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Vers des conventions citoyennes locales pour le climat ?

Depuis la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) d’autres expériences de ce type ont vu le jour en France : une Convention citoyenne (« pour réinventer notre modèle de société ») par la Région Occitanie en septembre-octobre 2020 et une Convention Citoyenne locale pour le climat en septembre 2021 par Est ensemble (9 villes à l’est du Grand Paris). Récemment, la région Bretagne a annoncé, à la suite de la Breizh Cop, le lancement d’un Haut Conseil pour le climat et d’une chambre citoyenne.

Ce débat a été l’occasion de s’interroger avec les intervenant-es convié-es, les membres du Réseau et d’autres sur la pertinence de décliner cette expérience à un niveau local (régional ou intercommunal) et sur l’implication que pourrait porter le réseau dans de tels processus.

Vous pouvez retrouver l’ensemble du débat en vidéo ci-dessous ainsi qu’un résumé des éléments qui ressortent de ces échanges.

Merci aux trois intervenant-es qui ont permis un débat de haute qualité :

    • Grégory Dos Santos, citoyen tiré au sort de la CCC et membre de la commission « Se nourrir »
    • Romane Rozencwajg, doctorante en Sciences Politiques et observatrice accréditée de la CCC
    • Aurélien Vernet, fondateur de la CLIC – Citoyennes.ens Lobbyistes d’Intérêts Communs > Tou-tes deux membres de Bascule Argoat, collectif du Centre Bretagne porteur d’une initiative d’assemblée locale auprès de Roi Morvan Communauté.

 

 

Un bilan mitigé de la Convention Citoyenne pour le Climat

 

D’octobre 2019 à juin 2020 s’est tenue une expérience démocratique inédite en France : une Convention Citoyenne pour le Climat (CCC)1 ayant pour objectif de « proposer des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici 2030 dans une logique de justice sociale ». Cette initiative, prise par le Président de la République a la suite du Mouvement des Gilets Jaunes, a suscité de nombreux débats sur son utilité et sa pertinence. Gregory Dos Santos (38 ans ; électricien) a été surpris de recevoir un texto pour participer à la Convention (et a presque cru à un canular). Il rapporte qu’au sein même de la Convention Citoyenne le tirage au sort a aussi été utilisé largement : pour répartir les 150 dans les groupes thématiques, pour désigner les animateurs de ces groupes et les 2 citoyen-nes membres du comité de gouvernance (désignés à chaque session). Les 150 tiré-es au sort ont été formés afin de partir sur un tronc commun (session 1 et 2) sur le changement climatique, certaines personnes n’étaient pas bien informé-es sur ces questions avant de vivre la CCC et ont eu un choc de réaliser l’ampleur des enjeux climatiques. Ensuite, les sessions ont été dédiés au travail par groupe thématique avec les auditions nombreuses des expert-es, de tout bords possibles (par exemple le groupe « Se nourrir » a souhaité entendre la FNSEA en même temps que la Confédération Paysanne) et le travail sur les propositions.

Le groupe des 150 tire une conclusion mitigée de cette aventure. En effet, le processus a pu être décevant et contre-productif car le gouvernement est revenu sur l’engagement d’adopter sans filtre l’ensemble des propositions de la CCC. De plus, les mesures prises suite aux propositions de la CCC restent insuffisantes au regard des enjeux climatiques et des bouleversements déjà en cours2. Cependant l’association des 150 reconnaît que la CCC a renforcé la présence du sujet du changement climatique dans le quotidien des français et que ce type de processus serait pertinent à réitérer afin d’améliorer la vie démocratique du pays.

Les Conventions Citoyennes : de quoi parle-t-on ? Quels enjeux, quelles limites et comment les dépasser ?

