La Zad de Notre-Dame-Des-Landes, le « Dernier Continent »

« Je souhaite que le film permette au spectateur de vivre un moment aux côtés des zadistes ». Telle était la volonté de Vincent Lapize, en réalisant son film « Le Dernier Continent ». Consacré à la Zad (Zone à défendre) de Notre-Dame-Des-Landes, il propose de plonger avec lui dans ce monde encore méconnu de l’extérieur. Tourné entre le printemps 2012 et le printemps 2014, il met en lumière une galerie de portraits : occupants de la Zad, plus ou moins anciens, riverains, agriculteurs engagés dans la lutte, ainsi qu’opposants historiques. Jeunes et moins jeunes évoquent ainsi leur vision de la société et leur recherche d’un autre mode de vie et d’un autre modèle économique, qu’ils peuvent expérimenter en vivant sur la Zone à Défendre. Construction de cabanes, aménagement du terrain, cuisine, culture potagère…rythment ainsi le film, et illustrent les témoignages. Les affrontement avec les forces de l’ordre sont également au programme, filmés notamment lors de l’opération César d’octobre 2012, durant laquelle de nombreuses habitations ont été déruites.

Plus que la lutte contre l’aéroport en elle-même, le film, qui s’est « créé grâce aux rencontres qui ont jalonné mon séjour à la Zad », explique le réalisateur, met avant tout en avant la recherche par les occupants de la Zad d’un nouveau monde. «En vivant sur place et en partageant des momens avec les opposants, j’ai tenté de percevoir l’articulation entre utopie et réalité et vie quotidienne. Comment chacun évolue en fonction des raisons d’agir, des nouveaux choix de vie et de l’émulation collective », indique-t-il.

Pari réussi, car le film, loin de montrer seulement les tenants et les aboutissants de la lutte anti-aéroport, donne à voir une belle galerie de portraits. On comprend ainsi mieux les aspirations des habitants de la Zad, grâce aussi à des images particulièrement intéressantes. Un film qu’on pourra retrouver en salles à sa sortie nationale dès le 11 novembre !

 

La bande-Annonce du documentaire :

 

 

 

 

 

Des avants-premières en Bretagne

Le film sera projeté en avant-première dans certains cinéma bretons !

Carhaix le 01/11 au Cinéma Le Grand Bleu
Gourin le 02/11 au Cinéma de Gourin
Vannes le 03/11 à l’IUT
Questembert le 04/11 à IRIS Cinema
St Brieuc le 05/11 au Club 6
La Turballe le 06/11 au Cinéma Atlantic
Belle-Ile-en-Mer le 07/11 au Cinema Le Rex,Le Palais,Belle-Île
Pouliguen le 08/11 au Cinéma Pax Le Pouliguen
Nozay le 09/11 au Cinéma Le Nozek
St Nazaire le 10/11 au cinéma Jacques Tati

 

 

Plus d’infos

http://lederniercontinent.tumblr.com/




Un guide pour des activités nature à faire avec les enfants

L’automne arrive et avec lui son cortège de pluie, vents, nuages, baisse des température…difficile alors parfois d’occuper les enfants les week-end. Et aux beaux jours, on n’a pas toujours le temps et l’envie de prendre l’air dehors. Les éditions Terre Vivante ont pensé à tous les parents en panne d’inspiration, et propose un nouveau guide, baptisé « 50 activités nature avec les enfants ». En 117 pages, Marie Lyne Mangilli, animatrice d’un blog et passionnée par la création, l’environnement, et le « faire soi-même », propose un large panel d’activités à faire à la maison, ou dehors, suivant les mois et les conditions météo. Au fil des saisons, petits et grands apprendront ainsi à renouer avec la nature, à l’observer, à la découvrir, à s’en inspirer. Fabriquer un mobile nature, réaliser des barres de céréales maison, faire des yaourts sans yaourtière en automne ; concoter sa tisane anti-rhume, créer une couronne de bouleau ou des mangeoires en coques d’orange et de pommes en hiver ; faire sa limonade de tilleuil, des échasses « récup » ou des boutons de bois au printemps ; réaliser des « bijoux nature », du papier recyclé ou un spray anti-moustique en été…sont quelques une des activités détaillées dans le guide. Chaque recette ou activité est accompagnée de photos d’illustration. En fin d’ouvrage, une petite liste des « indispensables » à avoir chez soi (chocolat de cuisine, huile d’olive…) est proposée, ainsi que des conseils de récolte pour les plantes.

