Le Lycée horticole de l’Aulne à Châteaulin en vert et pour tous avec ses Jeudis de l’agroécologie

L’agroécologie n’est pas qu’un mot valise destiné à résumer un
ensemble de théories, réalités scientifiques et pratiques agricoles
nourries par les connaissances de l’écologie, de la science et du monde
agricole.

Pour le lycée horticole de l’Aulne à Châteaulin (Finistère), il s’agit d’une réalité de tous les jours puisque toutes ces pratiques sont intégrées dans les enseignements et sur la ferme horticole. Soucieux de diffuser les enjeux et l’état des connaissances au plus grand nombre, l’établissement organise une série de conférences sur l’agrocéologie qui est bien plus qu’une alternative à l’agriculture traditionnelle, grâce à l’action efficace de trois enseignantes.

Ce sont ainsi trois jeudis qui sont programmés par le lycée de l’Aulne à Châteaulin pour recevoir tour à tour des spécialistes et passionnés d’agronomie et d’agriculture durable, respectueuses de la Terre et des personnes.
C’est parce que le problème du changement climatique, conjugué à l’épuisement des sols et à la pollution diffuse, gagne les consciences, que les équipes de cet établissement scolaire du Ministère de l’Agriculture souhaitent apporter leur part dans ce combat urgent vers le sauvetage de la Planète et de notre santé.

Ces trois rendez-vous, programmés à 20h00, sont ouverts à tous et destinés à écouter, échanger, débattre des agricultures horticoles de demain.
Dans un contexte climatique préoccupant, à l’heure de la remise en cause des pratiques agricoles conventionnelles, ces conférences s’adressent à tout public, de 9 à 99 ans.

Les « jeudis de l’agroécologie » ont pour ambition de comprendre les pratiques agroécologiques afin de produire mieux, pour se passer des produits de synthèse, pour des sols vivants, pour nourrir tous les humains, pour réduire l’impact sur le climat.
Le lycée est d’ailleurs bien dans son rôle puisqu’il accompagne déjà au sein de ses formations les changements de pratiques, notamment en Aménagements Paysagers, en Productions horticoles et maraîchères, tant en Bac Pro qu’en BTS.

Invités de marque
Dès le jeudi 28 novembre, les personnes intéressées pourront venir à l’amphithéâtre du lycée écouter, converser, et débattre avec Joan Van Baaren, professeure à l’université Rennes I et directrice d’une unité de recherche Ecobio. Il sera question alors d’agriculture de conservation et de
toutes les petites bêtes qui la permettent.

Puis le 16 Janvier 2020 ce sera au tour du bien connu Marc Dufumier, agronome, enseignant-chercheur, retraité d’Agro-Paris-Tech. On se posera ensemble la question « Quelle agriculture pour demain ? » ou comment produire pour nourrir durablement les populations locales.
Enfin le 26 mars 2020, une table ronde sera organisée autour de 5 intervenants pour échanger autour de la prise en compte de l’agroécologie de la production à la consommation : « De la Fourche à la fourchette : à la découverte de l’agroécologie locale ».

http://lyceedelaulne.fr/




La recette. Le lait d’amande

(Plume Citoyenne) Il est aujourd’hui difficile de trouver des laits végétaux riche en nutriments. En effet, les boissons végétales disponibles dans le commerce contiennent maximum 8 % d’amande et sont assez onéreuses.  Voilà deux bonnes raisons pour le faire soi-même, en plus du côté Zéro Déchet.  Un lait maison vous coûtera environ 2 € (en achetant des amandes Bio en vrac). Je vous invite à tester le lait de Noisettes aussi. C’est mon préféré. 

Laits végétaux en bouteille

La recette du lait d’amande :

Ingrédients
:

150
gr d’amandes crues 1 Litre d’eau

Optionnel
: 1 C à S Sirop d’Agave, Sucre, Datte,

Préparation
:

1
– Émonder les amandes crues Mettre les amandes dans l’eau bouillante
pendant 3 minutes. Les égouter, puis enlever la peau des amandes.

2
– Faire tremper les amandes dans l’eau pendant au moins 8 heures

3
– Égouter les amandes

4
– Les mixer avec 1 litre d’eau et rajouter sucre, sirop ou miel.

5
– Filtrer le lait avec une passoire fine, un étamine, un filtre à
lait, un tissu fin ou encore un sac en tissu pour le vrac.

