« On est dans une politique de militarisation et de violation des traités internationaux »

Que va-t-il se passer au large des côtes bretonnes à partir d’aujourd’hui ?

À partir d’aujourd’hui, au large de Penmarc’h, la France va tester un missile M51 de série 2. Il s’agit d’un missile longue portée, c’est à dire qu’il a une portée de 9000 kilomètres. Chaque missile peut transporter cinq ou six bombes atomiques. Et chaque bombe a une puissance équivalente à 20 ou 30 fois Hiroshima.

Toute la zone marine concernée est interdite à la navigation et au survol jusqu’à début juillet. La dernière qu’un missile a été testé, en 2013, il a explosé au bout de deux secondes. Il a fallu ramasser les morceaux pendant plusieurs semaines.

 

Pourquoi êtes-vous contre ?

Avec ce tir, la France viole le traité de non-prolifération qu’elle a signé, tardivement, en 1991. Avec l’article 6, la France s’engage pour le désarmement nucléaire. On est dans une politique de militarisation et de violation des traités internationaux. Il y a un mois, un groupe de travail, consacré au désarmement nucléaire, s’est réuni à Genève. La France n’y était pas.

Et puis, un missile comme celui-ci coûte entre 120 et 150 millions d’euros. Donc il n’y a pas d’argent pour les hôpitaux, par exemple, mais il y en pour des missiles dont l’utilité reste à prouver.

Car, au-delà de l’argent, est-ce que l’arme nucléaire apporte la sécurité ? Contre des terroristes, l’arme nucléaire ne sert à rien !

 

Quelles actions proposez-vous ?

Un rassemblement a eu lieu dimanche dernier à Penmarc’h. On s’est organisé en quatre jours. Une centaine de personnes était présente. On sera aussi présent à la Fête de Brest, cet été, pour faire de la sensibilisation. Le 7 août, on escaladera le Menez-Hom. Et le 24 septembre, on organise une marche pour la paix à Nantes. On essaye d’informer et de sensibiliser les gens.

Au niveau national, avec une vingtaine d’associations, on rédige un livre de blanc de la défense pour s’inscrire dans le débat et montrer qu’il n’y a pas que les moyens militaires pour arriver à la paix.

Car la question est là : Comment construit-on la paix ? Il faut réduire les inégalités, favoriser le respect des droits humains ; il faut s’appuyer sur l’Onu et sortir de la culture de la guerre. Il y a une contradiction entre l’aspiration des peuples et les politiques menées en notre nom.

 

Plus d’infos :

www.culturedelapaix.org

www.mvtpaix.org

www.fan-bretagne.org




Un tour de Bretagne pour le numérique

D’où est partie l’idée de mettre en place un Tour de Bretagne du Numérique?

 

La Région Bretagne organisait traditionnement un rendez-vous annuel, appelé « Les étés TIC », ayant lieu en alternance à Rennes et à Brest. Dans ce cadre, un grand rassemblement intitulé « Tu imagines ? Construit » a été mis sur pied à Rennes en 2013, un événement regroupant des « bidouilleurs », FabLabs, Workshops etc. Cet été à Brest, c’était au tour du « Forum des usages coopératifs d’Internet » d’avoir lieu. « Suite à cela, en compagnie d’autres acteurs du numérique bretons, nous nous sommes dit que la Bretagne était grande, et pas seulement limitée à Brest ou Rennes. Nous avons donc voulu mettre en place une tournée dans la région, pour mettre en valeur les FabLabs existants sur tout le territoire breton, et aller à la rencontre de la population », indique Anthony Auffret.

 

 
En quoi consiste exactement ce Tour ?

 

Quatre camions silloneront la Bretagne du 22 au 27 septembre, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en passant par le Kreiz Breizh, pour 22 étapes. Le dimanche 21, le départ se fera de Brest. Ce sera également l’occasion d’inaugurer les Fabriques du Ponant, le grand FabLab du Pays de Brest. L’arrivée se fera à Rennes le 27 septembre, ce qui lancera la Fête de la Science.

Lors de chacune des 22 étapes, des animations seront proposées : démonstration d’imprimantes 3D, initiation à Arduino, un petit dispositif électronique qu’on peut facilement programmer grâce à des capteurs qui déclenchent ensuite une action, à Makey Makey, un système qui permet à n’importe quel objet de devenir un clavier d’ordinateur… Un Mooc (ou Clot, cours en ligne ouvert à tous, ndlr) sur la fabrication numérique sera également diffusé, et un livret présentant les différents FabLabs bretons. Sous réserve d’autorisation, des démonstrations de drones pourront être également organisées.

 

 

Quels en sont les objectifs ?

 

Il s’agit de sensibiliser les citoyens au numérique,de  les accompagner dans la découverte des enjeux. Montrer et faire comprendre qu’il peut être un outil d’émancipation. Si internet permet aux habitants de s’exprimer, d’améliorer leur quotidien, d’agir ensemble, on aura gagné. A travers le Tour du Numérique, nous voulons également mettre en avant la dynamique des FabLabs et des « makers », et ce sur tout le territoire breton.

 

 

Justement, comment se situe la Bretagne en terme d’usage citoyen du numérique ?

