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Portrait. Des salles de marchés à Londres à la monnaie locale de Morlaix, l’itinéraire peu commun de Nicolas

[Rediff] Rencontre avec Nicolas Makeiew, coordinateur de l’association pour une Monnaie Locale en Pays de Morlaix, le Buzuk. Un poste qu’il occupe depuis deux ans, après avoir effectué un virage dans sa carrière professionnelle et dans sa vie personnelle. Du trading à la city de Londres aux bureaux de Kerozar, lieu de développement de l’économie sociale et solidaire, il nous raconte son parcours et ses choix.

Depuis 2016, la monnaie locale Le Buzuk trace son sillon sur le secteur de Morlaix. Au fil des années, les billets colorés (mais aussi désormais l’application sur smartphone!) sont utilisés aussi bien par des citoyen.ne.s, des entreprises, des associations, des producteur.rice.s., des collectivités, pour effectuer leurs achats locaux. Un projet porté par une solide équipe de bénévoles, mais aussi par Nicolas Makeiew, salarié de l’association depuis maintenant deux ans. « Je suis coordinateur du Buzuk », explique-t-il. « Ma principale mission, c’est de développer le réseau des acteurs de la monnaie locale, qui partagent notre charte de valeurs ». Un poste qui l’amène aussi à « faire de l’éducation populaire auprès du grand public », en animant par exemple des ateliers et des conférences sur le fonctionnement d’une monnaie locale. Sans oublier l’aspect « logistique » : faire en sorte que les utilisateur.rice.s puissent avoir des billets, que les professionnel.le.s puissent reconvertir des Buzuks en euros si besoin…Nicolas est donc en quelque sorte un « couteau suisse », qui gère aussi les équipes de bénévoles et la vie associative, sans oublier la recherche de financements et subventions. « Tout ce qui fait le quotidien d’une association, mais avec la monnaie comme spécificité. ».

Une plongée dans le « grand bain » du milieu associatif pour Nicolas, qui a effectué un virage à 180 degrés dans sa carrière professionnelle et son mode de vie.

Ambiance « Le Loup de Wall Street »

En effet, avant d’être le salarié du Buzuk, le trentenaire a eu une carrière. « Je travaillais à la City de Londres, dans une grande banque d’investissement, je faisais du trading d’obligations. J’étais dans une salle des marchés, avec des traders ». Et ce pendant cinq ans. « C’est un peu le grand écart avec ce que je fais aujourd’hui », sourit-il. « Ce sont deux mondes radicalement opposés ». Un environnement qu’il jugeait à l’époque « très stimulant ». « Il y avait beaucoup d’adrénaline, de pression ». Un milieu également très majoritairement masculin, avec beaucoup de concurrence, et « d’humiliations » aussi. On imagine sans peine une ambiance similaire à celle décrite dans le film de Martin Scorcese « Le Loup de Wall Street », dans lequel on suit l’ascension et la chute d’un jeune loup de la finance interprété par Leonardo Di Caprio. « Il y a des scènes qui sont très réalistes », avoue d’ailleurs Nicolas, qui, au bout d’un moment, ne se sent plus aussi bien dans ce milieu particulier. « Au final, j’avais réussi, je travaillais 90 heures par semaine, je gagnais très très bien ma vie. J’étais jeune, mais j’étais malheureux », confie-t-il. « J’étais seul, parce que j’étais loin de ma famille et de mes amis. J’étais entouré par tous les autres financiers de la City, on vivait ensemble, parce qu’en fait on vivait au boulot. Et après le boulot, on sortait ensemble », raconte-t-il. « J’étais avec des personnes qui ne me faisaient pas du bien ». Un environnement viril, très « mâle alpha », avec beaucoup d’excès. Un monde « hors-norme, superficiel » qui pourtant au départ l’avait attiré. Ne s’y retrouvant plus, Nicolas décide alors de demander son transfert à Paris, sur le même poste. Il fait son retour à la capitale, son territoire d’origine. C’est alors le début d’un processus de « renoncement » à ce milieu. Il rencontre sa future femme, qui elle, est éducatrice spécialisée auprès de migrants à la rue. « Ca a été une prise de conscience assez énorme », reconnaît le coordinateur du Buzuk. « Le soir, on avait des discussions surréalistes sur nos journées respectives ! Je me censurais pas mal, je me demandais comment est ce que je pouvais parler de ma journée après la sienne. C’était complètement indécent ! ».

