Dominique Guizien  » L’autogestion est une organisation très forte « 

Entre associations et administrations publiques, Dominique Guizien a consacré sa carrière à la recherche d’organisations plus efficientes, notamment par l’expérience de l’autogestion.

 

 

 




Polette Gentet « Le fil conducteur a été cette absurdité du monde »

Des petits frères des pauvres à la monnaie locale de Morlaix, en passant par Ingalan et le mouvement de la paix, Polette est engagée dans les milieux associatifs depuis l’âge de 16 ans.

 

 

 




Les circuits courts s’organisent en pays de Morlaix

Les producteurs du pays de Morlaix sont bien décidés à défendre leur bifteck ! Jeudi dernier, 30 avril, des producteurs et cuisiniers de la restauration collective, ainsi que des chargés de mission et associations, se sont à nouveau réunis à la CCI (Chambre du Commerce et de l’Industrie), en vue de développer les circuits courts. Le projet a pris forme en 2014, à l’initiative du CPIE et du Pays de Morlaix. En un an, quatre réunions ont eu lieu entre les producteurs et cuisiniers de la restauration collective afin de déterminer les besoins, fixer les objectifs et proposer des actions. Objectif de cette cinquième réunion : préparer la mise en oeuvre d’actions pour développer la filière alimentaire locale. « Je suis présent car je cherche à développer mon commerce en circuit court », explique Thomas, éleveur de chèvre et fromager. Installé depuis trois ans, le jeune producteur a choisi dès le départ de valoriser ses produits au niveau local. « Je vends pour le moment sur quatre marchés ainsi que dans quelques supermarchés du pays, mais je pourrais produire davantage si j’avais plus de demande », précise-t-il.

Le contexte réglementaire complique l’initiative

Malgré leur volonté, les producteurs sont confrontés à des freins structurels. La disparition des petits établissements de transformation des produits, dans le département, en fait partie. C’est notamment le cas de l’abattoir du Faou. « Si l’établissement n’est pas rénové, il fermera prochainement et il faudra alors travailler avec des grosses structures, qui se situent beaucoup plus loin », prévient un producteur de viande bovine, rappelant que « ces structures ne travaillent pas en circuit court ». Les normes se durcissent chaque année, entraînant la fermeture des petites structures, qui n’ont pas les moyens de les appliquer. C’est, entre autres, le sort qu’a connu la légumerie de Lanmeur. Les plus grosses structures, capables financièrement de se mettre aux normes, reprennent le marché. Une légumerie locale serait pourtant indispensable, selon les intervenants, à l’approvisionnement de proximité de la restauration collective. Ce type d’établissement prend en charge le nettoyage des fruits et légumes selon les normes exigées, avant de les distribuer aux restaurants scolaires. Des actions devraient être envisagées, au niveau départemental.

Rencontres et sensibilisation au coeur du plan d’action

Pour favoriser l’approvisionnement local de la restauration collective, le projet prévoit d’améliorer les liens entre producteurs et cuisiniers. La mise en place d’un « éduc’tour » est envisagée. Il s’agirait de faire visiter les exploitations aux professionnels de la restauration puis d’inviter les producteurs locaux dans les restaurants scolaires. L’accent est mis également sur la formation des cuisiniers : travailler avec des produits locaux demande l’acquisition de nouveaux savoir-faire. « Puisque des connaissances sont déjà présentes chez les producteurs, des co-formations pourraient être organisées, sous forme de goûters informels », propose Dominique Guizien, co-président de l’association Bretagne Durable et Solidaire. Un besoin de partage de connaissances se fait sentir aussi auprès du grand public, souvent mal informé sur l’offre locale. Le projet vise à sensibiliser les citoyens en organisant des journées d’échange avec les acteurs de la filière locale. L’animation d’ateliers de cuisine est aussi prévue. Sans oublier internet : un site de référencement des produits locaux dans le pays de Morlaix ouvrira prochainement.

 

 




Environnement : « J’ai confiance dans la justice de mon pays ! »

Toutefois, ces affaires ne sont pas toujours prises suffisamment en compte par les magistrats du parquet ou du siège et trop souvent les procédures n’aboutissent pas ou sont mal jugées.

C’est pourquoi la circulaire pénale que vient de prendre la ministre de la justice est importante pour tous ceux que l’impunité des pollueurs de tous poils révulsait.