6
– Personnaliser : chocolat, cacao, fruits, dattes, etc…

Réalisable avec des noisettes, noix de cajou et autres noix.

Laëtitia
CRNKOVIC

Zéro
Déchet Trégor 

www.zerodechet-tregor.com




Pénurie de candidats ou ostracisme corporatif ? (suite)

Des
présences d’un autre type.

Nombre
de témoignages récents, d’opérateurs très proches du terrain,
soulignent que, si on ne manque pas d’acteurs voulant s’installer et
vivre du travail de la terre, le contexte les empêche de concrétiser
leurs projets.

L’incipit
du « Livre noir des installations » précise que les
candidats ne manquent pas, bien que trop peu reussissent à franchir
le parcours du combattant de l’installation. Repères paysans,confirme qu’un courant non négligeable de transfuges du salariat
et de l’urbain alimente une paysannerie post-moderne, sans trouver,
toujours, de terres, ou alors à des prix qui les forcent à
abandonner leur projet. La Coopérative d’Installation en
Agriculture Paysanne des Côte d’Armor
reçoit de plus en
plus de demandeurs d’emploi, salariés en reconversion, cadres,
ingénieurs, désirant changer de vie, pour se lancer dans un projet
agricole. De même, en Loire Atlantique, où sur les 115 stagiaires,
accueillis, de 2012 à 2017, par la CIAP 44, 50 étaient en
reconversion professionnelle, non issus du milieu agricole. L’ADEAR
écrit (en 2018) : « Nous sommes sollicités, tous les jours par
des porteurs de projets innovants, voulant vivre de leur travail, sur
une petites ferme ». Sans oublier Formation bio Sainte Marte qui
prépare, chaque année, 120 candidats à l’installlation agricole,
en ayant de longues listes d’attente.

Ces
nouveaux profils font évoluer le métier d’agriculteur, même
lorsqu’ils manquent des connaissances indispensables.

Même
son de cloche chez des experts-chercheurs chevronnés; F.
Purseigle
(Agro Toulouse) explique : « Depuis une dizaine
d’années, le nombre d’installés étrangers au milieu agricole,
s’inscrivant dans la durée, ne cesse de s’accroître ». R.
Le Guen
(ESA Angers), intervenant, en 2018, à l’assemblée
générale de la FDSEA22 : « Il n’y a pas de crise de vocation
car le nombre de candidats extérieurs est très dynamique et
équivaut à ceux qui partent. Si demain on veut garder un tissu
rural vivant, il faudra certainement le développer ».

On
est frappés de retrouver dans le Rapport d’information de la
Mission commune sur le foncier agricole
(Assemblée Nationale,
Décembre 2018) nombre d’idées de l’appel des Marcheurs-CycloPaysan
(2011) et de suggestions-révendications que FADEAR et Confédération
paysanne avançaient, déjà, (lors du « premier congrès
national de l’installation progressive
 » Nimes, 1999).

Adapter
les régulations de l’installation devient indispensable car,
désormais, celles-ci menacent, non tant l’agriculture, comme
productrice de denrées, mais l’existence de la figure sociale du
paysan, comme producteur articulé à une société locale.

Au-delà
des artificialisations et de la rétention foncière (encore plus
considérable), il s’agit de moderniser la politique de structures en
déconstruisant le mythe de l’agrandissement1
qui facilite la spéculation, tout en interdisant les reprises;
d’empêcher que les formes sociétaires camouflent la propriété, de
contenir les
sociétés à vocation agricole,
le
travail agricole délégué,
prémices d’une agriculture de rente, de firme; de définir
l’agriculteur de façon à ne pas exclure des profils diversifiés,
au bénéfice de la mobilité sociale, professionnelle et d’emploi;
redonne à la terre une mobilité suffisante pour que des candidats,
motivés plus par un mode de vie, que par un revenu, puissent accéder
à cet outil de travail, quand bien même leurs modes de culture, de
commercialisation, d’existence s’écarteraient des normes
canoniques.

