1

Un tour du Finistère « Zéro déchets »

D’Octobre à décembre, le Finistère Tour Zéro Déchets fait étape dans 10 communautés de communes finistériennes. Objectif : sensibiliser le grand public à la démarche zéro déchets. Un événement organisée par l’association Zéro Waste Cornouaille et le Symeed 29 (Syndicat Mixte d’Etude pour l’Elimination des Déchets dans le Finistère).

Tendre vers le « zéro déchets », voilà l’objectif du groupe local Zéro Waste Cornouaille. Une déclinaison sud finistérienne de l’association Zéro Waste France, qui, elle, a été créée il y a 20 ans et qui milite pour une réduction et une gestion plus durable des déchets. « Nous étions plusieurs à être intéressés pour entrer dans une démarche zéro déchets, et nous avons trouvé logique de former un groupe local. Nous avons monté l’association il y a un peu moins d’un an », explique Clément, l’un des membres de Zéro Waste Cornouaille. Un groupe qui a une jeune existence mais qui est très actif. En témoigne l’organisation du « Finistère Tour Zéro Déchets », qui se déroule sur tout le département jusqu’à début décembre. Un tour du Finistère qui consiste en une série de 10 conférences traitant de la démarche Zéro Déchets, organisées par Zéro Waste Cornouaille et le Symeed 29 (Syndicat Mixte d’Etude pour l’Elimination des Déchets dans le Finistère). « Dès le démarrage du groupe, nous avons été contacté par le Symeed 29, qui regroupe toutes les communautés de communes du Finistère, pour travailler autour du zéro déchets dans le département. Les chargés de missions déchets avaient fait remonter qu’il y avait un travail à mener autour de cette thématique », précise Clément. C’est ainsi que le Finistère Tour Zéro Déchets naît, accueilli par 10 communautés de communes finistériennes, et financé par le Symeed. « L’idée, avec ce cycle de conférences, qui sont gratuites et ouvertes à tous, c’est d’expliquer tout le cycle de vie du déchet, de sa création à sa destruction. On démarre par des aspects théoriques, et on termine par des cas concrets. On veut montrer qu’il faut y aller petit à petit, pas à pas, et que ce n’est pas si compliqué que ça », détaille Clément. Qui constate qu’il y a mouvement de fond qui monte autour du zéro déchets. « Des épiceries en vrac ouvrent, des défis « familles zéro déchets » sont lancés, comme par exemple du côté de Morlaix. Les communautés de communes commencent à comprendre que le recyclage ne fait pas tout ». L’association Zéro Waste Cornouaille sera ainsi en conférence demain soir mardi 31 octobre à Pont-Labbé, le mardi 14 novembre à Quimperlé, le 20 novembre à Concarneau, le 1er décembre à Plouvien, le 5 décembre à Brest et 13 décembre à Audierne. Le groupe mènera aussi différentes actions à l’occasion de la Semaine Européenne des Déchets (Seurd), qui se déroulera fin novembre. Zéro Waste Cornouaille recherche d’ailleurs de nouveaux adhérents et bénévoles désireux de s’investir dans la sensibilisation au zéro déchets. L’appel est lancé !

La page du groupe Facebook Zéro Waste Cornouaille

Le site du Symeed 29




Tri et recyclage des mégots de cigarettes : Plougonvelin se lance

Que faire de tous les mégots qui s’accumulent par terre ? Un vrai casse-tête…La société MéGO !, basée à Bourg-Blanc, est la première en France à trier, recycler et valoriser ces déchets. La commune de Plougonvelin, près de Brest, vient d’adhérer au programme. Le lancement officiel aura lieu le 2 novembre.

Cet été, nous vous avions parlé de MeGo, une société de Bourg-Blanc, dans le Finistère. Elle collecte et recycle des mégots de cigarettes. Nous vous avions expliqué le processus de valorisation : la récolte des mégots, l’acheminement jusqu’à Bourg-Blanc pour le triage, le broyage pour éliminer la cendre, le papier et le tabac, la séparation entre les déchets dangereux et la matière plastique. qui, elle, sert au final à la fabrication d’objets du quotidien : porte-crayons, porte-plats etc…

