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Vers la fin d’une « sacrée croissance ».

Finie la dénonciation, place à l’action. Dans son nouveau film « Sacrée croissance ! », Marie-Monique Robin choisit de montrer différentes alternatives, de par le monde, pour enrayer la course folle à la croissance et au PIB. Du Brésil au Canada, en passant par le Népal ou l’Allemagne, la journaliste a été promener sa caméra et recueillir les témoignages d’acteurs locaux. Et mettre en lumière différentes initiatives. Du maraichage bio en milieu urbain au Canada ou en Argentine, des énergies renouvelables financées par les citoyens au Danemark, le développement de la micro hydroélectricité au Népal, qui permet d’alimenter tout le pays en « électricité propre », les monnaies locales complémentaires au Brésil ou en Allemagne, avant de finir par un passage au Bhoutan, petit pays d’Asie du Sud où l’on a abandonné le calcul du PIB pour celui du BNB (Bonheur National Brut).

Chaque initiative présentée par Marie-Monique Robin est entrecoupée d’interviews de spécialistes et d’économistes (Jean Gadrey, Tim Jackson…), qui expliquent que le temps de la croissance à tout prix est bel et bien fini, et qu’il est urgent de s’inscrire dans un nouveau paradigme. Rob Hopkins, le cofondateur du mouvement des « villes en transition », témoigne également.

 

Si le documentaire « Sacrée croissance » est particulièrement intéressant et positif, avec de beaux extraits d’interviews, il n’en reste pas moins qu’il sensibilisera davantage les néophytes. Les citoyens déjà engagés dans des alternatives de transition n’y apprendront pas grand chose de neuf. A noter également, l’absence d’expériences françaises : les monnaies locales, les territoires en transition ou encore les énergies renouvelables citoyennes existent pourtant aussi chez nous et auraient mérité également un coup de projecteur.

 

 

 

La bande-annonce du documentaire :

Sacrée Croissance ! (trailer) from M2R Films on Vimeo.

 

 

 

Plus d’infos

http://www.m2rfilms.com/

http://www.arte.tv/sites/fr/robin/




Novembre, un mois pour l’économie sociale et solidaire

Pouvez-vous présenter le secteur de l’économie solidaire et sociale en Bretagne ? Comment se porte-il ?

Le secteur de l’ESS en Bretagne emploie actuellement 144 000 salariés, dans 13 500 établissements. Ce qui représente 14% de l’emploi global régional, soit la proportion la plus élevée de France. Les emplois dans le secteur de l’ESS ont progressé ces dix dernières années de façon plus importante que dans l’économie classique. L’économie sociale et solidaire est également un secteur qui semble davantage résister à la crise, qui est plus dynamique en terme d’emplois. En 2013 par exemple, il y a eu un recul de l’emploi de 0,3%, contre 1% dans le reste de l’économie. Ceci dit, même si la tendance est bonne, des inquiétudes demeurent, notamment dans le secteur associatif qui risque d’être impacté si la dotation de l’Etat aux collectivités locales diminue.

 

 

Novembre sera le mois de l’ESS. Quels sont les objectifs de cette opération ? Comment sera-t-elle déclinée dans la région ?

Le mois de l’ESS en est aujourd’hui à sa septième édition. L’idée est, avec cette opération de donner une visibilité à ce secteur, de montrer quels en sont les acteurs, et ce qu’ils font. Pour cette édition, plusieurs thématiques ciblées sont mises en avant : l’entreprenariat, car de nouvelles façon d’entreprendre émergent dans le secteur de l’ESS, des innovations, des expérimentations sont proposées ; l’éducation à l’ESS, un domaine qui n’est pas encore enseigné à l’école; les finances solidaires, avec un accent mis sur les Cigales, l’épargne solidaire, les monnaies locales complémentaires… ; et enfin la consommation responsable, avec les circuits courts, l’habitat participatif, le commerce équitable…

L’idée est que le public découvre, mais aussi prenne part aux 140 animations qui sont organisées aussi bien dans les grandes villes que dans des communes plus petites.

 

 

La loi sur l’ESS a été votée en juillet. Que peut-on attendre de cette loi ?

La Loi sur l’ESS a été votée le 21 juillet. C’est avant tout une « loi cadre », qui donne un certain nombre de cadrages. Elle apporte notamment une définition à certains concepts : économie sociale et solidaire, agrément d’entreprise sociale et solidaire, commerce équitable, monnaie locale complémentaire… Elle a également une fonction structurante. Elle donne ainsi des éléments pour aider à la mise en œuvre de schémas régionaux de développement de l’économie sociale et solidaire. Le Conseil National de l’Economie Sociale et Solidaire est reconnu, ainsi que le rôle des Chambres Régionales de l’ESS (Cress) comme lieux de rencontres, de structuraction et d’appui au développement de l’ESS. Elle a donc pour vocation de cadrer, d’encadrer, d’organiser.

