Le comptoir des rues créé la première matériauthèque bretonne

À Ploërmel, il y avait déjà une recyclerie, il y aura désormais une matériauthèque. Le principe est le même mais avec des matériaux de construction. Et c’est le comptoir des rues qui est derrière tout ça !

D’ici un mois, les habitants de la région de Ploërmel (56) pourront se rendre dans une matériauthèque. Le principe est le même que celui d’une recyclerie mais avec des matériaux de construction et de bricolage. « Nous sommes partis du constat que les travaux peuvent coûter cher et qu’il y a avait plein de choses à récupérer sur les chantiers ou auprès d’entreprises, de magasins ou de particuliers », explique Bernard Boissel, responsable de la recyclerie Le comptoir des rues et de la prochaine matériauthèque.

La matériauthèque et la recyclerie travailleront ensemble. Des discussions sont en cours avec les deux déchetteries qui récoltent des objets pour la recyclerie afin d’installer une deuxième benne pour la matériauthèque. « Nous voulons transposer ce qu’on a fait à la recyclerie et donner les moyens à ceux qui ont un faible revenu d’acheter pas cher, vraiment pas cher », se réjouit déjà Bernard Boissel.

Un atelier participatif

La matériauthèque a déjà trouvé un local de 400 m² et l’équipe commence à constituer un stock : « On lance un appel pour récupérer les fonds d’ateliers, les invendus, ce qui traîne dans les garages, la marchandise qui allait être jetée et qui peut être réutilisée… ».

En plus du magasin, la matériauthèque proposera un atelier participatif. « On va mettre à disposition du matériel et des outils pour que tout le monde puisse venir faire du petit bricolage », détaille Bernard Boissel.

Comme la recyclerie, la matériauthèque est également un chantier d’insertion qui emploiera des « personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières » pour la récupération des matériaux, tenir le magasin et prodiguer des conseils à l’atelier.

Les deux structures sont portées par l’Amisep, une association d’insertion sociale et professionnelle morbihannaise qui compte près de 600 salariés et compte de nombreuses activités comme l’hébergement des sans-abris, l’accueil des migrants, le maraîchage bio, des Esat…

Ce projet de matériauthèque est l’une des premières de ce genre en Bretagne. D’autres sont en cours d’élaboration, à Rennes par exemple. À Nantes, une recyclerie de matériaux est ouverte depuis plus d’un an et demi. « C’est totalement expérimental et on sait pas trop où on va mais il y a plein de choses à faire autour de ce thème », s’enthousiasme Bernard Boissel.

On espère que ce genre d’initiative va en effet fleurir sur le territoire breton !

Pour aller plus loin

www.comptoirdesrues.fr

La page Facebook de la recyclerie

 




Ty Rodou, les tiny houses bretonnes

L’équipe d’Eco-Bretons est en vacances. Pendant une semaine, vous pourrez redécouvrir des articles qui vous ont plu en 2016. Rendez-vous le 2 janvier pour de nouveaux articles !
Depuis les années 2000 se développent à travers le monde les tiny houses, des micros maisons mobiles. A Landeleau (29), deux jeunes charpentiers passionnés d’eco-construction se sont lancés dans l’aventure. Ils ont créé Ty Rodou, la première entreprise bretonne de fabrication de tiny houses.

Un habitat d’un genre nouveau

A l’intérieur du grand hangar de Ty Rodou, une tiny house est en cours de construction. Bâtie en bois sur une remorque double essieux, cette construction originale attire l’œil. Le souhait de son futur propriétaire : l’utiliser de manière fixe en tant que gîte. Elle est donc conçue pour être raccordée au réseau. La suivante, commandée afin de servir de résidence principale, sera autonome en énergie et aura un toit d’inspiration orientale, en forme de pagode. « Le but est de rester dans la création et de s’amuser en fonction du partage qu’on a avec le futur habitant », détaille Mathieu, créateur avec Stéphane de l’entreprise Ty Rodou.