Nicolas avoue avoir alors ouvert les yeux sur « beaucoup de choses », notamment sur le monde de la finance. « Mais surtout sur le monde d’où je venais », admet-il. « J’étais un pur produit de mon environnement. Je viens des Hauts-de-Seine, d’une famille bourgeoise, j’ai fait une école d’ingénieurs privée…j’étais sur les rails de ma destinée » .

Un confinement passé à Morlaix

Mais parfois on décide de suivre un chemin autre que celui qui nous est tout tracé….

« Un jour, j’ai décidé de quitter les rails. Ca a été un peu dur pour mon entourage. Ca l’est encore aujourd’hui », raconte Nicolas, qui, suite, à sa décision de quitter enfin le monde de la finance, traverse une période de questionnement sur la suite de sa carrière. Avec sa compagne, qui elle aussi quitte son travail, ils décident de voyager. Pendant un an, le couple part en Nouvelle-Zélande, et vit de petits boulots. « On en a profité pour réfléchir à la suite ». Et fin 2019, c’est le retour en France, direction Morlaix, d’où vient la compagne de Nicolas. Vient alors le Covid, et le tout premier confinement, passé en Bretagne. L’occasion pour le francilien d’origine de découvrir la région, et de tomber sous la charme de la cité du viaduc. « Malgré le contexte inédit et un peu anxiogène, c’était super sympa ! » rigole-t-il. « J’ai adoré me poser, découvrir ce territoire, prendre le temps d’aller chez les producteurs pour s’approvisionner ». Il propose alors sa compagne de s’installer sur place. Très vite, il prend conscience du « caractère militant » et associatif de Morlaix et ses alentours. Et croise en ville les nombreuses pastilles « Ici on prend le Buzuk » sur les vitrines des commerces. Intrigué, Nicolas se renseigne et rencontre alors les bénévoles de la monnaie locale, devient à son tour membre de l’équipe, et est donc recruté en tant que coordinateur depuis 2021, ravi de mettre ses compétences au service « d’un projet citoyen ».

« Je m’épanouis dans beaucoup de choses immatérielles »

Mais le changement chez le néo-breton n’a pas été qu’une reconversion professionnelle. C’est aussi une nouvelle manière de vivre. « Tout mon rapport à ce qui fait qu’on est heureux dans la vie a changé », souligne-t-il. « Aujourd’hui, je considère que je n’ai pas besoin de gagner autant d’argent qu’avant pour être heureux dans la vie ». Pour lui, le bien le plus précieux est le temps. « On a beau être très riche, on ne peut pas lutter contre. J’ai gagné beaucoup de temps par rapport à ma vie d’avant, je travaille maintenant 35 heures par semaine sur quatre jours. Je m’épanouis dans beaucoup de choses immatérielles, telles que la solidarité, les moments de convivialité, le spirituel, l’intellectuel… Je me nourris de choses qu’on ne peut pas toucher, qu’on ne peut pas acheter ».

Avant de devenir salarié du Buzuk, le jeune homme a par ailleurs suivi un Master en Écologie Politique, spécialisé sur la Décroissance, dispensé par l’Université de Barcelone. « Ca m’a beaucoup parlé. J’ai découvert quelque chose d’assez exceptionnel : toute les règles qui régissent notre économie n’ont jamais pris en compte les limites planétaires ! ». Une autre prise de conscience pour Nicolas, pour qui le « mythe de la croissance » s’effondre. Il apprend aussi beaucoup sur le décolonialisme, et le féminisme, auquel il croit beaucoup. « Depuis Me Too, il s’est passé quelque chose qui semble inarrêtable, qui infiltre toute la société. De plus en plus de comportements sont traduits en justice, c’est très fort ! ».

« Tout cela m’a ancré dans un autre paradigme que celui duquel je viens. Il y a encore beaucoup de choses à changer dans notre société. Désormais je ne peux plus revenir en arrière », affirme-t-il « En tout cas aujourd’hui, je suis content du chemin que j’ai effectué pour arriver jusqu’ici, dans une ville à taille humaine, avec la nature à proximité, la mer… et la création d’une communauté d’entraide, de moments de convivialité, la fondation d’une famille… il n’y a rien de mieux que ça. C’est mieux que d’être à la City à Londres, entouré de six écrans, à ne regarder que des chiffres 90 heures par semaine ! », conclut-il en souriant.