 

Joliment présenté et agréable à lire, le guide « 50 activités nature avec les enfants » s’avérera très utile pour tous ceux qui veulent prendre un peu de temps avec leurs enfants, et découvrir ensemble la joie du « faire soi même » avec des ingrédients issus de la nature environnante.

 

50 activités nature avec les enfants, 117 pages, éditions Terre Vivante, 14 euros.




Watermark, l’empreinte de l’eau.

Ce documentaire nous entraîne à travers différentes histoires et de multiples paysages somptueux, filmés en survol, évoquant cette empreinte de l’eau sur la planète. De l’Inde au Canada, en passant par les États-Unis, le Bangladesh, la Chine, le Mexique, le Groenland et l’Islande, ce film met en avant l’utilisation parfois extrême de l’eau (lacs artificiels, barrages hydrauliques, pollutions industrielles,…) et l’impact négatif de l’homme sur cette ressource vitale pour sa survie.

Laissant la parole aux habitants de ces pays, ce film ne se veut pas moralisateur avec un commentaire dramatique, il laisse les images et témoignages, parfois poignants de ces gens, s’exprimer d’eux-mêmes.

De l’assèchement prématuré de vastes étendues d’eau au Colorado à l’utilisation des rivières comme dépotoirs par de nombreuses entreprises industrielles au Bangladesh et ailleurs, ce film dresse un portrait peu rassurant de ces utilisations de l’eau par l’homme, et des conséquences sur notre environnement. Ce qui nous amène donc à nous poser la question de la qualité et de la quantité d’eau que nous laisserons aux générations futures…

 

L’Aquifère d’Ogallala, région fertile du Texas, où 70 % de l’eau utilisée par l’homme va à l’agriculture.

Pivot Irrigation #11, High Plains, Texas Panhandle, USA. Photo par Edward Burtynsky.

 

Marine Aquaculture #1, Luoyuan Bay, Fujian Province, Chine. Photo par Edward Burtynsky

 

Construction du plus grand barrage voûte du monde, situé sur le cours supérieur du plus long fleuve d’Asie, le Yangzi Jiang. Barrage dont la taille est de six fois celle du barrage Hoover construit il y a presque un siècle sur le fleuve Colorado.

Xiluodu Dam, Jinsha River, Chine. Photo par Edward Burtynsky.

DVD à retrouver sur le site Wild Side

Voir la bande-annonce

Découvrez ici les travaux d’Edward Burtynsky.

 

 

 




Et si on cuisinait les plantes sauvages ?

Ortie, bourrache, salicorne, pissenlit dent de lion, menthe sauvage…mais aussi les moins connues nombril de vénus, pimprenelle, tamier, silène…Toutes ces plantes, et d’autres encore, sont mises en lumière dans l’ouvrage d’Amandine Geers et Olivier Degorce, baptisé « Je cuisine les plantes sauvages », et disponible aux éditions Terre Vivante. En 143 pages, les deux auteurs, animateurs de l’association « What’s For Dinner » qui propose des ateliers de cuisine, font découvrir au lecteur pas moins de 24 plantes à cueillir dans la nature. Pour chacune, on trouve une description accompagnée de photos, ainsi qu’un récapitulatif des vertus pour la santé, des dates de récolte, et des mises en garde éventuelles.

Mais ce n’est pas tout : on trouve également 50 recettes de plats sucrés et salés, à réaliser avec les plantes présentées. Les plats plus « classiques » (gougères à la bourrache, galettes roulées au pesto d’orties, croque-monsieur à la consoude et à la mimolette) rivalisent avec d’autres plus originaux (seiche au nombril de vénus, câpres de bouton de mauve…). Le tout avec des photos grand format.

 

Bien présenté et agréable à lire, avec d’intéressantes illustrations, le livre « Je cuisine les plantes sauvages » ravira les amateurs de botanique ainsi que ceux de cuisine facile, rapide et économique. Il trouvera facilement sa place dans la cuisine, grâce à son format carré.

 

 

Je cuisine les plantes sauvages, Amandine Geers et Olivier Degorce, éditions Terre Vivante, 143 pages, 12 euros.




