Dans le Pays de Morlaix, une formation pour accompagner un Agenda 21 du citoyen

Afin d’encourager et inciter tout un chacun à modifier ses pratiques et ses comportements pour répondre aux enjeux du développement durable et solidaire, le Réseau Cohérence et l’association Nature et Culture, soutenus par le Conseil Départemental du Finistère, mènent depuis 2010 un projet ayant pour objectif la déclinaison d’une démarche « Agenda 21 » à l’échelle d’un citoyen ou d’un foyer. Souhaitant développer cette expérience sur le territoire de Morlaix, le réseau Cohérence s’est associé au CPIE Pays de Morlaix-Trégor et au Résam, afin de proposer plusieurs temps de formation pour les personnes souhaitant initier la démarche sur le territoire et accompagner des foyers. « 31 familles sur le Finistère ont déjà expérimenté la démarche (24 ont été au bout de la formation), dont 3 sur le Pays de Morlaix », précise Julian Pondaven, directeur du Réseau Cohérence.

La formation, gratuite, se déroulera sur 4 soirées, en octobre. Elle permettra de transmettre aux personnes intéressées la méthodologie d’accompagnement d’agendas 21 de citoyens. « Il s’agit de donner les moyens aux citoyens de créer une dynamique de changement dans leurs communes ou leurs quartiers », explique Julian Pondaven. Tous les citoyens voulant animer un groupe impliquant d’autres citoyens/foyers autour du développement durable sur un territoire délimité est concerné par la formation, qui s’adresse également aux responsables et salariés voulant initier la démarche au sein de leur associaion.

 

Plus d’infos et inscriptions

http://www.reseau-coherence.org

 

Le bulletin d’inscription peut être téléchargé ici

 

 




A Saint-Ganton (35), une école écologique et une démarche participative

A Saint-Ganton, dans le Pays de Redon, les 425 habitants bénéficient aujourd’hui d’une école primaire et maternelle neuve et fonctionnelle, après avoir connu une longue période sans cet équipement. « Il n’y avait plus d’école sur la commune depuis 1978 » explique Gilles Belleil, adjoint au maire. C’est dès 2007 que les parents se mobilisent pour l’ouverture d’une école. Du fait de l’augmentation de la démographie dans le secteur, le rectorat donne alors son accord. En 2011, le terrain est acquis par la municipalité. Des commissions sont alors créees au sein de l’association des parents d’élèves, et planchent sur la thématique des bâtiments, des transports, de la cantine et de la garderie. Ces groupes de travail impliquent également d’autres acteurs : élus, habitants, institutrices…car le projet se veut collaboratif. Et orienté « développement durable ».

Avec l’aide du Réseau Bruded, réseau de communes rurales bretonnes engagées dans le développement durable, les acteurs du projet de Saint-Ganton découvrent la construction d’autres écoles en Bretagne et Loire-Atlantique réalisées avec des matériaux écologiques, telle la terre crue, ou intégrant des systèmes de récupération d’eau de pluie. Toutes ces visites serviront à définir le cahier des charges pour la construction de l’école de Saint-Ganton, qui comprendra également une salle faisant office de bibliothèque municipale.

 

De la terre crue pour les cloisons

 

En Octobre 2011, les travaux démarrent alors, en vue d’une ouverture à la rentrée 2012, avec une démarche écologique. Confort et bien-être des élèves, préservation du cadre de vie, utilisation de matériaux sains, intégration dans le site, accessibilité sont notamment les mots d’ordre du chantier. Isolation en ouate de cellulose, plafond en dalles de laine de bois, chaudière bois, linoléum naturel, récupération d’eau de pluie…  « Il y a une vraie volonté d’être performant énergétiquement », souligne François Massiot, conseiller en énergie partagée sur le Pays de Redon, qui a participé au projet. L’une des caractéristique de l’école est l’utilisation de la terre crue pour la construction de cloisons. « De la terre issue des 3000 mètres cubes décaissés lors du terrassement pour les travaux de l’école », précise Gilles Belleil. Des parents d’élèves bénévoles ont fabriqué, outre un mur avec des pierres locales, la moitié des briques de terre, qui ont été posées par des salariés du chantier d’insertion voisin de l’association Nature et Mégalithes, basée à Saint-Just, accompagnés par un artisan local. Car le projet de Saint-Ganton comporte également une forte dimension sociale. C’est la Medefi de Redon (Maison de l’Emploi, du Développement, de la Formation et de l’Insertion) qui a travaillé sur cet aspect, au travers notamment la rédaction des clauses sociales pour le marché public, qui a laissé la possibilité, via la signature d’une convention, de travailler avec le chantier d’insertion de Saint-Just. Dans le même esprit, des meubles ont été également obtenus à l’aide de la recyclerie voisine. D’un bout à l’autre, le projet de l’école de Saint-Ganton s’est inscrit dans un échange avec l’ensemble des acteurs du territoire !