Là où nous sommes davantage en attente, c’est sur la mise en œuvre financière.Il faudrait qu’il y ait les moyens de mettre en œuvre par exemple les Pôles Territoriaux de Coopération Economique, pour qu’ils existent, fonctionnent et soient efficaces.

 

 

Comment celle-ci peut agir au niveau local, en tant que levier, pour le secteur de l’ESS ?

Au niveau local, on va notamment travailler dans le Finistère avec le Conseil Général et l’antenne de la Cress 29 sur des rencontres avec des collectivités locales, pour voir quel peut être leur rôle, et comment travailler avec. Nous sommes actuellement dans un moment où l’on peut redévelopper la politique partenariale, en lien avec les acteurs et territoires locaux.

 

 


Le mois de l’ESS 2014 dans le Pays de Morlaix par marie113

 

 

 

Plus d’infos

http://www.lemois-ess.org/region/bretagne




Quel avenir pour l’associatif ?

Une rencontre entre associations s’est déroulée mardi soir à Morlaix, au sujet de leur avenir. L’évênement, organisé par le RESAM (Réseau d’Echanges et de Services aux Associations du pays de Morlaix) et le CAC (Collectif des Associations Citoyennes) portait sur les difficultés auxquelles les associations ont ou auront à faire face, notamment suite aux restrictions budgétaires prévues. En effet, dans le cadre du plan d’économie de 50 Milliards d’euros, annoncé par le gouvernement, la dotation aux collectivités se verra réduite de 11 milliards d’euros entre 2015 et 2017. Soit, toutes proportions gardées, et considérant une diminution équivalente pour les autres sources de financement publique, une réduction du budget annuel des associations de 9.5 milliards d’euros d’ici à 2017. Cumulée sur la période, la perte s’élèverait à 28.2 milliards d’euros.

200 000 à 230 000 emplois menacés

En conséquence des restrictions budgétaires, les associations auront des choix à faire. Elles pouront tenter d’augmenter leurs ressources en augmentant les activités génératrices de revenu ou les cotisations des bénévoles. Elles pourraient aussi faire appel aux dons et mécénats. Cependant ces possibilités restent très limitées, notamment du fait des difficultés croissantes à obtenir des dons dans le contexte économique actuel ainsi qu’à trouver des bénévoles. Si les associations ne peuvent compenser les diminutions de l’apport des collectivités par l’autofinancement, elles n’auront plus suffisamment de fonds pour couvrir leurs frais et les répercutions sur l’emploi seront conséquentes. Baisse de salaire, précarisation de l’emploi, salariés remplacés par des bénévoles : selon les estimations, entre 200 000 et 230 000 emplois seront directement menacés d’ici à 2017.

« Les associations doivent-elles toujours chercher l’innovation ? »

Dans la salle, l’inquiétude des associations sur leur avenir est unanime. Outre les restrictions budgétaires, beaucoup se questionnent sur leur place au sein de la société, leur reconnaisance, leur indépendance et leur organisation. La gestion et l’organisation de la vie associative est souvent compliquée, notamment du fait de la raréfaction des bénévoles. Les changements de dispositifs inquiètent : par quoi seront-ils remplacés ? Les financements par les collectivités se font de plus en plus sur appel à projet. Ce type de dispositif contraint les associations à répondre à des demandes précises et remet en cause leur indépendance. « Les associations doivent-elles toujours chercher l’innovation ? », se questionne un représentant d’association. « On revient souvent à des modèles qui fonctionnaient et qui fonctionnent toujours. ». Aussi lorsque certaines innovations mènent à des réussites, elles sont souvent reprises par le privé, à des fins lucratives. Un sentiment d’injustice aussi est partagé, quant à l’abitraire des collectivités. « Quand les associations sont financées, leurs dépenses sont contrôlées de très près. A l’inverse, les entreprises bénéficiant de subventions n’ont aucun compte à rendre », explique un ancien haut-fonctionnaire, aujourd’hui membre de plusieurs associations. Suite à ses constats, les intervenants ont rappelé que l’action désintéressée et la participation bénévole sont propres aux associations et ne peuvent être reproduites par les entreprises. Et d’ajouter : « Elles jouent un rôle fondamental dans la vie démocratique, de par leurs actions de solidarité, de diffusion de la culture, de lutte contre les discriminations et d’amorce de la transition écologique ».




Un plan pour l’ESSE

 

 

A lire aussi

Le plan Esse

 

 

A venir, d’autres article sur le salon Ille-Et-Bio

 

 

Plus d’infos

Le site de l’association Culture Bio qui organise le salon Ille-Et-Bio

Le site du plan ESSE




Une auberge pour le Champ Commun !

« Le Champ Commun » est un lieu atypique, sous forme de coopérative (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), créé il y a 5 ans dans le Morbihan. Il comprend un café-concert, « l’estaminet », une épicerie baptisée « le garde-manger », et fait également office de relais postal. Depuis deux ans, une micro-brasserie est venue renforcer les activités du lieu. Trois associations locales et un entrepreneur sont également hébergés sur place, et « Le Champ Commun » emploie six équivalents temps plein. L’objectif, en créant la coopérative qui comprend aujourd’hui 120 sociétaires, était de maintenir le commerce en milieu rural, tout en y associant les habitants et les acteurs du territoire, comme les producteurs locaux par exemple.

