Tout juste débarquée sur le sol sud-américain et déjà un rendez-vous au Sommet…Des Peuples !

Je ne pouvais rêver mieux pour amorcer mon exploration d’initiatives citoyennes!

Contrairement aux officiels qui débattent dans leur tour de verre, la Cumbre de los Pueblos aime le plein air; Elle a pris ses quartiers au sein du parc des expositions, superbe lieu initialement crée pour accueillir l’exposition universelle de 1872. Dans une ambiance bon-enfant festivalière mais pas moins chargée de matière grise, s’enchainent 4 jours durant conférences-débats autour du partage d’expériences positives, concerts de musique trad’ engagée et présentation des trésors naturels, parfois comestibles dont recèle tout le continent!

 

Les femmes à l’honneur au contre-sommet

 

 

Rituel à la Pacha Mama

 

 

Rappelons que les bouleversements climatiques impactent en 1er lieu les pays du Sud et les populations paysannes. Et que la COP 20 a pour but de préparer l’élaboration du 1er accord mondial engageant pays industrialisés et pays en développement dans une action commune contre le réchauffement climatique.

 

Groupements citoyens en tous genres, leaders, représentants des communautés andines et amazoniennes, confédérations paysannes, syndicats des travailleurs miniers, ONG environnementales… Une foisonnante diversité de mouvements sociaux est venue des 4 coins du monde pour faire entendre sa voix dans un seul et même élan de fraternité. Pendant que les “grands patrons” de la gouvernance mondiale planchent sur la rédaction d’un brouillon d’accord non contraignant qui devra être signé à Paris en décembre 2015 (la très attendue COP21), la société civile s’active pour présenter des formes de développement qui respectent les limites et capacités régénératrices de la Terre Mère.

 

Confédération Paysanne du Pérou

 

                                                                                                        Syndicat de travailleurs miniers

 

 

Association Régionale des Peuples de la Selva Centrale

 

 

L’urgence d’agir sur les causes structurelles du changement climatique en reconsidérant les modèles de production et de développement était au centre de toutes les discussions menées par des groupes de travail participatifs.

 

Non, la société civile n’en est pas à sa 1ère tentative de faire pression sur les décideurs pour construire un projet politique universel basé sur la justice environnementale, la reconnaissance de la dette écologique, la lutte contre la marchandisation de la nature et des fonctions vitales de l’homme (avec en tête, l’eau et l’alimentation).

 

Oui, le palpitant et génant sujet des gaz à effet de serre a déjà été retourné dans tous les sens ces dernières décennies (voir encadré ci-dessous) … Seulement, rien ne nous dit que 8 États d’Amérique Latine (Colombie, Costa Rica, Équateur, Pérou, Argentine, Chili, Guatemala et Mexique) se seraient engagés à replanter 20 millions d’hectares de forêts et de terres agricoles dégradées – afin de recréer des puits de carbone naturels et ainsi lutter contre le réchauffement – lors de la conférence s’il n’y avait pas eu un brin de mobilisation citoyenne pour encourager le processus à voir le jour.

Oui sur certains points, il y a des avancées mais que faire à notre échelle quand les grandes lignes étatiques ne vont pas dans le sens du peuple, ce qui est quand même souvent le cas?

 

Quels leviers d’action pour le peuple quand la gouvernance n’est pas établie par et pour lui?

 

Les mouvements sociaux se sont forcément métamorphosés en traversant les époques: de la révolte spontanée (d’esclaves ou d’ouvriers) au processus d’institutionnalisation qu’on connait aujourd’hui, on ne peut nier l’intérêt de voir les organisations de la société civile intervenir sur la scène des négociations internationales.

Mais quel est l’impact réel des mouvements sociaux sur les décisions politiques? Ne sont-ils qu’un pion de plus sur l’échiquier dans le jeu des négociations? Leur accorde-t-on une place pour mieux les contrôler? Je m’interroge…

 

Et si le vrai contre-pouvoir, ce n’était plus de chercher à le faire tomber mais de construire en parallèle,au quotidien, conformément à ses convictions?

 

Sur les points non négociables- et il y en a!-, l’acte de désobéissance civile me semble la réponse la plus pertinente.