 

La région est un terreau fertile pour l’usage du numérique. Il y a des territoires qui sont très dynamiques en la matière, comme par exemple Brest, avec WikiBrest. La Région Bretagne a également mis en place un plan de déploiement de la fibre optique. Tout ceci montre une réelle sensibilité du territoire au numérique. De même, le nombre de FabLabs a explosé : de zéro en 2011, on est passé à 12. Et d’autres sont encore en projet. Il y a des citoyens vraiment sensibles à ces questions, et les initiés entrainent le mouvement et veulent faire participer la population, avec une vraie volonté de partager.

 

 

 

La carte du Tour de Bretagne du Numérique

 

 

Plus d’infos

http://www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org/Le-tour-de-Bretagne-numerique-du.html




Marinexus : démocratiser les connaissances scientifiques pour mieux gérer l’écosystème marin

« Marinexus est un projet franco-britannique qui a mobilisé pendant 4 ans, scientifiques et acteurs de la médiation scientifique. Le but ? Recueillir des données scientifiques pour mesurer l’impact de l’activité humaine sur l’écosystème marin. Et diffuser ces connaissances aux citoyens, aux décideurs politiques« , explique Gaelle Peneau, coordinatrice du projet Marinexus. Mardi 1er octobre, acteurs de la vie politique, sociale, économique et scientifique se sont réunis autour de trois thèmes : l’observation du milieu marin: quelles attentes pour la gestion des zones littorales et côtières ? Comment la filière d’exploitation des algues peut-elle anticiper les changements globaux ? Et enfin, comment construire un lien entre science et société pour gérer durablement le milieu marin ?

1/3 du budget consacré à la diffusion de connaissances

« Les laboratoires de Plymouth et de Roscoff travaillent sur l’observation et le suivi des paramètres physico-chimiques et biologiques, la dynamique des espèces introduites par les activités humaines dans le milieu marin, et l’adaptation des espèces au changement global causées en grande partie par les activités humaines », explique Marc Cock, coordinateur scientifique du projet Marinexus avant d’ajouter : « le troisième pilier de Marinexus est la diffusion de connaissances, afin de sensibiliser les citoyens à la question de l’impact de l’action de l’homme sur l’écosystème marin ». 1/3 du budget de Marinexus est d’ailleurs consacré à cette perspective.

Les algues sous surveillance…

Selon le dernier rapport du GIEC, ( dont une analyse sera publiée sur notre site dès mardi prochain ndlr), l’impact des activités anthropiques ne font plus de doutes sur le changement climatique. Ainsi, Marc Cock estime qu’ « Aujourd’hui on dispose de prédictions, de modèles qui nous disent qu’on peut s’inquiéter quant à l’avenir des algues exploitées en Bretagne, en particulier les algues brunes. La problématique est la suivante : quelle orientation peut-on donner à cette production ? » La pierre est jetée.

Pour une recherche participative

Autre chose. La diffusion des connaissances, un objectif phare du projet Marinexus, va de pair avec des partenaritas et des collaborations transversales entre la science et différents secteurs de la société. A ce titre, Lionel Larqué vice président de l’association Les Petits Débrouillards, a rappelé que  » 350 000 chercheurs travaillent en France aujourd’hui, ceci n’est encore jamais arrivé dans l’histoire. La masse de connaissance produite chaque année est immense. La médiation scientifique, consiste à diffuser ces connaissances vers des citoyens qui ne savent pas ».
Une démarche éducative, culturelle et sociétale est ainsi mise en place. Pour Lionel Larqué, « le terme « science participative » est réducteur. Il s’agit d’avantage de « recherches participatives », car il s’agit d’un véritable processus d’investigation et de production de nouvelles connaissances: une grande partie des données qui servent à la recherche provient de l’observation des citoyens dans des domaines aussi diverses que l’astronomie, la biologie, la gestion de la biodiversité… les enjeux de captation de données sont tels qu’on a pas les moyens monétaires de les assurer. Le bénévolat citoyen est ainsi mis à contribution ».

Enfin, pour conserver le lien entre scientifiques et décisionnaires, thématique qui suscite parfois l’inquiétude quant à la cohérence des décisions politiques avec les rapports scientifiques, Gaëlle Peneau rassure : « le corps scientifique est en lien permanent avec les décideurs politiques ».

Marinexus en question…

Co-financé par le programme de coopération frontalière Interreg France-Manche-Angleterre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) de l’Union Européenne, le coût total du projet Marinexus est de 5 millions d’euros, dont la moitié est prise en charge par des fonds européens.

Débuté le 1er Janvier 2010, il s’achèvera le 31 décembre 2013. Les partenaires sont répartis des deux côtés de la Manche : à Roscoff et à Plymouth. Côté Roscovite, la station biologique de Roscoff est pilote, avec ses deux tutelles, le CNRS et l’université Pierre et Marie Curie, la compagnie maritime Britanny Ferries, et le centre de découvertes des algues. Côté Royaume Uni, la Marine Biological Association, le Plymouth Marine Laboratory (PML), et la Sir Alister Hardy Foundation for Ocean Science (SAHFOS) font partie du projet.

Plus d’infos:

http://www.marinexus.org

www.lespetitsdebrouillards.org