Aujourd’hui, « Le Champ Commun » se lance dans un nouveau projet : construire une auberge. « Cela fait maintenant deux ans qu’il est sur les rails », explique Aude, coordinatrice du projet au sein de la coopérative. « Nous avions envie de concevoir un lieu qui pourrait à la fois recevoir les personnes venant de loin, les touristes visitant le territoire, et aussi de l’ouvrir à différents collectifs dans le cadre de réunions, de formations de groupes, en lien avec les domaines de l’éducation populaire et de l’Economie sociale et solidaire », détaille Aude.

 

Un appel à financement citoyen pour 70 000 euros

Le lieu comprendra deux étages, regroupant huit chambres pour 24 lits. Une cuisine est également prévue, qui permettra de proposer un service de restauration aux personnes hébergées, avant une éventuelle ouverture au public plus tard. « Il y aura également une salle d’activités, ouverte à tous, modulable et mutualisée », explique Aude. Budget des travaux, qui devraient commencer début novembre pour une ouverture à l’été 2015 : 418 000 euros. « Nous avons été aidés par la Région Bretagne, le Conseil Général du Morbihan, et l’Europe via le programme Feader », souligne Aude. « Mais il reste environ pour 100 000 euros de travaux d’aménagement, de mobilier… », poursuit-elle. « Le Champ Commun » a alors choisi de faire appel au financement citoyen pour son projet d’auberge, afin de récolter 70 000 euros. « Ceci afin de nous assurer un peu d’autofinancement, et d’avoir les reins plus solides auprès des banques pour solliciter un prêt », commente Aude.

Pour récolter les 70 000 euros, deux solutions ont été trouvées : la création de deux Cigales (Clubs d’investisseurs solidaires), groupes de 5 à 20 citoyens qui se réunissent et épargnent afin de financer des projets locaux, et un appel aux dons via la plateforme Ulule. « Nous nous sommes fixé l’objectif de 35 000 euros sur cette plateforme, et ce avant le 14 novembre », annonce Aude. Les internautes peuvent donc participer, à partir de 5 euros, et recevoir une contrepartie. Pour le moment, 19% de la somme ont été récoltés. Il ne reste plus que 37 jours pour appliquer la devise du « Champ Commun » : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! ».

 

Le projet sur Ulule :

http://fr.ulule.com/le-champ-commun/

 

Plus d’infos

http://www.lechampcommun.fr/

 

 

A lire aussi

Notre précédent reportage sur « Le Champ Commun » : « Le Champ commun égraine la proximité »

 




« Ondes fragiles », un documentaire consacré à la radio Plum’Fm

La radio associative Plum’Fm est née en 1992 au sein de l’IME (Institut Médico Educatif) Les Bruyères, à Plumelec (56). Après son déménagement au centre du bourg, elle est devenue pleinement une radio associative libre et indépendante, en milieu rural, qui se veut actrice de son territoire. Promotion des langues régionales, des événements culturels locaux, égalité hommes-femmes, mise en valeur des initiatives locales, outil pédagogique, lutte contre l’exclusion… font partie des domaines qu’elle aborde sur ses ondes. Elle tend notamment ces micros à tous, et notamment à ceux qu’on n’entend pas souvent : handicapés, chômeurs, jeunes délinquants, malades psychiques… C’est autour de ces dernières actions que le film « ondes fragiles » a été tourné, en immersion au sein de la radio, de janvier à juin 2013.

Le film s’attache à montrer le travail effectué par Jibé, éducateur spécialisé en poste à la radio. Françoise Bouard et Régis Blanchard, les réalisateurs du documentaire, expliquent : « Séance après séance, nous avons suivi plusieurs ateliers qu’il encadre auprès des malade mentaux, des jeunes repris de justice, des trisomiques, des d’pressifs… Nous avons filmé sa ténacité et sa patience pour faire émerger d’eux le meilleur, le positif, l’estime de soi. Il partage avec eux d’intenses moments d’efforts et de plaisirs ». En parallèle, la radio connaît également au même moment des difficultés financières, qui menacent la pérennité du poste de Jibé…

Un documentaire particulièrement marquant qui plonge le spectateur au cœur même des réalités et des fragilités du monde qui nous entoure : réalités sociales, fragilité des personnes, mais aussi réalité du monde associatif, avec ses hauts et bas, et ses difficultés au quotidien.

 

 

« Ondes Fragiles » de Françoise Bouard et Régis Blanchard. Production : Les films de l’autre côté.

Diffusion le jeudi 16 octobre à 20h40 sur les chaines Tébéo, Tébésud et TV Rennes

 

 

La bande-annonce :

Ondes fragiles – Bande Annonce from LES FILMS DE L’AUTRE CÔTÉ on Vimeo.

 

 

Plus d’infos

http://www.delautrecote.fr/ondes-fragiles/

www.plumfm.net