La démocratie participative vise à associer les citoyen-nes aux processus de décisions politiques. La Convention Citoyenne prend place dans un contexte de déconnexion et de désintérêt des français-es avec la politique et de délégitimation des représentant-es. La participation ou non à la vie politique est dépendante de l’âge, du genre, du niveau d’étude et de nombreuses personnes restent en dehors des processus politiques, dans lesquels un groupe spécifique est sur-représenté : les hommes blancs, âgés et éduqués. Les décisions, même si elles sont sensées être prises dans le sens de l’intérêt général, vont donc être biaisées de par cette sur représentation. Les Conventions permettent de réunir des citoyen-nes ordinaires et des personnes habituellement éloignées de la politique, des personnes n’ayant pas le réflexe de s’investir dans les Conseils de développement, de quartier…

Le processus de construction de l’action publique inclus non seulement les élu-es mais aussi la société civile organisée (associations, lobbyistes, …). La Convention permet au groupe participant de se former et de délibérer afin d’arriver à une décision commune allant le plus dans le sens de l’intérêt général. Au niveau local l’avantage est que les personnes sont directement concernées et « expertes » de leur territoire.

Certaines conditions sont nécessaires pour qu’une Convention Citoyenne soit un outil efficace pour faire émerger des décisions partagées qui vont dans le sens de l’intérêt général :

le mandat doit être limité à un objet, une question, un enjeu en lien avec une décision politique

Avoir un minimum de 100 citoyen-nes tiré-es au sort représentatifs de la population

Former les citoyen-nes participant-es et les aider à s’investir dans la Convention

Avoir un engagement des élu-es : politique à adopter des propositions ou à soumettre par référendum les propositions.

Soumettre une délibération aux élu-es qui doivent être intégrés dans le processus.

Avoir une transparence du processus et des débats.

Connaître et débattre dans le périmètre de compétences de l’organe politique qui porte le processus.

Quelle forme d’activisme est nécessaire aujourd’hui pour faire bouger les lignes ?

Il faut de tout pour avancer :

> Des mouvements sociaux contestataires (gilets jaunes, nouvelles formes radicales – avec les jeunes générations très défiantes à l’égard des représentant.e.s politiques, – des rapports de forces médiatiques…) : ce sont ce type de mouvements qui qui ont mené à la Convention Citoyenne pour le climat

> Des processus de co-construction telles que les assemblées de citoyen.ne.s, de délibérations : cela fait parti des revendications de nombreux mouvements sociaux, ces processus permettent de légitimer des décisions radicales.

Les deux formes d’activisme sont complémentaires et s’articulent très bien.

Il est intéressant également de penser la manière de faire archipel entre les processus d’assemblées, les différentes expérimentations. Si des assemblées citoyennes locales qui fonctionnent se pérennisent, il faudra discuter de la manière dont ces assemblées pourront être connectées entre elles. Cela amène à se reposer la question de l’utilité de ces assemblées. Par exemple dans le cadre du Confédéralisme démocratique, la vie locale est gérée par des Assemblées auto-gérées, par des citoyen-nes qui désignent des représentant-es pour les échelons supra locaux. Dans ces processus il faut en tout cas faire attention au renouvellement des citoyen-nes qui interviennent pour éviter une forme de professionnalisation. En comparaison avec les Conseils de Développement, ces derniers sont consultatifs et les personnes qui participent sont les gens déjà intéressés et impliqués dans le territoire, on peut donc reprocher à ce qui en sort d’être biaisées. C’est une différence fondamentale avec les Conventions qui sont délibératives pour soumettre des propositions avec des personnes tirées au sort légitimes car représentatives et choisies au hasard.

Les Conventions citoyennes ou Assemblées sont un outil, notamment à disposition des élu-es, qui permet d’amener des grands changements car lorsque c’est trop difficile de répondre aux enjeux, ces processus donnent du poids en légitimant des mesures radicales.

CONCLUSION

En remerciant les intervenant-es et participant-es à ce débat, nous souhaitons aussi nous adresser aux représentant-es élu-es des Territoires, et plus particulièrement des intercommunalités ainsi qu’au Conseil Régional. Ce dernier a su faire preuve d’audace en proposant dans la précédente mandature la Breizhcop à l’occasion du Sraddet, en s’inspirant des moyens et méthodes de la COP21.