Un programme unique en France, et qui intéresse des entreprises et des TPE. Mais aussi des collectivités locales. Après la ville de Castres, dans le Tarn, c’est au tour de la commune de Plougonvelin, non loin de Brest, de se lancer dans la démarche. La commune a d’ores et déjà implantés ses premiers cendriers, fabriqués localement par l’entreprise Serrurerie Brestoise de Brest., dans plusieurs endroits stratégiques : plage du Trez Hir, Espace Culturel Keraudy, ou encore devant le cinéma. L’entreprise MéGO ! Assurera la collecte, leur dépollution en circuit fermé et leur transformation en matière. Ils seront ainsi recyclés pour devenir des pots à crayons ou encore des palettes de manutention. L’occasion pour la commune littorale de limiter la pollution engendré par la cigarette, car outre les méfaits pour la santé, il faut savoir qu’un mégot met 15 ans à se dégrader dans le nature, et qu’on ne connaît pas encore tous les effets engendrés par les 4000 composants contenus dans une cigarette, qui se libèrent généralement dans les réseaux d’assainissement, lorsqu’on jette son mégot par terre ! De quoi faire réfléchir les communes littorales bretonnes…




Eteignez vos lumières samedi 14 octobre, Le jour de la nuit propose de redécouvrir les étoiles

Il est encore temps de participer au Jour de la nuit qui se déroulera dans la nuit du samedi 14 octobre au dimanche 15. Le Jour de la Nuit est une opération de sensibilisation à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé. Deux manière de participer : rejoindre une des animations proposées sur le territoire, comme des balades nocturnes mêlant observation de la nature et explications scientifiques, ou s’inscrire à une extinction.

Eteindre les lumières le temps d’une nuit pour prendre conscience de l’impact de la pollution lumineuse. Samedi soir ce sont 350 villes et villages, dont 17 bretonnes, qui vont intégralement ou partiellement couper leur éclairage publique. S’ajoute à cette initiative les extinctions individuelles, pour lesquelles chacun est libre de s’inscrire sur le site internet de l’opération. A ce jour 651 individuels sont inscrits, c’est peu, et même si ces actions restent des actions en premier lieu symboliques, il est important de les souligner en y prenant part.

Pour vous inscrire et manifester votre soutien à des actions contre la pollution lumineuse, voir la cartographie des actions ou vous renseigner sur cette manifestion qui existe depuis 2014, rendez vous sur le site du jour de la nuit.

Ou le facebook  

Qui ? Que ? Quand ? Quoi en Bretagne ?

(29)

Landivisiau > association Alnitak > observation des étoiles à l’oeil nu et avec instruments – 20h/23h. contact : 0666375566

Morlaix > ULAMIR CPIE > une balade à la recherche des animaux nocturnes -20h/23h > RDV sur le parking de l’espace aquatique de Plourin Les Morlaix. contact : 02 98 67 51 54

Saint Renan > PEGASE > observation astronomique et conférence-20h30/23h.Observatoire du College de Kerzouar. contact : 0298843636

Quimper > association d’astronomie de Cornouaille LOARGANN> observation des étoiles à l’oeil nu et avec instruments – 20h/23h30.

(56)

Saint Nolff > commune de Saint Nolff > observation astronomique – 20h30/23h30. contact : 0297454759

Lorient > observation, conférences, ateliers et autres > à la base au K3 toute la journée et la soirée.

Plouay > par la mairie > sortie nature, découverte des chauves souris -20h/22h.contact : 0297333151

Kernascléden > par le musée de la chauve souris >sortie nature avec un spécialiste et exposition – 20h30/23h. contact : 0967381859

(22)

Pleumeur Bodour > par le planétarium de Bretagne >Observation astronomique – 20h30/00h. Rdv devant l’entrée. contact : 0296158030

Paimpol > par l’abbaye de beauport > animations cinéma et autres – 17h/22h. contact : 0296551855

Le Méaugon > par astronomie en baie d’armor >observation astronomique de 21h/1h.contact : 0296944361

(35)

Bruz > par cassiopée astronomie Bruz Chavagne > obervation astronomique, débats et conférences – 20h30/23h30. contact : 0675195106

La Couyère > par la Société d’Astronomie de Rennes > observation astronomique et débat conférence – 20h30/1h. contact : sarinfo@astro-rennes.com

Concoret > par le CPIE Forêt de Brocéliande > sortie nature et observation astronomique 20h/23h30. contact : 0297227462

Le reste des actions est à découvrir sur la cartographie en ligne.




Participons à la vie de nos bibliothèques !