 

Une des cloisons réalisée en terre crue © MEG

 

 
Plus d’infos

http://www.ecole-stganton.ac-rennes.fr/

http://www.bruded.org/ecole-de-saint-ganton-35-un-projet-mobilisateur.html




Le Palacret, un lieu pas comme les autres…

Blotti au creux de la vallée du Jaudy, le site du Palacret se dévoile après quelques centaines de mètres parcourus sur un chemin de pierre et de terre, le long de la rivière. Sur près de 4 hectares, constitués de zones humides, de sentiers et de zones boisés, se trouve un ancien moulin restauré de teillage de lin, le dernier qui ait été en activité dans le Trégor. Acquis par la communauté de communes de Bégard en 2002, le site se définit aujourd’hui comme un « carrefour citoyen ». « Un carrefour citoyen du développement durable, des cultures locales et internationales », précise Bénédicte Lanceleur, chargée de projets au sein de l’association Etudes et Chantier-Bretagne Et Pays de Loire, l’une des structures présentes sur le site. Car le Palacret est le lieu d’une expérience innovante en économie sociale et solidaire, avec une gouvernance particulière. Quatre associations sont ainsi présentes: Etudes et Chantiers-Bretagne et Pays de Loire, Les Amis du Palacret, la MJC de Bégard, et War an Dro Natur. Et le projet collectif est coordonné par la Communauté de Communes de Bégard. « C’est un intéressant partenariat public – associatif, et le seul en Bretagne de ce type », commente Yves Chesnot, président de l’association des Amis du Palacret et du collectif du Palacret, qui travaille à la mise en valeur et à l’animation du lieu autour de l’histoire locale du teillage du lin.

 

Démonstration de travail du lin au Palacret © MEG

 

 

 

De multiples animations

 

Chaque association a son champ d’action et développe des actions autour de celui-ci : animations nature, animation autour du patrimoine, spectacles vivants, chantiers internationaux, expositions…Sans oublier la présence d’un centre de documentation sur le développement durable, d’un chantier d’insertion, de sentiers de randonnées et d’une salle d’accueil et d’hébergement ouverte à tous. « Il y a un véritable brassage, une ouverture, un échange entre les différents acteurs et publics du lieu », affirme Sandra Weisse, coordinatrice du lieu pour la communauté de communes de Bégard. « L’objectif est de permettre aux habitants du secteur de participer à des activités et animations auxquelles ils n’auraient pas forcément accès en milieu rural ».

 

 

 

Un lieu d’expérimentation et d’innovations

 

Le Palacret veut ainsi s’affirmer comme un outil étant « au service du territoire ». « C’est un lieu d’expérimentation et d’innovation, mais aussi de création de projets. Certains naissent ici, et rayonnent ensuite sur tout le territoire », poursuit Sandra. Même si le travail et l’organisation « demandent parfois plus de temps », du fait de la spécifié de la gouvernance, le projet semble fonctionner et les perspectives ne manquent pas : création d’une exposition permanente avec scénographie sur l’activité linière dans le Trégor, afin de permettre une visite libre au public, poursuite des chantiers de restauration du bâti avec des volontaires européens…et intensification des échanges, notamment interculturels, avec la population locale.

 

 

Plus d’infos

http://lepalacret.org/

 

Le moulin du Palacret

Le site du Palacret conserve encore de nombreuses traces de son activité linière. Ainsi, les machines de teillages sont encore visibles, et ont été restaurées en 2007 par l’association Les Amis du Palacret. Le moulin et son système hydraulique ont été restauré en 2008.




Une deuxième vie pour les tissus bretons

Jardinière-paysagiste. C’est le métier qu’exerçait Sophie Le Fur, quand elle a commencé à réaliser des tapis à base de cordage maritime.Tisser, coudre…des activités qui se pratiquaient déjà dans la famille « J’ai appris à tricoter à six ans avec ma grand-mère », raconte-t-elle. L’envie de créer avec ses mains était bien là. « Mais cela coûtait cher à fabriquer, et le prix de vente était élevé. J’avais néanmoins envie de continuer de créer », explique-t-elle. De fil en aiguille, guidée par sa sensibilité « éco-citoyenne », elle frappe à la porte de l’entreprise Guy Cotten, avec la volonté de récupérer des chutes de cirés pour les réutiliser. « C’est comme ça que l’aventure a démarré », précise Sophie. Et que « Ceux qui vont sur la mer » est né, de la volonté de valoriser des tissus d’usines locales, destinés à être jetés. « Je voulais vraiment travailler en local, notamment pour des raisons écologiques. Même si cela peut être une contrainte, il y a tout ici, alors pourquoi vouloir chercher ailleurs ? », commente la créatrice

Sophie Le Fur fabrique ainsi des tapis, des suspensions, des sacs, des paniers…à partir de chutes de tissus de cirés, mais aussi de chutes de tissus issus de la fabrication de marinières, provenant de l’usine Le Minor à Guidel, ou encore de cuir de Orca Accessoires à Fougères, pour fabriquer des bijoux. « Le réseau grandit », commente la créatrice, qui a également lancé une opération de financement participatif, via la plateforme Ulule, afin de continuer à développer son activité, et de créer de nouveaux contacts. Elle espère ainsi obtenir 5000 euros qui lui permettront, entre autre, d’acquérir du matériel « plus technique ». Fin de l’opération le 10 septembre !