Si les associations environnementales et de biodiversité, non sans appréhension, ont répondu présentes et se sont engagées dans la démarche, elles n’ont pu que constater les résistances du monde agricole et industriel. A l’heure où les élu-es prennent conscience d’une nécessaire revitalisation de la décision politique, cela donnerait l’occasion d’organiser à l’échelle intercommunale ou régionale un processus de décision qui associe les citoyen-nes sur le modèle de la Convention Citoyenne. Le Réseau Cohérence souhaite continuer à travailler sur ce sujet et notamment dans la perspective de réussir à tenter une expérience de Convention Citoyenne locale dans un territoire en Bretagne avec des élu-es audacieux.

1 Site officiel de la Convention Citoyenne pour le Climat https://www.conventioncitoyennepourleclimat.fr

2 Avis remis par le Haut Conseil sur le Climat sur le projet de loi Climat et Résilience rendu le 23 février 2021  : https://www.hautconseilclimat.fr/actualites/le-hcc-presente-un-avis-portant-sur-le-projet-de-loi-climat-et-resilience

 

 

 

 




L’établi des mots, une librairie rennaise de quartier coopérative

Rencontre avec Nadège Lucas, libraire à l’Établi des mots, une structure rennaise née de l’ambition de créer une librairie à la fois intégrée dans son quartier et dans laquelle les habitants participent pleinement à la vie du projet.

Située à Rennes, dans le quartier populaire du Blosne, et plus précisément au Quadri (lieu dédié à l’Économie Sociale et Solidaire), l’Établi des mots est une agréable librairie indépendante, généraliste et surtout coopérative. Le principe de cette dernière est d’être ancrée dans son quartier et d’être participative : les coopérateurs et coopératrices peuvent s’impliquer facilement et de la façon dont ils le souhaitent dans le fonctionnement de la librairie.

En effet, le sociétaire peut décider de s’impliquer en soutenant financièrement le projet (la part sociale s’élève à 20 euros) et en participant s’il le désire, aux commissions mises en place. Celles-ci traitent de l’animation, de la communication et de l’activité au jour le jour de la structure. Ainsi, les sociétaires peuvent s’impliquer aux côtés des 3 salariés en prenant part à des actions telles que : la tenue d’un stand sur un salon, l’organisation logistique d’une rencontre avec un auteur, la rédaction de coups de cœur, la décoration du lieu… Mais ils peuvent également choisir eux-mêmes certains livres proposés à la librairie. C’est le principe même de la « Table des Coop’s », située à l’entrée de la librairie, sur laquelle sont mis en avant des livres sélectionnés par les coopérateurs sur des thématiques diverses qui changent tous les trois mois (ex : la danse, le sport..).

La « Table des Coop’s »

L’un des principes fondateurs de L’établi des mots repose sur le respect d’une la ligne éditoriale qui a été établie avec les collaborateurs. En effet, les libraires sélectionnent les livres en essayant toujours de respecter les six thématiques relatives à cette ligne éditoriale, à savoir :

  • « Jeunesses plurielles » : pour proposer aux jeunes et aux enfants des livres valorisant la pluralité des enfances et des structures familiales,

  • « D’ici » pour soutenir et diffuser la création artistique et littéraire locale,

  • « Faire soi-même et ensemble » pour promouvoir des livres qui ont pour objectif l’apprentissage et la transition de connaissances,

  • « Multiculturalisme » car la librairie a à cœur de bâtir un espace où tout le monde peut s’exprimer,

  • « les Renversants » qui regroupent des livres tous aussi faciles qu’agréables à lire et qui sont proposés à des prix abordables,

  • « Le monde qu’on veut » pour mettre en avant des ouvrages qui ont vocation à penser et à questionner le monde d’aujourd’hui pour mieux préparer celui de demain.