Les deux jeunes hommes se sont rencontrés au CFA de Rennes, où ils effectuaient un brevet professionnel en charpente. Après avoir découvert les tiny houses par le biais d’une émission de radio, ils entament la construction d’une de ces mini maison pour Stéphane. C’est ainsi que débute l’aventure Ty Rodou. Lancée à l’automne 2015, leur entreprise atypique séduit. « On suscite beaucoup d’intérêt, de visites, de discussions et d’échanges », témoigne Matthieu. Dans la tiny house en chantier où s’affairent Stéphane et deux stagiaires, Arnaud et Suzanne, on retrouve les différents éléments d’une maison classique : coin salon, cuisine, salle de bain, toilettes, chambre en mezzanine. Les deux charpentiers ont optimisé l’espace afin d’offrir un maximum de confort sur une surface de 14m2. « Une tiny house, c’est la mobilité d’une caravane, le charme d’une cabane ou d’une roulotte, et le confort d’une maison », résume Matthieu.

Une maison écologique pour un mode de vie alternatif

« Nos lieux de vie, par leur surface, nous engagent involontairement à remplir le vide », peut-on lire sur le site internet de Ty Rodou, « l’espace autorise l’accumulation. L’accumulation encourage notre consumérisme ». Habiter une Ty Rodou c’est donc vivre autrement, en réduisant son espace et la quantité d’objets que l’on possède. En amont, l’élaboration du logement est pensée selon des critères environnementaux. Les Ty Rodou sont ainsi bioclimatiques et construites avec des matériaux écologiques. « On essaye de favoriser les filières locales», ajoute Matthieu, « tout le bois est breton, hormis le bois transformé ». Les fenêtres sont quant à elles achetées à un artisan voisin, tout comme les remorques, spécialement conçues par une entreprise basée à Crozon.

Matthieu et Stéphane favorisent également l’autonomie de leurs constructions. Toilettes sèches, LED pour l’éclairage, panneaux solaires, poêles à bois, récupération d’eau, éolienne… Les possibilités sont nombreuses et étudiées en fonction des besoins des futurs habitants. L’objectif est de réduire la dépendance énergétique, déjà amoindrie par un espace condensé. Et de pouvoir déménager à tout moment en ayant très peu modifié l’écosystème du lieu que l’on occupait. « C’est une philosophie de vie » conclut Matthieu, « on a pas besoin d’être propriétaire, et quand on s’en va, on ne laisse rien derrière ».

Pour aller plus loin :

Le site internet de Ty Roudou

La page facebook Ty Rodou




Le cours des arts, un projet de résidence intergénérationnelle

À Rennes (35), dans le quartier de Beauregard, un projet de résidence intergénérationnelle est en cours. La première pierre a été posée en novembre dernier et les habitants doivent emménager à la fin 2018.

En 2012, la ville de Rennes et Rennes Métropole ont lancé un appel à projet pour la réalisation d’une résidence intergénérationnelle innovante. Cet appel à projet a été remporté par Néotoa, un bailleur social d’Ille-et-Vilaine qui construit entre 600 et 700 logements sociaux par an. « La première pierre de cette résidence, appelée Le cours des arts, a été posée le 26 novembre dernier en présence d’Emmanuelle Cosse, ministre du logement », précise Sandra Leblond, responsable du pôle habitats adaptés chez Néotoa.

119 logements doivent être construits, 34 en location et 85 en accession. Huit logements seront construits en binôme, c’est à dire qu’il y aura un logement familiale associé à un logement pour une personne âgée. Chaque logement aura une entrée et des pièces privatives mais une pièce sera commune aux deux logements. Dans le même esprit, la résidence comprendra une pièce commune de 70 m² avec une cuisine, une buanderie… ce qui permettra aux habitants de partager des moments conviviaux et participera à la qualité de vie de la résidence. Un projet de jardin partagé de 500 m² est également dans les tuyaux. Enfin, six ateliers et ateliers-logements seront aménagés afin d’accueillir des artistes et favoriser les pratiques culturelles. « Le projet de la Cours des arts s’articulent autour de trois objectifs : rompre l’isolement des personnes âgées, travailler le lien social et s’ouvrir sur le quartier », détaille Sandra Leblond.