Le feuilleton de l’été : Jean de Maillard « l’arnaque : la finance au-dessus des lois et des règles »

A partir de ces exemples tellement exotiques, on peut faire d’intéressants parallèles avec nos mœurs financiaro-politiques françaises de ces trois dernières années. Dans le domaine, nous n’avons pas trop à rougir : de ce point de vue nous sommes bien mondialisés.

Les leçons non tirées des crises successives

1. Les errements du capitalisme financier de la fin du XX° siècle ont commencé avec la crise des « savings & loans », ces caisses d’épargne mutualistes américaines dont le modèle d’équilibre financier vertueux a été mis à mal par la hausse vertigineuse des rémunérations des autres produits financiers poussant ces Caisses d’Epargne locales à se lancer dans des opérations financières de plus en plus risquées pour lesquelles elles n’avaient ni les compétences, ni les moyens financiers. Un parallèle peut être aisément fait avec ce qui s’est passé récemment en France. Premier temps, on réduit l’attractivité des livrets A en baissant de manière autoritaire les taux de rendement et en élargissant le nombre des opérateurs possibles. Le produit devient banal. Du coup, les Caisses d’Epargne, principales opérateurs sur ce produit, se retrouvent sans base et la porte est ouverte à toutes les aventures ;

Deuxième étape, on termine de banaliser les Caisses d’Epargne, banques coopératives en les fusionnant avec une autre banque, coopérative elle aussi, la Banque Populaire. Voilà, les éléments sont en place pour une crise des « savings & loans » à la française!

Que ce soit le conseiller du Président qui a conçu ce montage qui se retrouve à la tête de cet ensemble, au mépris de toutes les règles d’éthique de la haute fonction publique dont il est issu, et s’y octroie des rémunérations plantureuses n’est dès lors plus qu’une péripétie. Que les deux mariés soient de statut coopératif montre que ces gens-là manient en plus avec beaucoup de cynisme l’humour noir. 

2. L’organisation de la pénurie sur les marchés des matières premières, et notamment de l’énergie, est une des conséquences des dérégulations imposées à ces marchés dont une des manifestations patentes est la suppression de toutes les limites sur achats à terme et à découvert pour tous opérateurs professionnels, seuls les spéculateurs étant limités. Ces hausses spéculatives qui sont une des causes de la crise actuelle n’ont été possibles que parce que les autorités de régulation ont reconnu que les spéculateurs étaient des opérateurs professionnels sur ces marchés. Incidemment, constatons que 19 ans après les autorités américaines, l’Etat français a reconnu de jure cette qualité à deux des plus gros prédateurs du marché financier : Goldman Sachs et JP Morgan, qui via leur filiale installée à Londres, sont autorisés à négocier du gaz sur le marché français (décrets publiés au J.O. de la République Française à quelques jours d’intervalle en janvier 2010). Du coup, ils peuvent dans tous les pays être considérés comme opérateurs professionnels, fournisseurs de gaz sur le marché dérégulé français pour prendre toutes les positions spéculatives sans limite sur ce marché. On peut donc craindre le pire quand on sait qu’au début de la chaîne les fournisseurs initiaux de cette matière première ne sont pas non plus d’une probité au-dessus de tous soupçons.  Le marché du gaz sera-t-il la prochaine bulle spéculative ? (une bulle dans le gaz, hilarant, n’est-ce pas?)

3. Concernant la cause la plus visible de la triple crise déclenchée au cours de l’été 2007 : la prolifération des prêts immobiliers accordés à des emprunteurs de moins en moins solvables, on ne peut que se féliciter, si tant est qu’on puisse se féliciter d’une catastrophe économique et sociale, que cette crise ait éclaté avant que le président Sarkozy ait eu le temps de mettre en œuvre la totalité de son programme et notamment la mise en place des instruments permettant l’accession à la propriété de centaines de milliers, voire de millions, de Français. Pour des raisons similaires, mais cette fois-ci impulsée par l’Etat et non par un marché financier déréglé, nous aurions vu apparaître sur les marchés financiers une masse considérable d’actifs financiers risqués.