Il
va sans dire qu’un tel bouleversement ne pourra se faire sans une
détermination politique et des investissement aussi importants qu’il
a fallu déployer, entre 1964 et 1984, pour servir l’Indemnité
Viagère de Départ à 650 000 petits paysans âgés… pour
remembrer 12 millions d’hectares… pour effacer cette
« agriculture
sous-développée, refuge des vaincus « …
pour focaliser les exploitants productivistes sur la production
hors-sol de commodities destinées au marché global (viande,
bœuf, porc, lait, volaille de chair)… les noyer dans les emprunts,
les équipements, les intrants, dans cette agriculture gaspilleuse de
ressources et d’énergie… et renverser l’équilibre alimentaire
traditionnel, dans ce « tout protéines animales« , si
pernicieux pour la santé publique.

En
corrigeant les dérives endogamiques de la profession, il s’agit, en
somme, de refonder la politique foncière, non seulement, en fonction
d’une agriculture productrice de denrées pour le marché global,
mais aussi, en tant que pratique sociale, facteur de développement
local, catalyseur de communauté, de société, d’identité
territoriale, indispensables ferment pour la restauration du lien
urbain-rural.

Bibliographie.


FIA-AVENIR : Diagnostic
des fermes en installations progressives
.
Conféd, CEDAPAS 2001
<www.avenir5962.org/public/DocumentsAVENIR/DiagnosticsInstallations.pdf>


F. Lefebvre, M. Quelen : Le
dévenir des agriculteurs hors Cadre Familial.
ADASEA
2004.
<https://ec.europa.eu/eip/agriculture/sites/agrieip/files/synth_le_devenir_des_agri_hcf.pdf>


C. Kachkouch-Soussi : Agir sur le foncier pour une agriculture
durable et paysanne. Migrinter- Poitiers 2009
<www.agriculturepaysanne.org/files/Agir-sur-le-foncier-Claire-K.-Soussi-oct-09.pdf>


M-L. Soulier : L’agriruralite-entre-rève-et-realites. Un. Lyon
II; 2010

<www.memoireonline.com/03/11/4308/Lagriruralite-entre-rves-et-realites.html>


A. Kernaleguen : Comment
les agriculteurs hors DJA financent-ils l’installation ?

Montpellier
SupAgro 2011
<http://miramap.org/IMG/pdf/2010_A-Kernaleguen_Installations_Hors_DJA.pdf>


Livre noir de l’installation. Conféderation Paysanne 2012.

<www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/LIVRE_NOIR.pdf>


Chambre agriculture Bretagne : Publics non issus du milieu agricole;
Besoins en formation professionnelle et accompagnement 2012

www.synagri.com/ca1/PJ.nsf/TECHPJPARCLEF/14592/$File/Publics-non-issus-milieu-agricole-resumé-fev%202011.pdf?OpenElement


ASP : Installation sans DJA (2012)
<www.orda-lr.org/IMG/pdf/installation_sans_dja_asp_etudes_2012.pdf
>


A. Choplin : Accompagnement et financements des
non-bénéficiaires de la DJA Supagro Montpellier 2013
http://web.supagro.inra.fr/pmb/opac_css/doc_num.php?explnum_id=1616


Repères paysans 2016. Organe des « Cafés paysans » de
Grenoble www.reperes-paysans.org


Actes des Assises de la Transition alimentaire, agricole et de la
pêche. Lorient, 2017


Les
néo-paysans, aubaine ou fléau pour l’agriculture ?
2017.

https://wikiagri.fr/articles/les-neo-paysans-aubaine-ou-fleau-pour-lagriculture-/14311

Transrural
initiatives. 15 MAI 2018 : L’installation
agricole atypique, avec ou sans aides ?

www.transrural-initiatives.org/2018/05/linstallation-agricole-atypique-avec-ou-sans-aides

Télegramme
11 Mai 2018 : Loudéac souhaite développer
le salariat agricole

www.letelegramme.fr/cotes-darmor/loudeac/agriculture-le-territoire-de-loudeac-en-mutation-11-05-2018-11955163.php

https://www.confederationpaysanne.fr/mc_nos_positions.php?mc=22

https://www.cyclopaysannpdc.net

http://www.assemblee-nationale.fr/15/pdf/rap-info/i1460.pdf

1
De 2010 à 2016, la taille des
exploitations a augmenté de 11 %, leur nombre à diminué de 12 %.




Pénurie de candidats ou ostracisme corporatif ?

Malgré la mise en place, dès 1995, de différents dispositifs1, censés encourager les installations, le déclin du nombre d’exploitations agricoles se poursuit inexorablement.