La librairie tient également à adapter son offre au quartier dans lequel elle est implantée. C’est pourquoi dès le départ, la structure a souhaité créer un rayon petits prix (notamment en littérature et en jeunesse). De plus, en jeunesse, les sociétaires et libraires souhaitent proposer des livres disposant d’une diversité culturelle, familiale et sociale afin que tous les enfants puissent se sentir représentés dans leurs lectures.

Toujours dans l’optique d’accompagner le plus grand nombre sur les chemins du livre, la librairie développe des actions culturelles à destination du jeune public. Elle travaille notamment avec les écoles et les Centres de Documentation et d’Information des collèges alentours ainsi qu’avec leurs professeurs. Elle est également partenaire du Pass Culture et participe au programme régional d’éducation artistique et culturelle « Jeunes en librairie » qui a pour ambition de sensibiliser les élèves à l’ensemble de la chaîne du livre car le biais de partenariats entre des classes et des librairies.

Outre la volonté de L’établi des mots d’offrir à ses clients une grande diversité dans son offre, la structure a également à cœur de les accueillir dans un espace agréable, propice à la détente et respectueux de valeurs écoresponsables. Ainsi, la librairie a choisi de travailler avec une décoratrice d’intérieur et une graphiste pour remplir cet objectif. L’aménagement de la boutique a été pensé autour de l’éco-construction et de l’éco-aménagement et utilise donc des matériaux écologiques et recyclés. Les coopérateurs, guidés par la décoratrice, ont également pu s’impliquer dans la décoration en confectionnant les lustres, en construisant des meubles de rangement en palettes avec l’entreprise Boby and Co, en contribuant à la peinture (dont la composition est à base d’algues) ou encore en créant des poufs avec des chutes de tissus de voiles et de montgolfières. L’aspect écologique de l’aménagement et le goût avec lequel il a été pensé ont été récompensés récemment par le prix honorifique de l’aménagement intérieur de la revue Livres Hebdo. Pour la libraire, « il s’agit là d’une vraie reconnaissance ».

Cadre du prix honorifique de l’aménagement intérieur de la revue Livres Hebdo

Nous l’aurons donc compris, l’Établi des Mots est un projet coopératif qui tient à promouvoir la diversité et la multiplicité à la fois sociale et culturelle, tout en transmettant des valeurs écologiques et en faisant de son ancrage local une véritable force.

Le récent Coup de cœur de Nadège:

Le Grand Procès des Animaux, de Jean-Luc Porquet et illustré par Jacek Wozniak, éditions du Faubourg, octobre 2021, 14€90.

Une fable satirique et une réjouissante leçon d’écologie qui invite le lecteur à porter un autre regard sur le monde animal.Un véritable plaidoyer pour la biodiversité.

Jean-Luc Porquet sera en rencontre à la librairie L’établi des mots le vendredi 21 Janvier 2022 à 19h.

 

 

 

 

 

 

L’auteur préféré  de Nadège :

Nadège Lucas a un véritable faible pour le talent de l’auteur japonnais Haruki Murakami. « Dans ses œuvres, Haruki Murakami est très direct, presque cru. Il a un certain détachement et la dimension quelque peu fantastique qui plane dans ses ouvrages instaure une ambiance unique. », affirme-t-elle.

L’établi des mots

51 avenue des Pays-Bas

35200 Rennes

https://www.facebook.com/letablidesmots/

Lilou Guitton.




Balade en campagne vers une amoureuse des livres et de nature…

L’association « Projet échanges et développement » (un espace de vie social agrée par la CAF sur la commune de Plougasnou) propose chaque mois « Une balade pour marcher ensemble à la rencontre de notre territoire et de ses habitants. » C’est ainsi que Solenn Hémart, animatrice pour PED, a préparé un parcours riche par la diversité des actions humaines dont il pouvait témoigner dans cette partie peu connue du territoire de Saint-Jean-du-Doigt, et le pont qui pouvait être fait avec l’une de ces habitantes, Kirsi Kinnunen, traductrice finlandaise qui a plongé ses racines arctiques dans le sol finistérien il y a 14 ans.

