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Le Champ commun égraine la proximité

Dans le petit bourg d’Augan, non loin de l’église, la façade colorée d’une grande maison attire le regard du piéton, le pousse même à s’arrêter. De l’intérieur résonnent bruits de scie, coups de marteaux, ronronnement de perceuse. Une équipe de garçons s’activent autour de planches, dans la bonne humeur. Nous sommes au « Champ commun », là où la toute jeune coopérative a pris ses quartiers, pour fonder un lieu éponyme. Un chantier permanent qui veut s’inscrire « dans une logique collective », explique Mathieu Bostyn, le gérant de cette SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) qui compte plus de 80 membres. Ce trentenaire lillois d’origine, installé à Augan depuis 5 ans et sociologue de formation, a eu l’idée de ce « projet communautaire », après avoir observé des expériences similaires au Canada. Avec d’autres collègues étudiants en sociologie et des jeunes auganais restés au pays, ils ont choisi de racheter une maison du bourg et de la rénover « avec des matériaux sains et écologiques » souligne-t-il, « pour se réapproprier de façon collective les services de proximité, marchands et non marchands, en milieu rural. Nous voulons être des habitants au service des habitants ! », explique-t-il.

400 produits locaux ou bio

A l’arrière du bar, l’épicerie communautaire « Le Garde Manger », a su également trouver sa place dès sa mise en service, le 9 juillet dernier. « Nous proposons près de 1700 références de produits, dont 400 sont issus de l’agriculture biologique ou locale », précise Yoann, l’un des 8 salariés de la coopérative, par ailleurs fondateur du bar rennais « La Vie Enchantiée » et qui s’affaire autour des rayons. Une large place est dédiée à la production locale : cidre, jus de pomme, fromage, fruits et légumes…presque chaque produit « conventionnel » a son équivalent provenant de producteurs locaux. Pour développer encore davantage la proximité avec les habitants, une tournée en camion va permettre prochainement la desserte des hameaux de la commune…

Un relais pour rendre service au public

Outre l’épicerie, un autre service de proximité rendu aux habitants d’Augan par les associés de la coopérative : le relais postal. Avec la fermeture de la poste du village en juin dernier, il a fallu trouver d’autres solutions pour en assurer la continuité. « La commune n’a pas retenu la solution de l’agence communale postale, mais celle d’un commerçant dépositaire », explique Mathieu Bostyn. « Le maire nous a demandé si nous voulions bien nous occuper de ce relais et nous avons dit oui, toujours dans l’optique de rendre service au public ! ». Les habitants d’Augan peuvent ainsi aujourd’hui bénéficier d’horaires d’ouverture plus larges, correspondant à celles du bar-épicerie: de 8h à 20h du mardi au samedi et de 8h à 13h le dimanche!
La joyeuse bande réfléchit encore à de nombreux projets pour les mois à venir : un laboratoire de conserverie locale ou encore une collaboration avec des bouchers locaux pour de la transformation de viande, sont sur les rails. La première bière blonde produite par le Champ Commun devrait être également brassée et disponible au bar dans les prochaines semaines!

 

Fiche d’identité

Nom: Coopérative du Champ Commun

Activité: café-concert, épicerie « le garde manger », et relais postal

Date de création: janvier 2010

Fonctionnement: Société Coopérative d’Intérêt Collectif, qui comprend 80 associés

 

Plus d’infos

http://www.lechampcommun.fr/

 

 

 



La transition investit le centre de Rennes et la Bretagne !

La transition, c’est inviter  tout un chacun à se mettre en mouvement vers un monde plus soutenable: plus sobre, plus écologique et plus solidaire. Comment? Les solutions sont nombreuses et créatives; l’important est de s’y intéresser pas à pas: choisir une  électricité renouvelable avec Enercoop, utiliser une monnaie locale pour développer l’économie de proximité, réduire le gaspillage par des gestes simples, cultiver la solidarité en choisissant le commerce équitable… Le tout, de façon collective et joyeuse!

Cette journée sous le signe de la transversalité et des alternatives accueillera un Village de la transition l’après midi Place du Parlement. Symbole du mouvement et de la mise en marche, les randos transitions emmèneront les badauds vers la découverte des plantes urbaines comestibles (à 12h, départ du jardin St Hélier), des commerçants du Galleco (à 14h) ou des énergies citoyennes et de la finance solidaire (14h).

