Dossier : comment concilier règles, protection de la santé et de l’environnement.

On estime aujourd’hui qu’une femme utilise et jette dans sa vie entre 100 et 150 kilos de serviettes, tampons, et applicateurs ! (Source : livre « Flow, the cultural story of menstruation »). Face aux enjeux actuels de protection de l’environnement, de plus en plus de personnes se mobilisent pour faire baisser le volume de ces déchets, que ce soit en tant qu’utilisatrices, ou en tant qu’entrepreneur.e.s et fabricant.e.s de serviettes réutilisables, coupes menstruelles, culottes menstruelles ou éponges. La préservation de la santé est également devenue une problématique importante : nombreuses sont celles qui veulent aujourd’hui savoir quels sont les composants de produits utilisés au quotidien. Ce double mouvement semble expliquer le recours de plus en plus nombreux aux protections alternatives.

Au sommaire du dossier :




Rennes (35). La Nature en Ville : l’association qui veut sauver les arbres de l’avenue Janvier.

Depuis 2015, dans le cadre du projet EuroRennes, la ville de Rennes projette d’abattre les charmes de l’avenue Jean Janvier. Rencontre avec Pascal Branchu, président de l’association La Nature en Ville qui s’oppose à l’abattage de ces arbres et nous explique pourquoi.

Le
projet EuroRennes quel est-il ?

Selon Wikipédia, il s’agit « d’un projet d’urbanisme et un futur quartier d’affaires […] déclaré d’intérêt communautaire en avril 2009 ». Le site internet de l’entreprise Territoires en charge du projet, précise « avec l’arrivée de la ligne à grande vitesse LGV1h25, le nouveau métro B et le développement du trafic TER, le projet EuroRennes doit répondre à la nécessité de renforcer ses capacités d’accueil et de fluidité du hub rennais ». D’ici 2027 il est prévu : 1 400 nouveaux logements, 125 000m2 de bureaux, 9 500m2 d’équipements publics et 30 000m2 de commerces, loisirs et services.

Et
les arbres dans tout ça ?

L’avenue
Janvier est la principale avenue descendant de la gare vers le
centre-ville. Les charmes septuagénaires de cette avenue seraient
abattus en vue d’un aménagement de terrasses et d’un
élargissement des trottoirs pour être remplacés par des
plantations végétales « d’essences et de tailles variées »
précise le panneau de chantier.

3
recours contentieux engagés.

L’association La Nature en Ville a engagé 3 recours contentieux contre la ville de Rennes pour deux cas similaires à celui de l’avenue Janvier : l’abattage de 35 platanes avenue Fréville et celui de près de 300 arbres avenue Buttes-de-Coësmes. Dans ces trois cas, les délais d’affichage* de deux mois sur site n’auraient pas été respectés malgré le signalement par quatre moyens et le référé en suspension déposé par La Nature en Ville. Selon l’association, le panneau avertissant de l’abattage des arbres de l’avenue Janvier aurait été planté le 18 octobre 2019 alors que 5 charmes auraient été abattus le 21 octobre.

Panneau de chantier avenue Jean Janvier.

L’association demande la remise en état de ces 5 arbres mais ne s’arrête pas là. En invoquant l’article L350-3 du Code de l’Environnement, elle demande le maintien des 25 autres charmes.

En
dehors de cette loi, l’association met en avant l’importance de
ces arbres pour la santé publique.

Notamment
concernant la pollution de l’air.

En effet, d’après des expertises de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), un arbre mature capterait 20kg de particules fines par an.

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), plus de 2 millions de décès prématurés peuvent chaque année être attribués aux effets de la pollution de l’air extérieur dans les villes et de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations.

Autre
question de santé publique, celle de la chaleur.

Il a été montré par une chercheuse de l’Université Concordia que « la présence d’un couvert arborescent important en zone urbaine peut abaisser considérablement la température des environs immédiats » et donc permettre de lutter contre les îlots de chaleur. Cet effet anti-chaleur serait optimal dès lors que la couverture végétale en hauteur atteindrait les 40 %, ce qui est le cas de l’avenue Janvier. Avec Hervé Quénol, directeur de recherches au CNRS (Université Rennes 2), Nature en Ville ont réalisés des tests à cet endroit précis comme en témoigne ce reportage de France 3 Bretagne.

Par
ailleurs, l’évapotranspiration, c’est-à-dire la diffusion dans
l’air de l’eau captée par les racines permet de lutter contre la
sécheresse de l’air, sécheresse qui pourrait occasionner des
gènes respiratoires et oculaires.