Les
recherches, conduites au début des années 20002,
ont mis en évidence que :


l’agriculture perd 10000 chefs d’exploitation, par an, car les
27000 départs annuels sont loin d’être compensés par les 16 -17000
nouvelles installations.


plus d’un tiers des installations s’établissent Hors Cadre Familial
(HCF) et leur proportion a plus que doublé en dix ans;


le nombre d’installations ne bénéficiant pas de la DJA est, lui
aussi, en constante augmentation, depuis, au moins, 1995, pour
dépasser 60 %, en 2006;


8000 installations (60 %, la majorité) sont exclues des aides
d’Etat, parce qu’elles ne correspondent pas à l’une ou à l’autre
des conditions requises (trop âgés, RMIstes, pas de diplômes
agricoles, trop petite surface, production « atypique »).

C’est
dire que le territoire agricole est en train d’évoluer sous la
poussée de deux dynamique opposées :


d’une part, le nombre résiduel de familles d’exploitants
conventionnels n’engendre plus la quantité d’héritiers nécessaires
au renouvellement de la profession, d’autant qu’une partie d’entre
eux3
s’oriente vers d’autres secteurs;


d’autre part, une forte augmentation de nouveaux venus, aux profils
atypiques, sans lesquels le déclin des exploitants conventionnels
serait bien plus rapide.

Des
nouveaux venus au profil fort différent.

Quelle
que soit leur filiation ou leur origine géographique, qu’ils
soient jeunes, ou de plus de 40 ans…
ces nouveaux venus qui s’installent
à contre-courant des politiques officielles, ressemblent, de moins
en moins, aux exploitants conventionnels qui les regardent comme des
aliens. Ils n’en font pas moins preuve de détermination, capacité
de travail, initiative. Pour financer du foncier, du cheptel, des
bâtiments d’élevage, des équipements de transformation,
ils en passent4
par la vente de biens personnels, des emprunts familiaux, des aides
des collectivités locales; ou alors, ils se réplient sur le
maraîchage, l’apiculture, les escargots, la spiruline, voire la
cueillette/transformation (sirops, hydrolats, vinaigre, confits,
confitures).

Souvent,
ils s’accommodent, d’une installation progressive, financée par la
pluriactivité, au fur et à mesure de la construction du projet.
Tout en se satisfaisant de petites surfaces (26 ha, en moyenne), ils
contribuent à l’emploi bien plus que les exploitations
conventionnelles, dont la surface moyenne ne cesse de s’accroitre.
Enfin, ils démontrent leur fiabilité, puisque, après 10 ans, la
grande majorité d’entre eux se maintient.

Ils
parlent souvent d’échapper aux relations hiérarchiques, de
retrouver la cohérence éthique d’un travail physique dans la
nature, autoproduisant son alimentation, protégeant l’environnement,
la biodiversité. Si le niveau de revenu ne constitue pas l’objectif
principal, ils n’en veillent pas moins à s’approprier la valeur
ajoutée, en privilégiant la qualité, l’agriculture biologique, la
transformation, les circuit courts ou des formes de diversification
(gîtes, fermes auberges, accueil pédagogique …).

Les recherches soulignent que ces installations, échappant à la normalisation de la corporation représentent, un atout pour la vie sociale, économique, politique des territoires, dont l’importance va bien au-delà de leur poids quantitatif et même de leur fonctionnalité agricole. En générant emplois et services, ces activités mettent en place une économie qui ne fonctionne pas sur le mode concentration-captation, mais sur celui dissémination-redistribution, au sein de cette fraction (non négligeable) de la société civile qui recherche le contact avec les producteurs de sa propre nourriture, dont elle partage les aspirations et les valeurs.

Cette proximité inédite entre citoyens et paysans enrichit considérablement les ressources collectives disponibles localement : constitution d’associations qui offrent un accompagnement non-conventionnel à ceux que les structures officielles négligent5, élaboration de dispositifs locaux de circulation marchande, indépendants de la grande distribution (vente directe à la ferme, AMAP, marchés et magasins de producteurs, etc.). En somme, en consolidant le tissu social, la conservation (et l’accroissement) des installations « atypiques » joue un rôle, dans la gouvernance des territoires, en renforçant les liens entre ville et tissu rural.

L’establishment
agricole se montre profondément réticent (pour ne pas dire
hostile).

Pourtant,
l’establishment
agricole, dans son ensemble, semble ne s’y intéresser qu’à contre
cœur, comme si la terre cultivable ne pouvait être mise en valeur
qu’en s’intégrant aux firmes agro-alimentaires6,
dépendantes de la chimie, des énergies fossiles et en s’adressant
au marché global.

