Les Cigales ont le vent en poupe en Bretagne !

Depuis 1983, les Cigales essaiment en France. En Bretagne, elles se sont fédérées en association régionale depuis 2008. Cette année, on recense 82 clubs Cigales en Bretagne, rassemblant près de 1000 citoyens. En 5 ans, de 2009 à 2013, les CIGALES ont collecté et investi plus de 1,8 millions d’euros dans des entreprises implantées en Bretagne. Les Cigales de la région ont réalisée près des trois-quart des investissements financiers des Cigales en France !

Lors de son assemblée générale qui se tiendra le 24 mai, l’association régionale des Cigales organise une table-ronde intitulée « La Bretagne en 2014 : terre d’innovation, de conquête et de fraternité », avec Frédéric Rode, directeur général de Bretagne Développement Innovation, Jean Ollivro, président de Bretagne Prospective, Marie-Martine Lips, présidente de la Cress Bretagne et vice-présidente du Ceser, et Robert Jestin, président d’Eco-Origin.

 

Table ronde le samedi 24 mai à 14h, Auditorium de l’Espace Anne de Bretagne, Maison de l’ESS, 15 rue Martenot à Rennes.

 

 

 

FER : les Cigales par BD_info

 

 

 

Plus d’infos :

http://www.cigales-bretagne.org

 

 




Lorient : Deux jours autour de l’égalité femmes-hommes

Cette quatrième biennale de l’égalité femmes-hommes sera articulée, en plus du fil conducteur, autour de quatre grandes thématiques : l’égalité professionnelle, la lutte contre les violences faites aux femmes, l’éducation à l’égalité, et l’égalité dans l’action publique.

 

Au programme :

 

  • Des expositions : « les femmes au boulot, les hommes aux fourneaux ! », « c’est quoi la violence ? »

  • Des débats : « L’éducation à l’égalité : faut-il avoir peur ? », « Égalité professionnelle : ce qui change concrètement », « En quoi les politiques publiques d’égalité changent-elles nos vies ? », « Violences faites aux femmes : ne plus tolérer mais agir ! »…

  • Des tables-rondes : « La parité en politique : une nécessité pour les démocraties », ou encore « Les femmes montent à bord ! », sur la mixité dans le milieu maritime.

 

Mais aussi des spectacles, du théâtre-forum, des conférences, des ateliers…

 

La ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, Najat Vallaud-Belkacem, sera présente samedi pour participer au débat « En quoi les politiques publiques d’égalité changent nos vies ? ».

 

A noter que la radio associative morbihannaise Plum’Fm sera présente avec un studio mobile durant les deux jours, et animera en direct une émission le vendredi 16 à 10h. Elle animera également 4 tables-rondes et, accompagnée de jeunes de la maison de jeunes de Theix, réalisera aussi des micro-trottoirs, reportages, interviews…Les conférences et débats de la biennale seront également enregistrés et diffusés par la suite.

 

 

 

 

 

Plus d’infos

http://www.bretagne-egalite.fr/

 

 




Economie collaborative= business ?

En effet, dans « économie collaborative » il y a « économie » ET « collaboration ». Economie, ça, tout le monde peut comprendre mais reste posée cette question lancinante qu’ont tous les non-économistes : « mais à quoi sert l’économie si elle n’est pas d’abord au service du mieux-être de la plus grande majorité ? » .Reste « collaboration » mais collaboration de qui avec qui ? Collaborer, c’est étymologiquement « travailler avec ». Mais qui travaille avec qui dans ces modèles ? Ceux qui contribuent à la production du service participent aussi aux décisions concernant ce service ? Ceux qui bénéficient du services participent aussi aux décisions concernant ce services ? Vous noterez que j’ai utilisé deux périphrases pour ne pas employer les termes de « salariés » et de « clients » car si j’ai bien compris le sens de ce mouvement de transition, ces deux concepts, issus directement de l’économie capitaliste de marché, ne devrait pas avoir cours dans cette « économie collaborative »

Ne serait-il pas préférable de parler d’ « économie coopérative » qui veut dire « faire avec » ou d’ « économie participative » ?