13% de la population française emprunte en bibliothèque, 13% seulement et 40% des non usagers sont d’anciens inscrits. « Pourtant les études nous révèlent de plus en plus de fréquentation » nuance Benoît Vallauri, responsable du Laboratoire régional d’innovation publique en Bretagne. Les bibliothèques ne sont plus seulement des « grandes librairies » mais s’associent aujourd’hui à des formes d’animations culturelles et de formation. Le chercheur, ancien bibliothécaire, était présent à l’occasion de la journée réservée aux bibliothèques de Bretagne le 5 octobre 2017, sur le thème de « Création, participation : vers des espaces de création et de participation en Bretagne »(1) qui tentait de creuser les moyens de reconquête du lieu par les publics.

Grainothèque, Murderparty, imprimantes 3D, espace de jeux vidéo & jeux de société, utilisation des bibliobox…. Les bibliothèques revêtent aujourd’hui de nouveaux usages. On ne vient plus uniquement pour se gargariser d’une lecture. L’arrivée du numérique a joué un rôle prépondérant dans le renouveau de ces espaces, ce qui a permis d’ouvrir les portes à de nouveaux publics. Les dispositifs participatifs ne sont pas en reste. Les bibliothèques continuent leur rôle de transmetteur de savoir ou de facilitateur vers la culture et l’information tout en diversifiant leurs outils.

Développer l’implication du public pour des lieux partagés

« La participation c’est accepter de déléguer son pouvoir » poursuit Benoît Vallauri. De nombreux dispositifs ont mis à l’épreuve l’implication des lecteurs dans la dynamique d’une bibliothèque. L’action Montez le son ! à la BM municipale de Lyon rassemble des passionnés de musique pendant 2h pour critiquer et faire évoluer les collections ; en laissant certaines étagères vides, des bibliothèques proposent aux lecteurs de faire leurs propres sélections et de les mettre en valeur ; la bibliothèque Louise Michel (2), exemple d’une bibliothèque participative, est extrêmement collaborative, ce qui transparait dans les rapports qu’il peut y avoir avec les gens, elle a notamment élaborée une « tutotek », les gens y réalisent leurs tutos dans un processus créatif et un processus de transmission…. Les propositions sont nombreuses.

Cependant certain(e)s bibliothécaires émettent des réserves . La première d’entre elle revient à discuter du cœur même du métier, « quel est il aujourd’hui ? », « Les bibliothécaires tendent ils à devenir des animateurs sociaux ? » « Comment répondre à la polyvalence demandée ? » Celle qui vient juste après est l’inquiétude « du tout bénévolat ». Tandis qu’on leur demande d’impliquer toujours plus le lecteur dans le fonctionnement de leur bibliothèque, les bibliothécaires voient les contrats qui ne se renouvellent pas, constatent l’apparition d’une machinisation et des budgets qui diminuent (3). Le participatif tend il à menacer des emplois ? Selon le chercheur, le participatif tend à donner un cadre moins pyramidal à l’accès au lieu et aux démarches mais ne menace en aucun cas les emploi.

Bibliothécaire, un métier en mutation OU la reconversion professionnelle dernier cri

Aujourd’hui il faut aussi apporter ses « softs skills » avec soi, les petits plus personnels qui deviennent des atouts professionnels. Infirmière, ancien militaire, menuisier, chercheur, informaticien sont des exemples d’anciens métiers de certains bibliothécaires breton.

Julien est un bibliothécaire d’une vingtaine d’année, c’est après un service civique, lors duquel il animait des temps de jeu en bibliothèque pour une association de jeux en bois, qu’il décida de se lancer vers le métier de bibliothécaire. « Ce n’est plus du tout le même métier qu’avant. On cherche à monter beaucoup de temps d’animations, on a une salle modulable à cet effet. Mes points forts ce sont mes connaissances des jeux de société (4) et la capacité de création avec un public enfant. Comment créer un jeu avec l’enfant en utilisant différents biais : les bouquins pop-up, raconter une histoire qui est diffusée par vidéo projecteur, créer des histoires et les faire vivre. Toute idée est bonne à prendre tant qu’elle permet à l’enfant d’accrocher ».

Passionné. Plein d’idées. Prêt à s’adapter. Pourrait être le profil type d’un bibliothécaire d’aujourd’hui.

Comment inscrire durablement la démarche participative ?