La Boétie avait 18 ans quand il a rédigé en 1549 son “Discours de la servitude volontaire”: “Dès l’instant qu’un peuple cesse de coopérer, l’État perd son pouvoir”.

Les mêmes notions de résistance à une autorité ou une loi illégitime seront reprises 300 ans plus tard par David Henry Thoreau dans son essai “Résistance au gouvernement civil”(renommé par la suite “la désobéissance civile”) qui inspirera notamment Gandhi et Luther King dans leur lutte pour la défense des droits civiques. Thoreau est également considéré comme un pionnier de l’écologie: il a publié en 1843 “Le Paradis à (re)conquérir” dans lequel il passe en revue les sources d’énergie possibles et renouvelables (provenant des vagues, du soleil ou du vent…).

 

Les solutions existent mais l’autorité établie rechigne à les mettre en oeuvre, alors que faire?

Que faire quand ce n’est pas une loi qui entrave notre bien-être mais plutôt l’absence de régulation et l’abandon de poste de nos gouvernants pris dans l’engrenage de la toute-puissante loi du marché?

 

Dans “Change The World Without Taking Power” (paru en anglais en 2002), le sociologue John Holloway a mis en évidence que chacun pouvait changer le monde par des actes de résistance ancrés dans le quotidien. Il appelle ça le pouvoir-action.

Cette mission incomberait aux personnes qui veulent
s’impliquer à localement pendant que les organisations de la société civile exercent leur mission de plaidoyer dans la sphère des relations internationales, dans ce village planétaire où le pouvoir consiste désormais “en la capacité à diffuser et faire adhérer à des idées” (“Contre-pouvoirs, de la société d’autorité à la démocratie d’influence”, Ludovic François et François-Bernard Huyghe, 2009).

 

Ce qui m’intéresse dans cette double réalité, ce sont les gens qui n’attendent pas qu’on leur dise quoi faire, qui n’attendront jamais que les gouvernements se bougent pour impulser le changement qu’ils veulent voir dans leur sphère d’influence. Qui les aime les suivent…Ya voy (j’arrive)!

 

En ce 10 décembre 2014, au beau milieu de la grande marche des peuples pour le climat, point de convergence de 10 000 citoyens, je me fonds dans la foule et fusionne avec la folle énergie de l’émulation collective. Et je finis par chasser mes doutes et infinies questions pour me laisser porter par ces forces vives, citoyennes, qui dans leur réalité quotidienne, font émerger les VRAIES solutions!

 

Marche des peuples : Mouvement citoyen face au changement climatique

 

 

                                                                                                                   Mouvement des sans-terres.

 

 

Ashaninkas, peuple de l’Amazonie péruvienne

 

 

La marchepasse devant la cour de justice avec une banderole réclamant vie et souveraineté

 

 

 

 

Rassemblements politiques sur le thème du climat:

50 ans de rendez-vous ratés ou l’art de prendre des accords inopérants.

 

Comment est née l’idée de réunir 195 états pour parler de la pluie et du beau temps ou plutôt de leurs causes et conséquences?

 

– Les 1ères prévisions officielles de réchauffement planétaire dateraient de 1967.

Deux scientifiques prévoyaient le doublement de la concentration de CO2 d’ici le début du 21ème siècle ainsi qu’ une élévation de la température moyenne de 2,5°.

 

– L’environnement devient une “priorité mondiale” lors de la Conférence de Stockholm en 1972 (1ère rencontre entre les dirigeants mondiaux, connue sous le nom de Sommet de la Terre et qui aura ensuite lieu tous les 10 ans). Les États y dressent le 1er plan d’action- simplement déclaratoire- de l’histoire en matière d’environnement. L’année 72 marque donc le début des politiques publiques concernant le développement durable et l’énergie.

 

– 20 ans plus tard, la Conférence de Rio donne lieu au 1er texte international relatif au changement climatique, la Convention sur le climat. Elle contient l’Agenda 21, un programme d’actions sous formes de recommandations. Cette conférence conduit également à la création d’un rendez-vous annuel, la Conférence des Parties à la Convention sur le Climat (COP en anglais).

