A Brest Métropole, on cartographie la mobilité !

Utiliser le numérique pour constituer une base de données sur les équipements et services en terme d’accessibilité au sens large, et de mobilité douce, sur le territoire de Brest Métropole. Tel est l’objectif du projet « Carto-mobilité », mis en place par les associations Tiriad et la Cantine Numérique. La première forme et accompagne les élus, les associations, les réseaux, au travail coopératif et propose de l’accompagnement de projets autour du numérique dans les territoires, ainsi que de la formation aux outils collaboratifs libres, et autour des biens communs numériques. La deuxième est un espace de coworking, espace d’animation, et tiers-lieu brestois. Toutes deux ont ainsi eu l’idée de coopérer et d’utiliser le numérique, pilier de leurs activités, afin de « Travailler à l’accessibilité multi-handicap et la mobilité douce (déplacement à pied, à vélo..) sur Brest Métropole», explique Margot Chrétien, l’une des trois salariés de l’association Tiriad.

L’idée est donc, avec Carto-mobilité, « d’identifier et de relever collectivement sur le terrain tous les éléments existant en matière d’accessibilité et de mobilité : voirie, bancs, escaliers, bâtiments, transports, mais aussi pistes cyclables… », poursuit Margot. Les données sont ensuite entrées sur OpenStreetMap, carte numérique libre, collaborative et disponible sur Internet. « On peut l’enrichir et la modifier de manière collective et citoyenne, et les données n’appartiennent pas à OpenStreetMap. », précise Margaux. Chacun peut donc participer à l’opération. Des sessions de formation à l’utilisation de l’outil sont organisées, ainsi que des « cartoparties », qui réunissent des acteurs d’univers différents : citoyens, acteurs associatifs du monde de l’environnement ou du handicap, agents des administrations…Le projet permet la rencontre d’acteurs d’horizons multiples.

A partir des données, le souhait des initiateurs du projet est d’initier et de favoriser le développement d’applications web et mobile permettant à tous de se repérer et de se déplacer dans l’agglomération brestoise. Une application a ainsi été développée, Lizmobility Breizh, qui permet de mettre en valeur tous les détails du territoire liés à l’accessibilité. Et carto-mobilité intéresse désormais d’autres territoires en France. «L’aspect collaboratif plaît beaucoup, et se mettre aux normes concernant l’accessibilité est un enjeu important pour les collectivités », rappelle Margot. En effet, Dans les années à venir (et non plus 2015, suite à un aménagement de la loi en juillet dernier, ndlr), tous les établissements recevant du public devront être accessibles aux personnes handicapées. D’où l’intérêt d’un tel projet pour mieux prendre en compte la mobilité et les facilités d’accès sur les territoires !

 

OpenStreetMap : Qu’est ce que c’est?

OpenStreetMap est un projet international né en 2004, qui a pour objectif de créer une carte libre du monde. Chacun peut voir, réutiliser, modifier, améliorer les cartes existantes. Les données peuvent êtrz également réexploitées pour d’autres applications sur les territoires. Elle fonctionne sous licence « Open Data Commons Open Database Licence »

Plus d’infos sur OpenStreetMap : http://openstreetmap.fr/

 

 
Plus d’infos

www.tiriad.org/carto-mobilite

http://lizpoi.3liz.com/breizh/index.php/lizpoi/map/?tree_id=3

 

 

 

 




Produits bios, librairie, brasserie, théâtre : ébullition d’alternatives en milieu rural grâce à « La Marmite »

Sortir du cadre habituel, être innovants. De l’apiculture à la permaculture, en passant par le paysan brasseur, le cidrier, ou les fermes pédagogiques, l’association La Marmite, basée dans le Morbihan, accompagne les porteurs de projets en milieu rural. « Notre aide n’est ni technique ni financière mais méthodologique, sous le prisme de l’économie sociale et solidaire, et dans le respect de l’humain et de l’environnement », explique Jean-Pierre Guenanten, l’un des deux animateurs-formateurs. « La Marmite adhère au réseau Civam (Centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural), avec une ouverture plus large, car nous n’accompagnons pas uniquement des projets agricoles. » La Marmite a par exemple aidé à la création d’un café librairie dans une ferme, une compagnie de théâtre, un marionnettiste…

Des formations sont proposées aux porteurs de projet, afin de développer leur idée de départ ou de découvrir des « outils d’organisation pour les collectifs ». Des initiations plus courtes et diversifiées sont aussi organisées à la demande des stagiaires. « Il y a quatre ans, nous avons organisé un stage d’autoconstruction d’une éolienne, un atelier de soudure, la fabrication d’un moteur pantone… Notre réseau de compétences est important et nous permet d’organiser ce type d’événement », explique Agnès Le Lay, animatrice et formatrice salariée.