Les premiers habitants, qui doivent emménager à la fin de l’année 2018, seront pressés de profiter de ses aménagements.

Pour aller plus loin :

www.neotoa.fr




À Langouët, un financement participatif pour un projet d’habitat écologique

Engagée depuis plusieurs années dans une démarche de transition écologique, la commune de Langouët (35) lance un projet d’habitat écologique. Elle fait appel aux citoyens pour financer une étude opérationnelle.

La commune de Langouët (35) développe actuellement un projet d’habitat écologique, sans impact pour l’environnement et, au contraire, bénéfique pour la planète. « Nous sommes dans une démarche “cradle to cradle”, qui consiste à placer au cœur de toutes les étapes de vie d’un produit (conception, production et réutilisation) une logique écologique avec 0 % de pollution et 100 % de réutilisation », explique la municipalité.

Ce projet est la continuité des engagements pris par la commune depuis plusieurs années : « La commune de Langouët s’est engagée en 2008 dans la convention des maires – villes européennes qui s’engagent à agir pour soutenir la mise en œuvre de l’objectif de réduction de 40 % des gaz à effet de serre de l’UE à l’horizon 2030. Elle a rempli ses engagements dès 2012 et souhaite approfondir sa démarche vers une commune zéro carbone en travaillant son urbanisme selon plusieurs critères : mobilité décarbonée, utilisation de matériaux écologiques bio-sourcés et dépolluants, production, stockage et redistribution d’énergies renouvelables, prise en compte des nouvelles façons d’habiter… »

Un prêt sur six ans

Pour développer son programme d’habitats à impacts positifs, la commune doit financer une étude opérationnelle, conduite par une équipe d’architectes et d’ingénieurs. Pour financer cette étude, Langouët a lancé une campagne de financement participatif citoyen. Elle espère récolter 40 000 €. « À travers cette campagne, Langouët souhaite promouvoir le développement de la démarche cradle to cradle dans l’aménagement urbain des communes rurales et ainsi permettre aux habitants de bénéficier des retombées environnementales que procure l’habitat eco-bénéficiant », explique la commune.

Cette participation citoyenne n’est pas complètement désintéressée puisque les sommes prêtées seront remboursées sur 72 mois avec un intérêt de 2%. La campagne de financement, qui se termine en fin d’année, est en passe de réussir puisque près de 98% des fonds ont été récoltés. « La participation de chacun permettra de mettre en œuvre ce projet et de contribuer à l’élargissement de cette démarche bénéfique pour la planète », se réjouit la commune.

Pour aller plus loin

www.langouet.fr

La page du financement participatif




Avec le Plan Énergie Territoire, La Gacilly prépare l’avenir

Émanation locale du plan climat national, le « Plan énergie territoire pour notre habitat », intitulé PlanET 2030 de la communauté de communes de la Gacilly vise à réduire la consommation énergétique du territoire. Un site Internet a été lancé en septembre et une ambassadrice de la transition énergétique a été recrutée.

Un plan climat énergie territorial est désormais obligatoire pour les collectivités de plus de 50 000 habitants. Il découle du plan climat national et des lois Grenelle. « Un plan climat énergie territorial est un projet territorial de développement durable dont la finalité est la lutte contre le changement climatique et l’adaptation du territoire. Le résultat visé est un territoire résilient, robuste, adapté, au bénéfice de sa population et de ses activités », explique le site de l’Ademe.

C’est dans ce cadre que la communauté de communes du Pays de la Gacilly a lancé, en septembre 2016, son « Plan énergie territoire pour notre habitat », intitulé PlanET 2030. Un site Internet – planet2030.bzh – a été mis en place et une ambassadrice de la transition énergétique, Claire Toulet, a été embauché.

