Jardiner en ville, pour végétaliser l’urbain

Cette année, la ville de Rennes invite ses habitants à s’approprier les rues en les végétalisant. Les volontaires, passionnés de jardinage, pourront planter et semer au pied des façades d’habitation, des arbres ou du mobilier urbain.

Le printemps est là et, cette année, les habitants de Rennes sont invités par la municipalité à s’approprier les rues de la capitale bretonne en jardinant ! « Les Rennais qui le souhaitent peuvent jardiner les rues : végétalisation des pieds de façades d’habitations, pieds de certains mobiliers urbains, pieds d’arbres, installation de jardinières… Tout espace public (hors parcs et jardins municipaux) peut être concerné », explique la mairie.

Concrètement, les amateurs de jardinage intéressés doivent s’enregistrer sur le site de Rennes Métropole. Il faut ensuite remplir un formulaire et le renvoyer, accompagné d’un plan ou d’un croquis précisant votre projet. « Un permis de végétaliser est ensuite émis par la ville de Rennes, sous réserve que le projet respecte les conditions listées dans le cahier des charges », précise le site de la ville, qui envoi sa réponse sous un mois.

Sans produits phytosanitaires

Une fois le permis délivré, les citoyens à la main verte peuvent s’atteler immédiatement à la tâche. Les trottoirs doivent, évidemment, rester accessible aux piétons et aux personnes à mobilité réduite. La municipalité donne aux volontaires quelques consignes concernant l’arrosage, l’entretien sans produits phytosanitaires ou la sécurité.

Il est possible de planter des plantes au pied des murs des habitations, au pied du mobilier urbain, des arbres… Si des travaux doivent être effectués – creuser le bitume, par exemple – la ville de Rennes peut les faire pour vous, il suffit de le demander. Vous pouvez aussi demander à la collectivité l’installation de jardinières sur les trottoirs. Alors à vos plantoirs !

Pour aller plus loin :

La page Jardiner en ville sur le site de Rennes Métropole




COP Bretagne : quels enjeux? Entretien avec Laurent Labeyrie

«  Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région »

 

Laurent Labeyrie est géochimiste, paléo-océanographe, membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et coprésident de l’association « Clim’action Bretagne Sud ». Il nous confie ses impressions concernant la COP (Conférence des Parties) Bretagne.

 

Eco-Bretons : Quelle était votre impression en sortant de la COP ?

Laurent Labeyrie : Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région et a donc suscité espoirs et regrets. Il ne faut pas s’arrêter en 2018, le vrai challenge se présentera en 2030. Le message doit être : Attention, 2018 est la date du premier texte mais pas de la fin de l’exercice.

 

EB : Pourquoi une COP régionale ?

L.L. : L’échelle nationale n’est pas adaptée car l’impact du changement climatique n’est pas le même suivant les régions. Même au sein de la Bretagne, le changement ne sera pas le même en Bretagne Nord, Centre et au Sud.

Autre exemple, la région péri-méditerranéenne qui sera soumise, entre autres, à des problèmes de sécheresse (les scénarios optimistes prévoient une augmentation de 2 à 2,5°C d’ici 2070, ndlr), et à des problèmes humains liés aux mouvements migratoires provoqués par le changement climatique dans les pays alentour. Ceci alors que, d’une manière générale, la façade Atlantique sera moins impactée par le changement climatique.

 

EB : Pensez-vous que tous les acteurs étaient bien représentés ? Les industriels aussi ?

L.L. : L’industrie française est en train de rater le virage économique (lié à la transition environnementale, ndlr). L’économie bretonne continue à s’appuyer sur de grosses industries conventionnelles. Il n’y a pas assez d’initiatives pour soutenir les PME et les financer.

 

EB : Quelles sont vos impressions sur la table ronde à laquelle vous avez participé ?

L.L. : Les gens sont conscients du problème mais ne partagent pas forcément la même vision sur les moyens d’agir. Le problème de la Bretagne est l’aménagement du littoral et l’agriculture, au sujet desquels les positions des divers acteurs sont tranchées et parfois contradictoires.

 

EB : Quelle est l’étape suivante ?

L.L. : Les acteurs sont venus par curiosité, mais les grands choix économiques sont déjà faits. Le travail à long terme est important, et beaucoup de participants, particulièrement les politiques, sont susceptibles de ne penser qu’en court terme.

Il s’agit dont de continuer à informer, rassembler, innover, afin de mitiger les impacts du changement climatique sur la région, et s’ouvrir aux opportunités offertes par la transition.

 

EB : Quel sera l’impact des changements climatiques en Bretagne ?

L.L. : Il n’y aura pas d’impact dramatique, contrairement au Sud et aux milieux continentaux. Par contre, il y aura une exacerbation des problèmes actuels : des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes (autour de 220 km/h), des pics de froid autour de -15/-20°C (ils seront très rares, mais restent possibles, bien que moins fréquents que dans l’Est de la France et en Allemagne), des coups de chaud autour de 40°C, des sécheresses, la montée des mers.

