Twiza, le réseau social de l’habitat écologique

Sur Internet, on trouve désormais de nombreux réseaux sociaux. Il y a les mastodontes Facebook et Twitter ou les réseaux professionnels comme LinkedIn, mais il existe aussi des réseaux sociaux spécialisés comme Twiza.

www.fr.twiza.org




Ty Rodou, les tiny houses bretonnes

 

Un habitat d’un genre nouveau

 

A l’intérieur du grand hangar de Ty Rodou, une tiny house est en cours de construction. Bâtie en bois sur une remorque double essieux, cette construction originale attire l’œil. Le souhait de son futur propriétaire : l’utiliser de manière fixe en tant que gîte. Elle est donc conçue pour être raccordée au réseau. La suivante, commandée afin de servir de résidence principale, sera autonome en énergie et aura un toit d’inspiration orientale, en forme de pagode. « Le but est de rester dans la création et de s’amuser en fonction du partage qu’on a avec le futur habitant », détaille Mathieu, créateur avec Stéphane de l’entreprise Ty Rodou.

 

Les deux jeunes hommes se sont rencontrés au CFA de Rennes, où ils effectuaient un brevet professionnel en charpente. Après avoir découvert les tiny houses par le biais d’une émission de radio, ils entament la construction d’une de ces mini maison pour Stéphane. C’est ainsi que débute l’aventure Ty Rodou. Lancée à l’automne 2015, leur entreprise atypique séduit. « On suscite beaucoup d’intérêt, de visites, de discussions et d’échanges », témoigne Matthieu. Dans la tiny house en chantier où s’affairent Stéphane et deux stagiaires, Arnaud et Suzanne, on retrouve les différents éléments d’une maison classique : coin salon, cuisine, salle de bain, toilettes, chambre en mezzanine. Les deux charpentiers ont optimisé l’espace afin d’offrir un maximum de confort sur une surface de 14m2. « Une tiny house, c’est la mobilité d’une caravane, le charme d’une cabane ou d’une roulotte, et le confort d’une maison », résume Matthieu.

 

Arnaud devant la Tiny House

 

 

Une maison écologique pour un mode de vie alternatif

 

« Nos lieux de vie, par leur surface, nous engagent involontairement à remplir le vide », peut-on lire sur le site internet de Ty Rodou, « l’espace autorise l’accumulation. L’accumulation encourage notre consumérisme ». Habiter une Ty Rodou c’est donc vivre autrement, en réduisant son espace et la quantité d’objets que l’on possède. En amont, l’élaboration du logement est pensée selon des critères environnementaux. Les Ty Rodou sont ainsi bioclimatiques et construites avec des matériaux écologiques. « On essaye de favoriser les filières locales», ajoute Matthieu, « tout le bois est breton, hormis le bois transformé ». Les fenêtres sont quant à elles achetées à un artisan voisin, tout comme les remorques, spécialement conçues par une entreprise basée à Crozon.

 

Matthieu et Stéphane favorisent également l’autonomie de leurs constructions. Toilettes sèches, LED pour l’éclairage, panneaux solaires, poêles à bois, récupération d’eau, éolienne… Les possibilités sont nombreuses et étudiées en fonction des besoins des futurs habitants. L’objectif est de réduire la dépendance énergétique, déjà amoindrie par un espace condensé. Et de pouvoir déménager à tout moment en ayant très peu modifié l’écosystème du lieu que l’on occupait. « C’est une philosophie de vie » conclut Matthieu, «  on a pas besoin d’être propriétaire, et quand on s’en va, on ne laisse rien derrière ».

 

 

Une Ty Rodou, combien ça coûte ?

 

Il faut compter entre 30000 et 40000 euros pour l’acquisition d’une Ty Rodou, la tiny house à la bretonne. Toutefois, les plus bricoleurs ont la possibilité d’acheter une ossature vide pour la moitié de ce prix, et de réaliser eux-même le reste des travaux.

 

 

En savoir plus :

 

Le site internet de Ty Roudou

 

La page facebook Ty Rodou

 

 




En route vers des maisons en terre et paille avec Botmobil !

En quoi consiste l’association Botmobil ?

 

Botmobil est une association qui existe depuis 10 ans. Elle a pour but la promotion de la construction écologique, dans le domaine de la fibre végétale et de la terre, et plus spécifiquement la paille. Nous intervenons chez les auto-constructeurs, pour les former à la construction en paille et terre, par le biais de chantiers participatifs, que nous encadrons.

 
 
Comment se déroulent ces chantiers participatifs ?