Sur le village, Disco Soup et animation compost jouxteront les initiations vélos et les expositions; les visiteurs seront invités à prendre des engagements pour la transition, selfie et bonne humeur à l’appui. L’ambiance festive  de la transition sera renforcée par les musiciens et autres interventions artistiques prévues dans l’après midi.

Et c’est à l’Espace des Deux Rives que la soirée se prolongera, pour célébrer le premier anniversaire du Galleco, la monnaie locale complémentaire d’Ille et Vilaine. Groupes de musique, repas bio et local avec le Coucou Rennais, le 27 septembre s’annonce une belle journée!

Plus d’informations sur l’évènement facebook

Et ailleurs en Bretagne et en Loire-Atlantique…

A l’occasion de la Journée de la Transition Citoyenne, plusieurs événements sont organisés en Bretagne et Loire-Atlantique :

Dans les Côtes d’Armor :

– les 26 et 27 septembre à Lanvallay, avec un forum de la transition citoyenne et de l’énergie, et une conférence.

– le 28 septembre à Bégard : fête des jardins partagés, avec ateliers et auberge espagnole

Dans le Finistère
– le 27 septembre à Pont-Labbé, avec la nouvelle association E-Ker : pique-nique partagé et visionnage de documentaires
-le 27 septembre à Brest : stand d’associations (Nef, Colibris, Petits Débrouillards, Brest à Pieds et à Vélo etc..) sur la foire Saint-Michel
-le 28 septembre à Brest : Après-midi citoyenne et conviviale dans la Vallée du Restic avec le Collectif de Sauvegarde de la Vallée.

Dans l’Ille-Et-Vilaine
-le 27 septembre à Saint-Malo : Café citoyen sur le thème de la transition sur le Pays de Saint Malo
-le 11 octobre à Guichen : dans le cadre du Salon Ille-Et-Bio, espace réservé à la thématique de la « santé positive »
-le 27 septembre à Saint-Gilles : construction d’un premier bac collectif pour les « incroyables comestibles »
-le 27 septembre à Martigné-Ferchaud : Fête de l’éolien

En Loire-Atlantique
:-le 28 septembre à Nantes : journée de la transition, avec un village « Alternatiba »
-le 27 septembre à Clisson : atelier fabrication de mobiliers à partir de matériaux de récupération

En Morbihan
:– le 27 septembre à Vannes : atelier participatif de création et d’implantation d’espaces gratuits de nourriture à partager
– le 27 et le 28 septembre à Muzillac : Foire bio de Muzillac
-le 27 septembre à Lanester : grand forum des acteurs locaux engagés dans des démarches de transition citoyenne

Plus d’infos
http://www.transitioncitoyenne.org

 




Bienvenue dans « L’enfer du militant »

 

 

 

Plus d’infos

Le site de la ferme éco-citoyenne La Pachamama

Le site de l’association La Tuberie

 

 
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Du crowdfunding breton permet la sauvegarde de l’abeille noire d’Ouessant

Lancé en février dernier, le site Base Jaune est une idée de deux Bretons, férus de « financement participatif » ou « crowdfunding », mais à la mode de Bretagne. « Tous les projets que nous accompagnons sont régionaux », explique Alban De Jacquelot, l’un des co-fondateurs de Base Jaune. Le tout suivant deux axes : la préservation du patrimoine local et le développemet économique de la région. « Nous accompagnons des porteurs de projets, tels que des PME, des associations ou des acteurs publics », précise Alban. Le système est sensiblement le même que sur les autres plateformes de crowfunding : chaque projet a sa propre page, avec une description précise, et l’internaute peut obtenir une contrepartie en échange de son financement, suivant le principe du « don contre-don ». Particularité cependant : le financement peut progresser par « pallier ». Dès qu’un pallier est atteint, même si le total, lui, ne l’est pas, le porteur de projet bénficie quand même de l’argent correspondant au montant du pallier. Et un projet ne peut être financé plus que le total auquel il aspire. Pour le moment, Base Jaune prend le temps de développer son activités et accompagne 5 projets, dont 4 qui ont bouclé leur financement.