Outre
l’aménagement du quartier, l’un des arguments avancés en faveur
de la coupe de ces arbres est relatif aux étourneaux. En effet, ces
passereaux sont accusés de nuisances sonores et olfactives… Pour
Pascal Branchu, il s’agit là d’un faux problème. Les étourneaux
sont des oiseaux migrateurs qui par conséquent ne séjournent à
Rennes qu’un mois de l’année. Selon lui, ils seraient d’ailleurs
venus s’installer avenue Janvier et dans le quartier Villejean
suite à la coupe des peupliers d’Italie aux entrées des villes,
entreprise il y a vingt ans. Enfin, l’odeur mise en cause seraient
plus dû aux cadavres d’oiseaux retrouvés pris au piège des
filets installés sur les arbres visant à les empêcher de s’y
installer plutôt qu’à leurs déjections.

L’association La Nature en Ville organise régulièrement des ateliers d’artivisme pour protéger ces arbres.

Une
association forte de propositions.

L’association propose de nombreuses solutions aux problèmes qu’elle met en lumière. Par exemple au sujet des étourneaux, elle préconise la taille douce des arbres ou encore la venue d’un fauconnier car le haut-parleur diffusant le cri du geai (prédateur des étourneaux) n’est qu’une solution temporaire et la vue de rapaces pourrait quant à elle dissuader les passereaux de revenir dans ces arbres. L’association a également invité Thomas Brail, fondateur du GNSA (Groupe National de Surveillance des Arbres), qui en grimpant à un arbre lors d’une manifestation a réussi à monter un groupe de travail avec le ministère de l’Écologie, pour discuter avec plusieurs acteurs et élus du sort des arbres rennais, ces 26 et 27 février derniers.

Nichoir installé lors d’un atelier d’artivisme « J’adopte un arbre » avec le Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA).

Par ailleurs, la Nature en Ville organise de nombreux évènements (à retrouver dans notre agenda !) comme ce samedi dernier l’atelier d’artivisme, la projection à l’Arvor du film d’Énora Boutin sur l’agro-agriculture le 10 mars à 20h15, l’atelier potager avant et après la marche pour le climat du 14 mars « Plante ta patate et sème ta graine. Ou encore le café des possibles tous les lundis à 18h02 au café 1802 rue d’Antrain !

Vous pouvez consulter ces événements (et bien d’autres !) sur le site et la page Facebook de l’association La Nature en Ville.

* Références légales avancées par La Nature en Ville :




Qualité et traitement de l’eau en Bretagne : « je n’ai jamais donné d’eau en bouteille à ma fille »

Le 28 novembre à Rennes a eu lieu le colloque « Environnement & Santé : quelle eau potable pour demain ? ». L’occasion d’aborder de nombreux thèmes, parmi lesquels figure la qualité de l’eau en Bretagne et son traitement. 

Eau du Bassin Rennais est un syndicat mixte de 56 communes limitrophes de Rennes qui assure l’assainissement de l’eau « propre à la consommation ». Pour potabiliser les 21 000 000 m3 d’eau consommé par an par les 486 000 usagers, sept usines de potabilisation sont disposées un peu partout sur le territoire rennais.

Mais quel traitement subit l’eau, et quelles en sont les conséquences ?

L’eau distribuée en Bretagne provient majoritairement d’eau superficielle, et doit être désinfectée rigoureusement. Pour ce faire, de faibles quantités de produits chlorés, ayant la propriété d’être rémanents et évitant ainsi toute reprise de prolifération microbienne, sont ajoutés. Le chlore en lui-même n’a pas d’effet néfaste avéré, mais certains sous-produits peuvent l’être et leur présence est très réglementée. Cet ajout de produit donne un certain goût, qui peut être atténué en aérant l’eau à l’aide d’une carafe à large ouverture, laissée quelques instants au réfrigérateur.

Les nitrates sont naturellement présents dans l’environnement. Dans l’organisme humain, ils sont transformés en nitrites et peuvent présenter un risque pour la santé. Le code de la santé publique fixe une limite de qualité à 50 mg/litre, conformément à la Directive européenne 98/83/CE et aux recommandations établies par l’Organisation mondiale de la santé. Au-delà de 50 mg/l, l’eau du robinet est déconseillée uniquement pour les femmes enceintes et les nourrissons. Si le pourcentage de la population bretonne desservie ponctuellement par une eau non conforme en nitrate a considérablement diminué depuis les années 1998, elle était, en 2017, de 0,07 % (soit 2 233 habitants). En comparaison, dans toute la France, ce taux monte à 0,63%.