 

Dans un premier temps, nous rencontrons l’auto-constructeur, et nous l’incitons à participer lui-même à un chantier au préalable. Cela lui permet de se rendre compte de ce que ce c’est d’être bénévole sur un chantier, de mieux prendre en compte les contraintes de confort, logistique, d’accueil…

Les chantiers ont généralement lieu du printemps à l’automne (octobre), pour que tout le monde puisse travailler dans des conditions confortables. Nous mettons l’accent sur la sécurité : un briefing est réalisé auprès des bénévoles, pour expliquer quelques règles élémentaires en la matière, comme par exemple travailler avec un échafaudages aux normes. Certains chantiers peuvent réunir 4 à 6 bénévoles, sur d’autres une dizaine. Il faut être en mesure de suivre les actions de chacun.

 

 

Sur combien de chantiers intervenez-vous ?

 

Nous intervenons sur 15 à 25 chantiers par an. Il peut y avoir également des constructions sur lesquelles nous intervenons plusieurs fois. Depuis 10 ans, nous avons travaillé sur 126 maisons, sur toute la France, même si une grande partie des chantiers se situent en Bretagne et Pays de Loire, du fait de la localisation de nos sept intervenants.

 

 
Comment peut-on expliquer le fort nombre de constructions terre et paille en Bretagne, comparé à d’autres régions ?

 

La Bretagne est effectivement l’une des régions les plus dynamique concernant la construction paille. Cela peut s’expliquer par le fait que certains pionniers ont démarré ce genre de construction dès 1985 dans la région. Il y a également tout un patrimoine de construction en terre, notamment dans le bassin rennais, ce qui peut expliquer le développement de ce type de construction.

 

 
Les prochains chantiers bretons

 

Les prochains chantiers bretons se tiendront dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan.

 

Du 1er au 5 août et du 16 au 30 août : chantier participatif enduits intérieurs sur une maison paille ossature bois à Quévert près de Dinan.

 

Du lundi 1er au vendredi 26 aout : chantier enduits/couches de corps avec terre du jardin, et montage de cloison en terre/paille, à Elven près de Vannes.

 

Toutes les infos sont sur le site de Botmobil




Chez les guimaëcois Valérie et Stéphane, l’assainissement est naturel

 

La phytoépuration : repenser son mode de vie

 

« Ça nous paraît cohérent d’être autonomes au niveau de l’épuration », témoignent d’emblée Valérie et Stéphane. Depuis 2008, le couple a installé dans son jardin un système d’assainissement naturel fonctionnant grâce à la phytoépuration. Concu pour 6 personnes, celui-ci fonctionne grâce à un parcours en cinq étapes, durant lequel les eaux grises de la maison sont filtrées à l’aide des plantes. Si leur installation demande un minimum d’entretien, par exemple pour la taille des roseaux, le couple en est toutefois ravi. Couplée à l’utilisation de toilettes sèches, elle leur permet en effet de restituer à la nature ce qu’ils y ont prélevé et de réduire l’impact de leur mode de vie sur l’environnement.

 

Car faire le choix de la phytoépuration, c’est aussi repenser ses habitudes en amont : il s’agit de limiter les pollutions à la source. Le couple de guimaëcois n’utilise ainsi que des produits éco-compatibles pour la toilette et l’entretien de la maison. Une nécessité afin de protéger les végétaux chargés d’épurer l’eau. « A un moment, notre ado voulait utiliser du gel, du shampoing » raconte Stéphane. « On lui a dit arrête, tu vas faire crever tout le monde derrière », rigole-t-il. Toute la famille utilise donc du savon de Marseille, une base lavante qui respecte la faune et la flore. « Les gens font confiance aux stations d’épuration », regrette Valérie, « ils utilisent des produits très agressifs ».

 

Découvrez en diaporama l’installation de Valérie et Stéphane

 

 

Une législation contraignante

 

Pour Valérie et Stéphane, le coût de l’opération a été minime. En effet, le couple a réalisé lui-même les installations, après que Stéphane ait effectué un stage avec l’association Eau Vivante. « A l’époque, ce système n’était pas légal », retrace Stéphane, « c’est à dire que le maire prenait notre projet sous sa responsabilité ». Fin 2009, la réglementation évolue et la phytoépuration est autorisée. Cependant, cette légalisation entraîne l’interdiction de l’autoconstruction pour les particuliers, qui se voient obligés de faire appel à des société agréées. « Maintenant, c’est autorisé mais c’est cher », résume Valérie.

 

Valérie et Stéphane dénoncent également l’interdiction qui leur est faite de réutiliser l’eau une fois filtrée, par exemple pour arroser leur potager. Une mesure visant à prohiber tout contact avec les eaux usées. Pourtant, les tests obligatoires réalisés dans le dernier bac d’épuration révèlent une eau de bonne qualité. « La législation doit évoluer », constatent Valérie et Stéphane. Et afin d’être en accord avec leurs valeurs, ils n’hésitent pas à encourager l’autoconstruction et la réutilisation de l’eau. « En faisant ça, on veut allier l’économie et l’écologie », concluent-ils, « c’est hors de question pour nous que l’écologie soit réservée à une classe dominante ».

