Dafarnaum (recyclerie de matériaux de Pont-Aven). Alexandre des B.A-BA nous a présenté.es sa chambre chaude/froide et Dafarnaum nous a informé.es qu’une grande quantité de panneaux sandwich, de portes frigo étaient actuellement disponibles.

Nous avons donc pu faire le lien avec la ferme de Tyguidou à Trémel qui est en train de fabriquer la sienne : en approvisionnement de matériaux locaux en réemploi, avec une solution technique adaptée et en mettant en lien avec un expert technique local (dans ce cas un frigoriste). Tout ceci s’est passé en 48h.
L’idée serait donc de faire des fiches techniques à destination du réseau pour faciliter la mise en oeuvre de projets similaires dans le maximum de fermes.

Enfin, dans le cadre du projet séchoir et de chambre chaude/froide, l’Atelier Tro-Heol travaille avec le GAB sur le programme Fabacéé pour la structuration d’un groupe de travail constitué d’une quinzaine de paysan.nes du Finistère autour de la réduction des consommations d’énergie sur les fermes. »




A Morlaix, une expo pour fêter les 60 ans de la loi sur l’eau et la création des Agences de l’Eau

Jusqu’au 24 avril, la ville de Morlaix, avec la Commission Locale de l’Eau du Sage Léon-Trégor et le Pays de Morlaix, accueille l’exposition « Eau, source de vie », réalisée à l’occasion des 60 ans de la Loi sur l’Eau et de la création des Agences de l’Eau. Au fil de 19 panneaux, l’eau se dévoile sous différents aspects, aussi bien dans sa relation à l’humain que dans différents paysages, dans les sept bassins hydrographiques français.

Il y a 60 ans, le 16 décembre 1964, la première loi française sur l’eau était votée. Elle a donné naissance aux six Agences de l’Eau françaises, organisées, et c’est nouveau, autour de six bassins hydrographiques. Ces six Agences de l’Eau correspondent aux sept grands bassins hydrographiques : Adour Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône Méditerranée, Corse, Seine-Normandie. Les limites géographiques sont les lignes de partage des eaux.

Au niveau de chaque bassin, un « Comité de bassin » est créé : « Il anime la concertation entre les usagers de l’eau, les élus et l’État pour débattre et définir les grands axes de la politique de l’eau dans le bassin », peut-on lire par exemple sur le site de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Afin de fêter les 60 ans de cette loi importante, les Agence de l’Eau proposent une exposition photographique en grand format, baptisée « Eau, source de vies », et visible sur les six territoires de compétence des agences. Elle est ainsi accueillie par la Ville de Morlaix, et organisée par la Commission Locale de l’Eau (Cle) du Sage Léon-Trégor et le Pays de Morlaix. « Une exclusivité pour le territoire », a déclaré Thierry Burlot, président du Comité de Bassin Loire-Bretagne, lors de l’inauguration de l’exposition. Car celle-ci a été présentée auparavant dans de grandes gares françaises (Strasbourg, Toulouse Matabiau, Nantes, Paris Saint-Lazare…). Ce n’est pas un hasard si celle-ci est visible à Morlaix. « L’eau est le moteur essentiel de l’économie locale », a indiqué Guy Pennec, président de la Commission Locale de l’Eau du Sage Léon-Trégor.

Jusqu’au 24 avril, le public va ainsi pouvoir admirer sur la Place des Otages, les clichés en grand format réalisés par le Studio Instapades, sur 19 panneaux. « Cette exposition a un sens, elle vise à donner de la beauté aux choses », a décrypté Thierry Burlot. Et en effet, les photos nous plongent dans les sept bassins hydrographiques français, et permettent de mieux souligner l’importance de la préservation de la ressource. Rivières, littoraux, prairies inondées, mais aussi scènes d’interaction entre l’eau et l’humain, sont au programme. « À travers ces photographies, nous espérons instaurer un dialogue : chaque image est une invitation à réfléchir sur la place de l’eau dans notre monde. Comment coexiste-t-elle avec la vie, qu’elle soit humaine ou sauvage ? Quel rôle joue-t-elle dans les paysages que nous habitons ou que nous observons ? », expliquent les photographes sur le site dédié à l’exposition. De quoi mieux comprendre pourquoi il est plus que jamais nécessaire de préserver la ressource en eau, menacée à fois en qualité et en quantité.