Ce
sont, bien sur, les voisinages (propriétaires fonciers, exploitants
conventionnels, cédants), qui maugréent qu’on qui aurait bien mieux
utilisées ces terres pour agrandir des exploitations existantes…
Ce sont, surtout, les structures professionnelles et les banques,
s’accrochant aux critères de taille, quantité, compétition,
profit, pour contrarier tout ce qui diffère de leur univers
culturel.

Le
« Livre
noir de l’installation
 »
(2012) montre comment les gestionnaires du PPP7
utilisent le dispositif pour décourager certains candidats, pour en
infléchir certains projets dans un sens plus conforme à
l’agriculture
conventionnelle
et pour ne retenir que ceux d’une optique purement économique et
comptable, au grand dam du pluralisme et de la neutralité, prescrits
par les textes.

Nombre
d’installés « hors cadre » témoignent que les seules offres
qu’on leur a proposé n’avaient aucun rapport avec leur demande,
concernaient des exploitations très éloignées de leur projet, bien
trop grandes, exigeant des financements hors des possibilités dont
ils avaient fait état; ils confessent que l’indifférence, voire le
mépris, qui a accueilli leurs projets de petite taille, leur
méthodes de culture alternatives et de distribution indépendante
ont fini par les détourner des structures officielles8.

Quand
les acteurs dominants se plaignent de la « raréfaction
des vocations
« ,
déplorent « qu’on
ait tant de mal à trouver de candidats crédibles
 »
et que « nombre
de fermes ne trouvent pas repreneur
« ,
il est bon de se souvenir des témoignages de ces nouveaux paysans,
et de garder à l’esprit qu’en
jouant l’inertie des structure établies contre les nouveaux venus,
l’administration et la corporation professionnelle ont concentré
tout ce
qui était à louer ou à vendre
dans des exploitations de plus grande taille; que, déjà,
elles ont donné une forme telle à une partie très importante des
terres agricoles, que seuls des repreneurs
dotés de
ressources financières importantes peuvent y avoir accès. Que,
pendant plusieurs décennies, au nom de la compétitivité, elles ont
encouragé l’homogénéisation de territoires entiers9,
rendant leur reconversion-transition encore plus difficile).
Aujourd’hui,
cette mise en forme
globale est si avancé qu’en 2010, 50 % de la surface utile nationale
appartient au 10 % des plus grandes exploitations.

Ainsi,
un demi siècle de modèle productiviste aura préparé, peut-être
sans le savoir, cette agriculture sans paysans (mais avec son
salariat agricole, inévitable jusqu’à l’avènement des robots), où
des grandes étendues de terre pourront être gérées et exploitées
par des sociétés agro-industrielles (pourquoi pas, étrangères),
voire négociées en bourse par des investisseurs financiers.

Tout
semble, désormais, se passer comme si, après un demi-siècle de
lamentations sur la petite taille de fermes non compétitives, on
avait intériorisée que la forme véritable de la surface cultivable
était celle de l’exploitation poursuivant le mirage des
agrandissements et de la compétition sur les marchés globaux…
Comme si, désormais, il était inconvenant de se rappeler que ce
processus d’agrandissement et d’investissements, est susceptible de
déconstruction10
Comme si on ne savait plus que la dimension n’est qu’un fétiche
social, que la forme « ferme » peut être démembrée,
désassemblée, débitée et que l’étendue du foncier indifférencié
qui en constitue le substrat, peut être attribuée aux différents
porteurs de projets de mise en valeur, en fonction de leurs besoins.

La
« rareté de candidats » ne tient pas à la dégradation de
l’image du travail de la terre… Elle tient au fait qu’à des
nouveaux venus recherchant, tout simplement, de la terre, le système
institutionnel ne sait proposer que des « exploitations »,
ayant subi, pendant plusieurs décennies, un énergique formatage
foncier productiviste.

(Suite au prochain numéro)

1
En 1995, le CNJA (qui deviendra JA, en 2002), lance une « Charte
à l’installation »; en 2002 le « Livre blanc de
l’installation »; en 2012, le « Pacte pour
l’installation ». Leur échec est avéré : le nombre
d’installés aidés stagne autour de 5-6000/an, très loin de
l’objectif affiché de 12000.

