Le requin pèlerin, un géant mystérieux et menacé ! L’Apecs agit en faveur de la conservation de cette espèce

L’APECS est une association brestoise qui a été créée à Brest en 1997 et qui agit en faveur de la conservation des raies et des requins et plus largement pour la préservation des écosystèmes marins. Elle contribue au développement des connaissances scientifiques par la mise en œuvre de programmes de recherche mais elle mène également des actions d’éducation et de sensibilisation à destination de différents publics. Depuis quelques années, elle met aussi ses compétences, ses connaissances, son savoir-faire et son réseau à disposition des acteurs du milieu (décideurs, gestionnaires, professionnels de la pêche, élus, etc.). Le requin pèlerin est la première espèce sur laquelle l’APECS a travaillé. Dès 1998, le programme national de recensement des observations de requins pèlerins, faisant appel à la participation des acteurs de la vie maritime pour signaler toute observation de cette espèce, a été lancé. En parallèle de ce programme de sciences participatives, des missions de terrain ont été mises en place. En 2009, les premières balises de suivi par satellite visant à étudier les déplacements des requins pèlerins ont été déployées. Une nouvelle phase de marquage a débuté en 2015, avec le programme PELARGOS, afin de poursuivre et d’enrichir les connaissances sur les migrations de l’espèce.

Portrait d’un géant inoffensif mais menacé

Le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) peut atteindre 12 mètres de long et peser jusqu’à 4 à 5 tonnes. Même si sa taille imposante peut impressionner, son régime alimentaire à base de plancton le rend inoffensif pour l’être humain.

Ce géant peut être observé à la surface de l’eau dans certains secteurs et à certaines périodes de l’année. Nageant paisiblement la gueule ouverte, il filtre l’eau (l’équivalent d’une piscine olympique par heure, soit environ 3 000 m3 d’eau). Il est particulièrement friand de copépodes, crustacés microscopique, qu’il va collecter grâce à des peignes branchiaux situés au niveau de ses branchies.

Requin pèlerin en train de se nourrir (© Y. V. Mandard)

Comme beaucoup de géants, le requin pèlerin est considéré comme une espèce menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La population mondiale est inscrite sur la liste rouge comme « Vulnérable » depuis 1996 et depuis 2000 les sous-populations du Pacifique nord et l’Atlantique nord-est sont également classées comme « En danger ». Même si la pêche ciblée est interdite en Europe depuis 2007, de nombreuses menaces pèsent toujours sur l’espèce : captures accidentelles, pollution croissante par les micro-plastiques, changement climatique, etc.

Bien que le requin pèlerin soit le deuxième plus grand poisson du monde après le requin baleine, il n’en reste pas moins l’un des requins les plus mystérieux au monde. C’est grâce à l’utilisation des balises de suivi par satellite, depuis les années 2000, que ce grand voyageur est considéré comme une espèce cosmopolite et non plus comme une espèce présente uniquement dans les eaux froides et tempérées.

En France métropolitaine, c’est sur les côtes de Bretagne sud et durant le printemps que vous aurez le plus de chance de l’observer en train de se nourrir en surface !

Malgré l’utilisation de ces nouvelles technologies, les scientifiques connaissent encore mal la nature de ses déplacements et ne savent quasiment rien de sa reproduction. L’APECS travaille à lever quelques mystères sur cette espèce au travers de différents projets.

Le programme national de recensement des observations de requins pèlerins

Si la présence de ces géants était régulière dans les eaux françaises durant la première moitié du 20ème siècle, les observations sont devenues plus rares depuis les années 70-80. C’est face à ce constat que l’APECS a décidé de faire appel aux usagers de la mer pour collecter des données.

Les informations collectées permettent d’identifier des secteurs et des périodes où les requins passent du temps à la surface. Véritable outil de veille environnemental, les résultats de ce programme peuvent être utilisés afin de mieux définir le cadre de programmes d’études sur le terrain ou encore la mise en place de mesures de protection adaptées.

Le requin pèlerin est facilement reconnaissable à son aileron dorsal formant un triangle équilatéral et à sa couleur sombre allant du gris-brun au noir. Sa nage est ondulatoire et ses déplacements sont généralement paisibles.

De droite à gauche, bout du museau, aileron dorsal et extrémité de la queue visibles (© A. Rohr-APECS)

Le programme PELARGOS

Le but de ce nouveau projet est d’améliorer les connaissances sur les déplacements à grande échelle du requin pèlerin ainsi que ses plongées dans les profondeurs des océans grâce à au déploiement de balises de suivi par satellite.

