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Interpellons les candidats aux élections européennes

En France, 80 % des lois votées sont des transpositions de décisions européennes. En particulier la réglementation européenne influe fortement sur la marchandisation des actions associatives, l’utilisation croissante des appels d’offres au détriment des subventions et largement sur une vision utilitariste de l’action associative, alors que l’essentiel de leur valeur ajoutée est faite de développement humain, de participation à la vie de la cité, de renforcement du lien social et d’épanouissement des personnes.

Il est donc essentiel que les associations s’impliquent dans la campagne des européennes pour poser des questions qui engagent leur avenir.

 

Nous proposons deux outils aux associations afin de leur permettre de questionner les candidats et éventuellement d’agir au niveau européen, en apportant pour ce faire un certain nombre d’éclairages afin de comprendre pourquoi les associations sont concernées par la construction européenne :

 

  • Un bref texte précisant le rôle et fonctionnement du parlement et son élection puis proposant 3 niveaux de questions pouvant être soumis aux candidats : TEXTE CAC et Parlement Européen

 

  • Un fascicule plus complet (en version A5) permettant de préciser en quoi les associations sont concernées par la construction européenne et quelles sont les capacités d’agir des députés européens -en distinguant trois niveaux d’intervention-.
 
La question est aussi de cerner quelles sont les possibilités et les capacités des associations à s’organiser et à agir au niveau européen auprès des institutions (Parlement, Conseil, Commission et Cour de justice).
Comme les institutions européennes demeurent largement méconnues de la plupart de nos concitoyens (tout comme les associations des instances européennes) leur histoire et leur rôle sont ici  rapidemement repris : GUIDE POUR QUESTIONNER LES CANDIDATS AU PARLEMENT EUROPEEN
(Sur notre site Internet la version « pour imprimer » de ce guide est aussi disponible ICI)
 
 
Plus d’infos
 
www.associations-citoyennes.net
 
 



Le Breton Denez L'Hostis à la présidence de France Nature Environnement

40 ans d’engagement pour l’environnement

Originaire de Bretagne, âgé de  67 ans, Denez L’Hostis est engagé dans les associations de protection de la nature depuis plus de quarante ans. Responsable du réseau Mer, océans et littoraux de France Nature Environnement, il a derrière lui un parcours professionnel varié, tourné vers la mer et l’environnement. Ce diplômé de l’ESSEC (1970) a débuté comme chercheur à l’INRA et à l’Ifremer, avant de diriger une importante organisation de pêcheurs puis le Port-Musée de Douarnenez et la Cité de la Mer à Cherbourg. Il s’implique également depuis les années 70 pour le développement des énergies renouvelables, notamment de l’énergie éolienne. Vice-président de la communauté d’agglomération et conseiller municipal de Quimper entre 2008 et 2014, il a renoncé à tout mandat d’élu et quitté Europe Ecologie Les Verts. 

 

Dans la continuité de l’action de Bruno Genty

Le nouveau président de France Nature Environnement compte inscrire ses pas dans ceux de son prédécesseur, Bruno Genty, qui a présidé l’association de mars 2010 à avril 2014. Denez L’Hostis salue le travail accompli par l’équipe précédente. « Bruno Genty entouré d’une équipe très motivée, a beaucoup fait pour la notoriété de la fédération. Avec la campagne d’affichage dénonçant les excès  de l’agriculture intensive et les dangers des algues vertes, menée en février 2011, France Nature Environnement a su provoquer un réel débat. Et nous avons organisé en 2012 le seul événement de la campagne présidentielle dédié à l’environnement. Enfin, parce que France Nature Environnement  est une fédération, son équipe a œuvré pour que de plus en plus d’associations membres prennent  le logo et le nom de France Nature Environnement. C’est un progrès important.« 

 

Ses ambitions pour France Nature Environnement

« Elargir le travail et l’implication de France Nature Environnement à l’échelle européenne et  euro-méditerranéenne », « peser davantage dans les débats de société, notamment sur la thématique santé », « dialoguer toujours plus avec l’ensemble de la société civile, au-delà des seuls cercles  écologistes » : voici quelques-uns des projets du nouveau président de FNE « tout en restant  concentrés sur nos priorités. » « La COP21, conférence des parties sur le climat organisée à Paris fin  2015, sera  notamment une opportunité pour la fédération de témoigner d’une  approche qui n’est  pas qu’hexagonale. »  « Etre capable de contester comme de proposer : c’est la philosophie de FNE depuis 1968,  c’est aussi la mienne depuis plusieurs décennies », explique enfin Denez L’Hostis.  