 

– Le Protocole de Kyoto en 97 (qui entre en vigueur seulement 8 ans plus tard) marque une étape: Il fixe des objectifs avec délais pour que les États réduisent leurs émission de gaz à effets de serre.

S’il s’agit du seul traité juridiquement contraignant à ce jour, dans les faits, l’accord est trop flou pour avoir le moindre effet légal.

Le protocole n’a toujours pas été ratifié par les USA faute d’acceptation par le sénat républicain.

Et la Chine en tant que pays en développement ne s’est pas vu imposer d’objectifs chiffrés.

 

– En décembre 2009, durant la Conférence de Copenhague (COP n°15), de nombreux blocages politiques enrayent la dynamique des négociations climatiques. Kyoto avait fixé des objectifs jusqu’en 2020, Copenhague devait prévoir la suite…Pays développés et en voie de développement se renvoient la responsabilité…et on aboutit à un accord à minima non contraignant visant à réduire de moitié les GES en 2050 par rapport à 1990.Il s’agit donc d’un nouvel échec même si l’on peut saluer la mise en place du fonds vert, un instrument financier destiné à dégager 100 milliards d’euros par an à partir de 2020 pour financer l’adaptation des pays en développement aux conséquences du changement climatique.

 

– Les Accords de Durban en 2011 visent l’adoption d’un accord universel en 2015 (nouveau délai de 4 ans!). Est alors lancé un processus de travail ayant pour objectif de définir un nouveau protocole ayant force de loi dont l’adoption en 2015 devrait en permettre la mise en œuvre dès 2020.

 

– COP n°19 à Varsovie en 2013: Le processus onusien imposant l’unanimité des 196 parties pour l’adoption d’un accord, les membres de la CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques issue de la Conférence de Rio) retiennent une approche dite «  bottom-up  » (du bas vers le haut), permettant de fixer un niveau d’ambition minimal en laissant les pays quantifier eux-mêmes leurs objectifs nationaux.

Les pays pauvres et émergents vont disposer d’un délai pour atteindre leur pic d’émission avant de les réduire eux-aussi. C’est le cas de la Chine, qui prévoit d’atteindre son pic d’émission entre 2020 et 2025!

 

– En 2012, le Sommet de la Terre dit « Rio + 20 » permet de dresser le constat suivant: Sur 90 objectifs dits prioritaires en 1992, seulement 4 ont connu des progrès significatifs. En outre, l’objectif de réduction des émissions de gaz carbonique n’a pas connu de progrès et ceux-ci devraient doubler d’ici 2050.

 

– La prolongation du protocole de Kyoto a été actée lors de la Conférence de Doha en décembre 2012. Le Japon, la Russie et le Canada ont refusé de poursuivre leurs efforts de réduction dans un cadre ne s’appliquant pas à la Chine et aux États-Unis.

 

– La COP 20 de Lima (2014) se contente de mettre au 1er plan la nécessité d’efforts supplémentaires pour parvenir aux objectifs de maintien d
u réchauffement climatique sous la barre des 2 °C d’ici à 2100.

 

Manque de volonté politique et mutation de la “carte des polleurs”

En 1997, les pays en développement, non concernés par le protocole, comptaient pour moins d’un quart des émissions de CO2.

Aujourd’hui, ils sont à l’origine de plus de la moitié de ces rejets, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud faisant la course en tête. Si ces pays ont admis qu’ils devaient s’engager, ils refusent néanmoins de fournir plus d’efforts que les Etats-Unis.

Les Etats-Unis, plus gros pollueur au monde, ont toujours refusé de signer des objectifs de réduction chiffrés et de montrer l’exemple. Et Barack Obama, qui a les mains liées par une chambre des représentants à majorité républicaine, ne se montre pas plus entreprenant sur ce dossier.

« On assiste à un retour des intérêts nationaux court-termistes, exacerbés par la crise économique des pays développés et le besoin de financement des pays en développement »( source: Réseau Action Climat).

 

Le 12 novembre 2014, les USA et la Chine (les 2 plus gros émetteurs de CO2 dans le monde), affichent la volonté d’un accord contenant des objectifs mais se gardent encore une fois de signer quoi que ce soit de contraignant…Xi Jinping a simplement annoncé qu’il stabiliserait les émissions chinoises à partir de 2030…

 

Grosse pression pour la cop 21!