Cette proposition de balade attira du monde.. .voilà donc une quinzaine de personnes en route pour deux heures de marche et d’exploration, réalisant une boucle en passant par la campagne et ses fermes de « Kersco », la forêt de Mesquéau pour revenir par « Kermabon » et atterrir chez Kirsi au lieu-dit « La Salle Granet ».

Sur le parcours nous avons croisé des grandes fermes, une zone ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages), la restauration du ruisseau de Pontplaincoat par Morlaix communauté, un poulailler industriel en pleine zone humide, la forêt, le menhir « Traon Bihan » dans l’alignement du château Kerprigent, un lac artificiel entretenu depuis 20 ans par un couple qui nous raconte toutes les espèces qu’il l’habite, puis l’agriculture intensive … Les participants ont échangé sur les informations et expériences que ces paysages leur rappelaient. Les discussions ont beaucoup tourné autour des relations entre biodiversité et activités humaines mais il y eu aussi de jolis échanges plus personnels entre tous…

La boucle se fermera en beauté. Le groupe est accueilli chaleureusement par Kirsi dans un très joli lieu de vie, un vieux corps de ferme en forme d’U, plutôt atypique pour la région, habité de son univers, ses chats, ses poules et ses deux ânes pour la ménagerie et les plantes aromatiques et médicinales à côté des légumes pour le potager… La situation sanitaire obligeant et le soleil radieux le permettant, on décide de rester discuter dans la cour. Kirsi apporte une pile de bandes dessinées finlandaises en français sur la table. « J’en ai traduit environ 70 et je démarche aussi les éditeurs pour la vente des droits. En l’espace de 20 ans, je suis devenue ‘la plaque tournante’ de la BD finlandaise en France ! » rigole-t-elle.

Un bon vin chaud et des biscuits aux épices, préparés à la finlandaise, ont de quoi réchauffer et mettre à l’aise ses hôtes. Les langues se délient, on découvre les BD, on parle d’humour, du métier de traducteur très joliment nommé par Kirsi comme « passeur de culture ». Des questions fusent : « Comment fait-on pour faire entrer la traduction dans la bulle ? » Pas évident car le taux de foisonnement du finnois vers le français multiplie le volume de signes du texte par 1,6 ! « La traduction la plus difficile ? » Ce n’est pas la bande dessinée, quand bien même le dialogue est considéré comme l’un des exercices présentant le plus de défis à une bonne traduction du registre, du style, des idées, de toute la culture derrière les mots… mais les articles du Monde diplomatique, qui sont « mortellement compliqués » ! Le groupe hoche la tête quand Kirsi explique que le finnois est une langue concrète qui a besoin de mots « ancrés dans la réalité tangible » alors que le français grouille de concepts abstraits qui font « juste appel à l’esprit »… On apprend aussi que Kirsi a reçu en 2021 le Prix d’État finlandais de la traduction non seulement pour ses traductions mais pour sa persévérance pour faire connaître la bande dessinée finlandaise en France.

Alors lorsqu’elle se tourne vers les participants afin de savoir un peu d’eux, chacun se présentera à sa façon et naturellement partagera son lien à la Bretagne. Car c’était bien ce qui nous réunissait ici tous, en dehors de l’appétit de la rencontre… Ce fût un beau moment où chacun est reparti réchauffé par le vin chaud et la chaleur humaine !