2
Ces recherches ont ciblé soit les installations n’ayant pas
bénéficié des aides d’Etat (Installations Non Aidées : INA),
soit celles qui ont eu lieu Hors Cadre Familial (HCF). Par contre,
rien ne semble avoir été entrepris pour étudier les projets
n’ayant pas abouti à une installations, les raisons du rejet des
dossiers et la destination finale du foncier correspondant.

3
On conçoit que les enfants ne
soient pas séduits par l’expérience de parents, abandonnés aux
« forces du marché », par ces mêmes structures qui les ont
poussés à s’agrandir, à investir, à s’endetter.

4
Faute de DJA, le crédit
bancaire devient presque inaccessible.

5
Nourries par la solidarité
citoyens-paysans, ces structures non-conventionnelles, généralement
locales, prêtent main forte à tout porteur de projet, notamment
étranger au milieu
agricole, en lui
facilitant l’accès au foncier et en lui proposant des formes
d’accompagnement et de sécurisation spécifiques.

6
À ce propos voire
https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2018/09/14/consomm-acteur-ou-citoyen-concerne-une-nouvelle-contribution-de-thomas-regazzola

7
En 2009, le PPP a été mis en place,
avec sa porte d’accès,
le « Point Accueil Installation »
qui a remplacé les
anciens PII.
En principe, ces nouveaux dispositifs doivent être ouvert à tout
porteur de projet et valoriser les compétences de chacun, prenant
en compte non seulement les critères économiques conventionnels,
mais aussi la notion de projet de vie et de « vivabilité ».

8
Voire, à ce propos, le récit
édifiant publié par Reporterre (Janvier 2017) :
https://reporterre.net/Installation-agricole-les-neo-paysans-ne-sont-pas-bienvenus

9
Les chambres d’agriculture de
certains territoire, dévenus des véritables fiefs de l’élevage
hors sol, se demandent si le défis du depart à la retraite d’une
majorité des exploitants actuels, dans les cinq prochaines années,
« ne devrait pas être relevé en développant le salariat
agricole
« 

10
Même au prix du partage de
certaines « exploitations », dans leur forme actuelle de
façon analogue à la rénovation urbaine qui démolit des barres
HLM pour redonner de la mobilité au logement et favoriser la mixité
sociale.




La recette. Les cookies zéro déchet

(Plume
Citoyenne) Parce qu’on se retrouve tous à un moment donné avec un
tas de pains secs et qu’on ne sait pas quoi en faire. 

Et
si ce pain rassis vous servait à faire de délicieux cookies ? 

Bien
sûr vous pouvez aussi le passer au four et les transformer en
croûtons pour les soupes d’hiver. 

Mais aujourd’hui, je vous propose une version sucré pour un goûter Zéro Déchet. 

Recette
des COOKIES ZÉRO DÉCHET :

INGRÉDIENTS : 

125
Gr de Farine 

125
Gr de pain Sec mixé et réduit en poudre

2
cuillère à café de Bicarbonate de Soude (qualité alimentaire
impérative)

100
gr de Flocons d’avoine

200
gr de Sucre (j’utilise le Rapadura)

200G
gr de pépites de chocolat

125
gr de Beurre Doux mou

1
oeuf

Préparation : 

Faire
donner le beurre.

Mixer
le pain sec jusqu’à obtention d’une poudre/farine.

L’idéal
est de faire moitié farine, moitié pain sec, mais vous pouvez aussi
mettre 100% de pain sec. 

Autre
possibilité : utiliser l’okara (poudre d’amande après avoir fait
son lait d’amande) pour compléter le pain rassis.

Versez
farine, pain sec, bicarbonate et mélangez. Puis rajoutez les flocons
d’avoine et le sucre. Mélangez. Rajoutez le beurre et l’oeuf et
mélangez. Le meilleur pour la fin, versez les pépites de chocolat.
et mélnagez. Ensuite formez des boules et les écrasez sur la plaque
de cuisson. Les mettre au four 15-20 minutes à 180°C

Et
voilà c’est prêt ! 

Le
saviez-vous ? il existe aujourd’hui du papier sulfurisé compostable
en vente dans les Biocoop. 

Le
pain rassis peut être utilisé de nombreuses manières pour : 


Faire de la chapelure
– Parmesan Végétal (pour les Vegan)

Remplacer la Farine 
– Crumble 
– Croûtons 


Pains perdus

Et vous comment utilisez-vous votre pain dur ? 