Ces considérations ne sont pas que des préciosités linguistiques. En effet, parler d’ « économie de la collaboration » a finalement un sens de plus en plus précis. C’est du moins la conclusion que j’en tire en lisant cet article paru dans « Les Echos » : http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/idees-de-business/quand-l-economie-collaborative-reinvente-de-nouveaux-business-62952.php?xtor=EPR-1500-[LEE_quotidienne]-20140506-[s=461370_n=6_c=_]-1681742[_SDV]@1

IDÉES DE BUSINESS

Quand l’économie collaborative réinvente de nouveaux business

En lisant l’article jusqu’au bout, on arrive assez rapidement à la conclusion que certaines de ces initiatives ne sont qu’une façon un peu maline de « faire des affaires » en jouant à la fois sur une pulsion sociale de « recréer du lien » et une contrainte économique « réduire les coûts pour préserver du pouvoir d’achat ».

Certes, il faut saluer comme il convient certaines de ces initiatives mais il faut garder à l’esprit que toute initiative humaine peut avoir deux destinées à l’opposée l’une de l’autre.

Ainsi en est-il par exemple d’un des ressorts les plus spectaculaires de l’économie collaborative », le crowdfunding. Un avatar récent nous montre qu’il existe toujours des petits malins pour détourner vers le pire ce qui peut aller vers le meilleur

http://www.journaldunet.com/web-tech/expert/56942/rachat-d-oculus—facebook-scie-la-branche-du-crowdfunding.shtml

Rachat d’Oculus : Facebook scie la branche du crowdfunding

Cela dit quand on regarde un peu en arrière, on constate que l’ancêtre du crowdfunding, c’est…..la Bourse. En effet celles-ci se sont créées un peu partout en Europe et en Amérique du Nord, parce qu’il y avait des porteurs d’idées novatrices qui n’avaient pas d’argent et des gens qui avaient de l’argent qui cherchaient à l’utiliser. La différence vient vraisemblablement du projet de société qui sous-tend le geste de financer. Ce qui est vrai du crowdfunding l’est aussi de toutes les autres manifestations de l’ « économie collaborative ».

C’est pourquoi, s’il n’est pas vraiment « coopérative » et « participative », l’économie collaborative ne sera jamais qu’une façon un peu futée de faire du business.

 




Avec les coopératives d’activité et d’emploi, devenez entrepreneur tout en restant salarié

Créer son entreprise relève du parcours du combattant. En plus de réfléchir à la stratégie commerciale et marketing, les porteurs de projets doivent consacrer un temps fou à la paperasse. Au 23ème étage d’une tour de verre, de béton et de métal qui domine le centre commercial de Saint-Herblain (44), l’Ouvre-boîtes, une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) leur propose de les débarrasser de ce poids afin qu’ils se concentrent sur l’essentiel : le lancement de leur activité.

Moyennant 10,25% du chiffre d’affaires des aspirants à la création d’entreprise, l’Ouvre-boites gère pour eux l’ensemble des démarches juridiques, comptables et administratives. Ils deviennent alors salariés de la coopérative qui transforme leur chiffre d’affaires en salaire (une fois les charges déduites). Une formule qui a séduit Sarah, désireuse de lancer son activité de bricolage à domicile : « Tout ce qui est administratif et financier ce n’est pas ma tasse de thé. Quand j’ai vu tout ce qu’il fallait faire pour monter son entreprise, je me suis dit non, non, non ! S’il n’y avait pas eu l’Ouvre-boîtes pour gérer cette partie, ça m’aurait bloqué ».

Être autonome au sein d’un collectif

Pour Franck, qui réalise des photomontages pour les projets éoliens, ce service rendu permet de « libérer du temps et d’éviter de se prendre les pieds dans le tapis » de la comptabilité en la déléguant à la coopérative. Il loue également la souplesse du dispositif : « C’est un cadre où on peut simplement tester la viabilité de son activité sans s’engager formellement auprès de l’administration », indique-t-il.

« C’est une alternative au salariat classique et vertical et au statut d’auto-entrepreneur qui permet d’être autonome mais au sein d’un collectif », plaide Frédéric, responsable du développement de la coopérative. Ce quarantenaire mal rasé explique en effet que les créateurs d’entreprises gardent la maîtrise totale de leur activité tout en étant salariés, ce qui leur permet d’être éligibles au chômage en cas de cessation d’activité.