Des cartes à jouer pour faire son potager avec Jardin Biskoul à Rostrenen

A Rostrenen (22), l’association Jardin Biskoul veut promouvoir le jardinage et la permaculture, en français et en breton. Parmi les outils développés : « les cartes légumes de Jardin Biskoul », un jeu de cartes ludique et pédagogique pour passer à l’action et se lancer dans le jardin potager. Si une version libre est disponible sur le site de l’association, un financement participatif/prévente est lancé afin de proposer des cartes illustrées et mises en pages par des professionnelles du Centre-Bretagne.

« Préparez, semez, récoltez ! ». Tel est le mot d’ordre de l’association Jardin Biskoul, (« Chenille » en breton) basée à Rostrenen, dans le Kreiz Breizh. Son objectif : promouvoir le jardinage et la permaculture, en français et en breton, à travers le partage d’expérience, l’échange de connaissances, et l’entraide entre jardinier/jardinière de tous niveaux !

A l’origine de l’association, on trouve notamment Florie Thielin, installée depuis 4 ans dans le Centre-Bretagne. «J’aime bien manger, j’aime cuisiner, et expérimenter avec le vivant », explique-t-elle. « Produire ses propres légumes, c’est à la fois bon pour le porte-monnaie, bon pour la santé, et bon pour l’empreinte carbone ». Sans oublier le fait « de reprendre en mains une fonction de base, qui est de produire son alimentation ».

Au fur et à mesure de sa pratique du jardinage, Florie réalise des « fiches mémo », afin de rassembler les connaissances qu’elle a acquises. Créatrice de site internet de métier, elle décide d’en lancer un sur le sujet.

Hormis ce « guide du jardinier », on trouve également sur le site de l’association un jeu de cartes. « Les cartes légumes de Jardin Biskoul». Un outil à la fois pédagogique et ludique, à base d’images libres de droit, qui doit « faciliter le passage à l’action », explique Florie, qui est à l’origine du projet. On peut y jouer en plusieurs étapes. La première : trier les légumes selon leur famille botanique (fabacées, solanacées, cucurbitacées…). La seconde : planifier le potager dans le temps grâce à un calendrier vierge. Et la troisième : planifier le potager dans l’espace. Le tout est disponible (et le sera toujours) en téléchargement gratuit, sur le site de Jardin Biskoul, en version « test ». Car Florie et l’équipe de Jardin Biskoul souhaitent proposer une version finale, illustrée et mise en page par des professionnelles du Centre-Bretagne : Manon Socrate (« Mini Soc ») de Plouray, et Nolwenn Humeau du Studio Heol Gwenn, de Rostrenen. Afin de les rémunérer, une prévente est d’ores et déjà disponible sur le site Kengo. Un jeu de sept familles bilingue sera aussi proposé, ainsi que cartes postales et des posters. Et le jeu de carte « version finale » sera aussi disponible en breton.

En attendant les fêtes de fin d’année 2025, période à laquelle les cartes seront disponibles, on peut participer à des ateliers autour du jardinage et de la permaculture, proposés par Jardin Biskoul : le samedi 12 avril à l’Espace Kdoret à Rostrenen et à l’Effet Papillon à Baud (56), le mercredi 16 avril au tiers-lieu chez Yvonne à Moncontour (22), le mercredi 23 avril au café zéro déchet Code O à Lorient (56), et le samedi 10 mai à Rostrenen, chez Florie, cette fois-ci en breton !