Le premier objectif de ce programme est d’économiser 25 000 mégawatts sur l’ensemble du territoire d’ici 2030. « PlanET 2030 est là pour vous donner de l’information, pour vous aider à prioriser vos travaux et vous mettre en contact avec nos artisans locaux », explique le site Internet du plan énergie territoire.

Des aides et des financements

Sur le site Internet, on peut aussi calculer sa consommation énergétique, apprendre à moins consommer et à mieux chauffer son logement… Il vise également à mettre en avant les solutions et les réalisations mises en place par les habitants. Enfin, un accompagnement est possible pour obtenir des aides et des financements pour des travaux de rénovation.

Le territoire de la Gacilly est particulièrement confronté à cette problématique de rénovation énergétique puisque l’habitat y est majoritairement ancien (avant 1975) et mal isolé – 50% des habitations sont classés G (plus mauvais classement) par le diagnostic de performance énergétique.

Des programmes comme celui-ci sont la première étape d’une transition énergétique réussie. C’est pour cela qu’il est important que tout le monde y participe.

Pour aller plus loin

www.planet2030.bzh




Twiza, le réseau social de l’habitat écologique

Sur Internet, on trouve désormais de nombreux réseaux sociaux. Il y a les mastodontes Facebook et Twitter ou les réseaux professionnels comme LinkedIn, mais il existe aussi des réseaux sociaux spécialisés comme Twiza.

Twiza a été lancé en juillet 2014 par Cédric Daniel et Vincent Peigné. Le but est de mettre en relation des personnes intéressées par l’habitat écologique. « Nous voulons créer du lien social autour de l’habitat écologique. Sur Twiza, les personnes qui ont un projet d’habitat écologique peuvent proposer des chantiers participatifs », détaille Cédric Daniel.

Une fois un compte créé, les utilisateurs de Twiza peuvent chercher un chantier près de chez eux via une carte interactive ou publier un projet de chantier participatif. « Nous n’organisons pas les chantiers, prévient Cédric Daniel. Par contre, on accompagne l’utilisateur pour qu’il précise, grâce à un questionnaire, comment se déroulera le chantier. »

En deux ans, 1200 chantiers ont été proposés sur la plate-forme. À l’heure actuelle, ce sont près de 200 chantiers qui sont en cours. « Nous avons entre 8200 et 8300 utilisateurs actifs. D’ici la fin de l’année, on devrait atteindre les 10 000 utilisateurs », précise Cédric Daniel. La région Bretagne représente 11% des membres : « C’est un secteur très dynamique », reconnaît Cédric Daniel.

 

Permettre la rencontre et l’échange

Depuis peu, les utilisateurs peuvent également trouver sur Twiza un professionnel de l’habitat écologique : « Nous faisons le lien entre la communauté et les professionnels, fournisseurs ou artisans ».

En plus des chantiers d’habitat écologique, il est désormais possible de trouver des annonces pour des chantiers autour de la permaculture. « On s’est rendu compte qu’il y avait souvent des projets de jardins en permaculture en parallèle de projets de construction écologique. On a donc rajouté un volet permaculture ! », explique Cédric Daniel.

Dans quelques semaines, un flux d’actualité, centré sur la proximité géographique, verra le jour sur Twiza. Et, dans les années à venir, les deux créateurs de la plate-forme voudraient donner les clés du réseau à la communauté : « À terme, on aimerait confier la gestion du réseau à une association afin que la communauté s’en empare ! »

Des discussions sont également en cours avec des Italiens pour développer Twiza à l’international : « Notre priorité est de stabiliser le réseau. On ne veut pas trop se développer, devenir trop gros ».

À la différence des mastodontes des réseaux sociaux qui donnent l’illusion de s’ouvrir au monde en nous enfermant dans notre zone de confort, Twiza est un réseau qui permet la rencontre et l’échange de connaissances : « Nous voulons mettre en place un outil numérique pour reconstruire des circuits courts et des rencontres réelles ».

 

Plus d’infos :

www.fr.twiza.org