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Vidéo. Trois initiatives de transition en Bretagne

Le week-end des 8 et 9 octobre se déroulait le traditionnel salon Ille-Et-Bio à Guichen, près de Rennes. Dans le cadre de cette vingt-cinquième édition se tenait également pour la deuxième fois un « forum des transitions », baptisé « Trans’Ille et Bio ». Au programme : des temps de réflexion et d’échange animés, afin de réfléchir à la mise en place d’une dynamique des transitions en Bretagne. Retour en vidéo sur ce forum, avec cette fois le témoignage de trois initiatives de transitions locales !


Vidéo2 Ille et Bio par ecobretons




Chou du volant, des jouets en bois évolutifs et made in France

Des jouets en bois évolutifs, assemblés en France, avec des matériaux produits localement. C’est le pari que c’est lancé Jean-Marc Gomez, il y a deux ans. Depuis quelques semaines, il commercialise des porteurs sous l’appellation Chou du volant.

Depuis quelques semaines, on peut acheter, sur Internet, des porteurs en bois modulables et évolutifs, sous la marque Chou du volant. « L’idée est de faire plus et mieux avec moins. Grâce à une conception en plate-forme, il est possible de créer plusieurs jouets à partir d’une même base », explique Jean-Marc Gomez, le concepteur de Chou du volant. En effet, à partir de la plate-forme de base, une moto, il suffit de quelques accessoires pour transformer le jouet en voiture ou en avion.

L’aventure démarre en 2014. Après 20 ans de carrière dans la recherche agro-alimentaire, Jean-Marc Gomez décide de tout arrêter et de changer de voie. En 2015, il se lance dans la conception de jouets en bois. Chou du volant est né. « Dès la conception, je voulais être dans une logique de développement durable et de fabrication locale », précise ce Rennais.

Une campagne de financement participatif

Un pari presque réussi puisque, à part les roues, tous les éléments de son porteur sont fabriqués et assemblés en France. « Le hêtre utilisé pour la plate-forme est français et labellisé PEFC. La plate-forme est assemblée en Vendée, le bois plat du Maine-et-Loire. Les tubes métalliques viennent des Deux-Sèvres, le pare-brise de Nantes. La conception et le design ont été réalisés par Laurent Lamballais, qui est installé à Vannes. Il n’y a que pour les roues que je n’ai pas trouvé ce que je voulais en France, j’ai dû me fournir en Chine… Mais si j’ai plus de volume à produire, je suis en contact avec un fournisseur franco-allemand », détaille Jean-Marc Gomez.

À l’automne dernier, une campagne de financement participatif a eu lieu pour financer la production d’une première série. Elle a permis de récolter un peu plus de 5000 euros. « J’aurais aimé qu’il y ait plus de contributeurs et que chacun donne moins. C’est l’idée que j’ai du financement participatif. Mais la campagne est une réussite et elle a contribué à nous faire connaître », avoue Jean-Marc Gomez.

Une première production de 300 jouets « moto » a été lancé et les jouets sont désormais en vente sur le site de Chou du volant, au prix de 196 €. « Le prix se justifie par un prix de revient conséquent. Et impossible de passer par un réseau de distribution car il m’en propose un prix inférieur à mon prix de revient… Je suis donc obligé de faire de la vente directe, ce qui ne me dérange pas car cette relation avec le client m’intéresse beaucoup », indique Jean-Marc Gomez, qui espère avoir suffisamment de commandes pour pouvoir produire l’intégralité de ses jouets en France.

Pour aller plus loin

www.chouduvolant.com

 




Aubergine, une savonnerie bio et « slow cosmétique »

A Saint-Thurial, en Ille-Et-Vilaine, Laurence Hamon a fondé la savonnerie Aubergine. Elle y fabrique des cosmétiques bio, sous forme solide, avec des ingrédients en partie issus de productions locales, le tout avec des emballages compostables et biodégradables. Elle bénéficie pour son travail de la mention « Slow Cosmétique », qui met en valeur des démarches en cosmétique plus éthiques, écologiques et durables.

