COP Bretagne : quels enjeux? Entretien avec Laurent Labeyrie

«  Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région »

 

Laurent Labeyrie est géochimiste, paléo-océanographe, membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et coprésident de l’association « Clim’action Bretagne Sud ». Il nous confie ses impressions concernant la COP (Conférence des Parties) Bretagne.

 

Eco-Bretons : Quelle était votre impression en sortant de la COP ?

Laurent Labeyrie : Cette COP Bretagne est une grosse ambition pour la région et a donc suscité espoirs et regrets. Il ne faut pas s’arrêter en 2018, le vrai challenge se présentera en 2030. Le message doit être : Attention, 2018 est la date du premier texte mais pas de la fin de l’exercice.

 

EB : Pourquoi une COP régionale ?

L.L. : L’échelle nationale n’est pas adaptée car l’impact du changement climatique n’est pas le même suivant les régions. Même au sein de la Bretagne, le changement ne sera pas le même en Bretagne Nord, Centre et au Sud.

Autre exemple, la région péri-méditerranéenne qui sera soumise, entre autres, à des problèmes de sécheresse (les scénarios optimistes prévoient une augmentation de 2 à 2,5°C d’ici 2070, ndlr), et à des problèmes humains liés aux mouvements migratoires provoqués par le changement climatique dans les pays alentour. Ceci alors que, d’une manière générale, la façade Atlantique sera moins impactée par le changement climatique.

 

EB : Pensez-vous que tous les acteurs étaient bien représentés ? Les industriels aussi ?

L.L. : L’industrie française est en train de rater le virage économique (lié à la transition environnementale, ndlr). L’économie bretonne continue à s’appuyer sur de grosses industries conventionnelles. Il n’y a pas assez d’initiatives pour soutenir les PME et les financer.

 

EB : Quelles sont vos impressions sur la table ronde à laquelle vous avez participé ?

L.L. : Les gens sont conscients du problème mais ne partagent pas forcément la même vision sur les moyens d’agir. Le problème de la Bretagne est l’aménagement du littoral et l’agriculture, au sujet desquels les positions des divers acteurs sont tranchées et parfois contradictoires.

 

EB : Quelle est l’étape suivante ?

L.L. : Les acteurs sont venus par curiosité, mais les grands choix économiques sont déjà faits. Le travail à long terme est important, et beaucoup de participants, particulièrement les politiques, sont susceptibles de ne penser qu’en court terme.

Il s’agit dont de continuer à informer, rassembler, innover, afin de mitiger les impacts du changement climatique sur la région, et s’ouvrir aux opportunités offertes par la transition.

 

EB : Quel sera l’impact des changements climatiques en Bretagne ?

L.L. : Il n’y aura pas d’impact dramatique, contrairement au Sud et aux milieux continentaux. Par contre, il y aura une exacerbation des problèmes actuels : des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes (autour de 220 km/h), des pics de froid autour de -15/-20°C (ils seront très rares, mais restent possibles, bien que moins fréquents que dans l’Est de la France et en Allemagne), des coups de chaud autour de 40°C, des sécheresses, la montée des mers.

Ces problèmes sont gérables si l’agriculture réduit ses besoins en eau pendant l’été, si les villes aménagent plus d’espaces verts, si les zones de cultures sont situées plus à proximité des centres pour éviter le transport…

D’une manière générale, la Bretagne a cette chance de subir un impact plus modéré que d’autres régions, ce qui permet d’investir les moyens dans l’adaptation au changement et non dans la gestion de catastrophes.

En ce qui concerne la montée du niveau des mers, elle risque d’aller jusqu’à un mètre en moyenne (sans compter les surcotes de tempête) avant la fin du siècle. Les villes côtières doivent donc réfléchir localement à l’adaptation de leurs structures en zones dangereuses et ne pas délivrer de permis de construire pour des zones à moins de 80 cm au-dessus du niveau de haute mer.

Il y a encore des municipalités qui ne prennent pas en compte ces directives et pensent installer des digues. Cette solution est chère et peu fiable puisqu’elles sont susceptibles de céder ; de plus elles demandent de très grosses dépenses de fonctionnement et entretien. La concertation locale est importante pour éviter les drames comme celui de la Faute-Sur-Mer. Je suis pour que les citoyens puissent poursuivre les élus qui n’ont pas pris les bonnes décisions, car ils ont toutes les informations pour le faire.