Frédéric insiste également sur la flexibilité que permet la coopérative qu’il présente comme un « outil qui s’adapte aux individus. On peut décider de n’entreprendre que 3 jours par semaine par exemple », précise-t-il. C’est ce qu’a choisi de faire Sarah qui conserve une activité salariée en plus de son entreprise de bricolage. « Quand on a une entreprise atypique, la coopérative trouve le cadre juridique qui colle à ce qu’on a envie de faire. Plutôt que de nous couler dans le moule, ils coulent le moule à notre projet. On a le temps de faire, de réfléchir et d’y aller en douceur, de pas avoir tout à gérer tout de suite », fait-elle valoir.

Force du réseau

Les 200 entreprises couvées par l’Ouvre-boîtes bénéficient pendant les deux premières années des conseils prodigués par les salariés-associés de la coopérative. Un soutien apprécié par Adrien qui a quitté la multinationale qui l’employait pour lancer il y a 5 mois sa propre activité de plomberie : « On a des réunions de formation et d’échange sur pas mal de sujets techniques, notamment sur la TVA. Ça aide bien quand on se lance », estime-t-il.Mais l’accompagnement n’est pas seulement prodigué par les conseillers de l’Ouvre-boîtes. Les entrepreneurs bénéficient également de la force du réseau. « Les collègues d’autres corps d’état peuvent nous donner des chantiers et nous on peut les préconiser à nos clients. On travaille en groupe, on n’est pas seul », ajoute ce plombier. Christelle, qui a rejoint la coopérative pour lancer ses cours de cuisine bio et végétariens à domicile voit également dans le collectif un moyen de booster son activité : « Nous faisons partie d’un réseau de gens qui se connaissent, les connexions se font plus rapidement », assure cette quarantenaire qui a pu trouver ses premiers clients grâce à l’Ouvre-boîtes.

Mais cette mutualisation a un prix. « Vu qu’on est à la fois chef d’entreprise et salarié, on paie les charges patronales et salariales qui correspondent à environ 60% de notre chiffre d’affaires hors taxe. C’est énorme par rapport aux auto-entrepreneurs. Mais ce n’est pas le même état d’esprit. Ici on est dans une logique de coopération, d’esprit collectif. L’argent est moins important. On calcule le prix juste et les clients savent qu’ils paient pour ça », plaide Sarah.

Après deux ans sous les ailes de l’Ouvre-boîtes, les entrepreneurs salariés peuvent choisir de prendre leur envol et de créer leur propre structure ou bien prendre des parts dans la coopérative et devenir eux-mêmes associés. C’est la voie que Franck a décidé d’emprunter. « Je suis resté pour des raisons pratiques comme les conseils juridiques mais aussi pour appartenir à un réseau », explique le photographe. Il précise que ce type de fonctionnement n’est « pas une limite au développement de l’activité. Depuis juillet, j’emploie une personne. Elle est salariée par l’Ouvre-boîtes sur mon chiffre d’affaires mais est sous ma responsabilité », indique-t-il.

Comme lui, chaque année depuis 10 ans, 10 à 12 anciens salariés de la coopérative choisissent d’intégrer l’Ouvre-boîtes en tant qu’associés. « Ça leur apporte une satisfaction intellectuelle. Ça lie leur activité à quelque chose de plus grand en leur permettant d’appartenir à une communauté de sens », analyse Frédéric qui ne cache pas qu’en plus de l’enjeu économique la coopérative a également une « ambition politique ». En favorisant le travail en réseau, la coopération et la mutualisation des compétences, il entend favoriser « une transformation de notre rapport au travail et à l’économie ». La coopérative compte par exemple s’associer avec la monnaie locale nantaise afin de « créer des réseaux locaux créateurs d’emplois sur place et développer un écosystème territorial à même de trouver des solutions pour la société de demain », explique-t-il du haut de ses 15 ans de syndicalisme.