Conclusions provisoires

1. Lorsqu’il a conçu son programme, le candidat Sarkozy et son équipe, où proliféraient les inspecteurs des finances et autres experts financiers de haut vol, étaient forcément au courant des avis alarmistes publiés sur la montée inexorable vers ce qu’on a appelé ensuite la crise des subprimes;

2. Lorsque le gouvernement Fillon accorde par décret à deux des plus grosses banques américaines le droit de vendre du gaz en France avec tout ce que cela implique comme privilège d’intervention sur les marchés, les cabinets ministériels, des ministères de l’économie et de l’énergie, peuplés de moult inspecteurs des finances, ingénieurs des mines et autres experts de haut niveau sur les marchés mondiaux de l’énergie ne pouvaient pas ne pas savoir que c’est la décision de la CFTC (régulateur états-unien des marchés de matières premières) en 1991 qui avait permis aux banques de tripatouiller les cours des matières premières au premier rang desquelles l’énergie, pétrole, gaz et électricité.

3. On est alors en droit de se poser des questions sur les qualités techniques et morales de ceux qui ont inspiré et pris ces décisions.

Solutions

 A. Mettre la dérégulation des marchés « de réseau » sous haute surveillance du Parlement européen, à défaut de renationaliser le service public de l’énergie c’est-à-dire en fait s’occuper très sérieusement du pilotage des directives européennes en la matière (directive « services » notamment)

B. Remettre le marché immobilier sous perfusion publique : l’important est actuellement de se loger, non de posséder son logement.

C. Redéfinir le métier de banquier et rétablir les règles de prudence qui à la fin des années 30 puis en 1945 avaient permis à deux reprises de redonner confiance aux opérateurs économiques, les producteurs, envers d’autres opérateurs économiques, les financeurs. Là aussi notre président dispose de conseiller éclairé (voir le rapport de Jacques Lepetit sur le risque systémique remis en avril 2010).

Tous ça est évidemment à creuser.

Evidemment, ce livre, écrit il y a 5 ans, ne pouvait pas prendre en compte toutes les turpitudes que ces mêmes entreprises ont pu commettre depuis. A vous d’essayer de les repérer à partir de cette petite grille de lecture.

 

 




Un premier imagier pour le gallo !

Savez-vous ce qu’est le dansouere, le qhézinier, le touzou de pai ? Tous ces mots, et bien d’autres encore, sont présents dans « l’imagier du gallo », paru chez Le Temps Editeur.. Un « imagier » pour découvrir le vocabulaire de la langue gallèse, qui fait partie des « langues d’oil », et est parlé dans toute une partie de la Bretagne, à l’Est d’une ligne allant de Saint-Brieuc à Vannes. « Le gallo est une langue en danger », explique Anne-Marie Pelhate, auteure de l’ouvrage. « Il y a eu une rupture dans la transmission entre les générations depuis une trentaine d’années », précise-t-elle. « Longtemps rejeté des salles de classe, le gallo est aujourd’hui enseigné de la maternelle à l’université, et les élèves peuvent même le passer au brevet et au bac ! », se réjouit Anne-Marie, animatrice en gallo sur la radio associative Plum’Fm, qui donne également des cours dans des écoles, et auprès des adultes. « Mais il existe encore peu d’outils pédagogiques », déplore-t-elle. D’où la création de l’imagier, sous l’impulsion de Dihun, une association de parents d’élèves de l’enseignement catholique qui promeut l’enseignement du breton et du gallo.

Du vocabulaire, et des éléments de culture

L’imagier du gallo regroupe ainsi 650 mots se rapportant à la vie quotidienne, et classés par thèmes (la plage, la cuisine, les métiers, la météo, la ferme, les vêtements, les arbres…). « Les enfants pourront alors découvrir et s’initier à la langue gallèse en compagnie de leurs parents ou grands-parents. », explique Anne-Marie. Les enseignants pourront également l’utiliser en classe. Illustré par Nolwenn Thos, graphiste rennaise, l’imagier et ses 650 mots comprennent également des « élements de culture bretonne », selon l’auteure. « On y retrouve les ustensiles pour confectionner des galettes de blé noir, le parlement de Bretagne, le jeu de palets… ». A noter également, la présence de « Devinailles », petites devinettes de gallo, comptines, jeu et recettes, qui agrémentent ce livre joliment illustré et qui s’inscrit dans la même dynamique que « la panvolette », livret-cd de chants et de contes en gallo précédemment illustrés et réalisé également par Anne-Marie et Nolwenn.

 

L’imagier du gallo, d’Anne-Marie Pelhate, illustré par Nolwenn Thos, 64 pages, Le Temps Editeur.