« La démarche participative c’est bien mais encore faut-il réussir à la faire prendre et à la faire durer » réagit une bibliothécaire aux propositions du chercheur, ce à quoi il répond « il faut que le public s’en empare ». Effectivement, si des propositions participatives trouvent écho,  certaines d’entre elles ne sont pas transposables à toutes les bibliothèques. Les bibliothèque urbaines ont par exemple davantage de difficulté à dynamiser leurs grainothèques, certaines ont même abandonné l’idée. « Il n’y a pas de recettes miracles, je vous donne juste des clés » rassure Benoit Vallauri. Il semble que le public ait tout autant à apporter aux espaces de connaissance et de transmission que sont les bibliothèques.  Il en est même l’impulseur. Le Responsable des Publics Bibliothèque de Rennes Métropole – Champs Libres, Eric Pichard, présent pour l’occasion, mentionnait notamment la création de séance d’aides au devoir sur demande de jeunes adolescentes. Un exemple plutôt « classique » mais qui révèle la disposition des bibliothèques à s’adapter aux besoins de leurs utilisateurs.

Vous avez un projet qui vous taraude, qui apporterait à d’autres, n’hésitez pas à en parler à votre bibliothèque pour le transformer en projet commun et durable !

1.L’espace du Roudour, à Saint-Martin-des-Champs, accueillait jeudi 5 octobre dernier la journée « Innovation, création & participation des bibliothèques de Bretagne ». Cette journée faisait suite à une journée similaire qui avait eu lieue en 2015 à Rennes.

2. Tutoteke de la médiathèque Louise Michel, XXème arrondissement

3.Inquiétudes http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/50768-la-profession-de-bibliothecaire-est-elle-menacee-de-disparaitre.pdf

 4. le retour des jeux de société : http://grand-angle.lefigaro.fr/reportage-bars-jeux-de-societe




Une semaine pour découvrir « Brest en Communs »

Tous les deux ans, Brest se met à l’heure des Communs ! Du 13 au 21 octobre se déroule l’édition 2017 de « Brest en Communs ». L’occasion pour les citoyens de découvrir de nombreuses initiatives portées collectivement par des habitants et associations brestoises. Au programme : ateliers, conférence, projections…

29 initiatives dans divers lieux brestois, du 13 au 21 octobre. C’est le programme de « Brest en Communs », un festival coordonné par le service Internet et Expression Multimédia de la ville de Brest, qui a lieu tous les deux ans, et qui met en avant toutes les initiatives en cours sur le territoire brestois. On entend par « communs » des « ressources gérées collectivement par une communauté qui établit des règles et une gouvernance dans le but de les préserver et de les pérenniser ». Parmi les différents « communs », on peut citer les Amaps, les jardins partagés, les logiciels libres, les grainothèques, les boîtes à dons, des outils internet comme Wikipedia ou Open Street Map…Le festival brestois a pour objectif de « montrer la richesse des initiatives portées par les brestoises et brestois autour des communs, à populariser cette notion et à nourrir ensemble la réflexion qui l’entoure », selon la Ville de Brest, qui propose la manifestation.

Au programme donc, des ateliers, des conférences, des projections, des temps d’échange….Ainsi, des rencontres, avec l’association Vivre la Rue, seront organisées durant toute la tenue de l’événement dans la Rue de Saint-Malo, dont le patrimoine citoyen est considéré comme un « commun ». Les 13, 18, 19 et 20 octobre, des ateliers « vélo participatif » seront organisés avec l’association Brest à Pieds ou à Vélo (Bapav). Une « Balade à Recouvrance » à la découverte des communs est programmée le samedi 14 octobre, de même qu’une autre promenade avec les Incroyables Comestibles. Philippe Desbrosses, agriculteur, scientifique et écrivain français, l’un des pionniers de l’agriculture bio en Europe, viendra donner une conférence sur les semences et la biodiversité aux Capucins le lundi 16 octobre. Le samedi 21 octobre aura lieu une journée d’échanges organisée par la Ville de Brest, afin « d’approfondir la question des communs mais aussi et surtout à rassembler les acteurs(trices) des communs brestois et à engager une réflexion autour du thème « De Brest en communs vers un mouvement des communs sur Brest ? ». Sans oublier les ciné-discuts, projection de documentaire, Install Party, ateliers pour découvrir le code, et bien d’autres rendez-vous encore !