Acteurs de la transition

Il compte également sur le « coopitalisme » pour relocaliser et dynamiser l’économie. En 2010, cette forme de finance solidaire et citoyenne a permis à 50 petits investisseurs locaux de regrouper leur épargne et ainsi de réunir  30 000 € afin de permettre à des membres de la coopérative de pérenniser leur activité sans forcement passer par les banques. Au vu des résultats prometteurs observés suite à cette première tentative, ils retentent l’aventure avec cette fois l’objectif de récolter plus de 100 000 € d’épargne.

L‘« utopie » de Frédéric est de réussir à faire émerger un nouveau modèle économique à même d’offrir une alternative aux grandes e
ntreprises qui trustent aujourd’hui les appels d’offres, notamment
dans le domaine de la transition écologique. « Plus on est d’associés, plus on développe un vivier de compétences énorme », s’enthousiasme ce militant écolo qui ne veut plus attendre que le changement vienne d’une classe politique dépassée par les événements : « Il n’y a plus grand chose qui marche bien et il n’y a que les élites qui ne s’en sont pas encore rendu compte. Il y a de nouveau modèles à inventer et les coopératives d’activité et d’emploi participent de cette anticipation. Nous sommes dans une période de transition et l’ouvre-boîte est un des lieux où la transition peut se faire ».

 

Pas de sélection à l’entrée

Aujourd’hui, près de 300 personnes sont salariées de la coopérative dans des secteurs aussi variés que le bâtiment, les services à la personne ou la transition énergétique. « Il n’y a pas de sélection à l’entrée sauf quand le projet ne tient vraiment pas la route. On ne demande pas de remplir des dossiers de 10 pages et des business plan. Néanmoins, quand le projet manque de maturité, on les guide vers d’autres outils », explique Frédéric, chargé de développement de l’Ouvre-boîtes. Une ouverture qui permet à un éventail de personnes large de se lancer : « 82% sont des demandeurs d’emplois mais il n’y à pas de profil type. Ça va de gens très peu qualifiés à des post-doctorants, de 23 à plus de 60 ans. Et il y a 62% de femmes, pour la plupart issues de foyers monoparentaux ». Malgré ce laxisme apparent dans le choix des projets, ceux-ci se révèlent pourtant économiquement pertinents. Frédéric évoque un taux de survie à 5 ans d’environ 75%, soit plus que la moyenne des entreprises classiques.

 

 

 

 

 

Partage à l’Identique 3.0 non transposé. Licence Creative Commons

Un article issu du site « Le tour de France des alternatives »

 

 

Plus d’infos sur la coopérative :

http://www.resotpe.com/Accompagnement-a-la-creation-d-entreprise-Nantes-St-Nazaire

 




Monnaies locales : quoi de neuf en Bretagne ?

Neuf. C’est le nombre de projets de monnaies locales alternatives et complémentaires en Bretagne et Loire-Atlantique. En Bretagne administrative, Le Finistère est le département champion en la matière, avec pas moins de trois démarches, à Concarneau, Brest, et Morlaix. Mais qu’est-ce qu’une monnaie locale ? C’est une monnaie complémentaire, papier voire numérique dans certains cas, qui circule entre adhérents (consommateurs et prestataires) sur un territoire donné. Elle a pour but de relocaliser l’économie, et permettre aux utilisateurs de se ré-approprier la monnaie. Concrètement, un utilisateur va échanger alors ses euros en monnaie locale (un euro vaut généralement une unité de monnaie), et ensuite pouvoir aller chez les commerçants prestataires de biens ou services (alimentaire, biens culturels, services, restauration, Biocoop, Amap) , basés sur le territoire, adhérents à une charte et respectant des critères environnementaux, sociaux…  Cela permet alors une relocalisation de l’économie et le développement des circuits courts, car la monnaie circule sur un territoire limité. L’objectif est, pour toutes les monnaies locales, de la faire circuler, et que les prestataires essaient ensuite de trouver des débouchés pour l’utilisation de cette monnaie. L’idéal étant de ne pas reconvertir la monnaie locale en €uros. En France, les premières monnaies locales datent des années 2000, avec l’apparition du Sol, sous forme de carte électronique, lancée dans plusieurs villes de France, dont Carhaix (29). Désormais, elles ont essaimées dans tout l’hexagone, et dans la région bretonne. Galleco, Sardine, Héol, Maillette…les noms varient. Et l’avancée des projets également.