L’APECS organise ainsi chaque année une mission sur le terrain se déroulent d’avril à juin, période la plus favorable à l’observation des requins pèlerins dans le Finistère sud (29). L’équipe part à la recherche des requins dans le but de les équiper de balises.

Les deux technologies utilisées :

La balise SPOT  indique la position du requin lorsque celui-ci est en surface grâce aux satellites du système ARGOS, permettant ainsi de suivre l’animal quasiment en temps réel.

 Balise SPOT qui sera fixée à la base de l’aileron du requin et tractée (© P. Poisson-APECS)

La balise MiniPat enregistre différents paramètres à intervalle de temps régulier (pression, température de l’eau et luminosité). Prévue pour se décrocher au bout d’une année, elle remontra alors à la surface pour transmettre toutes les données enregistrées, toujours via les satellites ARGOS. Il sera alors possible de connaitre le profil de ses plongées, mais aussi de faire une estimation du trajet réalisé par le requin.

Balise Mini-PAT fixée à la base de l’aileron du requin (© Y. Massey-APECS)

Saison 2018, une première mondiale

Huit requins pèlerins ont été observés durant cette saison, trois d’entre eux ont été équipés de balises dont un individu portant les deux types de balises (une SPOT et une Mini-PAT). Si ce double marquage avait déjà été réalisé sur un requin baleine, il s’agit d’une première mondiale pour le requin pèlerin ! Le but est de comparer, dans un premier temps, le trajet estimé par la balise Mini-PAT avec les localisations Argos obtenues en temps réel avec la balise SPOT. Dans un second temps, le modèle mathématique utilisé pour la balise Mini-PAT pour estimer le chemin emprunté par le requin pour pourra également être amélioré en s’appuyant sur les positions exactes transmises par la balise SPOT.

Portraits des trois requins actuellement suivis à la trace

http://asso-apecs.org/PELARGOS-3-requins-equipes-de.html

Marie B est une femelle requin pèlerin de 6,5 mètres portant à la fois une balise SPOT et une balise MiniPAT. Elle a navigué entre les Glénan et Groix jusqu’au 11 mai avant de migrer vers la Mer du Nord à une centaine de milles nautiques au large d’Edimbourg, où elle se balade depuis le 27 mai.

Marie B tractant sa balise SPOT (© Y. Massey-APECS)

Fanch est un mâle de 8 mètres portant une balise SPOT. Il est resté dans le secteur des Glénan jusqu’au 9 mai. Après trois semaines sans nouvelle, il a refait surface le 31 mai en Mer d’Irlande, sur les côtes de l’Île de Man où il se trouvait jusqu’au 7 juin. Il a ensuite continué sa route vers le Canal du Nord, entre l’Irlande du nord et l’Écosse. Il a refait surface le 3 juillet au niveau de l’île de Coll aux Hébrides.

Fanch et sa balise SPOT flottant derrière lui (© A. Rohr-APECS)

Bazil, mâle de 7 mètres portant une balise SPOT, ne communique pas autant que ses deux autres congénères. Après avoir passé la journée du 7 mai aux Glénan, il a rejoint le sud de la Cornouaille anglaise dès le 11 mai, date de la dernière donnée reçue.

Photo identification de l’aileron de Bazil (©A. Rohr-APECS)




À la lettre Thé, la librairie salon de thé écologique et militante

À la lettre Thé : dans cette petite boutique en plein cœur de Morlaix, tenu par un frère et sa sœur, se côtoient beaux livres et délicieuses boissons… Le tout dans un esprit écologique et militant. 

La devanture donne le ton. Cartes postales, drapeaux bretons, objets souvenirs et liste de jus de fruits incitent à rester siroter un Akadi Dji tout en lisant le Dictionnaire de la baie de Morlaix.

Dans cette boutique au charme certain, les bouquins sont partout : sur les chaises, les tables, et recouvrent des pans entiers de murs. Aussi divers que beaux, les récits de voyages rencontrent les polars. Truman Capote cohabite avec Luis Sepulveda, et Roald Dahl avec Bernard Werber. Attablé autour d’un thé « Oscar Wilde », le visiteur peut s’évader en lisant Anna Karénine de Léon Tolstoï.