Cela doit particulièrement réjouir les associations de défense de l’environnement qu’elles soient ou non agréées comme telles par la préfecture, puisque les parquets et les parquets généraux sont invités à les rencontrer pour mieux comprendre leurs attentes.

Cela doit également réjouir tous les écologistes qui, pas toujours au fait des arcanes de l’administration et de la justice française, voient leurs combats se perdre dans les sables de la complexité bureaucratique et de l’incommunicabilité entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif représenté localement par son administration.

Cela va réjouir enfin tous les citoyens qui se sentent bafoués dans leur citoyenneté en constatant, pollution après pollution, que les lois et règlements ne sont pas appliqués faute d’une volonté ou d’une capacité à les faire respecter.

Mieux lutter contre les atteintes à l’environnement  : http://www.justice.gouv.fr/la-garde-des-sceaux-10016/mieux-lutter-contre-les-atteintes-a-lenvironnement-28022.html

Publication d’une circulaire de politique pénale adaptée aux enjeux locaux

C’est apparemment un grand progrès en matière de défense de l’environnement mais ce n’est pas une nouveauté. Il y a déjà eu des circulaires qui allaient dans le même sens mais que, faute de moyens, la Chancellerie n’a pas pu faire appliquer. La nouveauté est ici que les liens entre procédures administratives et procédures pénales vont être renforcés, que les associations de défense de l’environnement seront mieux prises en compte. Il est bon aussi que soit rappelé que les atteintes à l’environnement doivent être prises en tant que contravention directe au code de l’environnement mais aussi pour leurs conséquences notamment pour la santé humaine, comme la référence aux compétences environnementales des pôle Santé Publique semble l’indiquer.

Mais c’est à leurs résultats qu’on juge la portée des textes. C’est pourquoi par exemple il sera intéressant de voir comment le parquet va prendre en compte cette nouvelle circulaire pour intervenir dans des affaires comme celle-ci :

Pesticides. La famille d’un viticulteur décédé porte plainte http://www.ouest-france.fr/pesticides-la-famille-dun-viticulteur-decede-porte-plainte-3353561

Mais il est vrai que le cas peut être un peu complexe. Par contre, si on en reste à des affaires plus classiques de pollution, voici un cas intéressant à plus d’un titre :

 

Environnement. Le ruisseau victime d’une pollution à l’échalote : http://www.ouest-france.fr/environnement-le-ruisseau-victime-dune-pollution-lechalote-3242786

Tout d’abord, il s’agit apparemment d’une pollution « accidentelle » d’un cours d’eau donc la recherche des responsables sera assez facile, mais derrière tout cela, il y a une seconde responsabilité. Si ces échalotes se sont retrouvées là, c’est que des légumiers en colère les avaient déversées sur la voie publique (3.500 tonnes tout de même) et qu’il a bien fallu s’en débarrasser d’une manière ou d’une autre et celle-là n’est sûrement pas la plus judicieuse. Il n’y aurait pas cette première atteinte à l’environnement que constituait ce déversement sur la voie publique, la seconde pollution n’aurait certainement pas eu lieu. Jusqu’où ira le parquet dans la recherche des responsables ?

Et je ne sais pas pourquoi, cette affaire d’échalote à Morlaix m’en rappelle une autre, à peine plus ancienne, qui n’est peut-être pas une atteinte à l’environnement mais reste quand même la conséquence du sentiment d’impunité de quelques uns qui considèrent que le domaine public peut servir de défouloir à leur colère, quand bien même celle-ci serait justifiée : l’incendie le Hôtel des Impôts de Morlaix. Excédés, un collectif de citoyens a décidé d’apporter son soutien aux services judiciaires pour que, CETTE FOIS, ils aillent jusqu’au bout :

A Morlaix tous les 19 de chaque mois les citoyens sonnent le tocsin : http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/2015/02/20/morlaix-tous-les-19-de-chaque-mois-les-citoyens-sonnent-le-tocsin-659145.html

Ils semblent avoir été en partie entendus puisque dans les jours qui ont suivi cette manifestation de février, une série de gardes à vue a été déclenchée par le parquet. Mais il faut soutenir cette vaillance nouvelle du Parquet brestois. C’est pourquoi ce collectif continue et continuera à se réunir et sonner le tocsin, le samedi le plus proche du 19 de chaque mois sur le parvis de la mairie de Morlaix, pour clamer que décidément, ils font confiance à la justice de leur pays mais comme disait Vladimir Oulianov, que « la confiance n’exclut pas le contrôle. » En d’autres termes, la vigilance, n’est pas synonyme de méfiance bien au contraire, elle est un adjuvant de la confiance, dans le domaine environnemental également. C’est pourquoi, en matière environnementale, j’ai confiance dans la justice de mon pays, les yeux grands ouverts




