Corinne Lepage « La coalition des citoyens a beaucoup de pouvoir »

 

 

A lire aussi

http://www.eco-bretons.info/ecomag/echos/un-colloque-autour-femmes-sant%C3%A9-et-lenvironnement

 

Plus d’infos

http://www.wecf.eu/francais/

http://www.reseau-coherence.org/

http://www.force5association.fr/

 

 

A venir, un article retraçant les moments forts du colloque.

 




Corinne Lepage « La coalition des citoyens a beaucoup de pouvoir »

 

 

A lire aussi

http://www.eco-bretons.info/ecomag/echos/un-colloque-autour-femmes-sant%C3%A9-et-lenvironnement

 

Plus d’infos

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http://www.force5association.fr/

 

 

A venir, un article retraçant les moments forts du colloque.

 




Contre les dérives de l’économie collaborative, une seule solution, la coopération citoyenne.

Eh oui ! les débats font rage autour du concept d’économie collaborative. S’agit-il d’un mouvement de rupture avec l’économie de marché telle qu’elle fonctionne actuellement ou ne s’agit-il, tout compte fait qu’une façon plutôt futée de faire des affaires en jouant sur des registres de l’âme humaine jusqu’ici peu exploités, comme l’altruisme, le don ou le partage mais aussi sur un registre beaucoup plus commun qui s’appelle « le pouvoir d’achat » ?

J’ai envie de dire un peu les deux. En effet, quand on regarde ce qui se passe dans les territoires en terme d’économie de proximité, il est évident que se mettent en place de nouveaux circuits qui ne sont pas fondés sur la seule rentabilité. Quand on regarde par contre au-delà des frontières de son pays, au sens où on parle du Pays de Morlaix par exemple, on se rend compte que c’est un peu moins vrai. En effet, les médias nationaux mettent sous le vocable d’économie collaborative, des entreprises hautement capitalistes comme Uber, Blablacar ou AIRbnb pour ne citer que les plus connues.

La différence entre les deux tient essentiellement à ce que la même idée de départ, qui pourrait être empruntée à Michel Foucault et son « homme entrepreneur de lui-même », à savoir que nous pouvons tous être les propres acteurs de ce que nous utilisons découle deux conceptions différente du travail collaboratif. Là où, dans votre canton, il s’agit bien d’un échange et d’un partage dans la cadre d’une collaboration bijective, au niveau des entreprises devenues planétaires en moins de 10 ans, il s’agit d’une forme d’auto-exploitation sous couvert de collaboration. Le partage n’est plus totalement bijectif. Et cela fait toute la différence.

Et pourtant, si on prend les expériences françaises les plus emblématiques de cette économie collaborative à sens unique, on se rend compte la plupart du temps que cela a commencé comme une belle aventure humaine, souvent sous forme associative mais parce que le goût de « la gagne », la soif de pouvoir, sont de puissants moteurs pour entreprendre, ces projets ont dérivé vers ce qui est devenu une aventure financière individuelle, de plus engluée le plus souvent dans les exigences de partenaires financiers que l’appât du gain a attiré autour de ces belles « histoires à succès ».

Des utopies créatives comme l’économie du partage émergent en permanence et presque aussi souvent dérapent dans une forme de récupération marchande.

Est-ce inéluctable ? dans l’état actuel de l’organisation de ces projets sûrement. Mais si on levait la tête pour regarder en arrière, on verrait que cela n’est pas aussi irrémédiable que cela. Toute organisation humaine, et une entreprise de l’économie du partage n’échappe pas à cette règle, est la convergence sur un projet, d’intérêts parfois divergents. C’est l’équilibre entre ces projets divergents qui fait la pérennité du projet donc de l’organisation. Mais si dans ce qu’on appelle « la gouvernance », certains intérêts n’ont pas accès aux manettes, ce sont ceux qui les détiennent qui imposent en fin de compte leur intérêts. Et voici comment un projet dérive.

Que faire alors ? Concevoir un mode de gouvernance de l’entreprise collaborative qui ne privilégie aucun de ces intérêts. Dans le langage des entreprises on appelle ces intérêts et ceux qui les portent, les parties prenantes. Dans le cas d’une entreprise collaborative, il y aura donc parmi les parties prenantes, les apporteurs de l’idée, les financeurs de l’idée, les utilisateurs du service et des tiers intéressés par le bon fonctionnement de ce service (ce peut être des associations, des collectivités territoriales, etc…). Pour que l’équilibre se maintienne, il faut donc que toutes ces parties prenantes aient à peu près la même voix au chapitre, afin notamment d’éviter toute dérive, soit vers la marchandisation du don, soit vers la gabegie des moyens, au nom de ce même don . Or en droit français, la solution existe : cela s’appelle les Société Coopératives d’Intérêt Collectif.

En l’état actuel, c’est sûrement un bon outil de développement de l’économie du partage sur un territoire à l’échelle humaine. Au-delà, c’est problématique. Mais justement au-delà, peut-on encore parler d’économie du partage quand le partage se fait avec le monde entier par le truchement de on ne sait plus qui, un intermédiaire dont la rémunération, elle ne ressort plus de la logique du partage ?

