Porteurs de projets en ESS, candidatez pour les incubateurs des Tag !
Les incubateurs TAg BZH viennent de lancer un nouvel appel à candidature. Des porteur.euse.s de projets seront sélectionnés dans les quatre départements, afin de rejoindre les incubateurs et ainsi de pouvoir créer leurs entreprises, combinant utilité sociale et innovation sociale.
« Spécialisés dans l’accompagnement d’entreprises à impact positif sur le territoire, les TagBZH facilitent l’implantation d’activités non délocalisables, inscrites dans la durée, et à haute dimension éthique, innovantes tant sur le plan environnemental que social ». Les quatre structures lancent leur nouvel appel à candidatures pour rejoindre leurs « incubateurs », pour la promotion 2024-2025. Pour rappel, il existe un Tag par département, et un TagBZH est un outil qui comprend trois « fonctions » connectées entre elles : un « révélateur », pour inventer des solutions à partir des besoins du territoire, un « idéateur », pour passer de l’idée au projet, et « l’incubateur », qui accompagne les projets d’entreprises de l’ESS.
C’est pour intégrer cette dernière fonction qu’est lancé l’appel à candidatures aujourd’hui. Les entrepreneur.e.s sélectionné.e.s bénéficieront d’un accompagnement de 12 à 18 mois, avec notamment des formations et des ateliers collectifs.
Depuis 2016, ce sont ainsi 141 projets d’entreprises locales qui ont été propulsés par les Tag, ce qui représente 404 entrepreneur.e.s breton.ne.s.
Les exemples sont nombreux ! Pour faire partie de la nouvelle promotion des incubateurs, dirigez vous sur le site tag.bzh et les différents appels à candidatures par département :
Les cigales, les fourmis, et l’entrepreneuriat féminin
Connaissez-vous les CIGALES ? Ces Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative Locale et de l’Épargne Solidaire sont nés il y a 40 ans. Ils permettent le financement de projets de l’économie sociale et solidaire, grâce à l’épargne des citoyen.ne.s regroupé.e.s au sein d’un club. En Bretagne, on compte 27 CIGALES, regroupant environ 350 citoyen.ne.s cigalier.e.s investisseur.e.. Il et elles sont désireux/ses de financer des projets locaux en économie sociale et solidaire et développement durable, sur une durée de cinq ans. Par groupe de 5 à 20 personnes, en indivision volontaire, ils mettent en commun une partie de leur épargne personnelle.
Dans le cadre de la Journée Internationale pour le Droit Des Femmes, l’Association des Cigales de Bretagne et Entreprendre au Féminin, réseau de professionnelles qui accompagne les femmes dans leur projet entrepreneuriat, organisent une opération « Cigales cherchent Fourmis spéciale entrepreneuriat féminin » . L’objectif est de rapprocher les porteuses de projets/entrepreneures, et les cigaliers d’un même territoire. « Pendant 1h, une porteuse de projet ou un collectif représenté par une femme, évoluant dans le champ de l’Économie Sociale et Solidaire ou le développement local, aura l’occasion de présenter son projet à un binôme cigalier/cigalière de son territoire, quel que soit le stade d’avancée de son projet (idée, démarrage, développement, reprise…). L’objectif est de cerner le projet, d’en comprendre les enjeux et les besoins et de voir s’il s’inscrit dans le champ d’intervention des CIGALES. La rencontre pourrait déboucher sur un financement à court ou moyen terme. Une présentation du fonctionnement des CIGALES et des conditions de financement sera réalisée au début de la rencontre. », peut-on lire sur le site des Cigales de Bretagne.
Les rencontres du vendredi 8 mars auront lieu :
A Brest, entre 16h et 20h, dans les locaux de l’ADESS
A Concarneau, entre 16h et 20h, dans les locaux de l’Ecopôle
A Rennes, entre 16h et 20h, à l’espace ESS Anne de Bretagne
A Saint-Brieuc, entre 16h et 20h, dans les locaux de RICH’ESS
A Vannes, entre 16h et 20h, à la Pépinière PRISME
Et le lundi 11 mars, de 16h à 20h, en visioconférence par Zoom.
site des Cigales de Bretagne
Comme un établi, pour partager des outils, des machines et des compétences à Rennes
Cliquez sur les photos pour les agrandir :
La Briquetterie Solidaire, pour l’isolation du lieu en terre et paille. Elle va héberger aussi prochainement l’association Espero, qui œuvre à l’insertion de personnes réfugiées grâce à la couture upcycling, dans son espace textile. Et travaille également avec ses voisins de Vert Le Jardin, qui promeut le jardinage et le compost partagés.
Portrait. Des salles de marchés à Londres à la monnaie locale de Morlaix, l’itinéraire peu commun de Nicolas
Ma principale mission, c’est de développer le réseau des acteurs de la monnaie locale, qui partagent notre charte de valeurs ». Un poste qui l’amène aussi à « faire de l’éducation populaire auprès du grand public », en animant par exemple des ateliers et des conférences sur le fonctionnement d’une monnaie locale. Sans oublier l’aspect « logistique » : faire en sorte que les utilisateur.rice.s puissent avoir des billets, que les professionnel.le.s puissent reconvertir des Buzuks en euros si besoin…Nicolas est donc en quelque sorte un « couteau suisse », qui gère aussi les équipes de bénévoles et la vie associative, sans oublier la recherche de financements et subventions. « Tout ce qui fait le quotidien d’une association, mais avec la monnaie comme spécificité. ».