 

Une arrivée dans un contexte politique tourmenté

Son élection coïncide avec l’arrivée de Ségolène Royal à la tête du ministère de l’Ecologie. Denez L’Hostis souhaite que ce changement soit favorable à l’environnement et à l’action citoyenne. « J’écouterai le discours de politique générale, prévu mardi, avec la plus grande attention. J’attends le passage aux actes du gouvernement. La transition écologique doit devenir un véritable projet de société. C’est ce que je défendrai tout au long de mon mandat.« , a-t-il commenté.

 

http://www.fne.asso.fr/fr/




Un « Open Bidouille Camp » à Saint-Brieuc

En quoi consiste un « open bidouille camp » ?

C’est un concept qui vient des Etats-unis, et qui a été importé récemment en France, en 2012, sous le nom de « Open Bidouille Camp ». « Open » pour la gratuité et l’esprit du « libre » qui anime la manifestation, « Bidouille », pour le fait de bricoler, d’apprendre en faisant, et « Camp » pour le plein air. Un « open bidouille camp » est une journée durant laquelle des ateliers sont proposés au grand public, tous gratuits et organisés par des bénévoles, dans un esprit de partage de connaissances et de partage de savoir-faire, d’implication des citoyens sur le territoire, et qui répond à une charte précise. On pourra y découvrir tout un panel d’activités, en fabriquant des objets, en bricolant etc. Les « open bidouille camps » sont très liés au milieu du numérique et du « libre », aux FabLabs, à l’éducation populaire. Celui-ci est organisé ici par un collectif d’associations  dans lequel on retrouve Les Petits Débrouillards, Le Centre d’Etudes et d’Actions Sociales des Côtes d’Armor, et la Matrice, l’espace de coworking (travail partagé, ndlr) de Saint-Brieuc.

Concrètement, quel sera le programme de la journée ?

Nous proposons une trentaine d’ateliers, dans des domaines aussi divers que la couture, la cuisine, l’informatique, le jardinage… tous gratuits. On pourra par exemple fabriquer des nichoirs à oiseaux, des ruches avec des palettes, utiliser une imprimante 3D, créer son dentifrice, fabriquer des marionnettes, apprendre à cuisiner des fânes de légumes, bricoler son vélo, installer des logiciels libres sur son ordinateur… Le programme est varié.

En parallèle, il y aura également des cafés-débats sur des thèmes citoyens en lien avec la démocratie et le bien commun. Et à partir de 16 heures, une « disco soupe » sera organisée (épluchage, prépatation et dégustation de la soupe ensemble, à base de légumes déclassés, et en musique), jusqu’à 22 heures.

Est ce qu’un événement de ce type sera reconduit l’année prochaine ?

C’est la première fois qu’une ville moyenne de la taille de Saint-Brieuc organise un « Open Bidouille Camp ». D’habitude cela se déroule dans des villes plus grandes comme Bordeaux, Brest, Genevilliers… En deux mois et demi, nous avons réussi à le mettre sur pied, avec une trentaine d’ateliers organisés et une cinquantaine de bénévoles ! Vu l’engouement, cela devrait engendrer la motivation ou le besoin nécessaire pour en organiser un deuxième l’année prochaine !

 




Quand les "déchets" peuvent devenir des "trésors"…

 

 

A lire aussi

Des étudiants veulent mobiliser contre le gaspillage alimentaire

Des étudiants inventifs au service du développement durable

 

 

Plus d’infos

www.telecom-bretagne.eu/

 

 

 

 




Des étudiants inventifs au service du développement durable

Cendrine Le Locat, responsable développement durable et solidaire de Telecom Bretagne, explique en quoi consiste le forum organisé sur le campus, et quelle est la démarche de l’école en terme de développement durable et sa place dans la formation des étudiants.