 

Initiée par le MRJC [1], l’association La Marmite a soufflé ses sept bougies en 2015 avec 150 adhérents, et une lettre d’information hebdomadaire envoyée à près de 700 contacts. Basé à La Vraie-Croix, un village de 1 400 habitants situé près de Vannes, ce centre d’accompagnement de porteurs de projets ruraux partage son local avec Terre de liens et la Confédération paysanne. Côté gouvernance, c’est la collégialité qui prime, avec 16 coprésidents, tandis que deux salariés animateurs-formateurs accompagnent, avec le soutien de 28 tuteurs locaux bénévoles, des porteurs de projets qui sont de plus en plus nombreux chaque année.

Il y a trois ans, La Marmite accompagnait 30 porteurs de projet par an. Ils sont 100 aujourd’hui ! La Marmite s’est donc positionnée pour combler le « vide » administratif de la chambre d’agriculture, qui ne dispose pas de cadre adapté à ce type d’activités. « À Saint-Dolay (Morbihan), un collectif désirait créer une communauté basée sur l’autosuffisance alimentaire et énergétique, se rappelle Jean-Pierre, animateur-formateur salarié. Il a fallu créer une société civile immobilière (SCI) pour acquérir des locaux, une société civile d’exploitation agricole (SCEA) pour faire reconnaître la compétence agricole et devenir propriétaire des lieux, et une association pour y animer des ateliers. C’est du bricolage administratif, mais il y a toujours des solutions. »

Autre atout ? La Marmite est reconnue organisme de formation et d’éducation populaire. Des qualités qui ont parfois du mal à être valorisées par les institutions locales, déplore Jean-Pierre. Ce dernier regrette le manque de reconnaissance des élus locaux et la nécessité de devoir régulièrement réaffirmer le rôle de La Marmite dans la dynamique du territoire. Mais l’animateur reste optimiste. « Nous avons au moins quinze lignes de financements. Cela nous rend moins fragiles, Et nous restons très philosophes : si nous n’avons plus de moyens, nous arrêtons ! », ironise-t-il.

 

Le tutorat ? Un échange de services !

Gwennolé Le Galloudec a été le premier salarié de La Marmite. A l’époque, il accompagnait les porteurs de projet. Aujourd’hui, il est producteur de bière au sein de La Bambelle, une brasserie qu’il a créée à Saint-Gravé (Morbihan). Pour partager son expérience, encourager d’autres porteurs de projet, et agrandir le réseau de producteurs locaux, Gwennolé est aussi tuteur bénévole pour La Marmite. Récit de son parcours riche, au service du développement rural.

Comment passe-t-on du statut d’animateur à celui de porteur de projet, puis de tuteur ?

Gwennolé Le Galloudec : J’ai une formation en développement rural. Aider les personnes à concrétiser leurs projets était mon métier. Et à force de rencontrer des porteurs de projets, on finit par avoir envie de se lancer. J’ai donc décidé de créer la brasserie La Bambelle, à Saint-Gravé. Aujourd’hui, je continue à faire du développement rural, mais sous une autre forme. Je suis porteur d’un projet, et aussi tuteur.

Que signifie être tuteur ?

C’est un échange de services. En tant que paysan ou producteur local, nous voulons être le plus nombreux possible, multiplier le nombre de fermes bio dans la région. La Marmite aide les porteurs de projets d’un point de vue méthodologique et administratif, tandis que le tutorat apporte une aide sur le terrain. C’est une transmission d’expériences qui nécessite du temps. Lorsqu’on accueille un stagiaire, la semaine est plus fatigante, mais aussi plus dynamique et intéressante. La Marmite nous aide à accompagner les stagiaires, et on se retrouve entre tuteurs pour échanger sur nos méthodes.