L’association PED continuera à proposer des balades permettant de se réapproprier son territoire dans la douceur des rencontres, la beauté de notre paysage et les réalités qui le façonnent. En mars, une proposition d’exploration « entre réel et imaginaire vers une autre pointe de Primel » à Plougasnou, menées par « l’institut de Géographie imaginaire » proposé par Elsa et Martin et suivi d’un pique-nique. Contact : 06 51 11 94 20 / projets-echanges-developpement.net

 

 

 




A Dinan, une Scop s’investit dans des projets d’énergies renouvelables portés par des citoyens

La Scop Dynalec, spécialisée dans les solutions électrotechniques pour les professionnels, est basée à Dinan, dans les Côtes d’Armor. Elle participe à des projets de développement d’énergies renouvelables portées par des citoyens, dans l’éolien et le photovoltaïque.

Dynalec SCOP SA est une Société Coopérative et Participative (SCOP) , basée à Dinan, avec un Conseil d’Administration, ou tous ses salariés sont présents, car Tous Associés au Capital & au projet de l’Entreprise : Devenir une entreprise actrice de la transition, qui cherche à replacer son entreprise Semi Industrielle face à ses Responsabilités Sociétales, Economiques & Environnementales au service d’un monde plus Convivialiste. Côté savoir-faire, Dynalec SCOP SA est spécialisée dans l’ingénierie électrotechnique au service des besoins des Thermodynamiciens.

Devenue SCOP en novembre 2012 (tiens tiens, c’est notre 9e anniversaire) … nous sommes passés de Dinalec à dYnalec en 2013, avec l’ambition clairement affichée de placer toujours l’humain, le vivant au cœur de notre processus. Les collabor’acteurs de Dynalec Scop SA, se sont ainsi engagés à accompagner leur société, la faire grandir, pour devenir une entreprise dite libérée et en faire autre chose qu’un simple outil générateur de dividendes. Entreprise du 21e siècle, libérée et sans tabous, dYnalec veut aujourd’hui faire valoir ses convictions, pour parvenir au centre des 3 sphères du développement durable et devenir une véritable actrice de la transition sociale et énergétique.

L’essence du statut SCOP est de permettre la résilience des activités économiques d’un territoire en soutenant les investissements de façon durable.

C’est ainsi que Dynalec SCOP SA a intégré le projet Plélan Éolien Citoyen. Ce collectif constitué en 2004 a déjà œuvré pour la mise en place de 6 éoliennes installées en 2008 sur la commune de Plélan le Grand. Ce projet participatif a été un des premiers de France. Une nouvelle société a été créée en 2019 PEC (Plélan Eolien Citoyen) afin de construire un second parc d’éoliennes. Dynalec SCOP SA est partenaire et associé de ce projet à hauteur de 10 % du capital et un membre de la SCOP s’investit dans le comité de pilotage. Le projet final, à hauteur de 7 millions d’euros, est de construire entre 3 et 5 nouvelles éoliennes. Déjà 653 000 € ont été réunis pour ce projet, preuve de l’engouement des citoyens et des entreprises pour les énergies renouvelables.

Dynalec est également entrée au capital de la SAS Kerwatt à hauteur de 40 000€ pour financer la première phase de déploiement. Kerwatt est une Société coopérative d’énergie renouvelable par actions simplifiées, initiée par le réseau Taranis et quatre associations locales ainsi que des citoyen-ne-s du territoire breton.

La S.A.S Kerwatt s’inscrit dans la nécessaire adaptation collective aux urgences climatiques. Elle s’est donnée comme objectifs de promouvoir la sobriété énergétique, les économies d’énergie et de permettre au plus grand nombre de s’approprier la production d’une énergie renouvelable et locale sur le territoire breton, dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. Kerwatt veut montrer l’exemple et encourager le développement d’autres projets du même type.

Pour Dynalec il est essentiel d’être aux côtés des porteurs de projets afin de les accompagner dans la phase de construction, et veiller à ce que la gouvernance reste bien dans les mains des citoyens.

Des participations à d’autres projets citoyens sont actuellement à l’étude chez Dynalec SCOP SA, autour du photovoltaïque, l’hydrogène ou des problématiques agricoles, afin de rester fidèle à ses piliers fondateurs : Une entreprise libérée au cœur des 3 sphères du développement durable.