Ces problèmes sont gérables si l’agriculture réduit ses besoins en eau pendant l’été, si les villes aménagent plus d’espaces verts, si les zones de cultures sont situées plus à proximité des centres pour éviter le transport…

D’une manière générale, la Bretagne a cette chance de subir un impact plus modéré que d’autres régions, ce qui permet d’investir les moyens dans l’adaptation au changement et non dans la gestion de catastrophes.

En ce qui concerne la montée du niveau des mers, elle risque d’aller jusqu’à un mètre en moyenne (sans compter les surcotes de tempête) avant la fin du siècle. Les villes côtières doivent donc réfléchir localement à l’adaptation de leurs structures en zones dangereuses et ne pas délivrer de permis de construire pour des zones à moins de 80 cm au-dessus du niveau de haute mer.

Il y a encore des municipalités qui ne prennent pas en compte ces directives et pensent installer des digues. Cette solution est chère et peu fiable puisqu’elles sont susceptibles de céder ; de plus elles demandent de très grosses dépenses de fonctionnement et entretien. La concertation locale est importante pour éviter les drames comme celui de la Faute-Sur-Mer. Je suis pour que les citoyens puissent poursuivre les élus qui n’ont pas pris les bonnes décisions, car ils ont toutes les informations pour le faire.

 

Pour aller plus loin :

 

Présentation de la COP régionale Bretagne

L’événement a eu lieu à Saint-Malo le jeudi 9 mars. Il a démarré par une table ronde et s’est poursuivi l’après-midi par des ateliers sur six thématiques différentes. De nombreux acteurs locaux étaient réunis lors de cet événement baptisé Carrefour des Transitions. Il faisait suite aux quatre conférences environnementales co-présidées par l’Etat et la Région. Les spécialistes ont échangé librement afin de dresser un tableau de la situation actuelle et réfléchir à des solutions à court et long terme. « Comme la COP21, qui avait réuni les acteurs du climat pour un accord historique entre 195 États, la COP régionale a pour ambition d’associer, en Bretagne, toutes les parties prenantes, de la transition écologique et énergétique », explique le site de l’événement.

Concrètement, le but est d’ouvrir un cahier des engagements, accessible aux Bretonnes et aux Bretons, qui proposera des actions, réalisable par tout un chacun. Un comité scientifique suivra l’ensemble de la démarche. Un événement citoyen est aussi envisagé fin 2018.




L’idée sortie. Le salon Respire la vie à Rennes

Du 10 au 12 février, le parc des expositions de Rennes accueille la 13e édition du salon Respire la vie. Durant trois jours, 210 exposants seront là pour échanger avec les visiteurs intéressés par le bio, le bien-être, le développement personnel…

Jusqu’à dimanche, le salon Respire la vie s’installe au parc des expositions de Rennes. De 10h à 19h, les visiteurs pourront aller à la rencontre des 210 exposants. Produits bio, habitat sain, éco-produits, beauté, bien-être, zen… Il y en aura pour tous les adeptes d’un mode de vie plus sain.

Au programme également, des conférences autour du bio et du bien-être, des ateliers pour rencontrer des professionnels et essayer des activités comme le feng shui, l’hypnose… Vous pourrez aussi fabriquer vos cosmétiques, vous essayer à la cuisine ou déguster du vin !

Les exposants du salon répondent tous à la charte de sélection des salons Zen et bio. « Les comités de sélection du salon s’assurent que les critères requis sont respectés pour tous les produits et services présentés, dans le respect d’une démarche environnementale », explique le site du salon.

Pour cette 13e édition, tous les exposants accepteront le Galléco, la monnaie locale circulant en Ille-et-Vilaine. L’an passé, seul cinq exposants, membre du réseau, les acceptaient et 2 000 Gallécos avaient été échangés. Grâce à cette initiative, la monnaie locale va gagner en visibilité sur son territoire.

Pour aller plus loin

Du 10 au 12 février, salon Respire la vie, de 10h à 19h, au parc des expositions de Rennes. Tarifs : 5€, gratuit sous condition.

www.respirelavie.fr




Reizhan veut tracer un chemin vers l’avenir

Créé en septembre dernier à Rennes, l’entreprise Reizhan veut changer notre modèle économique et le réintégrer dans le vivant. Elle travaille autour de quatre axes : diagnostic, formation, pédagogie et élaboration de ce nouveau modèle.

L’entreprise Reizhan a été créée en septembre 2016, à Rennes. Elle s’est fixée pour objectif de « réintégrer notre modèle économique dans le vivant ». Pour cela, Reizhan compte trouver un nouveau modèle économique où la rentabilité financière ne serait plus la priorité. « À l’heure actuelle, on ne prend pas e compte le vivant dans nos modèles économiques », regrette Patrice Valantin, le créateur de Reizhan.