Le tuteur ne doit pas avoir de qualités particulières : à partir du moment où il réussit et aime ce qu’il fait, il devient expert dans son domaine, et il est forcément bon pour en parler et répondre aux questions des stagiaires. Le tuteur se retrouve souvent dans deux cas de figure : soit il ne fait que donner des conseils et se ferme à la remise en question de son travail par le stagiaire, soit il l’accepte. C’est là que cela devient intéressant : le regard extérieur du stagiaire peut remettre en question la manière de travailler. Ses remarques peuvent être liées à des détails sur le mode de production, à des pratiques culturales… Tout dépend de son expérience et de ses formations. Et c’est toujours bénéfique !

 

« Sans La Marmite, je ne me serais sans doute pas lancée. Ou en tous cas pas aussi vite, ni aussi bien ! »

Amélie Codron est productrice de jeunes arbres fruitiers greffés que l’on appelle les « scions », à Saint-Laurent-sur-Oust (Morbihan). Elle a créé sa pépinière cette année avec l’aide de l’association La Marmite. Alors que ses premières commerciali
sations auront lieu en décembre 2016, elle nous parle de son parcours.

De quelle manière a germé votre envie de créer une pépinière ?

Amélie Codron : J’étais ingénieure dans le traitement des eaux usées pendant plus de dix ans. Mes postes m’ont amenée à côtoyer de près le monde agricole. Avec l’âge et l’expérience, certaines de mes valeurs se sont affirmées, jusqu’à ne plus me retrouver dans le monde de l’eau « industrielle ». J’ai toujours été proche des plantes et des arbres. Mettez tout ça dans un chapeau et mélangez : le murmure de la reconversion agricole est très vite devenu assourdissant. J’ai pris les choses en main en janvier 2015. J’avais plein d’idées mais je voulais les tester : rencontrer des professionnels, et participer à leur quotidien pour me faire une idée précise de leur activité.

Comment avez-vous découvert La Marmite ?

Grâce au bouche à oreille, et en participant à des événements que l’association organisait. Jean-Pierre (l’animateur-formateur de l’association), m’a donné une liste de contacts. De stage en coup de main, petit à petit, j’ai abandonné toutes mes idées de départ ! J’ai compris qu’elles étaient soit pas pertinentes dans le contexte local ou actuel, soit impossibles à mettre en œuvre pour moi (seule, sans foncier). J’ai participé à la formation organisée par la Marmite pour accompagner les porteurs de projets. L’échéance s’approchait et me stimulait pour continuer mon exploration. Et puis j’ai rencontré Frouezh, un producteur d’arbres fruitiers en bio, dans les Côtes-d’Armor. Cela été un déclic et une évidence !

 

 

Que vous a apporté la formation ?

Les douze jours de formation « de l’idée au projet » m’ont confortée dans mon projet. À ce stade crucial, on prend le temps de définir nos valeurs et exigences, et de se projeter pour les confronter à celles du projet. On analyse les risques, les fragilités. Cela permet de « rectifier le tir » en amont, plutôt que de faire fausse route en réalisant trop tard que le rythme de travail ou la solitude inhérente à l’activité ne correspondent pas à ce qu’on souhaitait. Cela m’a donné de l’assurance et la solidité d’une base pour être efficace par la suite. Et ça n’est pas une chose facile à acquérir dans une reconversion totale et sur un projet jeune. Sans La Marmite, je ne me serais sans doute pas lancée. Ou en tous cas pas aussi vite ni aussi bien !

Où en est votre projet aujourd’hui ?

Comme Frouezh, je vais produire des scions de fruitiers en bio, principalement en variétés anciennes et locales, commercialisés en vente directe en racines nues. Des pommiers, poiriers, pruniers, pêchers, etc. Je commence ma production cet hiver, les premières ventes auront lieu en décembre 2016. En parallèle, je souhaite animer des ateliers auprès de différents publics pour enseigner la greffe, la taille, mais aussi pour réapprendre le goût des fruits, leurs bénéfices pour la santé, et redécouvrir l’arbre au sens général. Un des buts lointains, utopistes et homéopathiques que je poursuis à travers mon activité, c’est de contribuer à faire changer les mentalités à mon échelle, si petite soit-elle, en utilisant l’arbre fruitier comme vecteur.