 

 

 

 

 

 

 

Un groupe d’étudiants de Telecom Bretagne a mis au point une application pour Smartphone permettant aux brestois de localiser les espaces de tri des déchets, de savoir quel déchet déposer dans quelle poubelle, et aussi de connaitre l’économie de Co2 réalisée en effectuant ce geste. Ils ont reçu un prix par Brest Métropole Océane pour leur travail.

 

Modachir Rossanaly Vasram, Elie Radzik, Arnaud Castel et Quentin Dusserre proposent une application permettant de localiser facilement les points de tri des déchets à Brest.

 

 

 

 

Les explications d’Arnaud Castel, chef du projet :

 

 




Lendemains d'élections

Une fraction croissante de nos concitoyens est proprement déboussolée et les causes en sont multiples : rapidité des changements sociétaux et perte des repères traditionnels, ampleur des bouleversements induits par la « Techno-science » et la « méga-machine », montée du chômage et des inégalités…

Tous ces phénomènes se conjuguent et les clefs d’analyse héritées du passé ne sont plus appropriées pour décoder les ressorts d’une société qui semble vouloir faire de la consommation l’ultime horizon de l’humanité. Le concept même de progrès, hier encore chargé d’espérance, se mue en porteur de menaces1 et l’on commence à prendre conscience que c’est à l’homme de s’adapter puisque tout ce qui peut techniquement être réalisé le sera quelqu’en soient les conséquences…

Ajoutons à cela que le processus de « globalisation » qui s’effectue sous l’égide de la « main du marché » semble bien donner raison à Margareth Tatcher quand elle s’efforçait d’accréditer l’idée selon laquelle , « aux lois du marché », « there is no alternative » ce qui lui avait valu le surnom de TINA…

Lors même que la sphère politique donne le sentiment d’abdiquer tous les jours un peu plus devant les « forces du marché », les appels au civisme ont peu de chance d’être entendus et face à tout ce qui apparaît comme de nouvelles fatalités, beaucoup se résignent. Certains désertent les urnes tandis que d’autres se replient dans des démarches identitaires tournant ainsi le dos au principe de fraternité sans lequel la Liberté ne peut être que celle du renard dans le poulailler.

Alors, que faire ?

Dans le contexte actuel, donner corps à la formule « penser global, agir local » promue à l’occasion du Sommet de Stockholm en 1992 nous indique peut-être la Voie. Elle nous place en tout cas face à nos responsabilités de « citoyens du monde » car ne l’oublions pas, nous sommes entrés dans une nouvelle ère, l’anthropocène, et cela nécessite de nouveaux comportements….

Le changement, nous en sommes de plus en plus persuadés, ne viendra pas d’en haut…et la TRANSITION qui s’avère indispensable, tant pour préserver la planète que pour administrer avec sagesse l’humanité qu’elle héberge, a d’ailleurs déjà commencé de prendre corps à la base, c’est-à-dire dans nos villages, nos quartiers, nos communes, nos communautés de communes…

C’est là, qu’en citoyens responsables, non pas seuls, mais en agissant au sein d’associations inspirées par une « éthique du Vivant » et le sens de l’intérêt général, nous pouvons peser sur des choix simples mais aux multiples conséquences économiques, écologiques, sociales, culturelles.

Promouvoir l’agriculture biologique et les circuits de proximité, faire de l’écologie un thème d’éducation populaire, contribuer à la mise en œuvre de COOP, de SCOP, de SIC afin de multiplier les solutions décentralisées de production des énergies renouvelables, développer les réseaux d’entraide et de mutualisation… Autant de manières de retrouver le sens du bien commun et de l’intérêt général, autant de moyens aussi de privilégier la coopération sur la compétition.

 

C’est ainsi que nos associations contribuent à contrebattre l’indifférence et la résignation, ces deux pollutions de l’esprit qui favorisent toutes les autres. C’est ainsi aussi, en redonnant du sens et de l’espérance en un monde plus fraternel que nous ferons reculer….l’abstention en particulier celle des jeunes.

 

Jean-Claude Pierre est porte-parole du réseau Cohérence et président du comité scientifique de l’Institut de Silfiac

 

1BLAMONT, Jacques. Introduction au siècle des menaces, Paris : O. Jacob, 2004 Collection:Sciences