Malgré l’apparente qualité de l’eau, le problème proviendrait des pesticides. Si de prime abord, ils n’ont pas l’air de se retrouver dans l’eau que l’on boit, de nombreux produits n’ont pas été testés et ne sont pas recherchés. En Bretagne, plus de 200 molécules le sont. « Le nombre conséquent de pesticides utilisés et le coût élevé des analyses contraignent les autorités à prioriser les molécules à rechercher ». La réglementation des 5 μg/l risque d’être bientôt atteinte puisque l’on sonde de plus en plus de molécules. C’est pourquoi « l’amélioration de la qualité de l’eau brute est nécessaire pour la qualité de l’eau potable », explique Laurent Geneau, responsable santé environnement du département du Morbihan Agence Régionale de Santé Bretagne.

Pour ce faire, un programme est en cours : Eau du Bassin Rennais explique vouloir porter des projets d’agriculture durable autour des eaux de versants. Informer, sensibiliser, « animer le territoire pour que les agriculteurs fassent évoluer leurs pratiques », voilà ce à quoi s’attaquera prochainement ce syndicat.

« Je n’ai jamais donné d’eau en bouteille à ma fille. »

Pour Jean Duchemin, ingénieur sanitaire membre de l’Académie de l’Eau, « la santé n’est pas en péril par l’eau potable » et estime qu’on a « la chance d’avoir une eau potable de bonne qualité ». Néanmoins, il met le doigt sur certaines préoccupations.

Attention à la bioamplification

Si d’après lui rien ne sert de s’alarmer des traces de résidus de pilules contraceptives ou de médicaments dans l’eau, le danger viendrait des aliments, des animaux marins que l’on ingère. Ce qui est dangereux, c’est de consommer des espèces infestées de pesticides qui auraient elles déjà consommées un animal, qui aurait lui-même déjà consommé certaines substances, etc… C’est la bioconcentration, la bioamplification qui aurait des effets néfastes sur notre santé. Le danger vient donc des espèces vivants en milieux aquatique, comme les poissons ou les coquillages. Chez certains enfants de pêcheurs Baltiques, les PCB et autres organochlorés ingérés par les poissons gras et les phoques auraient engendrés des retards de développement physiques et mentaux.

Trop de produits dits « émergents » (TBT, PBDE, perfluorés, phtalates…) se retrouvent dans l’eau marine et proviennent de produits anti-salissures pour textiles ou pour les coques de navire (récemment interdit). Enfin, les « immergés » très utilisés et insuffisamment évalués en matière d’imprégnation des milieux, se révèlent plus inquiétant. Les usages explosent malgré les nombreux indices d’effets toxiques.

Pour Jean Duchemin, il faudrait « une politique de prévention globale face à ces micropolluants, susceptibles de détraquer tout l’écosystème aquatique, des sources de nos rivières à la mer, du ver de vase à la truite, au dauphin et à l’oiseau marin. Une prévention qui passera par la substitution avec d’autres substances moins toxiques ou persistantes ».




Environnement, santé, changement climatique et eau potable au menu du colloque régional d’Eau et Rivières de Bretagne

Eau et aménagement du territoire




RoseCar : un site de covoiturage solidaire pour faciliter les déplacements en centre de soin

Il ressemble à n’importe quel site de covoiturage traditionnel… Mais est pourtant bien différent. Mis en place par Rose Association, www.covoiturage-rosecar.fr propose aux patients, à leurs familles et aux aidants des centres de soin de partager un bout de chemin ensemble. Le site couvre depuis peu les hôpitaux de Nantes.

Les soins proposés en mode ambulatoire, qui génèrent de nombreux rendez-vous à l’hôpital et des trajets fréquents, voir quotidiens, sont en augmentation. Pour aider les patients à se déplacer et offrir une alternative aux transports en commun, pas toujours adaptés à l’état de santé et à la fatigue des patients, le site RoseCar a vu le jour.

Un site facile d’utilisation et intuitif.

RoseCar est simple à prendre en main. Après s’être inscrit, il suffit de sélectionner la communauté de son hôpital et de demander à la rejoindre. Cela fait, il suffit de poster son annonce de covoiturage ou de rechercher des trajets. Ils peuvent être gratuits, mais les frais peuvent aussi être partagés de manière solidaire entre covoitureurs.

Le site à tout bon. Non seulement il crée du lien entre les usagers et rompt l’isolement des malades avec une messagerie instantanée pour communiquer entre covoitureurs, mais c’est également une solution éco-responsable. En plus, elle est économique, dans un contexte de restriction du remboursement des transports sanitaires.

 




Une rentrée sous le signe de la santé durable avec Ressources Pays de Vilaine à Redon