 

 


Des portraits qui se conjuguent désormais autant au féminin qu’au masculin

Depuis 2020, nous vous proposons une série de portraits de femmes engagées dans des initiatives de transition écologique en Bretagne ( https://www.eco-bretons.info/edito-portraits-de-femmes-en-transition-ces-eco-bretonnes-qui-font-bouger-lecologie-dans-nos-territoires/ ). L’objectif est de mettre en lumière des femmes qui, partant d’un quotidien ne les satisfaisait pas, en ont modifié le cours et, ce faisant, ont intégré dans leur vie une autre façon de concevoir leurs rapports à la planète et aux autres. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui des porteuses de projet, et nous souhaitons mettre en valeur leur parcours, leurs valeurs, leur manière de voir les transitions écologiques et sociales. C’est ainsi, vous avez pu jusqu’à présent découvrir le parcours et les actions de 16 d’entre elles.

Ce projet a été soutenu financièrement, d’abord par la Région Bretagne et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement ») et désormais par la Direction Régionale pour les Droits des Femmes et l’Egalité.

S’il reste primordial de contribuer à mettre en œuvre des actions permettant d’établir l’égalité – hélas encore bien relative – entre les femmes et les hommes, cela ne signifie pas pour autant que ces derniers soient à mettre au second plan au motif de rétablir l’équilibre. C’est d’autant plus vrai que, au vu de l’immensité des chantiers à mener pour faire face à des enjeux écologiques déterminants pour notre avenir commun sur une planète encore habitable, toutes les forces humaines sont essentielles. Et des hommes y contribuent de belle façon. Nous vous invitons dès à présent à en découvrir quelques-uns d’entre eux avec nos portraits d’éco-Bretons en transition, accueillis dans une nouvelle rubrique, aux côtés de celle de nos éco-Bretonnes.

Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons




Participez au déploiement de la Fresque des Possibles avec Le Lieu-Dit !

Le Lieu Dit, collectif d’associations brestoises engagées dans les transitions et l’ESS, lance un financement participatif afin de contribuer au déploiement de son outil, La Fresque des Possibles, en Bretagne et plus largement en France.

Créé en 2015, Le Lieu Dit est un collectif qui fédère douze structures brestoises. Il mène des projets coopératifs autour des transitions et de l’économie sociale et solidaire On y trouve des associations comme Brest à Pied et à Vélo (BAPAV), la monnaie locale brestoise Heol, Vert Le Jardin, Les Fabriques du Ponant…. « L’idée, c’est de travailler ensemble autour des transitions, sur des thématiques comme le réemploi, l’agriculture, la consommation locale, les circuits-courts…qui sont le cœur d’action des structures du collectif », expliquait Elena Kerrain, la coordinatrice du Lieu Dit, dans un article que nous avons publié précédemment.

Depuis 2021, le collectif est labellisé Fabrique de Territoire, dispositif du Ministère de la Cohésion des Territoires, qui soutient les tiers-lieux. Le Lieu Dit a d’ailleurs créé la Caravane des Possibles, tiers-lieu itinérant, qui est aussi un « outil d’animation territoriale ». Un guide des initiative locales a aussi été édité, et une « Fresque des Possibles » est aussi née.

C’est sur cette dernière que le focus est mis par Le Lieu Dit en cette fin d’année. L’association souhaite aujourd’hui la déployer dans tout le Pays de Brest, la Bretagne, et plus largement la France.

La Fresque des Possibles est un outil créé sur un modèle similaire à la célèbre Fresque du Climat, il vise à « échanger autour de la transition avec bienveillance, autour de thématiques telles que se déplacer, s’équiper, se nourrir, travailler. C’est un support qui permet aux participants d’échanger entre eux et d’identifier des acteurs locaux qui peuvent répondre à leurs besoins », souligne Elena. Trois thématiques sont aujourd’hui finalisées : « se déplacer », « s’équiper », et « se nourrir ». Deux nouvelles sont en cours de développement : « habiter », et « décider ensemble ». Plus de 1000 personnes ont déjà participé à une « Fresque des Possibles » en format classique, et plus de 2500 en format événementiel, sur stands ou avec la Caravane des Possibles.