 

L’Héol, pionnière, prend son envol

 

Trois monnaies locales circulent aujourd’hui en Bretagne : La Sardine, à Concarneau (29), l’Héol, à Brest (29) et le Galléco, dans l’Ille-Et-Vilaine. La première a avoir démarré est l’Héol, portée entre autre par l’Adess du Pays de Brest (Association de développement de l’économie sociale et solidaire ). « La monnaie a été lancée sur le pays il y a un peu plus de deux ans, en janvier 2012 », rapporte Killian Reich-Kervella, chargé de mission en service civique sur l’Heol à l’Adess du Pays de Brest. « Nous comptons aujourd’hui 300 adhérents (soit autant d’utilisateurs potentiels), et 55 structures prestataires, entreprises ou associations », explique-t-il. Avec une évolution notable depuis la fin de l’année 2013 : « Aujourd’hui, en mars 2014, nous avons réussi à doubler le nombre d’Héols en circulation, pour le faire passer à 11 550 ». Ceci peut s’expliquer, selon Killian Reich-Kervella, par la dynamique lancée par certaines structures particulièrement actives comme c’est le cas sur Landerneau ou Daoulas. « Au départ, l’Héol a été lancé sur tout le pays de Brest. Actuellement, on s’aperçoit qu’il est utilisé surtout sur le territoire de Brest Métropole Océane, Landerneau et Daoulas », affirme-t-il.

Du côté de l’Ille-et-Vilaine, c’est le galleco qu’on utilise. Initiée par le Conseil Général en 2011, la monnaie locale a été lancée officiellement en septembre 2013, dans trois zones qui commencent à s’étendre : Rennes, Fougères, et Redon. « Fin février, on comptait 127 structures partenaires, pour un total de 431 utilisateurs », précise Anne Bruzac, directrice de l’association Galleco. « Tous les mois, nous agréons de nouvelles entreprises dans l’utilisation de la monnaie, c’est assez encourageant. Les secteurs où le galleco s’échange le plus sont la culture, l’alimentaire, la restauration…tous les commerces de proximité  », estime-t-elle. Pour 2014, l’association réfléchit à une éventuelle dématérialisation de la monnaie, en complément des billets, et souhaiterait travailler sur le volet social, en sensibilisant un public pour le moment encore éloigné des monnaies locales.

La Sardine est aussi en circulation sur le Pays de Concarneau, depuis décembre 2012. Elle est portée par une association de citoyens, qui sont une soixantaine pour le moment. En Loire-Atlantique, le Retz’L se déploie depuis novembre 2012 dans le secteur de Rézé (44), là encore porté par une association loi 1901. On peut noter aussi la présence du Confluent, une monnaie totalement virtuelle, initiée dès 2011 par l’association EcoRéseau du Pays Nantais.

 

Une autre monnaie est quant à elle sur le point d’être lancée. Il s’agit de la Maillette, dans le Pays de Rance, du côté de Dinan. En projet depuis 2 ans, elle devrait faire son apparition dès le 17 mai. C’est une monnaie totalement portée par les citoyens, qui vont imprimer par ailleurs eux même les billets sur du papier artisanal ! Deux cent familles seraient partantes pour l’adopter, ainsi qu’une trentaine de prestataires. L’association « Pour une monnaie locale en Pays de Rance » a par ailleurs organisé en novembre dernier les huitièmes rencontres nationales des monnaies locales complémentaires sur son territoire.

 
« Sans prestataires, pas de monnaie locale »

 

Si des projets sont bien avancés, voire aboutis, d’autres sont en pleine construction. Du côté de Morlaix, le projet de monnaie locale se poursuit. Un petit groupe d’habitants du territoire s’est fédéré autour d’une association. Il travaille aujourd’hui, avec l’Adess du Pays de Morlaix, à la constitution d’un réseau de prestataires pour pouvoir lancer la monnaie idéalement dès l’année prochaine. «Sans prestataires, nous ne pourrons pas mettre en place la monnaie », expliquent Frédéric Fauré, président de l’association pour une monnaie locale dans le Pays de Morlaix. Des prestataires qui pourront aussi jouer le rôle de « comptoir d’échanges » auprès des utilisateurs pour convertir les euros en monnaie locale. Une réunion a été organisée afin de sensibiliser les commerçants et partenaires potentiels, et une volontaire en service civique vient d’être recrutée par l’Adess pour travailler sur le sujet.