 

[1Le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) est une association d’éducation populaire gérée et animée par des jeunes de treize à trente ans.

 

 

Plus d’infos

http://www.association-la-marmite.fr/

 

Cet article a été réalisé en partenariat avec le journal en ligne Basta ! , dans le cadre du projet Médias de proximité soutenu par la Drac Île-de-France.

 

 

 




L’économie circulaire, une opportunité de transition en pays de Morlaix ?

Le pays de Morlaix a été fragilisé par plusieurs crises, notamment dans le domaine agroalimentaire. Il s’agit pourtant d’un territoire fertile, avec un grand nombre de TPE et PME et des domaines d’activités variés. Partant du constat d’une économie à réinventer, le Pays de Morlaix et l’ADESS se sont rapprochés autour de la volonté commune d’accompagner les acteurs du territoire à coopérer et à innover, techniquement et socialement, à travers l’économie circulaire.

Contrairement au modèle linéaire dominant (produire-consommer-jeter), l’économie circulaire consiste à concevoir des filières d’activités permettant de diminuer la pression sur les ressources et d’allonger la durée de vie des produits. L’ESS est pionnière de l’économie circulaire, avec certaines structures dont les activités sont depuis longtemps basées sur la frugalité, la réparation ou le recyclage. S’appuyant sur la coopération entre acteurs locaux (de l’économie classique et de l’ESS), et diminuant la dépendance envers les marchés internationaux, l’économie circulaire représente une opportunité de transition économique, sociale, et environnementale.

Depuis 2014, 20 structures variées du pays de Morlaix (entreprises, associations, chambres consulaires, établissements de formation, etc.) ont contribué à l’élaboration du projet CIPEC. Puis en octobre dernier, un poste de chargée de mission Economie Circulaire a été créé au sein de l’ADESS, structure porteuse du projet.

Il s’agit dans un premier temps de faire émerger des activités liées au réemploi, au recyclage et à la valorisation des déchets en lien avec le programme Zéro Déchet Zéro Gaspillage de Morlaix Communauté. Les principaux chantiers identifiés pour 2016 sont dans l’alimentation (valorisation des invendus agricoles et industriels), le BTP (réemploi des matériaux de la déconstruction) et les couches lavables (étude de faisabilité d’un service de location-entretien). Cette mission s’étendra progressivement à tout le pays de Morlaix et à des piliers de l’économie circulaire en amont, comme l’approvisionnement durable (circuits-courts), l’économie collaborative ou l’écologie industrielle et territoriale.




Climats intérieurs, éthiques versus Climat médiatique et toc…

Élaboré au printemps 2015, le projet « Climats intérieurs, paroles d’habitants » était resté dans un carton faute de financement. Le recours au financement participatif, nouvelle manière d’impliquer les citoyens dans l’économie, aura permis de relancer ce projet qui leur tenait à coeur car né de considérations communes pour les questions écologiques. Comme le dit Paul « A force de taper dans la cagnotte Terre, qui va finir par payer l’addition ? « 

C’était aussi l’occasion d’expérimenter leur travail collectif et de produire rapidement de premiers ouvrages concrets, valorisables lors de leurs prospections. Cela permet à la fois de faire connaître leur activité et obtenir le financement d’un beau projet porteur de sens. Ainsi démarrait le projet « Climats intérieurs, paroles d’habitants » !

 

Donner, ensemble, place à la parole individuelle et collective

Dans la lignée de la coopérative d’éducation populaire le Pavé2, Singuliers Collectifs considère que l’histoire n’est pas uniquement écrite par ceux qui impriment leur nom dans les ouvrages. Chaque femme, chaque homme a son mot à dire et contribue par son histoire singulière à l’Histoire avec un grand H. Chacun est en capacité de poser un regard critique sur l’état du monde. Et il serait sensé et peu énergivore de donner place à la parole des habitants sur tous les territoires pour que s’expriment divers ressentis mais aussi des réflexions, des pistes d’actions, des esquisses de solutions individuelles et collectives face aux enjeux colossaux de notre présent, qu’ils soient écologiques, démocratiques ou sociaux.

La démarche des histoires de vie pratiquée par Singuliers Collectifs s’inscrit dans un courant de pensée et une éthique3 internationales. Par l’animation d’une réflexion collective sur les sujets environnementaux, la retranscription écrite des échanges enregistrés (validée par les participants) et leur médiatisation via l’édition d’un ouvrage et une exposition, Singuliers Collectifs a souhaité donner place à la parole citoyenne et contribuer à mettre la pensée habitante en mouvement.

Des regards sensibles sur cette parole d’habitants sont apportés par quatre photographes amateurs : trois photographes du club photo de Redon et une toute jeune photographe de Séné (lycéenne). Les habitants sont invités à proposer le lieu dans lequel ils souhaitent être photographiés, en lien avec leur témoignage.

 

 

Extrait N°1 Parole de Jean-Yves

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a un réchauffement climatique avec des conséquences dramatiques. On se réunit, on se congratule, on se fait des promesses. Mais concrètement y a rien ! Et un jour va falloir prendre des mesures dignes de ce nom. Quand le mal est fait, il est trop tard pour trouver des remèdes. Vaut mieux prévenir qu’essayer de guérir.

 

 

 

 

Extrait N°2 Parole de Titouan

[…] les grands magasins comme Décathlon ou Leclerc, je sais qu’ils ont des bennes et qu’ils jettent plein de trucs alors que ça peut encore servir. On pourrait réparer si c’est cassé un peu mais pas jeter. Y a un ami à ma tata il récupère plein de truc et comme ça il m’a rapporté une combinaison de plongée qui avait juste un petit trou qu’il a trouvée dans une grande benne de Décathlon. C’était juste un peu décousu, du coup ma grand-mère a réparé et je m’en sers. C’est devenu comme neuf.

 

 

 

 

 

Extrait N°3 Parole d’Élisabeth

Je sème des petites graines auprès de mes petits-enfants. Je leur apprends ce que ma grand-mère m’a appris, je leur dis qu’il ne faut pas faire ceci, qu’il faut pas faire cela, qu’ils sont responsables de leur planète. C’est de l’éducation qu’il faut.

Ma grand-mère disait qu’on fait partie d’un tricot et qu’on ne sait pas quelle maille on est. Quand une maille lâche, tu peux avoir un trou. Maintenant faut retricoter ce qu’on a détricoté dans notre planète.

 

 

 

L’histoire d’une entreprise singulière

Singuliers Collectifs, c’est l’histoire d’une rencontre entre trois « jeunes » étudiants. En novembre 2013, Anne Warin, Paul Maisonneuve et Thierry Brulavoine ne se connaissent pas. Ils habitent le même département : le Morbihan. Leur engagement, durant deux ans dans la même formation « Histoires de vie en formation »4, à la faculté de Lettres et langages de l’Université de Nantes, va constituer le terreau d’où germera, en septembre 2014, l’entreprise « Singuliers Collectifs, Histoires de vie en partage ».

Colporteurs des valeurs de l’ESS (coopération, démocratie, solidarité), ils bénéficient de la confiance de la coopérative d’activités et d’emplois (CAE) Elan créateur-Inter’Activ5 depuis mai 2015.

Ils affirment avec ce projet leur responsabilité sociale et environnementale.

 

Alors si vous désirez en savoir un peu plus et éventuellement soutenir ce projet, rendez-vous sur http://www.bulbinmorbihan.fr Leur objectif est de récolter, du 15 février au 15 mars, plus de 3000 € pour financer l’édition du livre et de l’exposition « Climats intérieurs, paroles d’habitants. »

 

 

 

2Cf. revue Silence de Décembre 2015

3 Association internationale des histoires de vie en formation et de recherche biographique en éducation http://www.asihvif.com/1/upload/charte.pdf

4 https://www.univ-nantes.fr/3392/0/fiche___formation/&RH=1183788243864

5 http://cae35.coop/

 




Une auto-école solidaire itinérante dans le Morbihan

Depuis le début de l’année, la structure Neo Mobilité, membre du groupe Neo 56 (Groupement économique solidaire basé dans le Morbihan, ndlr) propose un nouveau service pour faciliter le retour à l’emploi : une auto-école solidaire itinérante. Cette intiative, baptisée « Itinéraire’B », est la première du genre en Bretagne et la deuxième en France (une expérience similaire existe à Rodez dans l’Aveyron) à avoir la particularité d’être « itinérante ». Comme pour les auto-écoles sociales sédentaires, elle a pour objectif de permettre à des personnes pour lesquelles le fonctionnement en auto-école « classique » n’est pas adapté pour améliorer le retour à l’emploi. « Ce peut être des personnes qui ont connu des échecs scolaires ou professionnels, qui ont perdu confiance en eux, qui sont confrontés à des soucis de mémorisation, de stress », explique Dany Branchet, responsable du projet. Toutes seront des personnes engagées dans des démarches d’insertion, pour lesquelles la mobilité est un frein dans le retour à l’emploi. « Allocataires du RSA, demandeurs d’emplois indemnisés ou non, allocataires d’AAH (allocation adulte handicapé, ndlr), salariés en parcours d’insertion…ils nous seront envoyés par des référents sociaux, le Pôle Emploi, la Mission Locale, des conseillers en insertion professionnelle… », précise Dany Branchet.

20 candidats la première année

Concrètement, l’auto-école qui sera donc itinérante se déplacera pour des modules théoriques sur le code de la route dans quatre communes : Questembert, Muzillac, Elven et Sarzeau. « Globalement, notre action se déroule sur les secteurs du nord de Vannes Agglomération, la Communauté de Communes Arc Sud Bretagne, le Pays de Questembert et la Presqu’île de Rhuys », détaille Dany Branchet. Le choix de cette zone d’action répond à une problématique liée aux transports. « Il y a une auto-école sociale sur Vannes, mais les habitants de la zone où nous agissons ont des difficultés à y accéder, étant donné le peu de transports en commun qui existent », poursuit la chargée de mission.

Les bénéficiaires de l’auto-école sociale itinérante pourront s’inscrire pour une période de 18 mois. Tous participeront à hauteur de 30 euros par mois pendant 12 mois, et 50 euros les six mois suivants. « La première année, nous pensons commencer avec un groupe de 20 personnes », estime Dany Branchet. Et les projets ne manquent pas pour la suite. « Après, nous avons pour objectif d’embaucher un deuxième moniteur. Et de développer aussi la partie théorique, en proposant des cours de soutien au code pour les personnes inscrites en autos-écoles classiques, ou encore de développer des ateliers auprès des séniors ». La route semble donc toute tracée !

 

Plus d’infos

http://www.neo56.org




Les pratiques collaboratives en pays de Morlaix : comment en faire un levier de modes de vie durables ?

Qu’est-ce que l’économie collaborative ?

Covoiturer. Partager un jardin maraîcher. S’associer pour acheter en direct au producteur. Proposer son canapé. Echanger sa maison. Travailler dans un espace de « co-working ». Troquer une heure de cours d’anglais contre une heure de bricolage…

Proposant l’échange, la mise en commun ou l’usage partagé des ressources comme alternative à la propriété exclusive, l’économie collaborative ou « économie du partage » paraît être une opportunité de développement permettant de répondre au besoin de transition économique du pays de Morlaix, ayant connu ces dernières années une crise agricole et industrielle. Ces pratiques, mettant en lien des personnes en « pair à pair » : de particuliers à particuliers, ou entreprises à entreprises, créent de plus du lien social dans la communauté d’usagers et de contributeurs, et pourraient dans certains cas permettre de réduire la pression écologique sur les ressources et ainsi contribuer à un développement durable, comme dans le cas du covoiturage. Tout cela paraît séduisant. Mais comment distinguer les initiatives réellement solidaires, durables et équitables des start-ups dont la finalité première demeure de rémunérer le capital, telles UberPop, AirBnB ou encore BlablaCar ? Et comment mesurer les éventuels effets bénéfiques de certaines de ces pratiques sur l’environnement ?

 

Développement des initiatives collaboratives sur le pays de Morlaix

Comme partout, les pratiques collaboratives se développent sur le territoire du pays de Morlaix, et des initiatives avec un ancrage local émergent : espaces de co-working comme La Sphère à Landivisiau ou l’Embarcadère à Plougasnou, collectif de jardiniers en herbes comme Incroyables comestibles à Morlaix[1], monnaie locale le Buzuk[2], habitants «Greeters » proposant des visites touristiques[3], clubs d’investisseurs CIGALES (plusieurs sur le territoire), boîtes à troc, jardins partagés, etc.

Comment accompagner et guider ces initiatives ? Les acteurs publics doivent –ils les soutenir ? Les laisser se développer sans intervenir ? En encadrer certaines lorsqu’elles représentent une concurrence déloyale face aux acteurs traditionnels ? Par exemple, alors que la ville d’Amsterdam a signé un accord fiscal avec AirBnB, visant à s’assurer de la collecte de la taxe hôtelière (afin que les mêmes règles s’appliquent à tous), certaines villes ont opté pour le blocage de ce service et d’autres pour le laisser-faire.

 

De novembre à février, cartographie des initiatives locales lors des « Instants Collaboratifs » proposés par le Pays de Morlaix et l’ADESS

Avec le pays de Redon, le pays de Châteaubriand et Rennes Métropole, le pays de Morlaix est un des quatre territoires pilotes du programme DOMINO, coordonné par l’association COLLPORTERRE. Ce programme vise à outiller les acteurs locaux afin de faire des pratiques collaboratives un levier de modes de vie durables.

La première étape consiste à cartographier les initiatives locales de chaque territoire. Suite à une soirée-débat sur l’économie collaborative le 5 novembre dernier à la CCI de Morlaix, le Pays de Morlaix et l’ADESS – pôle de développement de l’Economie Sociale et Solidaire – ont lancé une série « d’Instants Collaboratifs » depuis novembre 2015. Lors de ces courts rendez-vous conviviaux intervient d’abord un membre d’une initiative locale présentant cette démarche, puis les participants échangent sur les pratiques collaboratives connues sur le territoire.

En novembre, l’Instant collaboratif #1 s’est déroulé en présence des Incroyables Comestibles de Morlaix au nouvel espace de coworking La Sphère de Landivisiau. Puis, en décembre, l’Instant collaboratif #2 a démarré avec la présentation de la Monnaie locale, « Le Buzuk », au bar Le Clédérix à Cléder.

Grâce à ces moments d’échange et au bouche à oreille, près d’une quarantaine d’initiatives collaboratives sont aujourd’hui recensées sur le territoire. Deux rendez-vous sont encore à venir : le prochain le 27 janvier au bar Le Tempo à Morlaix, de 18h à 19h avec « L’Atelier Paysan » (Collectif pour la conception et l’auto-construction d’outils de travail adaptés à l’agriculture biologique), et le 10 février 2016 (lieu et intervenant à déterminer).

 

Et ensuite ?

Une fois cette étape terminée, une cartographie des initiatives sera diffusée en ligne et donnera une vision d’ensemble des pratiques collaboratives sur le pays de Morlaix. Cette cartographie permettra d’avoir une vision précise de ce phénomène. Quels sont les secteurs d’activité les plus concernés ? Y a-t-il des secteurs de notre territoire où le phénomène est plus important ? Ces initiatives bénéficient-elles de soutiens de la part des acteurs du territoire ?

L’étape suivante sera de constituer un groupe de travail local plus large constitué d’une pluralité d’acteurs du territoire pour décider collectivement de la position à adopter face au développement des pratiques collaboratives. En mars et avril 2016, ce groupe travaillera en ateliers afin de construire un outil d’évaluation des initiatives collaboratives, dont pourront s’outiller les acteurs publics pour guider leur développement. L’outil pourra aussi être utilisé par d’autres acteurs : structure d’accompagnement à la création d’activité ou porteur de projets par exemple.

 

Vous connaissez des pratiques collaboratives sur le territoire du pays de Morlaix, en tant qu’utilisateur ou bien porteur de projet ? Vous pouvez participer au travail en cours en remplissant ce questionnaire.

 

Plus d’infos sur : http://www.bretagne-consommation-collaborative.net/

 

 

[1] http://incroyablescomestiblesmorlaix.blogspot.fr/

 

[2] https://monnaiepaysdemorlaix.wordpress.com/

 

[3] https://greetersmorlaix.wordpress.com/