Afin de pouvoir former des animatrices et animateurs sur d’autres territoires, et d’exporter la Fresque ailleurs, Le Lieu Dit a lancé un financement participatif. Objectif : 8000 euros.

Il reste encore 40 jours pour participer, à l’adresse suivante : https://www.helloasso.com/associations/le-lieu-dit/collectes/accelerer-le-deploiement-de-la-fresque-des-possibles




Les CIGALES fêtent leurs 40 ans et vont à la rencontre du public

Connaissez-vous les CIGALES ? Ces Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative Locale et de l’Épargne Solidaire sont nés il y a 40 ans. Ils permettent le financement de projets de l’économie sociale et solidaire, grâce à l’épargne des citoyen.ne.s regroupé.e.s au sein d’un club. En Bretagne, on compte 27 CIGALES, regroupant environ 350 citoyen.ne.s cigalier.e.s investisseur.e.s . Pour se faire connaître davantage, des réunions sont organisées en ce moment dans différentes villes bretonnes, notamment à Rennes ce lundi 16 octobre et à Morlaix mardi 17 octobre.

Les CIGALES s’activent en Bretagne !…On ne parle pas de l’insecte du Sud de la France, mais des Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locales de l’Epargne Solidaire. Ils sont nés en 1983 en France (le mouvement fête ses 40 ans cette année) et regroupent des citoyen.ne.s désireux/ses de financer des projets locaux en économie sociale et solidaire et développement durable, sur une durée de cinq ans. Par groupe de 5 à 20 personnes, en indivision volontaire, ils mettent en commun une partie de leur épargne personnelle. Dans la région, les CIGALES sont fédérées au sein d’une association, qui regroupe actuellement 27 clubs, « soit environ 350 citoyen.ne.s cigalier.e.s investisseur.e.s. En 2022, environ 60 000€ ont été ainsi investis en Bretagne », explique Marine Bargain, chargée de mission développement en Bretagne Ouest pour l’association des CIGALES de Bretagne. « Chaque club a son fonctionnement, elles sont autonomes », poursuit-elle.

Un club CIGALES a une durée de vie de 10 ans : au bout de 5 ans, quand le ou les projets sont financés, les cinq années suivantes sont consacrées à de la gestion. C’est durant cette période que les porteur.euse.s remboursent le prêt que les membres du club leur ont octroyé. « Souvent, le fait qu’un club finance un projet va servir de levier pour obtenir d’autres financements, notamment bancaire », précise Marine. De nombreuses entreprises ont ainsi bénéficié de l’épargne citoyenne bretonne : La Volumerie, agence-atelier de scénographie qui réutilise des anciennes expositions pour créer de nouveaux aménagements à Broons (22), le Baranoux, café-épicerie-lieu culturel de proximité constitué en Scic à Saint-Senoux (35), Comme un Etabli, l’atelier collaboratif de Rennes, l’éco-lieu Demain en Main à Locoal-Mendon (56), la Grange aux Livres, librairie coopérative à Augan (56)…

Pour mieux se faire connaître, auprès du grand public mais aussi de ceux et celles qui ont des projets dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, les CIGALES de Bretagne organisent en ce moment des réunions dans toute la région.

On pourra ainsi les retrouver le 16 octobre à Rennes, à l’Espace Anne de Bretagne rue Martenot, le 17 octobre à Morlaix au 2D en compagnie de l’Adess, et le 26 Octobre à Vannes, au bâtiment du Prisme-PIBS. D’autres rendez-vous sont prévus cet automne, à Lannion, Pontivy, Dinan, Redon…dont certains dans le cadre du mois de l’ESS.

Les CIGALES participeront aussi au Tour de Bretagne de la Finance Solidaire les 9 novembre à Rennes, 14 novembre à Brest, 15 novembre à Saint-Brieuc et 16 novembre à Lorient.

 

Plus d’infos

https://www.cigales-bretagne.org

https://www.citoyens-financeurs.org




165 km à vélo pour découvrir 11 tiers-lieux bretons

A partir du jeudi 31 août, 40 cyclistes vont s’élancer pour un premier périple à vélo de 165 kilomètres, à l’initiative de l’association Bretagne Tiers Lieux. De Lorient à Redon, le peloton partira ainsi à la découverte de onze structures et dynamiques collectives.