 

 




Noria et compagnie, des formations pour être en accord avec ses idées

Noria et compagnie est un centre de formation en éco-construction et en bio-climatisme. Créé en 2006, les locaux sont installés à Saint-Nicolas-de-Redon (44). « Nous sommes aussi membre fondateur de la fédération Ecoconstruire », précise Éric Roger, créateur et directeur de Noria et Compagnie.

Le centre propose deux formations longues durées, sur neuf mois. « Nous sommes créateur de formations, explique Éric Roger. Nous proposons une formation de maçon en éco-construction et une autre de conducteur de projet en éco-construction et bioclimatisme. »

 

Donner un sens à sa carrière

La prochaine session de formation commencera en février 2017 : « On commence déjà les recrutements ! Le nombre de places est limité. Il n’y a jamais plus de 15 personnes dans nos formations ». Les étudiants passent plus de 800h en centre de formation et 280h en entreprise.

Les formateurs sont des professionnels de l’éco-construction. Noria et compagnie est également partenaire de l’entreprise RizHome. « La chef d’entreprise est une ancienne stagiaire. Nous sommes associés dans la structure et nous envoyons des stagiaires dans l’entreprise », détaille Éric Roger.

La plupart des stagiaires qui viennent se former chez Noria et compagnie sont en reconversion. Depuis 2006, une centaine d’étudiants a été accueillie sur le site : « Il y a des profils différents mais ce sont toujours des gens qui veulent donner un sens à leur carrière, qui veulent être en accord avec leurs idées ».

 

Plus d’infos :

www.noria-cie.com

www.federation-ecoconstruire.org




Empreinte, l’association qui marque l’éco-habitat

Créée en 2004, l’association Empreinte a pour but la promotion et l’accompagnement de l’habitat écologique en Bretagne. « Au départ, l’idée était de créer un groupement d’achat de chauffe-eau solaire », se souvient Hervé Galès, le président de l’association.

Quelques chauffes-eau sont bien installés mais les membres de l’association sentent surtout une demande d’information et d’échange autour de l’habitat écologique. L’association se structure petit à petit et organise des visites de chantiers, des stages de formation professionnelle… « L’idée majeure, c’est de ne pas laisser les gens tout seuls avec leur projet », explique Hervé Galès.

Le réseau de particulier porteur de projet d’éco-habitat, créé par Empreinte, permet à ceux qui veulent se lancer de recueillir des infos avec ceux qui l’ont déjà fait. Le partage des connaissances est essentiel dans cette association. « Il n’y a pas que des gens qui font de l’auto-construction qui viennent nous voir. Il y a d’ailleurs peu de projet où les gens font tout par eux-mêmes », précise Hervé Galès, qui fait du conseil, de la formation et de la maîtrise d’œuvre en éco-habitat.

L’association se développe alors et embauche deux salariés. Le nombre d’adhérents monte à près de 300 personnes : « À l’époque, ceux qui participaient à un stage devenaient adhérents. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ».

 

Une réflexion globale

Depuis, Empreinte a réduit la voilure. L’association compte désormais une centaine d’adhérents et n’a plus de salariés. « Il y a eu un essoufflement associatif. Ne plus avoir de salarié fait que l’asso est plus facile à gérer. Par contre, le travail repose plus sur les administrateurs et nous avons une activité réduite », regrette le président d’Empreinte. Il espère cependant que l’association va se redévelopper : « Tout ce qu’on fait à un coût. On ne touche pas de subvention. Pour rentrer dans nos frais, il faudrait qu’on ait 500 adhérents ».

Pour attirer de nouveaux adhérents, Empreinte propose des visites de chantiers mais aussi des stages et des formations pratiques. L’association organise aussi des journées théoriques consacrées à la conception de projet. Dans les locaux de l’association, installés à Rennes au sein de la Maison de la Consommation et de l’Environnement, un centre de ressources a également vu le jour. « Nous avons également édité un guide sur les toilettes sèches. Ça permet de faire un point sur les techniques à un moment donné », explique Hervé Galès. D’autres projets sont dans les cartons comme une matériothèque ou un inventaire des techniques utilisées en éco-habitat.

Pour l’association Empreinte, l’éco-habitat n’est pas qu’une manière de construire : « C’est aussi un mode de vie. Il faut qu’il y ait une cohérence avec le mode de vie, une réflexion globale sur la conception, le mode de vie et le vivre-ensemble ».

La transition n’est pas que dans nos murs, elle est aussi dans nos têtes. Heureusement, dans l’un comme dans l’autre, les choses bougent : « En 10 ou 15 ans, la société a beaucoup évolué même si c’est long et qu’il ne faut pas être trop pressé ».

 

Plus d’infos :

www.empreinte.asso.fr

www.mce-info.org