C’est pourquoi, il convient pour l’instant de penser l’économie du partage comme une solution locale, avec des acteurs locaux car c’est à ce niveau seulement que le partage est une vraie collaboration

CO LABORARE : travailler avec ce n’est pas loin de CO OPERARE : faire avec

 




Contre les dérives de l’économie collaborative, une seule solution, la coopération citoyenne.

Eh oui ! les débats font rage autour du concept d’économie collaborative. S’agit-il d’un mouvement de rupture avec l’économie de marché telle qu’elle fonctionne actuellement ou ne s’agit-il, tout compte fait qu’une façon plutôt futée de faire des affaires en jouant sur des registres de l’âme humaine jusqu’ici peu exploités, comme l’altruisme, le don ou le partage mais aussi sur un registre beaucoup plus commun qui s’appelle « le pouvoir d’achat » ?

J’ai envie de dire un peu les deux. En effet, quand on regarde ce qui se passe dans les territoires en terme d’économie de proximité, il est évident que se mettent en place de nouveaux circuits qui ne sont pas fondés sur la seule rentabilité. Quand on regarde par contre au-delà des frontières de son pays, au sens où on parle du Pays de Morlaix par exemple, on se rend compte que c’est un peu moins vrai. En effet, les médias nationaux mettent sous le vocable d’économie collaborative, des entreprises hautement capitalistes comme Uber, Blablacar ou AIRbnb pour ne citer que les plus connues.

La différence entre les deux tient essentiellement à ce que la même idée de départ, qui pourrait être empruntée à Michel Foucault et son « homme entrepreneur de lui-même », à savoir que nous pouvons tous être les propres acteurs de ce que nous utilisons découle deux conceptions différente du travail collaboratif. Là où, dans votre canton, il s’agit bien d’un échange et d’un partage dans la cadre d’une collaboration bijective, au niveau des entreprises devenues planétaires en moins de 10 ans, il s’agit d’une forme d’auto-exploitation sous couvert de collaboration. Le partage n’est plus totalement bijectif. Et cela fait toute la différence.

Et pourtant, si on prend les expériences françaises les plus emblématiques de cette économie collaborative à sens unique, on se rend compte la plupart du temps que cela a commencé comme une belle aventure humaine, souvent sous forme associative mais parce que le goût de « la gagne », la soif de pouvoir, sont de puissants moteurs pour entreprendre, ces projets ont dérivé vers ce qui est devenu une aventure financière individuelle, de plus engluée le plus souvent dans les exigences de partenaires financiers que l’appât du gain a attiré autour de ces belles « histoires à succès ».

Des utopies créatives comme l’économie du partage émergent en permanence et presque aussi souvent dérapent dans une forme de récupération marchande.

Est-ce inéluctable ? dans l’état actuel de l’organisation de ces projets sûrement. Mais si on levait la tête pour regarder en arrière, on verrait que cela n’est pas aussi irrémédiable que cela. Toute organisation humaine, et une entreprise de l’économie du partage n’échappe pas à cette règle, est la convergence sur un projet, d’intérêts parfois divergents. C’est l’équilibre entre ces projets divergents qui fait la pérennité du projet donc de l’organisation. Mais si dans ce qu’on appelle « la gouvernance », certains intérêts n’ont pas accès aux manettes, ce sont ceux qui les détiennent qui imposent en fin de compte leur intérêts. Et voici comment un projet dérive.

Que faire alors ? Concevoir un mode de gouvernance de l’entreprise collaborative qui ne privilégie aucun de ces intérêts. Dans le langage des entreprises on appelle ces intérêts et ceux qui les portent, les parties prenantes. Dans le cas d’une entreprise collaborative, il y aura donc parmi les parties prenantes, les apporteurs de l’idée, les financeurs de l’idée, les utilisateurs du service et des tiers intéressés par le bon fonctionnement de ce service (ce peut être des associations, des collectivités territoriales, etc…). Pour que l’équilibre se maintienne, il faut donc que toutes ces parties prenantes aient à peu près la même voix au chapitre, afin notamment d’éviter toute dérive, soit vers la marchandisation du don, soit vers la gabegie des moyens, au nom de ce même don . Or en droit français, la solution existe : cela s’appelle les Société Coopératives d’Intérêt Collectif.

En l’état actuel, c’est sûrement un bon outil de développement de l’économie du partage sur un territoire à l’échelle humaine. Au-delà, c’est problématique. Mais justement au-delà, peut-on encore parler d’économie du partage quand le partage se fait avec le monde entier par le truchement de on ne sait plus qui, un intermédiaire dont la rémunération, elle ne ressort plus de la logique du partage ?

C’est pourquoi, il convient pour l’instant de penser l’économie du partage comme une solution locale, avec des acteurs locaux car c’est à ce niveau seulement que le partage est une vraie collaboration

CO LABORARE : travailler avec ce n’est pas loin de CO OPERARE : faire avec

 




Court métrage: Ensemble pour un développement durable !