Pour en savoir plus :

Le site de Jardin Biskoul : https://www.jardinbiskoul.bzh/

Pour participer au projet sur le site Kengo : https://www.kengo.bzh/projet/4943/les-cartes-legumes-jardin-biskoul




Météo France édite un rapport sur les impacts du changement climatique à l’horizon 2100

Les effets du changement climatique sont désormais largement visibles en France et influencent déjà l’ensemble des activités et territoires. Dans ce contexte, l’action climatique repose sur deux approches indissociables : la baisse des émissions de gaz à effet de serre, et l’adaptation, visant à réduire les impacts des changements déjà présents.

Si l’accord de Paris fixe comme objectif de contenir le réchauffement en-dessous des + 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, la probabilité de dépasser ce seuil est grande, et il convient de se préparer à faire face aux bouleversements que cela engendrera.

En 2023, les autorités françaises ont ainsi défini une Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), visant à établir de manière cohérente à quel climat s’adapter tout au long du 21ème siècle en France hexagonale.

En accord avec cette trajectoire, Météo France a été chargée de produire un rapport sur le visage de la France métropolitaine avec des niveaux de réchauffement à +2°C, +2,7°C et + 4°C aux horizons 2030, 2050 et 2100.

Suite à une première partie du rapport publiée en 2024 relative aux concepts et données de base pour les températures et précipitations, Météo France vient de publier la seconde partie. Elle porte sur la variabilité des températures et précipitations d’une année à l’autre, les événements climatiques extrêmes et les impacts en termes de ressources en eau, enneigement et feux de forêt.

Canicules, sécheresses, pluies intense… à quoi ressemblera la France à + 4 °C ?

Dans le scénario avec une augmentation moyenne de + 4°C à l’horizon 2100, Météo France prévient qu’une année aussi chaude que 2022 sera une année exceptionnellement fraîche, et il faudra s’attendre à des étés plus chauds de + 2 à + 3 °C. Le nombre annuel de jours de très forte chaleur (température maximale supérieure à 35°C) sera de huit contre un sur la période de référence. Le seuil des 40°C sera atteint en moyenne tous les ans avec des records de chaleur allant jusqu’à 50°C localement. Sans surprise, les régions méditerranéennes seront particulièrement touchées. Les vagues de chaleur se produiront de mi-mai à fin septembre et pourront durer jusqu’à deux mois en continu.

Des hivers frais deviendront de moins en moins probables sans être totalement exclus. Les jours de gels passeront de 43 jours à une quinzaine de jours en moyenne, et seulement quelques jours sur le littoral et le sud, avec un risque de dégâts importants si elles se produisent à des stades végétatifs plus avancés.

Les hivers humides domineront, avec des cumuls dépassant largement les records actuels. Selon les régions, Météo France prédit jusqu’à 15 ou 20 % de pluies intenses supplémentaires. Les risques d’inondation seront de fait plus élevés, particulièrement dans les espaces très imperméabilisés comme les villes.

Toujours dans ce contexte de réchauffement à + 4°C, les épisodes de sécheresse seront bien plus présents, avec un mois supplémentaire de sol sec dans la moitié nord et deux mois supplémentaires dans la moitié sud. Ces épisodes seront non seulement plus fréquents en été, mais se poursuivront même souvent en automne, voire sur plusieurs années consécutives.

Avec tous ces facteurs, les risques de feux de forêt seront étendus à l’ensemble du pays et concerneront des régions peu touchées jusqu’à présent. Les épisodes neigeux quant à eux se feront plus rares sur tous les massifs. En moyenne montagne, la saison d’enneigement continu se concentrera sur le cœur de l’hiver et sera inférieure à deux mois. Aucun signal n’apparait sur l’évolution de l’intensité des vents forts tels que connus lors des événements de tempêtes (hors orages). En revanche le risque de submersion marine sera plus fort du fait de l’augmentation des niveaux marins.

Face à ces événements climatiques extrêmes et à cette variabilité de plus en plus importante entre des saisons chaudes, fraiches, sèches et humides, tous les secteurs et toutes les régions doivent poursuivre leurs efforts en termes d’adaptabilité.

L’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix HEOL œuvre pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique, les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .