Festival Photo : Cap sur l’Afrique à La Gacilly

Plus d’infos

www.festivalphoto-lagacilly.com




Avec Lucioles Energies, la transition énergétique s’allume en Ria d’Etel

Plus d’infos

https://luciolesriatransition.wordpress.com/




L’idée sortie. Un forum autour des énergies marines renouvelables et des hydroliennes à Port-Navalo (56)

BAMBOO BOAT. Engin planant en golfe du Morbihan

Peut être avez-vous aperçu un petit dériveur vert de type catamaran planer dans le golfe du Morbihan ? Cette bestiole est en fait un Moth , dériveur rapide de 3,30m doté de deux petits ailerons, les foils, qui améliorent la percée du bateau dans l’eau. Sa particularité est d’être conçu avec des matériaux biosourcés tels que le bambou et le lin dans une logique ecoresponsable.

Ce projet est élaboré par une fine équipe nantaise, constituée de jeunes diplômés et d’étudiants aux compétences complémentaires : architecture navale, ingénierie hydrodynamique, professionnels du bois et navigateurs sur leur temps libre dans la baie du golfe du Morbihan.

Le bamboo boat, allier la recherche de la performance et la construction ecoresponsable

Crédit photo Bamboo Boat

Le Bamboo boat n’est pas un bateau uniquement conçu à partir de Bambou. Cependant, il allie divers matériaux ecoresponsables. L’armature est en bambou. Remarquablement résistant, le bambou est un écomatériau sous utilisé. Sa forme cylindrique ne facilite pas son exploitation et ses fibres conviennent peu à l’assemblage, il fallait donc trouver des réponses aux contraintes du matériau. Les bambous utilisés ont donc été immergés durant 15 jours dans le golfe du Morbihan pour que la mer viennent brasser la sève, grande gourmandise des insectes et rendre ainsi le bois imputrescible. Ils ont ensuite été placé en étuve afin de les sécher à une température de 40°C. Pour lier les tiges de bambou entre elles, l’équipe a décidé d’utiliser de la fibre de lin et de l’enduire de résine époxy biosourcée à 56 %.

Crédit photo Bamboo Boat

Les flotteurs sont en mousse polystyrène 100 % recyclable. Le premier choix s’orientait vers des flotteurs en lin liège mais a été écarté faute de financements suffisants. Quand aux foils, ces ailerons qui permettent au bateau de planer et d’améliorer la vitesse, et au mât ils sont réalisés en carbone. Ces pièces d’une grande finesse technique n’ont pas encore trouvé une réponse dans les biomatériaux.

Les fournisseurs ?

A l’échelle d’un prototype fournir un bateau reste plus accessible «  Nous travaillons avec un jardin nantais pour le bambou, Terre de lin en Normandie pour les fibre de lin, Axson et Multiplast pour les foils » énonce Guillaume Dupont, architecte du projet et originaire de Séné, mais qui demande une recherche des aides potentielles « pas toujours si évidente » précise le porteur de projet. La construction en série du modèle ne semble pas à l’ordre du jour, « Trouver un marché sur le moth est compliqué. Ce sont des bateaux qui demandent déjà un bon niveau ». Conserver l’équilibre du moth, bateau extrêmement léger et sensible, en navigation exige en effet un bon sens marin de la part de son skipper. Par ailleurs, le Bamboo Boat n’est pas en mesure d’assurer les performances des moth actuels.

Les matériaux de la construction navale actuelle et leurs voisins bioresponsables

Les coques de bateaux sont le plus généralement construites à partir de deux matériaux : la fibre de verre et de la résine thermodurcissable issue de la pétrochimie. On tapisse le moule du prototype de fibre de verre que l’on enduit ensuite de résine. En durcissant la résine crée un bloc compact avec la fibre de verre et forme la coque du bateau. Ces matériaux sont difficilement réutilisables et non biodégradables. Depuis une dizaine d’années les recherches en matériaux biocomposites et en résines biosourcées avancent. L’Université de Bretagne sud, à Lorient, grâce aux recherches de Christophe Baley a notamment recensé les fibres naturelles, leur coût écologique et leur résistance pour les utiliser dans la construction des coques des bateaux. Comme le chercheur le précise l’avantage des fibres est d’être un matériau durable, recyclable et biodégradable c’est à dire qu’il peut rejoindre le compost et être transformé en eau et CO2 sous l’action des bactéries. Quand aux résines, Navecomat travaillait en 2010 sur une résine polylactique (PLA) issue de l’amidon. Cependant comme le précise Guillaume Dupont, ces résines sont pour le moment peu démocratisées dans la construction navale de série ou dans les bateaux de course au large car elles nécessitent des équipements concomitants, tels que des fours permettant de travailler la résine à une température de 200°C tandis que le polyester se travaille lui à froid.

Une belle aventure collective

 

Crédit photo Bamboo Boat

 

Le défi relevé par l’équipe du Bamboo Boat a fait du bruit lors du salon Nautic 2016 et laissés rêveurs lors du festival Les aventuriers de la mer en novembre 2016 à Lorient. Les bestioles à foils sont les nouvelles coqueluches des manifestations nautiques – planche à voile, kitesurf notamment – qui étaient rassemblés à Saint Pierre de Quiberon du 5 au 9 avril dernier pour la 3ème édition de la Semaine Affoilante. Qui sait peut être avez-vous eut l’occasion d’apercevoir une araignée verte accompagnée d’autres engins planants voler sur l’eau à cette occasion !

Pour approfondir :
Page de présentation du bamboo boat : http://www.bamboo-boat-56.webself.net/

http://www.nantes.archi.fr/fr/bamboo-boat
Explication de Christophe Baley, chercheur à l’université de Bretagne Sud, sur les biomatériaux : http://www.dailymotion.com/video/xb4tnu_bio-materiaux-alternative-a-la-plas_tech




Une association pour inciter les citoyens à jardiner… Au naturel !

Depuis quelques semaines, la commune de Béganne (56), dans la vallée de la Vilaine, compte une nouvelle association : Citoyens, jardinons ! Au naturel. Son but ? Permettre à tout citoyen de découvrir et développer ses connaissances du jardin au naturel.

Créée en février, à Béganne (56), l’association Citoyens, jardinons ! Au naturel veut développer la pratique du jardinage au naturel sur son territoire. « L’association a été créée par des personnes motivées de transmettre leur passion du jardinage », explique la page facebook de l’association. Elle s’est fixée pour objectif de permettre à tout citoyen de découvrir et développer ses connaissances du travail et de l’entretien du jardin potager, fruitier et fleuri au naturel.

Concrètement, Citoyens, jardinons ! Au naturel organisera des conférences, des ateliers ou encore des visites de jardins. Elle proposera également à ces adhérents de se mettre en relation avec des producteurs locaux et de leurs proposer des achats groupés, de légumes, de terreau ou de plants, par exemple. « Nous proposerons des actions pédagogiques et culturelles ouvertes à tous, scolaire, associatif et tout public », ajoute l’association qui compte, pour l’instant, une dizaine de membres, dont une bonne part de jeunes : « C’est important de faire découvrir que le jardin, ce n’est pas qu’une histoire de papy mamy. Avec cette asso, les jeunes s’impliquent dans le jardinage, l’environnement, le partage, le bien-être… »

Une conférence début avril

Le premier événement organisé par l’association, Citoyens, jardinons ! Au naturel sera une conférence, organisée le vendredi 7 avril, à la salle polyvalente de Béganne. Animée par Jean-Pierre Broseta, jardinier amateur et délégué régional Bretagne de Jardiniers de France, elle a pour thème les animaux qui aident le jardinier et les plantes qui soignent les plantes. « Tout au long de sa conférence, Jean-Pierre Broseta nous dévoilera tous les trucs et astuces pour aider chacun au jardin, découvrir la fonction de la biodiversité, s’économiser au jardin grâce à des techniques faciles et utiliser des produits naturels pour traiter ou éliminer les herbes indésirables », détaille l’association.

La conférence commence à 20h et doit durer deux heures. L’entrée est libre et une donation au chapeau sera organisée pendant l’événement.

Pour aller plus loin

La page facebook de l’association




COP Bretagne : quels enjeux? Entretien avec Laurent Labeyrie

«  Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région »

 

Laurent Labeyrie est géochimiste, paléo-océanographe, membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et coprésident de l’association « Clim’action Bretagne Sud ». Il nous confie ses impressions concernant la COP (Conférence des Parties) Bretagne.

 

Eco-Bretons : Quelle était votre impression en sortant de la COP ?

Laurent Labeyrie : Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région et a donc suscité espoirs et regrets. Il ne faut pas s’arrêter en 2018, le vrai challenge se présentera en 2030. Le message doit être : Attention, 2018 est la date du premier texte mais pas de la fin de l’exercice.

 

EB : Pourquoi une COP régionale ?

L.L. : L’échelle nationale n’est pas adaptée car l’impact du changement climatique n’est pas le même suivant les régions. Même au sein de la Bretagne, le changement ne sera pas le même en Bretagne Nord, Centre et au Sud.

Autre exemple, la région péri-méditerranéenne qui sera soumise, entre autres, à des problèmes de sécheresse (les scénarios optimistes prévoient une augmentation de 2 à 2,5°C d’ici 2070, ndlr), et à des problèmes humains liés aux mouvements migratoires provoqués par le changement climatique dans les pays alentour. Ceci alors que, d’une manière générale, la façade Atlantique sera moins impactée par le changement climatique.

 

EB : Pensez-vous que tous les acteurs étaient bien représentés ? Les industriels aussi ?

L.L. : L’industrie française est en train de rater le virage économique (lié à la transition environnementale, ndlr). L’économie bretonne continue à s’appuyer sur de grosses industries conventionnelles. Il n’y a pas assez d’initiatives pour soutenir les PME et les financer.

 

EB : Quelles sont vos impressions sur la table ronde à laquelle vous avez participé ?

L.L. : Les gens sont conscients du problème mais ne partagent pas forcément la même vision sur les moyens d’agir. Le problème de la Bretagne est l’aménagement du littoral et l’agriculture, au sujet desquels les positions des divers acteurs sont tranchées et parfois contradictoires.

 

EB : Quelle est l’étape suivante ?

L.L. : Les acteurs sont venus par curiosité, mais les grands choix économiques sont déjà faits. Le travail à long terme est important, et beaucoup de participants, particulièrement les politiques, sont susceptibles de ne penser qu’en court terme.

Il s’agit dont de continuer à informer, rassembler, innover, afin de mitiger les impacts du changement climatique sur la région, et s’ouvrir aux opportunités offertes par la transition.

 

EB : Quel sera l’impact des changements climatiques en Bretagne ?

L.L. : Il n’y aura pas d’impact dramatique, contrairement au Sud et aux milieux continentaux. Par contre, il y aura une exacerbation des problèmes actuels : des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes (autour de 220 km/h), des pics de froid autour de -15/-20°C (ils seront très rares, mais restent possibles, bien que moins fréquents que dans l’Est de la France et en Allemagne), des coups de chaud autour de 40°C, des sécheresses, la montée des mers.

Ces problèmes sont gérables si l’agriculture réduit ses besoins en eau pendant l’été, si les villes aménagent plus d’espaces verts, si les zones de cultures sont situées plus à proximité des centres pour éviter le transport…

D’une manière générale, la Bretagne a cette chance de subir un impact plus modéré que d’autres régions, ce qui permet d’investir les moyens dans l’adaptation au changement et non dans la gestion de catastrophes.

En ce qui concerne la montée du niveau des mers, elle risque d’aller jusqu’à un mètre en moyenne (sans compter les surcotes de tempête) avant la fin du siècle. Les villes côtières doivent donc réfléchir localement à l’adaptation de leurs structures en zones dangereuses et ne pas délivrer de permis de construire pour des zones à moins de 80 cm au-dessus du niveau de haute mer.

Il y a encore des municipalités qui ne prennent pas en compte ces directives et pensent installer des digues. Cette solution est chère et peu fiable puisqu’elles sont susceptibles de céder ; de plus elles demandent de très grosses dépenses de fonctionnement et entretien. La concertation locale est importante pour éviter les drames comme celui de la Faute-Sur-Mer. Je suis pour que les citoyens puissent poursuivre les élus qui n’ont pas pris les bonnes décisions, car ils ont toutes les informations pour le faire.

 

Pour aller plus loin :

 

Présentation de la COP régionale Bretagne

L’événement a eu lieu à Saint-Malo le jeudi 9 mars. Il a démarré par une table ronde et s’est poursuivi l’après-midi par des ateliers sur six thématiques différentes. De nombreux acteurs locaux étaient réunis lors de cet événement baptisé Carrefour des Transitions. Il faisait suite aux quatre conférences environnementales co-présidées par l’Etat et la Région. Les spécialistes ont échangé librement afin de dresser un tableau de la situation actuelle et réfléchir à des solutions à court et long terme. « Comme la COP21, qui avait réuni les acteurs du climat pour un accord historique entre 195 États, la COP régionale a pour ambition d’associer, en Bretagne, toutes les parties prenantes, de la transition écologique et énergétique », explique le site de l’événement.

Concrètement, le but est d’ouvrir un cahier des engagements, accessible aux Bretonnes et aux Bretons, qui proposera des actions, réalisable par tout un chacun. Un comité scientifique suivra l’ensemble de la démarche. Un événement citoyen est aussi envisagé fin 2018.