C’est en août 2015 que la savonnerie Aubergine a vu le jour. Laurence Hamon, ancienne visiteuse médicale, a décidé de passer à un nouveau mode de vie plus respectueux de l’environnement et de se lancer dans la fabrication et la vente de cosmétiques. Après deux ans de travail pour mettre au point son projet, la voilà installée à Saint-Thurial, en Ille-Et-Vilaine. Dans son laboratoire, elle fabrique des savons, shampoing et dentifrices solides, sans huile de palme, avec des ingrédients bio. Dont une partie est cultivée localement. « Je travaille avec un producteur qui me fournit en huile de colza, huile de chanvre et lavande », précise Laurence. Le shampoing et le dentifrice sous forme « solide » présentent l’avantage de ne pas nécessiter de contenants, et peuvent être ainsi être emballés avec un film plastique en cellulose qui est compostable. Ce qui est par ailleurs le cas pour tous les emballages utilisés par la savonnerie : « Je n’utilise pas de plastique, que du papier recyclable certifié FSC, sans chlore, sans métaux lourd et avec l’Ecolabel européen. Ils sont également biodégradables», détaille Laurence. Non testés sur les animaux et ne comportant aucun ingrédients d’origine animale, les savons, shampoing et dentifrice bénéficient de la reconnaissance de l’association de défense de droits des animaux Peta, et également de la mention Slow Cosmétique. « Le principe est le même que dans le mouvement Slow Food, mais appliqué aux cosmétiques : tout doit être bio, artisanal, fabriqués avec des huiles non chauffées, dans le respect de l’homme, des animaux et de la planète. Le tout avec un marketing raisonné ». On peut trouver les produits de la savonnerie Aubergine sur internet, mais aussi dans les épicerie bio, coiffeurs bio, ou point de vente à la ferme sur tout le territoire breton.

Pour aller plus loin

https://www.slow-cosmetique.org/

http://www.savonnerieaubergine.fr/fr/




Au jardin potager de la Ruée, Marco invente l’agri-culture culinaire

Installé à Bain-sur-Oust depuis deux ans, Marco Felez fait pousser des légumes en biodynamie. Il propose également des cours de cuisine et des ateliers variés. Il organise aussi des banquets du potager.

À Bain-sur-Oust (35), il y a un jardin potager d’un genre un peu particulier, le jardin potager de la Ruée. Marco Felez s’est installé là, il y a deux ans, pour lancer son projet autour de trois axes : produire des légumes de qualité, proposer des cours de cuisine et organiser des événements festifs.

Après une carrière dans l’animation culturelle et la coordination de projet, il se lance suite à un licenciement économique. « C’est un vieux rêve d’enfance, je voulais être jardinier quand j’étais petit », explique le sexagénaire qui a suivi, étant jeune, une formation de cuisinier.

Il propose désormais des légumes en vente directe, deux fois par semaine, avec trois formules : les paniers, la cueillette et la vente au détail. « Je travaille en biodynamie, détaille-t-il. C’est-à-dire que je prends soin de la terre et que je travaille en rythme avec la nature, en suivant les saisons et l’influence des planètes. Il est important de comprendre le processus de développement de la plante. »

Des ateliers lacto-fermentation, séchage de légumes…

Deux à trois fois par saison, Marco Felez propose aussi des cours de cuisine : « On apprend au gens à être autonome en cuisine grâce à des modes opératoires et des processus culinaires. Une fois que l’on sait faire une base aromatique, une sauce, une réduction ou que l’on connaît les modes de cuisson, on peut se débrouiller ! » Des ateliers de lacto-fermentation ou de séchage de légumes sont également au programme pour apprendre à conserver les légumes.

Enfin, pendant la belle saison, le jardin potager de la Ruée accueille les banquets du potager, avec des chants, des spectacles, un repas… Pendant la journée, des stages sont organisés, en rapport avec les animations. « Je puise dans mes expériences professionnelles pour proposer des animations variées, diversifier mon activité et créer du lien sur le territoire », se réjouit Marco.