Journée mondiale de mobilisation, samedi 18 avril 2015, contre le Tafta

En quelques mois, la campagne Stop TAFTA a pris de l’ampleur en Europe : 1,5 million de signatures de l’Initiative citoyenne auto-organisée, création de milliers de collectifs locaux, multiplication des débats publics et actions, collectivités « Hors TAFTA », encerclement du Conseil de l’UE… et journée européenne Stop TAFTA le 11 octobre dernier. Nous avons permis de mettre en lumière ces projets d’accords et d’ouvrir un débat public sur ce sujet. Puisque les gouvernements font la sourde oreille, le 18 avril nous ferons encore plus de bruit pour dire Stop TAFTA et Stop CETA avec les mouvements de toute l’Europe et d’Amérique du Nord !
Le collectif Stop TAFTA appelle à décliner l’appel international à action collectifstopTAFTA.org / globaltradeday.org sur tout le territoire pour mettre en échec les traités des multinationales et promouvoir une économie au service des peuples et de la planète.

Pour l’agriculture paysanne : Stop TAFTA !

Alors que l’agriculture à taille humaine et respectueuse de l’environnement étouffe déjà sous le rouleau compresseur de l’industrialisation, TAFTA déversera un déluge de produits agricoles à bas coût qui détruiront les filières agricoles, dérèglementera l’utilisation de pesticides, renforcera les droits de propriété intellectuelle qui bénéficieront aux multinationales semencières et chimiques, facilitera l’utilisation des OGM et mettra à terre le système AOC [1] / IGP [2] . Il poussera les paysans à la faillite, accélèrera le dépeuplement des campagnes, la transformation de nos fermes en usines, et installera encore plus profondément la malbouffe au cœur de nos vies.

Pour la santé : Stop TAFTA !

Alors que les systèmes de santé européens sont sous la pression constante des politiques d’austérité, le TAFTA vise à ouvrir des pans entiers de la protection sociale, de nos systèmes médicaux et hospitaliers aux intérêts des multinationales, et à faire primer ceux-ci sur l’intérêt général. Brevets sur les médicaments renforcés ; attaques contre la transparence des essais cliniques ; nouvelles armes données aux multinationales, y compris du tabac, pour attaquer les législations sur la santé publique ; abaissement des normes sanitaires et phytosanitaires : le TAFTA nuit gravement à la santé.

Pour le climat : Stop TAFTA !

Alors que la crise climatique est le plus grand défi du XXIe siècle, le TAFTA va à l’encontre de la transition énergétique et écologique dont nous avons besoin pour éviter le désastre. Le TAFTA donnera de nouvelles armes aux pétroliers pour tuer les initiatives et le développement des technologies de la transition et empêchera d’interdire les méthodes d’extraction climaticides (gaz de schistes, sables bitumineux, etc.). De plus, l’augmentation des flux de marchandises de part et d’autre de l’Atlantique va à contre courant de la nécessaire relocalisation de nos économies. L’adoption du TAFTA enverrait un message clair : Game Over pour le climat.

Pour l’emploi : Stop TAFTA !

Alors que les travailleurs américains souffrent du refus de leur pays de ratifier les conventions internationales les plus basiques en matière de droits sociaux, le TAFTA vise à renforcer la concurrence entre les travailleurs des deux côtés de l’Atlantique. L’accord facilitera la course aux bas salaires et au droit du travail dérégulé. Il permettra aux multinationales d’accroître les pressions à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. Les effets de la compétitivité par le bas ne s’arrêtent pas là : des études tirent la sonnette d’alarme et prédisent jusqu’à 600 000 pertes d’emplois en Europe dans la première décennie de l’accord. Pour les travailleurs européens et américains, c’est un système perdant-perdant, où seuls les actionnaires gagneront. Pour l’emploi local et durable, le TAFTA ne passera pas !

Pour la démocratie : Stop TAFTA !