 
Plus d’infos

http://www.ceuxquivontsurlamer.com/

 

 




Un guide pour l’écologie au quotidien

Mobiliser contre le dérèglement climatique et pour la transition écologique, voilà l’objectif du « Répertoire de l’écologie au quotidien », édité par le Collectif des Associations Citoyennes (Cac). Constitué en 2010, Le Cac a pour but de « lutter contre la réduction des associations à la seule dimension économique, défendre la contribution de celles-ci à l’intérêt général et à la construction d’une société solidaire, durable et participative ». C’est dans cette perspective qu’il a choisi de regrouper au sein d’un guide les différentes actions facilement réalisables par le citoyen, afin de « montrer que chacun peut agir là où il est ».

En 91 pages, cette « boite à idées » comme le définit le collectif permet au lecteur d’y trouver informations et conseils sur une diversité de thématiques et d’actions. Des actions à réaliser individuellement (Acheter des fruits et légumes de saison, participer à une Amap, créer ou rejoindre un habitat groupé, acheter d’occasion, jardiner au naturel, covoiturer, composter, réparer…), mais aussi à plusieurs (participer à l’organisation d’une gratiféria, à un Système d’Echange Local, utiliser une monnaie locale complémentaire, organiser une fête des voisins…). Les actions collectives plus larges ne sont pas non plus oubliées : participer à un Forum Social, un agenda 21, au mouvement Alternatiba, Villes en Transition, Collectif Stop Tafta, lutter contre les Grands Projets Inutiles…

Le guide propose également toute une panoplie de méthodes utilisables par les citoyens pour développer la sensibilisation au dérèglement climatique et à la transition écologique autour d’eux : ciné-débats, porteurs de paroles, concours photos…

Instructif et participatif (chacun peut y apporter sa contribution), le répertoire de l’écologie au quotidien est particulièrement intéressant pour les citoyens qui ne sont pas encore sensibilisés aux questions de la transition écologique, économique et sociale. Pour les autres, il constitue néanmoins un très bon reccueil d’initiatives et de « tuyaux » à utiliiser au quotidien, à faire passer dans son entourage.

 

Pour le télécharger en version PDF, rendez-vous sur le site http://www.associations-citoyennes.net/wp-content/uploads/2015/07/R%C3%A9pertoire-Ecologie-au-quotidien-29-juin-A5-v%C3%A9rif.pdf

Egalement en vente auprès du Cac au prix de 5 euros.

 

 
Plus d’infos

www.associations-citoyennes.net




A pied, ils font un tour de France des alternatives

Un an, c’est la durée durant laquelle Guillaume et Léa vont parcourir l’hexagone. Les deux jeunes, originaires du Nord de la France, se sont donnés pour objectif de réaliser un tour de France des alternatives. Un périple de 5000 kilomètres, à la découverte d’initiatives locales porteuses de solutions pour une « autre société ». Le tout grâce à la marche. « C’est un mode de transport doux, accessible, grâce auquel on prend le temps de découvrir », expliquent Guillaume et Léa, déjà engagés dans le monde associatif du côté de Lille. Partis de région parisienne début janvier, ils marchent 20 kilomètres par jour et dorment sous la tente, ou chez des connaissances ou de la famille. En Bretagne depuis mi-février après avoir parcouru la Normandie, ils ont eu notamment le loisir de parcourir les sentiers littoraux de la côte Nord. L’occasion aussi de traverser les Côtes-d’Armor, et de passer à Bégard. Là, ils ont découvert le potager partagé solidaire « Pot Coz ». « Un petit groupe d’habitants s’est constitué il y a un an autour d’un projet de jardin partagé, installé aujourd’hui sur un terrain prêté par la mairie », explique Guillaume. « C’est un jardin partagé, et aussi un jardin solidaire, puisqu’ une grande partie des légumes cultivés est offert à l’antenne locale du Secours Populaire », précise-t-il.

Une quarantaine d’alternatives visitées

Cet exemple est typique du genre d’initiatives que les deux veulent mettre en valeur : « des projets essentiellement nouveaux, portés par des individuels ou des collectifs, sous des formes diverses, et existant dans tous les domaines de la vie quotidienne : agriculture, habitat, pédagogie, alimentation…  », commentent-ils. Toutes ces alternatives, une quarantaine au total, ont été sélectionnées par le duo après conseils et bouche-à-oreille. « Nous avons envoyé un mail à notre réseau, en expliquant notre projet. Nous avons reçus de nombreux retours et il a alors fallu faire des choix », poursuivent-ils. Poursuivant maintenant leur route plus vers le sud, il feront une halte au domaine de l’Etrillet près de Rennes prochainement, après s’être arrêtés à Trémargat, village breton « phare » dans le domaine des alternatives !

 

Pour suivre le périple de Guillaume et Léa, rendez-vous sur leur blog « Un an à l’Ouest – Sur les chemins d’une autre société »