 

Pour aller plus loin :

 

Présentation de la COP régionale Bretagne

L’événement a eu lieu à Saint-Malo le jeudi 9 mars. Il a démarré par une table ronde et s’est poursuivi l’après-midi par des ateliers sur six thématiques différentes. De nombreux acteurs locaux étaient réunis lors de cet événement baptisé Carrefour des Transitions. Il faisait suite aux quatre conférences environnementales co-présidées par l’Etat et la Région. Les spécialistes ont échangé librement afin de dresser un tableau de la situation actuelle et réfléchir à des solutions à court et long terme. « Comme la COP21, qui avait réuni les acteurs du climat pour un accord historique entre 195 États, la COP régionale a pour ambition d’associer, en Bretagne, toutes les parties prenantes, de la transition écologique et énergétique », explique le site de l’événement.

Concrètement, le but est d’ouvrir un cahier des engagements, accessible aux Bretonnes et aux Bretons, qui proposera des actions, réalisable par tout un chacun. Un comité scientifique suivra l’ensemble de la démarche. Un événement citoyen est aussi envisagé fin 2018.




L’idée sortie. La foire Bio de Landerneau

Ce week-end, les parents d’élèves de l’école Diwan de Landerneau organisent la 19e édition de la Foire bio. Au programme, de nombreux exposants, des conférences, des ateliers et une bourse aux plantes.

Samedi 18 et dimanche 19 mars, Landerneau accueille la 19e édition de sa foire bio. « Cet événement constitue pour la population locale et régionale un lieu de rencontre et d’échanges de nature à répondre à la préoccupation des consom’acteurs pour une consommation bio, responsable, éthique et solidaire. Cette nouvelle édition est aussi l’occasion de valoriser des initiatives locales et innovantes liant transition énergétique, consommation bio, réfléchie et économie citoyenne », explique le site de l’événement.

130 exposants seront présents dans des domaines aussi variés que l’alimentation, l’agriculture et le jardinage, l’écohabitat et l’énergie, ou encore l’artisanat… Les visiteurs pourront aussi découvrir des associations militantes du domaine de la santé, du social et de l’environnement.

De nombreuses conférences, une bourse aux plantes et des ateliers Do it yourself seront également organisés pour le public. Au programme, par exemple, des ateliers de fabrication de produits d’entretien et cosmétique, une conférence sur la nourriture bio et locale en restauration collective, ou encore une sensibilisation à la sur-consommation textile.

Un restaurant bio, un bar à thé et à tisanes ainsi qu’un bar permettront aux visiteurs de se restaurer. Le prix d’entrée est de 3 euros (5 euros pour les deux journées et gratuit pour les moins de 16 ans). L’événement est organisé par les parents d’élèves de l’école Diwan de Landerneau et les revenus de la foire lui seront reversés.

Pour aller plus loin

19e foire bio de Landerneau, samedi 18 et dimanche 19 mars, de 10h à 19h, à l’espace Saint-Ernel. Tarifs : 3€ la journée, 5€ les deux jours, gratuit pour les moins de 16 ans.

www.foirebiolanderneau.bzh

La page Facebook de l’événement




Pétition pour sauver le centre de Perharidy (Roscoff, Finistère)

La réforme du financement des soins de suite et de réadaptation (SSR) spécialisés qui doit s’appliquer à partir de mars 2017, fait peser sur le centre de Perharidy la menace d’une baisse drastique de ses dotations, qui pourrait aboutir à sa fermeture.

Les habitants et les élus du Finistère nord sont très inquiets des menaces que cette réforme fait peser sur Perharidy, et à travers lui, sur le système de santé du Finistère, sur l’activité et l’emploi dans le pays de Morlaix.

Ils soutiennent sans réserve la direction, les administrateurs et les 600 professionnels qui travaillent chaque jour à Perharidy au service des malades.

Ils demandent une révision des modalités de financement des SSR, qui offre aux établissements concernés des assurances durables quant à leur financement.

S’il est indispensable de rechercher des économies pour garantir la viabilité financière du système de santé, cette politique ne peut aboutir à la fermeture d’établissements de pointe, qui rendent un service considérable à la population !

La pétition est disponible ici




L’idée sortie. Un salon de la recup’ à Plouigneau

Pour aller plus loin

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L’atelier d’insertion « Roul’Age », un second souffle pour les hommes et les objets

C’est à Brest en 1994 que l’atelier d’insertion « Roul’age » voit le jour. Il remet sur pied les personnes en difficultés et participe efficacement à la lutte contre l’obsolescence programmée.