La 21è Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques qui se déroulera au Bourget entre le 30 novembre et le 11 décembre prochains est censée aboutir à un texte contraignant applicable à compter de 2020.

 

Les débats tourneront autour des objectifs suivants:

Maintenir le dérèglement climatique en deçà de 2°C d’ici la fin du siècle. Or le 5è rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) indique que si les émissions se poursuivent au rythme actuel, la hausse des températures sera plutôt de 4,8°C!

L’autre mission du sommet sera de recueillir les promesses de dons pour remplir les caisses du fonds vert…

 

Les nouveaux amis du climat!

“Tout va bien”, dixit le patron d’Engie (ex GDF-Suez), un des nombreux sponsors privés de la COP21, qui prédit que la conférence sera un succès!

 

Tout va bien, vraiment? Notons quand même que seuls 4 % de la production d’énergie du groupe sont issus de sources renouvelables. Le reste provient du gaz, du charbon – qui émet 30 % de plus de CO2 que le gaz naturel –, du nucléaire et des grands barrages, érigés notamment en Amazonie brésilienne avec des impacts sociaux et environnementaux délirants!

 

SOMOS UN RIO, NO SOLO GOTAS”

Nous sommes une rivière, pas seulement des gouttes d’eau…

 

Pour de multiples raisons*, je m’en vais donc miser sur le beau qui se construit et se protège vraiment et MAINTENANT!

 

*parce que je ne compte pas trop sur les rassemblements politiques et leurs répétitifs effets d’annonce inopérants,

ni sur toute autre amélioration prochaine pleinement consentie par les détenteurs du pouvoir,

parce que j’ai plutôt l’impression qu’ils cesseront d’agir comme les rois du monde quand ils n’auront plus le choix, quand par la force des choses, ils devront se soumettre aux irrépressibles lois de la nature,

parce que je ne veux pas finir blasée, tout simplement!

 




Pachamerica: Notes de vagabondage instructif et conscient

À la poursuite de l’espoir vert…

 

Un article liminaire dédié à la Terre, ce vaisseau dont nous les “plus de 7 milliards”, ne sommes que les humbles passagers…

Amenuisement des ressources, détérioration des sols et de la qualité de l’eau, fonte des glace, déforestation, centrales nucléaires qui pètent, poison dans nos assiettes…

On pourrait continuer l’énumération pendant des siècles de cycles lunaires sans avoir passé en revue le 1000ème de tout ce qui dysfonctionne gravement sur notre bonne vieille terre.

L’actu est brûlante: L’économie globalisée favorise un productivisme sans limites, ravage nos écosystèmes (produits chimiques, semences hybrides et OGM en tête) et génère des inégalités post-coloniales à l’échelle planétaire. Des valeurs individualistes et consuméristes qui conduisent inexorablement à la destruction des solidarités et donc à une perte d’identité accentuée par l’homogénéisation des modèles culturels.

 

Voilà ou nous en sommes, un appauvrissement des cultures, des terres agricoles autant que nos mode de vie, usages, coutumes et traditions. Un alarmant constat, une marée noire de mauvaises nouvelles qui pourrait nous faire céder à la haine – et son large choix d’actes subséquents: poser des bombes, prendre les armes…- ou au désespoir, souvent assorti d’une ordonnance bourrée de prescriptions nocives pour surmonter la dépression ou plutôt s’éteindre le cerveau.

 

Oui mais…Parallèlement, au 4 coins du monde des gens se bougent, se mobilisent pour protéger à leur échelle le fragile équilibre entre l’Homme et la nature et défendre nos droits fondamentaux à commencer par celui de vivre dans un environnement sain. 

 

Alors, pour ne plus enrager vainement contre les criminels de l’agro-pharmaco-pétroléo-n’co- industrie, mieux vaut restaurer ses capacités d’émerveillement à la vue d’un paysan qui s’adonne à la perma/polyculture et produit avant tout par amour de sa terre et non pas du profit qu’elle génère. 