 

Participer à la sauvegarde de l’abeille noire bretonne en finançant un rucher

 

C’est le cas notamment du projet de l’association « Pour une apiculture durable ». Basée dans le Morbihan, elle souhaitait mettre en place un rucher d’abeille noires de Ouessant. « Au départ, nous n’étions qu’un groupe d’amis ayant acheté un petit terrain agricole à exploiter en biodynamie. Puis, nous nous sommes naturellement intéressés à l’apiculture et au déclin des abeilles. », explique l’association sur la page de son projet. « En nous formant aux techniques apicoles, nous avons cherché à trouver une cohérence entre les techniques modernes de l’apiculture et l’exploitation d’un verger-potager bio. Nous nous sommes alors convertis à ce qu’on appelle l’apiculture durable et, assez logiquement, à la sauvegarde de nos abeilles noires locales. », poursuit-elle. Les trois apiculteurs de l’association ont donc voulu mettre en place un rucher d’une dizaine de ruches consacrées à l’abeille noire d’Ouessant, afin de « participer à la sauvegarde de l’abeille noire bretonne en utilisant des techniques apicoles raisonnées ». Le projet a rassemblé 31 soutiens, et a totalisé la somme de 1848 euros, ce qui correspond au deuxième pallier de la somme totale demandée, et a permis de financer six ruches.

Base Jaune met à l’honneur d’autres projets, comme la restauration d’une chapelle à Quimper, ou encore celle d’un voilier avec la Société Nationale des Phares et Balises, afin de faire découvrir aux jeunes défavorisés le monde et le patrimoine de la mer. Et la plateforme espère avoir réussi à financer dix à quinze projets d’ici la fin de l’année.

 

Plus d’infos

https://basejaune.com/

 




« Le jour du dépassement » : encore une catastrophe annoncée !

Mais on n’en est pas encore à devoir se rationner.

C’est pourquoi la publication annuelle de l’ONG Global Footprint Network a fait autant de bruit. La presse d’un seul chœur a relayé le message. Voici deux des titres les plus sobres qu’on pouvait lire le 20 août matin

http://www.actu-environnement.com/ae/news/mardi-19-aout-dette-ecologique-jour-du-depassement-22473.php4#xtor=ES-6

Depuis mardi 19 août, l’humanité creuse sa dette écologique

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/environnement-ca-y-est-2014-lhumanite-vit-sur-terre-credit-19-08-2014-156166?utm

Environnement. Ça y est : pour 2014, l’humanité vit sur Terre à crédit !

 

 

De l’Humanité au Figaro, du Monde au Parisien, ils en ont tous parlé et parfois les titres valaient leur pesant de catastrophisme.

On comprend bien cet engouement de la presse pour cette information. C’est encore le mois d’août, les universités d’été n’ont pas encore sonné la rentrée politique. C’est un sujet auxquels nos concitoyens sont sensibles, même si cela ne se voit pas dans les urnes (mais à qui la faute ?) et surtout, la peur, cette grande trouille irrationnelle, fait toujours vendre, qu’il s’agisse de l’insécurité en banlieue, des virus balladeurs ou comme ici de l’extinction de la planète.

Mais qu’en est-il réellement ?

Comme toujours, je suis dubitatif face à ces indices uniques, sensés retracer un phénomène en un chiffre ou comme ici en une date et ce « jour du dépassement » n’échappe pas à la règle.

Tout d’abord, tout dépend des paramètres qu’on prend en considération et du poids relatif qu’on donne à chacun. J’ai trop lu de rapports consacrés à ces questions pour ne pas m’interroger sur la connaissance exacte que nous avons collectivement des effets de l’action de l’Homme sur son environnement. J’ai trop lu de rapports concernant l’état déplorable des outils statistiques de la plupart des Etats pour ne pas être circonspect sur la qualité des données qui servent à élaborer ces indicateurs.

 

Par acquis de conscience, je suis allé sur le site de l’ONG en question

Voici ce que j’y ai trouvé :

http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/footprint_science_introduction/

5.400 données par pays et par an dans 150 pays ! Même avec une méthodologie très sophistiquée et des standards de collecte de l’information très rigoureux, cela reste encore un exercice d’une grande incertitude quant à son résultat final.

 

Mais que faut-il en conclure ?

Que cela ne sert à rien de faire peur aux gens ? Certes pas.

Que ce n’est pas à partir du 20 août que nous avons commencé à consommer la biocapacité de l’année prochaine ? C’est vraisemblable.

Mais que ce soit le 19 août ou le 27 août, voire même le 9 août, date bénie entre toutes (private joke), ce n’est pas cela qui est important, c’est qu’à calcul constant et toutes choses égales par ailleurs, cette date arrive de plus en plus tôt.