Laëtitia CRNKOVIC de Zéro Déchet Trégor 

www.zerodechet-tregor.com




Le sens de la marche : de Calgary à Landivisiau

Ce
vendredi 27 septembre 2019, aux quatre coins de la planète, des
jeunes, étudiants et lycéens « en grève pour le climat »,
et moins jeunes mais tout aussi motivés se sont mis en marche pour
dire aux décideurs, politiques et économiques, qu’ils attendaient
d’eux qu’ils fassent leu travail, c’est à dire décider et agir pour
que, enfin, les solutions adéquates soient mises en œuvre fin
d’éviter le pire que nous annoncent les scientifiques de tous pays.

On
a beaucoup parlé de la manifestation gigantesque qui a eu lieu à
Montréal, surtout parce qu’y participait celle que les médias ont
intronisé comme icône climatique, en tant qu’initiatrice de ce
mouvement de désobéissance scolaire. Mais il n’y avait pas que là
que les jeunes Québecois se sont mis en branle ; un peu partout
des cortèges se sont formés comme ici à Québec où plus de 30.000
personnes ont été dénombrées, un chiffre rarement atteint dans
cette capitale paisible.

La
manifestation était très bon enfant, les slogans les plus potaches
côtoyaient les pancartes les plus désespérées. Il y avait très
peu de revendications politiques alors même que l’ensemble du Canada
vient d’entrer en campagne électorale pour des élections cruciales
au Parlement fédéral. Tout juste si on notait de ci de là, une
affichette demandant l’annulation du 3° lien , ce pont ou ce tunnel
qui devrait relier les deux rives du Saint-Laurent pour soulager les
deux « vieux » ponts existant. Plus nombreuses étaient
les pancartes demandant l’annulation du terminal gazier de Saguenay
et naturellement du gazoduc qui doit alimenter cette usine de
liquéfaction de gaz « naturel ».

Il
s’agit a priori de revendications locales qui n’ont rien à voir avec
la planète et de fait tout le long du Saint-Laurent, de Saguenay et
Chicoutimi à Rimouski, Baie-Comeau et Sainte-Anne des Monts, les
jeunes s’étaient mobilisés, vraisemblablement parce que les
méthaniers qui vont sillonner ce fleuve majestueux risquent de
perturber les bélugas qui y ont trouvé un habitat propice. Mais
plus en amont de Québec aussi, des cortèges s’étaient formés, à
Trois-Rivières et Sherbrooke avec les mêmes mots d’ordre ou
presque.

Il
n’est pas jusqu’aux Etats de l’Ouest où cette lame de fond s’est
levée. Certes, ce fut moins impressionnant et les cortèges étaient
moins fournis. A Calgary même, il y eut environ 500 étudiants pour
braver l’interdiction universitaire de participer à cette grève des
cours. Un demi-millier, cela peut paraître peu pour une
agglomération de plus d’un million d’habitants, mais il faut avoir
en tête que l’Alberta, dont Calgary est la capitale, est l ‘Etat
pétrolier par excellence du Canada. Dans ces conditions, « sécher
les cours » pour manifester contre les énergies fossiles,
c’est prendre le risque de sévères réprimandes familiales puisque
l’essentiel des emplois a un lien avec l’exploitation des ressources
pétrolières et gazières.

Arrivé
à ce stade, on constate que la boucle est bouclée, si on peut dire,
puisque ce gaz produit en Alberta, transiterait par l’Ontario et
viendrait alimenter le gazoduc de Saquenay. De Saquenay, les
méthaniers s’en iraient vers l’Europe et on ne peut exclure que ce
gaz servent à alimenter les centrales électriques à cycle combiné
gaz qui sont mises de l’avant comme solution de pis aller pour
remplacer les centrales à charbon.

Du coup, ce gazoduc n’est plus seulement une nuisance locale, c’est aussi et surtout un enjeu planétaire qui illustre de façon symbolique la manière dont les décideurs abordent encore la transition écologique. En effet, à l’autre bout de la chaîne, il y aura peut-être la centrale CCG que Total veut construire à Landivisiau et à laquelle, des centaines d’habitants sont opposés. Ainsi donc à Calgary, comme à Landivisiau, celles et ceux qui marchent pour le climat, marchent dans le même sens.

Crédit photo : Dominique Guizien pour Eco-Bretons