 

Refusant de succomber aux affres d’une sinistrose contreproductive, j’ai choisi de partir à la rencontre de modèles qui m’inspirent et de m’entourer de gens endossant une foule d’appellations qui laissent rêveur: défricheurs du possible, artisans du libre et autres esprits sains de notre temps, tous auteurs du changement qu’ils veulent voir dans ce monde.

 

Nul besoin d’aller très loin pour satisfaire ce besoin viscéral de réenchantement, mais ça reste quand même sacrément instructif de se pencher sur les savoirs et traditions de nos voisins! Au détour d’un nombre incalculable de causettes nocturnes consistant essentiellement à boire, reboire, défaire et refaire le monde à coup de grandes tirades, il m’est arrivé d’évoquer la Pacha Mama sans pour autant saisir tous les reliefs que ces termes mythiques recouvraient. Car bien plus qu’un concept, ce respect de la terre nourricière est au cœur de la cosmovision des peuples andins depuis des milliers d’années.

 

Cette vision du monde est dorénavant consacrée par la notion de ‘’Buen Vivir’’ dont sont imprégnées les cultures des peuples autochtones de toute l’Amérique du sud et centrale. Vivre en harmonie au sein de la communauté, entre communautés et avec la nature qui est à la base de tout et dont nous ne sommes qu’une infime partie: Le Buen Vivir (Sumak Kawsay en quechua) exprime une relation avec l’environnement qui incarne l’opposé du profit et de la marchandisation. L’Équateur a été le 1er pays à reconnaitre légalement des droits à la nature en intégrant le concept de Sumak Kawsay à sa Constitution en 2008. Bien connue pour ses luttes sociales sans concession et son président indigène, la Bolivie a suivi le mouvement l’année d’après.

 

Force est de constater que les effets de la conquête espagnole et de la mondialisation sur les pays d’Amérique du Sud n’ont pas pour autant fait disparaitre leurs richesses en terme de savoirs et de ressources naturelles.

 

Curieuse de comprendre comment les peuples originels allient traditions et modernité, je suis donc partie faire un tour de l’autre coté de l’Atlantique à la découverte de pays au sein desquels une large partie- voire la majorité- de la population est indigène: Pérou, Bolivie, Équateur et Colombie. Ce périple aura pour ultime étape le Costa Rica, bien connu pour avoir basé son économie sur sa foisonnante biodiversité. Avec un net intérêt pour les modes de préservation de la diversité des espèces végétales — plus particulièrement les plantes médicinales -, je suis allée à la rencontre de communautés, hommes et associations ayant mis en place des actions concrètes pour sauvegarder leur patrimoine génétique et culturel.

 

À l’heure où les industries pharmaceutiques et agroalimentaires sont devenues 2 des plus puissants lobbies au monde, la question de savoir comment se soigner et se nourrir librement est juste cruciale.

 

Si les conventions internationales font l’apologie de la souveraineté alimentaire et de la santé publique un enjeu majeur, planter et consommer les espèces végétales de son choix relève du parcours du combattant! De l’interdiction d’utiliser des semences paysannes non inscrites au catalogue officiel au brevetage du vivant par les consorciums agro-chimiques pour fournir en nouveaux produits la médecine dite conventionnelle), on ne compte plus les restrictions à nos libertés essentielles mais heureusement, « il reste de braves gens », des résistants pour se préoccuper du devenir de la Pacha Mama: Si señor, el Buen Vivir survivra!

 

 

Itinéraire d’une enfant en quête de réenchantement.




Ce week-end, c’est Ille-Et-Bio !

24 ans, c’est l’âge du salon Ille et Bio. Avant d’attaquer une vingt-cinquième édition, place à cette année 2015 avec pour fil conducteur la thématique du climat.

Tout commencera le vendredi 9 octobre, par, et c’est une nouveauté, une soirée d’ouverture. Le film « Une planète, une civilisation » de Gaël Derive sera projeté. Il sera suivi d’un débat avec le réalisateur, et des représentants de collectivités locales, pour présenter des actions réalisées sur le territoire, et notamment le Plan Climat Energie des Vallons de Vilaine.