Tout le programme est disponible sur http://wiki.a-brest.net/index.php/Brest_en_communs_2017




Ouessant : point d’étape à mi-parcours de la mise en œuvre de la transition énergétique et écologique des îles du Finistère.

Alors que les vents balayent les côtes Ouessantines en ce début septembre, l’heure est au bilan de mi-parcours. Une journée qui fait suite au lancement de «La mise en œuvre de la transition énergétique et écologique des îles du Finistère» le 6 septembre 2016. Ce mardi 5 septembre 2017, les acteurs se sont à nouveau réunis afin d’offrir une visibilité sur l’avancée du projet. Analyse d’un échantillon idéal, un milieu fini aux prises avec les éléments : Ouessant, Molène et les autres îles du Ponant.

Les îles du Ponant – qui signifie îles du « couchant » en référence au soleil – sont actuellement le laboratoire d’expérimentation sur deux plans d’action principaux : le BEL (Boucle Energétique Locale), financé par la région Bretagne à raison de 823 000 euros sur 3 ans et le TEPCV (Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte) financé par l’état pour un montant de 867 000 euros sur 3 ans également. L’association les îles du Ponant en est le maître d’ouvrage.

« Diminuer de 37% des émissions de Co2, sur les trois îles » était l’objectif énoncé par Denis Bredin, le président de l’association, en 2016. Le bilan à ce jour montre une diminution de 16% des émissions totales pour les trois îles (Sein, Ouessant et Molène) dont une diminution de fioul de 386 700 L (l’équivalent de la consommation de l’île de Sein pendant 1 an). Ce résultat est obtenu grâce aux différentes opérations à destination des populations îliennes : la diffusion d’environ 11000 LED contre les ampoules à incandescence des îliens, l’opération de remplacements des appareils de froid énergivores1 auxquels 239 habitants y ont pris part, la rénovation de l’éclairage public et la mise à disposition de kits poules.

(1). CDP2017 « Sur les îles, il est constaté un suréquipement en appareils de froid, notamment en congélateurs. L’opération consiste donc à soutenir financièrement les usagers à remplacer leur appareil de froid énergivore par un appareil A++ ou A+++)

Ouessant, l’hydrolien à l’essai

Denis PALLUEL, Maire de Ouessant, mets l’accent sur le projet PHARE qui consiste à utiliser les trois sources d’énergies exploitables sur l’île à l’aide de panneaux photovoltaïque, d’éoliennes et d’hydroliennes. En effet afin de garantir aux habitants une alimentation électrique suffisante et constante il est nécessaire de transformer et combiner ces trois énergies. Depuis 1 an, les lampadaires à LED ont bien poussé comme les panneaux photovoltaïques sur la salle omnisports (291m²) mais en ce qui concerne l’éolien c’est une autre histoire comme l’explique le maire :

« Tout le monde va dans le même sens pour développer les énergies renouvelables mais après sur le terrain c’est pas aussi simple que ça puisqu’à Ouessant, mais Sein et Molène aussi, on considère ces îles comme des sanctuaires et on ne doit rien faire, mais je ne désespère pas de convaincre qu’une ou deux éoliennes ne vont pas défigurer Ouessant. Le contexte administratif est très compliqué, la réglementation sur les éoliennes dit qu’elles doivent être à 500 mètres des habitations et en même temps dé que vous êtes à 500 mètres vous êtes en espace protégé. Il y a donc une équation difficile à trouver, c’est un appel pour dire « Faut savoir ce que l’on veut », c’est dommage de voir qu’il y a plein de partenaires mobilisés avec nous et qu’on bloque sur cet aspect-là. D’autant plus qu’on ne cherche pas à faire un champ d’éoliennes, ça serait une ou deux et je dirais même, peut être, provisoirement car d’ici 10 ou 15 ans si le parc hydrolien s’amplifie on aura pas forcément de raison de garder ces éoliennes. »

En ce qui concerne l’hydrolien, c’est encore au stade expérimental mais prometteur avec une possibilité de fournir jusqu’à 400MGWh par an sur les 2200MGWh nécessaires pour une autonomie totale en énergies renouvelable. Après avoir passé l’hiver dans le canal du Fromveur, l’hydrolienne D10 de SABELLA est au port de Brest pour quelques opérations d’optimisation de la connectique. Ces modifications permettront de délivrer davantage de puissance à la centrale qui après avoir traité l’énergie brute de l’hydrolienne, la stockera dans ses batteries récemment installées.