Pour cet ancien de la légion étrangère, cette « révolution économique » passe par une vision planétaire de l’alternative. « Si on essaye de résoudre les problèmes dans notre coin, ça ne marche pas. Il faut développer un modèle économique basé sur une approche territoriale », explique l’entrepreneur.

Concrètement, Reizhan propose aux entreprises et aux collectivités locales dde faire un diagnostic de leurs activités et de les accompagner vers une économie vivante. « Nous leur expliquons pourquoi la Nature est indispensable, pourquoi la résilience a plus d’intérêt que le profit, comment travailler en relation avec le vivant… », détaille Patrice Valantin.

D’ici quelques mois, Reizhan organisera des formations à destination des cadres : « Nous allons les mettre en pleine Nature. Grâce à cette immersion, ils pourront se ressourcer et ressentir une nouvelle inspiration ». Le même type de formation à destination des jeunes est proposé via le parcours Irvin.

La pédagogie est un autre axe de travail de Reizhan. « Nous voulons disséminer sur le territoire en travaillant avec des écoles ou des entreprises, toujours en lien avec le vivant. Par exemple, en installant des jardins permaculturels », explique Patrice Valantin.

À plus long terme, les trois salariés de Reizhan travaillent sur un nouveau modèle économique. « Nous échangeons avec les acteurs du territoire et espérons aboutir d’ici deux ou trois ans », conclut Patrice Valantin.

Pour aller plus loin

www.reizhan.bzh




Vidéo. Trois initiatives de transition en Bretagne

Le week-end des 8 et 9 octobre se déroulait le traditionnel salon Ille-Et-Bio à Guichen, près de Rennes. Dans le cadre de cette vingt-cinquième édition se tenait également pour la deuxième fois un « forum des transitions », baptisé « Trans’Ille et Bio ». Au programme : des temps de réflexion et d’échange animés, afin de réfléchir à la mise en place d’une dynamique des transitions en Bretagne. Retour en vidéo sur ce forum, avec cette fois le témoignage de trois initiatives de transitions locales !


Vidéo2 Ille et Bio par ecobretons




Chou du volant, des jouets en bois évolutifs et made in France

Des jouets en bois évolutifs, assemblés en France, avec des matériaux produits localement. C’est le pari que c’est lancé Jean-Marc Gomez, il y a deux ans. Depuis quelques semaines, il commercialise des porteurs sous l’appellation Chou du volant.

Depuis quelques semaines, on peut acheter, sur Internet, des porteurs en bois modulables et évolutifs, sous la marque Chou du volant. « L’idée est de faire plus et mieux avec moins. Grâce à une conception en plate-forme, il est possible de créer plusieurs jouets à partir d’une même base », explique Jean-Marc Gomez, le concepteur de Chou du volant. En effet, à partir de la plate-forme de base, une moto, il suffit de quelques accessoires pour transformer le jouet en voiture ou en avion.

L’aventure démarre en 2014. Après 20 ans de carrière dans la recherche agro-alimentaire, Jean-Marc Gomez décide de tout arrêter et de changer de voie. En 2015, il se lance dans la conception de jouets en bois. Chou du volant est né. « Dès la conception, je voulais être dans une logique de développement durable et de fabrication locale », précise ce Rennais.

Une campagne de financement participatif

Un pari presque réussi puisque, à part les roues, tous les éléments de son porteur sont fabriqués et assemblés en France. « Le hêtre utilisé pour la plate-forme est français et labellisé PEFC. La plate-forme est assemblée en Vendée, le bois plat du Maine-et-Loire. Les tubes métalliques viennent des Deux-Sèvres, le pare-brise de Nantes. La conception et le design ont été réalisés par Laurent Lamballais, qui est installé à Vannes. Il n’y a que pour les roues que je n’ai pas trouvé ce que je voulais en France, j’ai dû me fournir en Chine… Mais si j’ai plus de volume à produire, je suis en contact avec un fournisseur franco-allemand », détaille Jean-Marc Gomez.

À l’automne dernier, une campagne de financement participatif a eu lieu pour financer la production d’une première série. Elle a permis de récolter un peu plus de 5000 euros. « J’aurais aimé qu’il y ait plus de contributeurs et que chacun donne moins. C’est l’idée que j’ai du financement participatif. Mais la campagne est une réussite et elle a contribué à nous faire connaître », avoue Jean-Marc Gomez.

Une première production de 300 jouets « moto » a été lancé et les jouets sont désormais en vente sur le site de Chou du volant, au prix de 196 €. « Le prix se justifie par un prix de revient conséquent. Et impossible de passer par un réseau de distribution car il m’en propose un prix inférieur à mon prix de revient… Je suis donc obligé de faire de la vente directe, ce qui ne me dérange pas car cette relation avec le client m’intéresse beaucoup », indique Jean-Marc Gomez, qui espère avoir suffisamment de commandes pour pouvoir produire l’intégralité de ses jouets en France.

Pour aller plus loin

www.chouduvolant.com