Un programme plus qu’alléchant et qui nous prouve qu’il ne faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot. N’hésitez pas à rendre visite à Marco, il a encore plein de projets en tête !

Pour aller plus loin

La page facebook du jardin potager de la Ruée




Micamot : des infusions, de la permaculture et un café-librairie

Depuis 2012, l’association Micamot a le projet de créer un lieu agri-culturel, à Sixt-sur-Aff (35). Après la culture de plantes à infusion, vendues sous la marque l’Amante verte, et la création d’un potager en permaculture, l’association a ouvert un café-librairie en septembre.

L’association Micamot a été créée en 2012, à Sixt-sur-Aff au Nord de Redon. « L’objectif est de créer un lieu agri-culturel », précise Claire Poirrier, l’une des initiatrices du projet.

L’activité agricole a démarré en 2013. Sous le nom l’Amante verte, Adrien fait pousser et vend des plantes à infusion. « Nous avons racheté les terres en SCI, avec 92 associés, grâce à l’accompagnement de Terre de liens », explique encore Claire.

Depuis 2013, certains membres de l’association, dont un ancien maraîcher, ont mis en place un potager en permaculture sur une parcelle de 1000 m². Ils y viennent régulièrement pour expérimenter différents types de culture.

En septembre, un café-librairie a ouvert ses portes sur la ferme : « C’est un vrai bar, avec une licence 4, et une vraie librairie, spécialisée Nature. Il y a des ouvrages sur le jardin, les plantes et leurs usages, les savoir-faire pour aller vers plus d’autonomie… », se réjouit d’avance Claire.

La librairie est partenaire de la maison d’édition Terre Vivante. Claire et Maëla ont les nouveautés en exclusivité, reçoivent les auteurs pour des dédicaces… En échange, elle représente la maison d’édition sur les salons. « Ce sont des bouquins qu’on a envie de défendre », ajoute Claire.

Le café-librairie pourra aussi devenir un lieu de rendez-vous régulier, pour récupérer des paniers Bio ou des produits de paysans locaux par exemple. Des ateliers, des animations et des spectacles sont aussi organisés régulièrement : « Nous voulons développer une offre culturelle intéressante à la campagne ».

Pour aller plus loin :

www.micamot.wordpress.com




Le cours des arts, un projet de résidence intergénérationnelle

À Rennes (35), dans le quartier de Beauregard, un projet de résidence intergénérationnelle est en cours. La première pierre a été posée en novembre dernier et les habitants doivent emménager à la fin 2018.

En 2012, la ville de Rennes et Rennes Métropole ont lancé un appel à projet pour la réalisation d’une résidence intergénérationnelle innovante. Cet appel à projet a été remporté par Néotoa, un bailleur social d’Ille-et-Vilaine qui construit entre 600 et 700 logements sociaux par an. « La première pierre de cette résidence, appelée Le cours des arts, a été posée le 26 novembre dernier en présence d’Emmanuelle Cosse, ministre du logement », précise Sandra Leblond, responsable du pôle habitats adaptés chez Néotoa.

119 logements doivent être construits, 34 en location et 85 en accession. Huit logements seront construits en binôme, c’est à dire qu’il y aura un logement familiale associé à un logement pour une personne âgée. Chaque logement aura une entrée et des pièces privatives mais une pièce sera commune aux deux logements. Dans le même esprit, la résidence comprendra une pièce commune de 70 m² avec une cuisine, une buanderie… ce qui permettra aux habitants de partager des moments conviviaux et participera à la qualité de vie de la résidence. Un projet de jardin partagé de 500 m² est également dans les tuyaux. Enfin, six ateliers et ateliers-logements seront aménagés afin d’accueillir des artistes et favoriser les pratiques culturelles. « Le projet de la Cours des arts s’articulent autour de trois objectifs : rompre l’isolement des personnes âgées, travailler le lien social et s’ouvrir sur le quartier », détaille Sandra Leblond.

Les premiers habitants, qui doivent emménager à la fin de l’année 2018, seront pressés de profiter de ses aménagements.

Pour aller plus loin :

www.neotoa.fr