Alors que le pouvoir du politique est de plus en plus faible, le TAFTA, en créant des règles supérieures aux lois, renforcera l’impuissance des décideurs élus. L’accord créera une nouvelle institution euro-américaine qui affaiblira les parlements et les collectivités. Enfin, il mettra en place des tribunaux privés au service des multinationales, qui pourront contourner la justice, attaquer les lois qui les dérangent et obtenir des milliards de compensation. Le message du TAFTA est clair : la démocratie n’est pas compétitive !
Le TAFTA et les autres traités de libre-échange ne prospèrent que grâce à l’opacité qui les entoure. C’est en exposant ces vampires à la lumière que nous les ferons disparaitre. Le 18 avril, faisons jouer l’« effet Dracula », braquons nos projecteurs sur ces accords !
Ensemble, nous pouvons arrêter les accords en cours de négociation et renverser les effets néfastes des accords passés. Nous pouvons faire avancer nos alternatives, qui placent les peuples et la planète avant les profits des multinationales.

 




Efecto Pedal, pédalez pour regarder!

À partir d’une idée originale de proposer la diffusion sur grand écran et en plein air de films et documentaires nationaux, l’entreprise a développé des projets de cinéma itinérant en Uruguay et en Amérique du Sud. Et depuis quelques mois, ils proposent aux spectateurs de pédaler pour générer l’électricité nécessaire au fonctionnement des installations. C’est un succès continental ! Et un exemple d’entreprise 100 % socialement responsable.

 

 

– Bonjour Diego, est-ce que tu pourrais te présenter et nous en dire un peu plus sur Efecto Coral et le projet Efecto Cine?

 

Je m’appelle Diego, j’ai 34 ans et une formation en communication audiovisuelle en Uruguay. Lors de mes premières expériences professionnelles, j’ai eu l’occasion de participer à des tournages de films documentaires et de longs métrages. Puis j’ai intégré une entreprise audiovisuelle (Coral Cine) en tant que producteur. Il y a trois ans, j’ai pris la direction de l’un des projets de l’entreprise, Efecto Cine.

 

– Efecto Cine, qu’est ce que c’est ?

 

Ce projet consiste à diffuser des documentaires et des films en Uruguay sur des thèmes variés. Il faut savoir qu’il n’existe pas de tradition du cinéma ici. Les gens n’ont pas l’habitude d’y aller et les salles sont dans un état vétuste. C’est aussi un pays très centralisé sur sa capitale, Montevideo. Avec notre première tournée, « La Matinale », nous avons pris le parti d’apporter dans tout le pays un cinéma de haute qualité et gratuit. Il nous a fallu intégrer la donnée du transport : lors d’une tournée, on remballe le matériel tous les soirs dans une camionnette pour le ressortir le lendemain. Il nous a fallu recruter une équipe compétente et dynamique. Et bien sûr, trouver des moyens financiers. La tournée a été primée meilleur projet Latino Américain durant 2 années consécutives. Efecto Cine s’est renforcé de ce succès et a aujourd’hui une proposition de 80 films.

 

Efecto Cine c’est du cinéma en plein air. Nous installons un écran gonflable, un son digital, et projetons. Mais au-delà de ça, c’est un moment collectif unique. Nous voyons le cinéma comme un agent de sociabilisation, et comme un moyen d’inciter les gens à se penser en société. Comme tous les arts, le cinéma a le pouvoir de faire réfléchir et débattre. Le cinéma uruguayen a proposé plusieurs films et documentaires ces dernières années sur des sujets compliqués pour le pays, qui abordent la dictature notamment. Nous permettons donc à la population de les voir, découvrir son passé et de s’approprier son territoire et son histoire. Certains des spectateurs touchés n’avaient jamais été au cinéma, alors que des films avaient été tournés dans leur village. Grâce aux films projetés, nous abordons des sujets comme la gestion des déchets, de l’eau, le droit des femmes, les transports doux, etc. Un des objectifs du projet est de faire participer les gens. Nous voulons qu’ils se sentent en confiance pour qu’ils puissent donner leur avis.

 

Diego Parodi, directeur de Effecto Pedal

 

 

– Et quand est né Efecto Pedal ?