Si les tests sont concluants, deux hydroliennes D12 viendront prendre le relais de la « petite » D10 courant 2020. Cette ferme d’hydroliennes baptisée Eussabella pourra fournir jusqu’à 70 % des besoins de l’île de Ouessant.

Molène, les goémoniers 2.0

Le Ledenez vraz (La grande presqu’île en Breton) de molène qui sert de « refuge de mer » et qui abrite quelques habitations de goémoniers réhabilitées pour accueillir les touristes pour 1 à 2 nuit est aujourd’hui complètement autonome en électricité grâce à ses panneaux photovoltaïques (35m²), bien évidemment ce ne sont que quelques habitations, mais elles confortent pour l’avenir comme le précise le maire de Molène, Daniel MASSON :

« On est complètement autonome, on est très surpris, c’est tout bête, c’est tout simple, il y a du soleil ça marche et la nuit on stock. C’est vraiment un truc à tout petite échelle, expérimental peut être, mais ça nous permet d’avoir des petites maisons complètement autonomes, tout ça pour dire qu’on expérimente, ça réussi, après il faut se donner les moyens pour faire autre chose. On a des projets notamment sur du photovoltaïque qui va alimenter un éclairage public à LED par le SDEF » (Syndicat départementale d’énergie et d’équipement du Finistère)

Du fait des lourdeurs administratives qu’implique l’éolien, le maire de Molène souhaite se concentrer dans un premier temps sur le photovoltaïque car pour l’hydrolien c’est techniquement compliqué :

« il n’y a pas assez de fond sur l’île, mais on compte sur nos amis de Ouessant pour nous tirer un petit bout de câble qui ira jusqu’à molène, mais ça c’est à négocier »

L’éolien, une énergie prometteuse pour l’île de sein et pourtant…

Dominique SALVERT, Maire de l’île de Sein se réjouit de la nouvelle centrale photovoltaïque installée sur la toiture de l’écloserie (517m²) qui vient s’additionner à celle déjà existante du centre nautique (46m²), trois autres toitures devraient se voir équipées de panneaux solaire pour atteindre une surface de totale de 1000m2.

Afin de compléter cette solution, il est question d’installer une éolienne avant d’envisager une autre solution si les contraintes administrative et réglementaire ne se dénouent pas comme le signale le maire de Sein :

« Comme le disait mon collègue de Ouessant, les problèmes administratifs et réglementaire sont très importants, on avance petite à petit… C’est dommage car si on avait ces équipements-là, si on l’avait au complet, on serait à 70 % d’autonomie… On ira jusqu’au bout du possible pour l’éolien avant d’envisager d’autres technologies »

L’énergie des habitants également mise à contribution 

L’association les îles du Ponant, les municipalités et les différentes structures partenaires cherchent d’abord à changer le comportement des usagers, sortir du système de consommation à outrance, néanmoins, comme le défend le maire de Molène, les îliens ont déjà des habitudes de consommations liées aux contraintes de leur territoire et savent composer avec :

« Comme toutes les îles on a surtout une grosse consommation pendant les vacances d’hiver (…). C’est en faisant des progrès sur l’isolation des maisons et puis si vous avez froid vous mettez un pull, vous n’êtes pas obligé de mettre à 23° votre maison. Là-dessus on a des comportements îliens plus sensés. On pas eut l’habitude d’avoir extrêmement de confort donc le peu qu’on a est très agréable.»

Des temps de paroles pour informer et discuter avec les populations ont lieu tous les trois mois environ, et mobilisent généralement « une bonne centaine de personne à chaque réunion sur Ouessant, dont quelques-uns devant la porte. ». Un point d’interrogation majeur « Combien cela va-t-il coûter ? ». Mais au final les usagers y trouvent leur compte grâce au PIG(2), programme qui prendra fin en octobre, certains se sont même vu financer jusqu’à 80% des équipement pour réduire la consommation énergétique de leur logement. Madame Richard, habitante de Ouessant, a payé 1000 euros sur les 15000 euros d’investissement total et a pu s’offrir un réfrigérateur moins énergivore, de nouvelles fenêtres, ainsi qu’un régulateur thermique. Les usagers sont accompagnés dans leurs démarches par l’association des îles du Ponant et sont de plus en plus nombreux à le faire. Cependant l’association, regrette que le programme arrive à sa fin car l’émulation avait réussi à prendre. Ils cherchent actuellement un moyen de le prolonger et répondent à d’autres appels à projet, car l’association est « toujours à la recherche de nouveaux programmes ».