Voici le chemin parcouru par Dynalec en seulement 9 ans. Le système alternatif ainsi proposé par Dynalec SCOP SA se veut comme un retour aux sources, la création d’un troisième monde plus convivialiste. Sachez que des solutions existent et que si vous voulez d’ores et déjà passer à l’action vous pouvez dès maintenant mettre vos toitures à disposition pour accueillir des panneaux photovoltaïques et devenir acteur de la transition énergétique.

 

Plus d’infos

Le site de la Scop Dynalec

www.kerwatt.bzh 

 




Rendons nous la beauté

Cela fait 3,5 milliards d’années que les êtres vivants interagissent et modifient leur environnement. L’apparition de la photosynthèse chez les bactéries a permis la production d’oxygène et est à l’origine de la première crise du vivant. Toujours mouvantes, toujours en évolution, les espèces forment une tapisserie dans laquelle nous sommes tous liés les uns aux autres dans des écosystèmes.

Une vingtaine de crises biologiques plus tard l’histoire se répète et le cycle continue. En 1896, le scientifique Svante August Arrhenius constatait que les activités humaines émettant une grande part de CO2, influaient sur le climat. En 1950, il était prouvé que le changement climatique si rapide était bien le fait d’une espèce : l’Homme.

Ce changement climatique nous divise, nous angoisse, nous fragilise. Il nous met face à la complexité de notre monde et réinterroge notre rapport à la nature, au temps qui passe, à nos valeurs… et depuis 1896 : la procrastination !

« Nous émerveiller, apprendre, sentir, toucher et partager »

Or, si les trente prochaines années sont signe d’incertitude totale et peut-être d’extinction de notre espèce, elles sont aussi une formidable opportunité pour ré-habiter le monde, le réenchanter. Après avoir décrit « des paysages qui ne ressemblent à rien » et « des rayons de bêtes congelées », Dominique A chante  « Rendez-nous la lumière, rendez-nous la beauté ». C’est en les rendant belles que nous préparons nos rivières, nos villes et nos campagnes au futur qui nous attend. Comment faire ? Nous émerveiller, apprendre, sentir, goûter, toucher, écouter et partager ce qui nous entoure. Non seulement la nature, mais aussi l’humanité, la diversité et pourquoi pas l’adversité. Sans jamais perdre une occasion de s’enrichir et de devenir quelqu’un de plus compréhensif.

Si chacun se préoccupe du capital économique qu’il laissera à ses enfants, préoccupons-nous collectivement du capital naturel et humain, fruit de milliards d’années d’évolution, qui restera après notre passage sur terre. Les décisions politiques et les choix de société des 30 prochaines années auront des conséquences sur les milliers d’années qui suivront. Alors soyons simples et créatifs. Inspirons-nous de la biodiversité pour trouver les clés de la transition : elles sont là, sous nos yeux. La tâche est rude mais terriblement enthousiasmante : rendons à la Terre sa beauté !

Une Plume Citoyenne de Anouck Bonjean, chargée de mission Biodiversité à Eau & Rivières de Bretagne.

Nous reproduisons ce texte éditorial du magazine spécial sur le changement climatique* de l’association Eau & Rivières, avec son aimable autorisation ainsi que celle de son auteure.

La magnifique image en Une a été créée par une jeune artiste brestoise, Charlène, alias « Chacha linogravure ». Il est possible de commander un exemplaire de ce tirage limité (24 X 32 cm) : https://www.eau-et-rivieres.org/magazine-194?fbclid=IwAR1iof7rk60aZQEEwRA1G3TyXndRy2kq17cIWgsWtGiZWm5XKAfKlAO4hIo

* « Rivières et climat : la beauté pour résister. Pour ce numéro 194, Eau & Rivières a décidé de traiter d’un thème central : le changement climatique. Au sommaire : une enquête sur l’adaptabilité des rivières aux bouleversements qui nous attendent, les impacts sur la faune et la flore, la gestion de l’eau potable dans les années à venir, le trait de côte en constante évolution, les villes à l’épreuve du changement climatique… »

https://www.eau-et-rivieres.org/home




Des actions de transition énergétique à l’échelle de la Région. Une initiative bretonne, solaire et citoyenne.