 

Il s’agit d’un moyen de diffuser Efecto Cine. Tout est né d’un mélange entre la curiosité et le sentiment de responsabilité. Je suis très préoccupé par le sentiment d’amélioration du bien-être social et environnemental en Uruguay. Il y a de plus en plus de voiture et il me semble qu’il faut résister avant d’en arriver au « tout-voiture ». Je suis préoccupé par le fait qu’ici, à Montevideo qui est une petite capitale (1,5 million d’habitants), les gens prennent spontanément leur voiture pour faire une course qu’ils pourraient faire à pied. En plus de se préoccuper de savoir où la garer, s’ils ne vont pas se la faire voler, ou avoir un accident, ils perdent le contact avec des choses simples, comme l’air pur, le soleil, le fait de croiser un voisin dans la rue. Je ne veux pas juger les gens, mais les pousser à réfléchir. J’aime bien l’image du vent de face qui est nécessaire à l’avion au moment de son atterrissage ; je souhaite que l’on soit ce contre-courant nécessaire au développement de la société.

 

Plusieurs initiatives m’ont interpellé, comme celle d’un groupe de rock mexicain qui ont organisé une tournée de 8000 km à vélo, en transportant leur matériel et en invitant le public à pédaler pour générer l’énergie nécessaire à leurs concerts. Ou encore Electric Pedals, cette entreprise anglaise qui utilise des vélos pour faire fonctionner toutes sortes d’installations électriques. Apres avoir rencontré le directeur de cette entreprise, je lui ai dit qu’on aimerait générer l’électricité suffisante pour nos projections. Il fallait aussi que les vélos soient accessibles à n’importe quelle personne : enfants, adultes, et même personnes âgées. Nous avons donc calculé le nombre de vélos nécessaires pour que cela fonctionne, la durée de pédalage et nous avons lancé Efecto Pedal, avec 10 vélos, 10 emplacements pour ceux qui viennent avec leur vélo, et 1 système de pédales manuelles.

Nous sommes devenus les premiers du continent à faire une tournée de cinéma avec cet équipement.

 

– Est-ce que ça a marché, cette idée de faire pédaler des personnes pendant qu’elles regardent un film ?

 

C’était notre grand doute. Et finalement, les gens se sont vraiment pris au jeu. Dès que nous commençons à installer le matériel, les gens n’attendent pas que l’écran soit en place et demandent à monter sur les vélos, même si nous leur expliquons que nous ne pouvons pas stocker l’énergie. Quand le film commence, tout s’autogère avec une grande fluidité. Les volontaires montent sur les vélos, pédalent, et quand ils en ont assez ils descendent et passent le relais à ceux qui attendent derrière. On a installé un voyant lumineux qui leur indique s’ils produisent assez d’énergie ou non. Les gens qui pédalent ne voient en général pas passer le temps. Et quand le film s’arrêtent, ils sont applaudis par les spectateurs, et s’auto-applaudissent car c’est une vraie fierté pour eux d’avoir participé.

 

Avec Efecto Pedal, les gens passent un bon moment, ils voient un spectacle gratuit en compagnie de leurs voisins. C’est quand même mieux que de rester enfermé chez soi !

 

– En quoi Efecto Pedal est une entreprise éco-responsable ?

 

Tout d’abord, depuis un an, nous plantons des arbres. Nous nous disions que c’était bien de produire notre propre énergie, mais que nous ne pouvions pas se dire écologiquement neutres car nous générions de la pollution en faisant nos déplacements en camionnette. Nous avons donc décidé de comptabiliser notre impact carbone – qui est de 12-13 tonnes de CO2 émis pour une tournée en Uruguay – et de planter des arbres pour compenser cette pollution. De plus, avant chaque projection, une personnalité locale responsable de la question e
nvironnementale fait un discours et s’engage à planter un arbre.

 

 

– Quels sont les développements futurs et nouveaux projets que vous prévoyez de réaliser ?

 

Nous avons des projets plein nos tiroirs ! Depuis peu, nous avons commencé à projeter dans d’autres pays. Nous rentrons des Etats-Unis, où nous avons montré le film « Bikes versus Cars » devant 500 personnes au festival du Film et de la Musique d’Austin, au Texas. Imaginez, dans la capitale du pétrole, nous avons fait pédaler des spectateurs ! Et s’ils ne pédalaient pas, l’écran s’écroulait.

 

Nous avons aussi été au Chili le mois dernier, et nous prévoyons d’aller en Argentine, en Équateur et en Colombie. Nous aimerions montrer les mêmes films dans tous ces pays, pour créer un lien entre eux. Et nous continuerons aussi à promouvoir le vélo. Même si nous devons aller dans le mur avec le pétrole, faisons au moins ensemble un tour à vélo avant !

 

 

Pour en savoir plus sur Efecto Cine :

 

https://www.youtube.com/watch?v=Wn5TVJq-BmY

 

http://www.efectocine.com