Une plongée dans le « grand bain » du milieu associatif pour Nicolas, qui a effectué un virage à 180 degrés dans sa carrière professionnelle et son mode de vie.
Ambiance « Le Loup de Wall Street »
mâlealpha»,avecbeaucoupd’excès. Un monde « hors-norme, superficiel » qui pourtant au départ l’avait attiré. Ne s’y retrouvant plus, Nicolas décide alors de demander son transfert à Paris, sur le même poste. Il fait son retour à la capitale, son territoire d’origine. C’est alors le début d’un processus de « renoncement » à ce milieu. Il rencontre sa future femme, qui elle, est éducatrice spécialisée auprès de migrants à la rue. « Ca a été une prise de conscience assez énorme », reconnaît le coordinateur du Buzuk. « Le soir, on avait des discussions surréalistes sur nos journées respectives ! Je me censurais pas mal, je me demandais comment est ce que je pouvais parler de ma journée après la sienne. C’était complètement indécent ! ».
Un confinement passé à Morlaix
, raconte Nicolas, qui, suite, à sa décision de quitter enfin le monde de la finance, traverse une période de questionnement sur la suite de sa carrière. Avec sa compagne, qui elle aussi quitte son travail, ils décident de voyager. Pendant un an, le couple part en Nouvelle-Zélande, et vit de petits boulots. « On en a profité pour réfléchir à la suite ». Et fin 2019, c’est le retour en France, direction Morlaix, d’où vient la compagne de Nicolas. Vient alors le Covid, et le tout premier confinement, passé en Bretagne. L’occasion pour le francilien d’origine de découvrir la région, et de tomber sous la charme de la cité du viaduc. « Malgré le contexte inédit et un peu anxiogène, c’était super sympa ! » rigole-t-il. « J’ai adoré me poser, découvrir ce territoire, prendre le temps d’aller chez les producteurs pour s’approvisionner ». Il propose alors sa compagne de s’installer sur place. Très vite, il prend conscience du « caractère militant » et associatif de Morlaix et ses alentours. Et croise en ville les nombreuses pastilles « Ici on prend le Buzuk » sur les vitrines des commerces. Intrigué, Nicolas se renseigne et rencontre alors les bénévoles de la monnaie locale, devient à son tour membre de l’équipe, et est donc recruté en tant que coordinateur depuis 2021, ravi de mettre ses compétences au service « d’un projet citoyen ».
« Tout mon rapport à ce qui fait qu’on est heureux dans la vie a changé », souligne-t-il. « Aujourd’hui, je considère que je n’ai pas besoin de gagner autant d’argent qu’avant pour être heureux dans la vie ». Pour lui, le bien le plus précieux est le temps. « On a beau être très riche, on ne peut pas lutter contre. J’ai gagné beaucoup de temps par rapport à ma vie d’avant, je travaille maintenant 35 heures par semaine sur quatre jours. Je m’épanouis dans beaucoup de choses immatérielles, telles que la solidarité, les moments de convivialité, le spirituel, l’intellectuel… Je me nourris de choses qu’on ne peut pas toucher, qu’on ne peut pas acheter ».
, affirme-t-il « En tout cas aujourd’hui, je suis content du chemin que j’ai effectué pour arriver jusqu’ici, dans une ville à taille humaine, avec la nature à proximité, la mer… et la création d’une communauté d’entraide, de moments de convivialité, la fondation d’une famille… il n’y a rien de mieux que ça. C’est mieux que d’être à la City à Londres, entouré de six écrans, à ne regarder que des chiffres 90 heures par semaine ! », conclut-il en souriant.
Des portraits qui se conjuguent désormais autant au féminin qu’au masculin
Depuis 2020, nous vous proposons une série de portraits de femmes engagées dans des initiatives de transition écologique en Bretagne ( https://www.eco-bretons.info/edito-portraits-de-femmes-en-transition-ces-eco-bretonnes-qui-font-bouger-lecologie-dans-nos-territoires/ ). L’objectif est de mettre en lumière des femmes qui, partant d’un quotidien ne les satisfaisait pas, en ont modifié le cours et, ce faisant, ont intégré dans leur vie une autre façon de concevoir leurs rapports à la planète et aux autres. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui des porteuses de projet, et nous souhaitons mettre en valeur leur parcours, leurs valeurs, leur manière de voir les transitions écologiques et sociales. C’est ainsi, vous avez pu jusqu’à présent découvrir le parcours et les actions de 16 d’entre elles.
Ce projet a été soutenu financièrement, d’abord par la Région Bretagne et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement ») et désormais par la Direction Régionale pour les Droits des Femmes et l’Egalité.
S’il reste primordial de contribuer à mettre en œuvre des actions permettant d’établir l’égalité – hélas encore bien relative – entre les femmes et les hommes, cela ne signifie pas pour autant que ces derniers soient à mettre au second plan au motif de rétablir l’équilibre. C’est d’autant plus vrai que, au vu de l’immensité des chantiers à mener pour faire face à des enjeux écologiques déterminants pour notre avenir commun sur une planète encore habitable, toutes les forces humaines sont essentielles. Et des hommes y contribuent de belle façon. Nous vous invitons dès à présent à en découvrir quelques-uns d’entre eux avec nos portraits d’éco-Bretons en transition, accueillis dans une nouvelle rubrique, aux côtés de celle de nos éco-Bretonnes.
Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons
Participez au déploiement de la Fresque des Possibles avec Le Lieu-Dit !
dans un article que nous avons publié précédemment.