 

En effet, la démarche de GFN est peut-être scientifique, elle est surtout pédagogique : ainsi une fois par an, on parle dans la presse , la grande, pas les petits sites branchés développement durable, de l’épuisement progressif des richesses et l’image de « vivre à crédit » parle bien à nos contemporains surtout à ceux qui manquent le plus de ressources. Tiens, tiens, voilà un parallèle intéressant entre la pauvreté individuelle et l’appauvrissement de la planète : vivre à crédit, beaucoup s’en accommodent mais peu résistent longtemps « aux fins de mois » qui commencent dès le 15.

Grâce à Global Footprint Network, nous nous rappelons au moins une fois par an que nous vivons au-dessus de nos moyens et que cela va en s’empirant. Viendra un moment où pour eux, la fin de l’année commencera en juin. Peut-être qu’alors, contrairement à ce que pense la représentante de WWF, il ne sera plus temps de réagir.

 

Réagir ? Mais comment réagir chacun dans notre coin ?

Il se trouve que dans la presse du même jour, on trouvait également cet article

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/cacao-prix-feve-flambe-celui-chocolat-aussi-19-08-2014-156159?utm_source=newsletter&utm_medium=OFentreprise&utm_campaign=20140820_local_votreNewsletter

Cacao. Le prix de la fève flambe, celui du chocolat aussi

Mais ça n’a rien à voir, me direz-vous ? En êtes-vous si sûr ? Regardons cela d’un peu plus près. S’il y a pénurie de cacao, c’est qu’on produit moins qu’on ne consomme. Et si on produit moins, c’est pour deux raisons : la concurrence de l’huile de palme, dont on sait maintenant que c’est une belle saloperie pour notre santé http://www.cosmopolitan.fr/,tout-sur-l-huile-de-palme-et-ses-dangers,2510882,1875462.asp

 

Et les aléas climatiques.

 

Pour rétablir la balance, il faut donc soit produire plus, soit consommer moins.

 

Produire plus, c’est

1° soit remettre en culture les terres abandonnées aux palmiers à huile et cela suppose d’accepter de payer plus cher le cacao aux producteurs, mais c’est une solution stupide puisque justement le but du raisonnement est de payer le cacao moins cher ou qu’ un fort mouvement d’opinion contre l’utilisation de l’huile de palme par les industries agro-alimentaires et cosmétiques tarisse la demande d’huile de palme

2° soit augmenter les rendements en épuisant un peu plus vite les sols

 

Consommer moins c’est

1° soit une impossibilité pour la majeure partie du monde qui consomme moins de 100 grammes par an

2° soit un impératif de santé publique pour une petite minorité qui se gave. A titre d’illustration, la consommation moyenne d’un Français , c’est deux tablettes de 100 grammes à 60% de teneur en cacao par semaine, toutes les semaines de l’année !

 

Comme on peut difficilement demander à la majorité de la population mondiale de manger moins de chocolat, ce qui serait injuste, on voit bien que la seule solution est donc pour nous de manger moins de chocolat et de le payer plus cher. L’un dans l’autre ça peut s’équilibrer et peut-être même qu’en prime quand vous mangerez du chocolat, ce sera vraiment du chocolat et non cet ersatz que permet la législation européenne.

Mon D
ieu, on est bien loin de l’empreinte écologique ! Pas tant que cela : si nous appliquions ce même raisonnement à toute notre consommation, peut-être pourrions nous manger des chocolats à Noël sans avoir le remord de nous dire que nous mangeons, depuis six mois déjà, en ces fêtes de fin d’année, les friandises qu’auraient dû manger nos petits-enfants.

Elementaire, non ?

 



Ça ne suffit pas pour Basta!

Créé en 2008, Basta Mag est un site indépendant sur l’actualité sociale et environnementale. Son travail s’organise autour d’enquêtes, de chroniques, de reportages et de tribunes dans le but de donner aux citoyens des informations pertinentes sur les comportements sociaux et environnementaux. À l’image du travail réalisé sur Basta Mag, l’association crée, en 2013, l’Observatoire des multinationales qui a pour ambition de mettre en lumière certaines pratiques des multinationales.

Simon Gouin, journaliste du site, a présenté le travail de son équipe à l’université d’été de la solidarité internationale, lors du module « Libérons l’information !». Il nous présente les sites et résume son intervention durant ce module.

Plus d’info

http://www.bastamag.net

http://multinationales.org/?lang=fr