Dans le Morbihan, à Auray, l’association de citoyens « Pourquoi pas ? » essaie là aussi de créer une monnaie complémentaire. Mais le projet est en veille pour le moment. « Nous avons adhéré au mouvement national des monnaies locales, et avons organisé des réunions de sensibilisation », explique Gilbert Lauvergnier, membre de « Pourquoi pas ? ». « Mais nous travaillons également sur d’autres projets en parallèle, et le projet de monnaie locale demande beaucoup de travail », commente-il.

 
Comment mobiliser sur le long terme ?

 

Et cela semble bien l’un des « freins » au développement de ces projets, quand ils sont portés par les citoyens. La démarche peut être longue, et peut durer plusieurs années, comme ce fut le cas pour la plupart des projets bretons (deux ans à Brest, à Dinan, au moins autant à Morlaix…). Difficile alors de mobiliser les énergies sur le long terme. De même, les monnaies locales souffrent encore d’un déficit de notoriété, et d’image, auprès des citoyens mais aussi des prestataires potentiels .« Paradoxalement, même si nos chiffres sont plutôt bons, l’héol reste pour certains de nos prestataires, surtout pour les grosses structures, une contrainte supplémentaire, une démarche compliquée à mettre en place, qui ne fait pas toujours consensus », explique quant à lui Killian Reich-Kervella. Idem pour les citoyens, qui
selon lui « ne sont pas encore vraiment rentrés dans la démarche ». L’Adess de Brest va d’ailleurs dans quelques mois aller à la rencontre des habitants et prestataires, par le biais de réunions dans différents lieux du Pays de Brest, afin d’échanger avec eux sur l’Héol. Un moyen de partir aussi à la conquête de nouveaux adeptes ?

 

 




Pour l’avenir de la démocratie, les associations sont nécessaires

Les gouvernements successifs et de nombreuses collectivités ont multiplié sans discernement les suppressions de subventions, le passage aux appels d’offres, l’allongement indéfini des délais de paiement, la complexification des procédures.

 

De ce fait nombre d’associations porteuses des valeurs de coopération, de responsabilité, d’égalité, de liberté et de fraternité ont disparu : par exemple la Cathode en Seine-Saint-Denis, télévision locale qui donnait la parole aux habitants des banlieues, Intolérage, qui travaillait à Marseille sur la tolérance chez les enfants dès la maternelle, les Clubs de prévention du Loiret et de Seine Maritime, etc. Les licenciements se sont multipliés dans des petites et moyennes associations qui « tenaient le terrain », avec les plans de rigueur successifs. Partout, les conditions de travail se dégradent et la capacité d’agir diminue. (LIRE ICI d’autres exemples)

 

Aujourd’hui, nous le disons avec force : pour l’avenir de la démocratie, les associations sont nécessaires.

 

Cela doit se traduire par une autre politique associative au niveau local, national et européen :

 

– la reconnaissance du rôle des associations dans la société. Celles-ci produisent avant tout du développement humain, de la participation à la vie de la cité, du lien social et de l’épanouissement des personnes. La création de richesse économique, bien que réelle, n’est jamais qu’une conséquence de leur activité et ne correspond aucunement à leur finalité ;

 

– des financements publics stables et garantis aux associations qui traduisent cette reconnaissance, dès le budget 2015 de l’État, avec le maintien des dotations globales aux collectivités et une autre orientation des subventions de l’État ;

 

– une autre réglementation nationale et européenne qui reconnaisse la diversité associative et favorise la libre initiative des citoyens, dimension indispensable de la démocratie.

 

Mais avec la signature du pacte budgétaire européen, la France est devenue un protectorat de la Commission européenne*. C’est pourquoi le changement incombe également aux instances européennes, qui portent une grande part de responsabilité dans la situation actuelle. Celui-ci doit se traduire après le renouvellement du Parlement européen et de la Commission par une autre construction européenne, dans laquelle les droits fondamentaux seront premiers par rapport au droit de la concurrence.

 

Faute de quoi la dérive que nous observons en France sera celle de toute l’Europe.