L’association Trégor Energ’éthiques (TE), créé en juin 2019, s’est donnée comme objectifs de contribuer à la transition énergétique dans le Trégor en recherchant des projets d’Énergies Renouvelables dans notre territoire (essentiellement du photovoltaïque dans un 1er temps), en incitant les citoyens à plus de sobriété et d’efficacité énergétique et en demandant aux citoyens de financer nos projets.

Nos efforts pour développer de l’énergie renouvelable citoyenne sur le territoire sont sur le point de porter leurs fruits. Deux centrales photovoltaïques, portées par TE vont être lancées sur:

  • les ateliers municipaux du Roudour, à Lannion,
  • l’entrepôt Tinatur (distributeur de matériaux écologiques) à Trémuson près de Saint-Brieuc.

Une soirée de présentation de nos projets est organisé, avec la projection d’un film documentaire We The Power montrant comment des coopératives citoyennes de production d’énergie renouvelable ont été créées dans différents pays européens :

Suite au film, nous vous présenterons les structures porteuses des projets de ce type

  • Trégor Energ’éthiques (https://www.tregor-energethiques.org/ ) et les associations amies bretonnes, qui ont créé
  • Kerwatt, la société citoyenne (1 personne = 1 voix) qui porte juridiquement les projets ( https://www.kerwatt.bzh/)
  • Ainsi que la façon dont vous, citoyens, pouvez apporter votre contribution à la transition : 1 action Kerwatt vaut 50€, 6 actions achetées financent un panneau, 30 actions achetées représente votre consommation électrique (hors chauffage) et ceci pendant 30 ans !

Présentation des quatre associations bretonnes fondatrices de la SAS KERWATT

La SAS Kerwatt a été créée en février 2020 par quatre associations bretonnes soucieuses de répondre aux défis climatiques à l’échelle régionale.

ÉTOILE SOLAIRE, Redon (35)

Étoile Solaire a été fondée en 2018 par des habitants de la région de Redon, pour participer à la transition énergétique et sociétale. Elle mène des actions et recherche des toitures éligibles pour des centrales photovoltaïques. Son objectif est de cofinancer des projets solaires grâce à la participation de tout(e)s citoyen(ne)s vivant sur le territoire. www.enr-citoyennes.fr/etoile-solaire

E-KÊR, Pont l’Abbé (29)

Depuis 2014, E-Kêr facilite la transition écologique dans le sud-Finistère à travers des actions de sensibilisation grand public et des projets innovants liés aux enjeux climatiques. Elle mène notamment des animations pédagogiques sur l’énergie et les réductions de consommation. Ses projets de production photovoltaïque sont la preuve par l’exemple ! www.e-ker.org

TRÉGOR ÉNERG’ÉTHIQUES, Lannion (22)

L’association, créée en 2019, a aussitôt rejoint l’équipe Kerwatt. Trégor Energ’Ethiques est un incubateur de projets d’énergies renouvelables sur le territoire de Lannion Trégor Communauté (57 communes et de plus de 100.000 habitants). Plusieurs projets d’envergure sont en cours d’étude et devraient aboutir fin 2021 ou 2022. www.tregor-energethiques.org

DOL’WATT

L’association DOL’WATT créée en 2018, a pour objet la promotion de l’énergie renouvelable dans le pays de Dol. Son action s’est orientée d’abord vers la recherche de surfaces disponibles. Parallèlement, l’association s’allie avec d’autres acteurs locaux pour favoriser la transition énergétique et les économies d’énergie. https://energie-partagee.org/projets/dol-watt/