Le samedi et le dimanche, place au salon, avec la présence de 200 exposants .Cinq espaces extérieurs, tous dédiés à une thématique, seront mis en place : habitat/énergie, agriculture/alimentation, jardin/biodiversité, l’amphiterre, la place aux jeux et le bar à parlotte. Ainsi que les espaces intérieurs Galathée (conférence) et Alain Colas, qui lui accueillera tout le week-end les viticulteurs, le concours Innovabio et le pôle Asso-Actif.

Le samedi matin, une table-ronde réunira plusieurs acteurs du secteur agricole en Bretagne, au côté du réalisateur Gaël Derive, afin d’aborder la problématique des systèmes agricoles et alimentaires.

L’énergie sera le fil conducteur de l’après-midi, avec deux autres temps d’échange, consacrés au scénario Negawatt et aux déplacements doux.

Tout le week-end, une trentaine de conférences sont programmés, sur des thèmes tels que la gestion écologique des espaces verts, le sommeil, l’alimentation et la souveraineté alimentaire, le pacte de la Transition Citoyenne, la réhabilitation de l’habitat…

Une cinquantaine d’ateliers et d’animations sont également organisés, autour de la construction en paille, des enduits terre, de la traction animale, des pollutions de champs électromagnétiques, de la cuisine végétarienne…Un programme riche qu’il est possible de retrouver en détail sur le site de l’association Culture Bio.

 

 

 

 




Un festival pour les « communs » !

Après une première édition en octobre 2013 dans 5 pays, revoilà le Festival des Communs. Baptisé cette année « Le temps des Communs », cet événement, d’une durée de quinze jours, est à l’initiative du Réseau Francophone autour des Communs. Mais que sont « les communs » ? Ce mot désigne « L’activité des communautés qui s’organisent et se régulent pour protéger et faire fructifier des ressources matérielles ou immatérielles en marge des régimes de propriétés privés ou publics » indique le réseau. Logiciels libres, jardins partagés, Incroyables Comestibles, Wikipedia, FabLab, grainothèques, Open Street Map…sont par exemple des communs.

Pour « Le temps des communs », chaque initiative est auto-organisée par un collectif, formel ou informel. Du côté de Brest, l’événement se décline en « Brest en biens communs », organisé par la Ville de Brest, avec les acteurs associatifs. Au programme : plus d’une cinquantaine d’animations, jusqu’au 18 octobre. Conférence par la Maison du libre, échange sur les communs et l’Economie Sociale et Solidaire à la Cantine Numérique, « Apéro-robots » aux Fabriques du Ponant, conférence sur Wikipedia, table-ronde sur les créateurs et le libre, initiation aux logiciels libres de graphisme, balade en vélo à la découverte des jardins partagés…sont organisés.

A Lannion, Le FabLab participe également au mouvement, de même que l’espace multimédia du Polygone à Lorient, le Centre Social des Abeilles à Quimper, et la maison des associations de Dinan.

A Rennes, l’Insa, avec le réseau Doc@Rennes, propose une conférence autour des communs, et un atelier sur la participation à Wkipedia. Un collectif d’habitants a décidé également de mettre en place un temps d’échange autour du tri, du compost et du jardinage dans leur quartier. Avec ce programme copieux, il y a de quoi appréhender les communs dans toute leur diversité !

 
Plus d’infos

http://tempsdescommuns.org

 

Tout le programme de Brest en Biens Communs est disponible sur http://www.a-brest.net/article18233.html




Accueil paysan 35 allie ruralité et pédagogie pour aider les personnes en difficulté

Fort de son expérience, le groupement « Accueil paysan 35 » présentait, lundi 14 septembre, la nouvelle plaquette du programme d’accueil social. L’évènement, organisé au centre équestre Equidétente, à Laillé (35), a réuni de nombreux éducateurs sociaux et accueillants. « L‘accueil social, chez « accueil paysan » existe depuis une dizaine d’années et s’est très largement développé et structuré ces derniers temps », explique Marine Parmentier, animatrice en charge de l’accueil social et de loisir. « Accueil paysan » est un groupement de paysans, ayant pour but de développer l’activité et les revenus en milieu rural, tout en refusant la logique productiviste. Son programme d’accueil social vise à conduire les personnes en difficulté vers un mieux-vivre, en s’appuyant sur les atouts de la pédagogie et de la ruralité.