Une ouverture sur le monde

Mais ce que représente avant tout le salon de thé librairie de Romain et Tatiana, les gérants, c’est l’ouverture sur le monde. Les magazines juste à côté de la caisse sont également choisis avec soin et ont pour thème la transition écologique et le développement durable, comme Sans Transition ! ou Kaizen. Les nombreux livres présents abordent les voyages, mais également le DIY, la récup’, le zéro déchet, le ménage au naturel… Bref, tout pour pouvoir découvrir notre planète et la respecter.

Quand on lui parle des livres qu’elle vend, Tatiana avoue qu’il « y a toujours un message dans le choix des livres vendu. Rien que le fait d’être un petit commerce de centre-ville est une sorte de militantisme »« Une librairie neutre, je ne penses pas que ça existe », rajoute-t-elle. Ce que préfère Romain, lui, c’est orienter les lecteurs vers des romans parlant d’écologie, car « c’est plus facile de faire passer un message quand l’humour est là », avec des auteurs comme André Bucher.

« Le Buzuk, c’est une façon de vivre, une façon de dépenser ».

Cette envie de changer les choses passe également par le paiement en Buzuk, la monnaie locale. « Le Buzuk, c’est une façon de vivre, une façon de dépenser ».  Véritable aubaine pour l’économie morlaisienne, la librairie salon de thé l’utilise depuis qu’elle a vu le jour. « Avant, on ne prenait le Buzuk que pour les boissons. Maintenant, les clients peuvent tout payer avec ».

Cet attachement régional se retrouve également dans les produits proposés. Les thés, par exemple, sont des produits de l’Îlot thé. Ils sont issus de l’agriculture biologique, préparé dans des ateliers au cœur des Monts d’Arrée, dans le Finistère.

Depuis cette année, les jus de fruits et le café sont bio. Romain et Tatiana recyclent autant qu’ils peuvent. « On essaie d’être le plus propre possible, même si ce n’est pas toujours facile ». Les produits sont de préférences locaux, et du miel de la baie de Morlaix est également en vente.

À la lettre Thé, librairie salon de thé situé 9 place de Viarmes, à Morlaix.

 

 

Le coup de cœur de Romain et Tatiana :

Dust, Boom, Dust, Petite histoire du cuivre le métal qui nous gouverne, Bill Carter, éditions Intervalles.

Bill Carter vit à Bisbee, ville d’Arizona défigurée par une mine à ciel ouvert de cuivre. En cultivant son potager, il tombe gravement malade. Commence alors une enquête minutieuse sur le cuivre, de son extraction partout sur la planète (Arizona, Mexique Alaska, Indonésie) à ses différentes utilisations. Se pose le problème de la colossale pollution de l’extraction du cuivre dans les roches dures. L’enquête nous emmène partout dans le monde du milieu minier au ferrailleur en passant par les multinationales et les traders. Notre société et mode de vie actuelle sont complètement dépendant de ce métal. Intéressant et captivant.

Romain

CIEL, T1 : L’Hiver des machines, Johan Heliot.

Ce roman d’aventure en 4 tomes raconte les péripéties vécues par toute une famille alors que le monde tel que nous pouvions le connaître se trouve complètement bouleversé. A travers un récit agréable à lire grâce à son écriture fluide et aux nombreux rebondissements qui tiennent en haleine, l’auteur nous fait réfléchir à “l’hyper connectivité” de nos sociétés et aux problèmes environnementaux que nous connaissons déjà.

Tatiana




Un projet européen autour de l’alimentation durable avec Al’Terre Breizh

Découvrez les buffets anti-gaspi d’Al’Terre Breizh en vidéo :

Buffets zéro-gaspi d’Al’Terre Breizh from Penn Ar Web on Vimeo.




Vieilles Charrues. Gwernig, une scène à part.

Suite et fin des Vieilles Charrues. Il est encore temps aujourd’hui de se rendre sur la scène Gwernig, quatrième scène du festival. Là, on peut découvrir différents groupes de musique traditionnelle d’ici et d’ailleurs. Le festival laisse les clés du chapiteau à l’association de Rostrenen La Fiselerie, qui est chargée depuis 10 ans de la programmation qui va l’animer durant le week-end.