Afin d’allier l’économie d’énergie et la production d’électricité d’origine renouvelable pour éviter le gaspillage d’énergie, il est important de pouvoir adapter l’offre (la production d’électricité) à la demande (la consommation des habitants) comme l’explique le directeur délégué d’EDF SEI, Christian GOSSE :

« La variation de la consommation des clients peut varier d’un à dix suivant qu’on soit la nuit, l’hiver ou à noël… il faut pouvoir ajuster l’offre à la demande de nos clients en permanence, à l’instant T, à la seconde voir à la milliseconde. C’est ce qu’on a développé et ce qui est important, c’est 3 choses : le compteur numérique pour avoir un pilotage très serré de sa maîtrise de l’énergie car l’enjeu de toute cette transition c’est aussi que chaque consommateur soit conscient qu’il doit changer son comportement, le deuxième point c’est un stockage tampon, c’est la fameuse batterie, car quand on produit des énergies renouvelables il faut un stockage car lorsque le client n’a pas d’attente, pas de besoin, on la stock, et après quand il va en avoir besoin parce que c’est la soirée, qu’il va faire froid, on va la réinjecter à travers cette batterie. Cette batterie tampon est extrêmement importante pour garantir la gestion des systèmes. Le dernier objet c’est le pilotage, on a créé un système de pilotage qui joue le rôle de chef d’orchestre, il aura pour but d’arbitrer la production d’ENR, l’énergie de l’hydrolienne et la batterie. »

(2) Le PIG (programme d’intérêt général) pour Ouessant qui prendra fin au moi d’Octobre avait permis à 105 personnes de bénéficier d’aide au reconditionnement de leur logement pour des économies d’Energie. D’autres programmes ont financé les actions de l’association des îles du Ponant mais il faut sans cesse continuer à répondre à des appels d’offres au vu de la durée limitée de ces plans d’action (d’une durée relativement courte entre 3 et 5 ans)

. Il existe également d’autres programmes complémentaires comme le LOGIC pou l’île de Sein ;

Nos amis les îliens 

D’autres zones îliennes sont sources d’inspiration pour l’association des îles du Ponant qui appartient à l’ENSI (la fédération des petites îles d’Europe). Comme l’île d’Eigg, cette petite île d’Ecosse, située dans les îles Small, rachetée par ses habitants en 1997, est aujourd’hui complètement autonome en énergies renouvelables. Leur source d’énergie repose principalement sur l’hydroélectricité avec 3 barrages, du photovoltaïque et de l’éolien avec 6 éoliennes (l’île de Ouessant n’en construirait pas plus de deux par îles si la réglementation française vient un jour l’autoriser). Cependant à chaque île ses spécificités, les plans d’autonomies ne sont pas juxtaposables d’une île à l’autre, mais ils sont inspirants. Cet hiver, au mois de décembre, c’est au tour des îles du Ponant d’accueillir des îles lointaines en questionnement énergétique en invitant les îles de la Madeleine pour un voyage d’étude à Ouessant.

Le projet nécessite la coopération des acteurs associatifs, institutionnels, privés et civils qui s’efforcent de mêler leurs compétences avec le plus d’efficacité possible. Pas facile lorsque les lourdeurs administratives entravent leurs efforts comme on peut le constater pour l’éolien sur l’île de Molène et celle de Ouessant. Autre exemple, l’autorisation d’expérimentation sur le plan d’eau qui a mit plus de 20 ans à être accordé.

« Il faut que le législateur intègre le droit à l’expérimentation. Sur l’eau on vient juste de nous l’accorder, c’était 20 ans de bataille (…) il faut que le législateur pense à ouvrir régulièrement les cadres, même si on doit rendre des comptes ensuite. Histoire que le dossier ne prenne pas 20 ans comme celui ci. » répond le conseiller régional André Crocq délégué à la transition énergétique. Puisque les choses sont dites yapluka.

Pour aller plus loin : 


Article – Point d’étape 2016 : http://www.eco-bretons.info/iles-finistere-route-vers-transition-energetique

La fédération des petites îles d’Europe :  http://europeansmallislands.net/fr/

1

Réaction de l’association « île de sein Énergie » sur les actions d’EDF  : http://www.idsenergies.fr

Auteurs : Inès CARADEC et Tanguy COAT