BDS_nous_allons_le_faire_bien_2015 par ecobretons

 

 

 

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« Faisons changer tous les climats »

Chaque partie engagée l’avait annoncé, la COP 21 devait être un grand rassemblement. Les uns croyaient dans le succès des négociations, les autres dans la force de leur mobilisation suivant la volonté de démocratiser la question climatique.

Les veillées sont toujours pleines de promesses, mais en ce lendemain de signature nous pouvons dénoncer un accord international au rabais sans réel aspect contraignant pour les Etats signataires.

Le 12 décembre est pour la diplomatie une grande date car cet accord met en exergue la leur prise de conscience d’un réchauffement climatique. Et pourtant, depuis plusieurs années maintenant nous parlons bien d’urgence climatique. Nous savons aussi que la planète et ses citoyens sont déjà impactés, cependant il semble que la marche de l’histoire soit toujours à deux vitesses. La tête est tellement éloignée de ses autres membres qu’elle met immanquablement le double de temps pour prendre la mesure des évènements. La close de revoyure dites « d’engagement révisés », chère aux américains, est ai un bon indice de la réelle motivation des puissances de ce monde prêt à créer de nouveaux agenda pour repousser d’avantage l’urgence et ainsi protéger leurs intérêts.

 

 

Les autres membres en question, aussi divers que variés, ont quant à eux bien pris la mesure des choses puisqu’ils se sont rassemblés pour défendre la question du climat. Parmi ces acteurs il y a la Coalition Climat 21 regroupant un ensemble de 130 organisations allant du mouvement social au syndicat en passant par les ONG. Née des déceptions des précédentes conférences des parties, cette coalition tient sa force de la diversité des acteurs qui l’anime animent, proposant un large point de vue au service d’un même thème : La justice climatique.

Car voilà l’enjeu réel de la crise climatique dans laquelle nous entrons : son impact sur les sociétés. Car une chose est certaine, nous serons tous impacté mais différemment selon notre position sur le globe. Les pays du sud l’ont bien compris, le mouvement citoyen aussi. Ainsi, l’ensemble des conférences auxquelles j’ai eu l’occasion d’assister ont toute pointé du doigt cet aspect que ce soit dans l’Espace Génération climat du Bourget, dans l’enceinte Onusienne à l’occasion de l’Université de la Terre ou encore au village alternatif de Montreuil où à la ZAC (Zone d’Action Climat) au 104. Cette convergence des propos a rendu l’ensemble des discours plus retentissant et marque le fait que nous arrivons à un point de bascule entre la société civile et l’Etat. En effet, las d’attendre une réelle évolution de la part de nos représentants, celle-ci s’est déjà activée pour créer des projets d’avenir pour notre planète. Ces micro prises de conscience ont crée des micros luttes qui tendent à se généraliser. Plus encore, elles prennent de l’ampleur et offrent un modèle de lutte basé sur le respect. Le jeu diplomatique aux actions trop lentes a ouvert la porte à l’action citoyenne..

 

 

Si l’on peut douter du succès politique de cette COP 21, nous pouvons néanmoins en retirer une énorme satisfaction sur l’ensemble de sa programmation annexe qui était vaste, parfois foulli fouillis et extrêmement frustrante par sa richesse.

Les mots qui ont peuplé ces conférences étaient du meilleur cru. Nous avons beaucoup entendu parler d’altruisme, de sagesse, de bio mimétisme, de solutions (beaucoup de solution), de projets, d’économie circulaire, d’éco conception des produits, d’action citoyenne collective, d’agir, d’avenir, de donner du sens dans nos achats mais ça marche aussi avec nos vies, de vivre ensemble, de prendre soin des autres et de notre nature, de diversité, de nécessité de cohérence … Tout ces mots, ces concepts et j’en passe et des meilleurs, tout ces yeux qui brillaient, ces mains qui s’agitaient, ces hommes de tous les horizons chef d’entreprise ou indien d’Amazonie si éloigné mais véritable frères de pensée, tout ceci était réuni pour débattre de la question de la justice climatique. Le plus fort dans ces discours c’est que ce ne sont pas que des mots et des concepts car beaucoup d’entre nous sont déjà appliqué à les mettre concrètement en pratique. Nous avons tous des exemples en tête pour nous en convaincre.

Il est intéressant de noter à quel point ce sujet peut être fédérateur malgré sa rudesse, son côté anxiogène et la désagréable impression qu’il nous laisse. Constater une fois de plus que la société dont nous sommes issu valorise un modèle de développement basé sur l’avoir et ceci à n’importe quel prix, ne peux peut pas nous laisser froid.

Dans ce rassemblement aux multiples acteurs il était facile de voir ce qui alimentait le moteur d’action des participants. Force est de constater que ce n’est pas la peur et ses enfants la haine, la vengeance et la stigmatisation, sentiments que quelques uns exaltent et estiment comme une juste répartie face à l’actualité, malgré que ces idées n’ont jamais été fertiles comme l’histoire nous l’enseigne.

Non, non, au contraire Ces gens (d’ici et d’ailleurs) sont à l’image de cette terre qu’ils défendent et chérissent tant, ils sont généreux, la bouche pleine de graines pour planter les mots d’un développement juste et équitable.