 

« un lieu de vie privilégié propice à l’écoute, au contact et à l’éveil des sens »

 

Les prestations sont adaptées selon les besoins : Les personnes peuvent être accueillies seules ou en groupe, avec ou sans hébergement, de façon régulière ou occasionnelle. « L’accueil social propose aujourd’hui un grand nombre de propositions et déclinaisons possibles », rapporte l’animatrice. Des ados en difficulté aux personnes dépendantes, le monde paysan constitue pour tous « un lieu de vie privilégié propice à l’écoute, au contact et à l’éveil des sens », défend l’association. Parmi d’autres, l’expérience d’Emmanuelle, en témoigne : cette productrice d’escargots aide des mineurs et adultes à retrouver des repères en proposant des activités diversifiées autour de la ferme, « permettant d’acquérir des connaissances nouvelles et de favoriser la confiance en soi ».

 

Diversité des lieux d’accueil

 

L’accueil se fait également en dehors des fermes. « Il y a aussi d’anciens travailleurs sociaux, qui ont envie de travailler de chez eux et développent cette activité comme une activité salariée à domicile », rapporte Marine. C’est le cas d’Agnès, accueillante de personnes âgées et handicapées. Cette ancienne aide-soignante a accueilli une fois par semaine durant huit mois, George, atteint de la maladie d’Alzheimer. « Cela a permis de soulager la conjointe de ce monsieur et de travailler au maintien de son autonomie, autant que possible », témoigne Agnès, qui voit ici « une alternative à l’accueil de jour en maison de retraite, mais aussi une manière de faciliter la transition ».

 

« Accueil paysan 35 » propose au total 16 lieux, adaptés à l’accueil social. Ceux-ci sont labellisés, de façon à garantir la qualité de l’accueil, en lien avec le cahier des charges et la charte éthique du réseau. L’accueil s’inscrit dans une démarche partenariale entre Accueil paysan, les structures sociales et les personnes accueillantes. « Il arrive tout de même que des demandes n’aboutissent pas, car c’est parfois compliqué : il faut trouver un adhérent, en fonction de ses disponibilités, il faut trouver un financement ainsi qu’un moyen de transport », souligne Marine. Afin de répondre à plus de demandes à l’avenir, l’association espère trouver dès maintenant de nouveaux lieux d’accueil.




Cop 21 : Entre Danse de la pluie ….et Transition citoyenne

Sauf qu’ il y a aussi des paroles fortes prononcées par des «  grandes voix » qui plaident ardemment pour provoquer un sursaut collectif et sauver notre maison « commune ».

Je ne résiste pas au plaisir de citer notre porte parole qui, dans un article d’O.F du 11 septembre rend hommage tant au pape François pour son encyclique qu’à l’ancien dirigeant soviétique Michael Gorbatchev dont les appels se font écho par de là le temps et les idéologies.

Dans ce flot ininterrompu incessant et qui fait le buzz se glissent aussi des informations importantes. Ainsi, l ‘affirmation que la réussite de la conférence se jugera à l’engagement des grandes puissances à financer les équipements destinés à permettre un développement «  vertueux » des pays pauvres, avec le bémol que ces engagements aujourd’hui n’atteignent pas 10 % du montant jugé indispensable.

Rêvons que l ‘homme de la rue puisse se faire une idée et prendre conscience de la gravité de la situation et vienne rejoindre les initiatives citoyennes qui se multiplient et dont la presse en général ne se fait pas assez l’écho.

Les collectifs nombreux qui se sont constitués depuis quelque temps ont accueilli au cours de ces derniers mois le tour « Alternatiba». Ils se mobilisent pour organiser à Rennes comme à Lorient, à Lanilis, à Brest, à Saint-Brieuc, etc …. des événements pour la journée de la transition et faire toucher du doigt au grand public que la Transition est en marche et que de leur mobilisation dépend l’avenir de la planète tout autant que de la coordination des États .

Cohérence sera présent à Rennes les 25 26 et 27 septembre lors de «  la PLUIE et le BEAU TEMPS » et entend relayer toutes les informations dans l’ouest et ailleurs en collaboration avec le mouvement de la transition citoyenne.

 

Marc Pouvreau

Co-président du réseau Cohérence