Valorisant

Conseillère en insertion pour l’association de l’« Office des Retraités de Brest », Marie-Hélène JACOLOT accompagne les personnes allocataires de minima sociaux dans une démarche de resocialisation. Accueillis sous prescription des travailleurs sociaux, les participants sont ici pour résoudre des problèmes liés au logement, à la santé, à la mobilité ou au retour à l’emploi.
L’échange et le partage sont les bases de la reconstruction, l’atelier leur apporte l’assiduité, les règles, le cadre, l’écoute, les rires ou la satisfaction du travail bien fait. En contrepartie, leurs compétences professionnelles, souvent enfouies après une longue période d’inactivité sont alors remobilisées.

Valorisé

Lave-linge, micro-ondes, ordinateurs, fauteuils roulants électriques, grille-pain, ce sont les objets du quotidien que l’on retrouve encore trop souvent dans nos déchetteries et qui pourtant ne demandent qu’a être réparés.

C’est ce que s’efforce de faire cet atelier d’insertion financé par le Conseil Départemental, il est composé d’une douzaine de participants et de 25 bénévoles encadrants.
Le hangar de 200m2 est alimenté en appareils électroménagers, vélos, meubles et matériel paramédical grâce aux dons des maisons de retraites, des hôpitaux, des associations ou des particuliers. Le matériel est ensuite réparé dans l’atelier de 150m2 par les participants avec l’aide d’un bénévole encadrant si nécessaire.
Il est ensuite vendu uniquement aux personnes allocataires de minima sociaux, afin qu’ils puissent équiper leur logement décemment.
En ce qui concerne le matériel paramédical, il est envoyé dans les pays en voie de développement par le biais d’associations humanitaires comme « Appel Detresse » ou l’« ASTH » (Association au Service des Transports pour personnes Handicapées au Maroc).

Et comme chez Roul’age on ne fait pas les choses à moitié, on entretient et répare également le matériel des associations partenaires comme le Secours catholique, le Secours populaire ou bien encore La caisse à clous.

Un lieu atypique ou les mots humanité et solidarité prennent tout leur sens.




Sur un air de terre, l’association de l’éducation écocitoyenne du pays Bigouden

Dans le pays Bigouden, une association, appelée Sur un air de terre, sensibilise les habitants à l’environnement et à l’écocitoyenneté. Depuis 2008, de nombreuses actions ont été mises en place.

Créé en 2008, l’association Sur un air de terre a pour objectif l’éducation à l’environnement et à l’écocitoyenneté. « Nous sommes installé à Pont-l’Abbé (29), mais nous œuvrons sur l’ensemble du pays Bigouden », explique Adrien Binet, l’un des cinq coprésidents de Sur un air de terre.

De nombreuses actions de l’association sont à destination des jeunes afin de les sensibiliser à l’écocitoyenneté : « C’est l’un de nos piliers, reconnaît Adrien Binet. Nous travaillons sur le gaspillage alimentaire, la réduction des déchets mais aussi autour du jardinage… »

Des actions qui se déroulent souvent dans le cadre scolaire : « Nous avons mis en place des actions au collège de Plozévet. Ce qui n’est pas consommé à la cantine est pesé et valorisé sous forme de compost qui est ensuite réutilisé pour un potager pédagogique ».

Prêt de toilette et compos’tour

L’association propose également, pour limiter la production de déchets, le prêt de vaisselle lors d’événements publics ou privés. « Ça évite l’utilisation de vaisselle jetable et nous en profitons pour faire un travail d’explication et de sensibilisation », se réjouit Adrien Binet. Autres actions en faveur de la réduction des déchets, le prêt de toilettes sèches – « Nous en avons deux ! » – et le compos’tour : « Il s’agit de favoriser le compost urbain et récupérant les déchets de légumes dans des appartements. Ils sont ensuite compostés et utilisés dans un jardin partagé. Et nous faisons la récupération en vélo ! »

Une grainothèque

Une partie de l’association – qui se fait appelée Les gens qui sème – à mis en place une grainothèque et propose des achats groupés pour le potager. Sur un air de terre organise également des projection-débats autour de films choisis pour leur engagement citoyen.

Enfin, un local sert de lieu de rencontre écocitoyen. On y trouve des livres, des DVD, des disques qui traitent des thématiques chères aux membres de l’association. « On essaie d’être ouvert au moins trois fois par semaine », précise Adrien Binet.

L’association Sur un air de terre fonctionne de manière collégiale. En plus des cinq coprésidents, cinq ou six bénévoles référents chapeautent les actions, épaulés par une vingtaine de membres actifs. Au total, l’association compte une centaine d’adhérents.

Sur un air de terre est donc une association active qui œuvre à l’éducation populaire. Le genre d’association qui devrait fleurir sur tous les territoires.

Pour aller plus loin

La page Facebook de l’association

www.surunairdeterre.weebly.com