De la musique bretonne, de la techno orientale, du rock saharien ou encore du Rebetiko grec. Voilà ce qu’on peut entendre le temps d’un week-end lorsque l’on s’approche de la Scène Gwernig, au Festival des Vieilles Charrues. Sous le grand chapiteau violet, situé non loin des entrées, la programmation musicale est atypique au sein du grand événement carhaisien. Elle est confiée depuis maintenant 10 ans à l’association La Fiselerie, basée à Rostrenen, qui dispose pour cela d’un budget de la part des Vieilles Charrues. La Fiselerie, qui organise tous les ans le festival Fisel (ndlr : nom d’une danse bretonne) à Rostrenen, est une structure qui travaille autour de l’animation de la vie culturelle en Centre-Bretagne, et qui a pour objectif la promotion des cultures populaires et traditionnelles centre-bretonnes et leur diffusion sur le territoire. Un attachement au territoire centre-breton qui est d’ailleurs « le point commun avec les Vieilles Charrues, on milite pour le « vivre ici et travailler ici », expliquent Tangui Le Cras et Julien Marzin, de la Fiselerie, et responsables de la programmation de la scène Gwernig.

Sous le chapiteau, qui constitue un véritable lieu alternatif sur le festival, règne ainsi un état d’esprit « d’ouverture sur la musique traditionnelle et d’ailleurs », précisent les deux programmateurs. « Ici, on n’est pas sur une logique de remplissage comme il peut y avoir les autres scènes. Ce qu’on veut, c’est surprendre le public ». Et celui-ci cette année a pu se faire surprendre par des groupes bretons, martiniquais, angolais/portugais, grecs…Trois à quatre groupes par jour sont ainsi programmés, ainsi qu’un fest-noz le samedi soir à chaque édition. Au fil des années, la place de cette scène pas comme les autres a également évolué. « On a changé de nom, de place et de taille, c’’est maintenant la première scène qu’on rencontre à l’entrée du festival ». Un espace qui fait du bien aux festivaliers, qui permet à la fois de s’échapper de la foule, de découvrir une autre proposition musicale, et aussi de manger et boire autrement grâce aux nombreux stands présents (plats du monde, bio, bières bretonnes, vins bio…). Un « cocon » dans l’immense site carhaisien, qui est désormais bien installé et qui va perdurer. « Notre avenir ? On n’a pas forcément envie d’aller plus loin. Même si on veut bien un peu de budget supplémentaire », plaisantent les deux programmateurs. « Par contre ce serait bien que d’autres festivals s’engagent dans la même démarche ». Avis aux amateurs !




Que mettre dans son assiette et dans son verre aux Vieilles Charrues ?

Quatre jours de festival, ça creuse et ça donne soif, surtout quand le soleil est de la partie. Mais il est possible de manger autre chose que de la saucisse et de boire autre chose que de la bière industrielle sur le site de Kerampuilh ! Le festival, malgré sa taille de mastodonte, essaie de diversifier son offre alimentaire et intègre du bio et du durable.

 

Si la programmation musicale est le plat de résistance, impossible de faire l’impasse sur la nourriture. Pour tenir durant quatre jours, il faut manger ! Traditionnellement, on opte pour les frites, les chipos, les merguez et autres kebabs qui « tiennent au corps ». Ca nourrit, mais c’est gras ! Et puis pas très original ni forcément bon…

Depuis quelques années, les Vieilles Charrues ont diversifié les stands alimentation présents sur le site. Cela va de pair avec un accueil du public qui s’améliore au fil des années. Sur les 1040 m2 de stands, on trouve ainsi depuis quelques temps de la cuisine du monde (plats asiatiques, paella, couscous…), mais aussi un stand végétarien, une saladerie, des fruits frais…De quoi changer du traditionnel sandwich. Le tout dans une démarche qui se veut un peu plus soucieuse de l’environnement et de l’économie locale, puisque la régie alimentaire du festival privilégie « dans la mesure du possible » les produits bio, locaux, et issue d’une agriculture durable (utilisation des pesticides et des polluants limitée). Cette année, nouveauté : des chefs étoilés et des meilleurs ouvriers de France bretons ont été invités à concocter des plats (wraps frais, burgers (dont des burgers végétariens), tapas…) pour le public. De quoi rajouter encore un peu de choix dans l’offre déjà bien garnie ! Idem pour les boissons. Au fil des ans, le bar breton a su trouvé sa place, avec au menu un large panel de bières issues de brasseries situées aux quatre coins de la Bretagne, dont des bio là encore. Idem pour les vins : on trouve aujourd’hui un bar à vins bio. Reste un point sur lequel travailler : le gaspillage alimentaire !




Et si on faisait une pause artistique dans le Pays de Morlaix ?

Contact/réservations : 06 43 39 65 32 ou h.solenn@yahoo.fr