 

2500. C’est le nombre de tiers-lieux existant en France aujourd’hui. Mais qu’est ce qu’un tiers-lieu ?

Selon la définition du Larousse, c’est un « Espace physique hybride (bâtiment, local, etc.) destiné à être utilisé par des professionnels indépendants, des associatifs, des bénévoles, etc., afin qu’ils puissent y élaborer des projets collectifs, échanger leurs expériences, transmettre leur savoir-faire ». Ils peuvent se décliner sous plusieurs formes : espaces de coworking, FabLab, friches culturelles, ateliers artisanaux partagés…

En Bretagne, ils sont également nombreux. L’association Bretagne Tiers-lieu, qui a vocation à les fédérer, a lancé une grande campagne de recensement de fin mars au 10 mai dernier, en compagnie de la Région, de la Cress (Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire) et de France Tiers Lieux. Près de 180 tiers-lieux ont répondu, ce qui confirme le dynamisme de la région sur le sujet.

Afin de mieux les faire connaître, Bretagne Tiers-lieux organise la première édition d’un « Cyclo-Tour », qui aura lieu du 31 août au 3 septembre, à travers le Morbihan et L’Ille-Et-Vilaine. « Quarante participants se sont inscrits », précise Arnaud Bonnet, directeur de Bretagne Tiers Lieu. « Certains vont venir pour les tiers-lieu, d’autre plus pour l’aspect périple à vélo ». « L’idée », poursuit-il, « c’est de faire « collectif », de créer une action collective entre les lieux et à travers eux ».

Au programme : 3 visites d’une heure chaque jour, par un membre de l’équipe du tiers-lieu qui est visité, pour « présenter le projet, l’histoire du lieu, son rapport avec la collectivité… », souligne Arnaud Bonnet. Les soirées se dérouleront dans des « éco-lieux », avec des temps dédiés à des animations autour de l’intelligence collective.

 

Le détail du parcours :

  • Jeudi 31 août : Départ de Lorient, visite de la Colloc, déjeuner à l’Embarcadère, restaurant d’insertion, puis visite du tiers-lieu Le Garage à Etel. Soirée et nuit à l’éco-lieu « Demain en mains » à Locoal-Mendon.
  • Vendredi 1er septembre : Visites de l’Argonaute (Auray), de la Machinerie (Baden), et du Hangar (Vannes), soirée à l’UCPA à Séné.
  • Samedi 2 septembre : Pique-Nique à La -Vraie-Croix, visite du Café de la Pente (Rochefort-En-Terre), de l’éco-lieu Caringa à Malansac, où aura lieu le soir un forum ouvert
  • Dimanche 3 septembre : Visite de Chez Angèle à Peillac, et échange avec les contributeurs et contributrices du Parallèle à Redon.

    Conclusion de l’aventure collective à 14h

 

 

Plus d’infos : https://www.bretagnetierslieux.bzh/cyclotour-des-tiers-lieux-bretons




Design, réemploi de matériaux, et imaginaire : En route avec « Le Tour du Coin »

Cet été, le collectif de designers brestois « Le Studio Du Coin » part sur les routes à la rencontre des habitant.e.s de quatre communes. Objectif : Evoquer l’aménagement de l’espace public, le réemploi de matériaux, la vie ici maintenant et dans le futur…Un financement participatif est lancé pour les aider à mener à bien ce projet itinérant.

« Proposer des projets ultra inclusifs et participatifs au service de toutes et tous », « Valoriser les matériaux de réemploi locaux », et « Renouveler les formes d’aménagement de l’espace public, souvent standardisées et un poil ennuyantes ». Tels sont les objectifs du « Studio Du Coin », un collectif de design brestois et itinérant. A l’origine de cette aventure, on trouve trois jeunes designers-plasticien.ne.s : Alexandra Goinvic, Alexia Le Roux, et Brendan Cornic. La petite équipe s’est rencontrée sur les bancs du master Design de la Transition, à l’École Européenne Supérieure d’Arts de Bretagne. Diplôme en poche, chacun.e bourlingue et se fait son expérience. Jusqu’à se retrouver quelques années plus tard, autour d’un projet commun, à savoir « mettre (nos) compétences de conception et de fabrication au service des habitants des communes rurales ». Le collectif a aussi bénéficié de l’accompagnement de l’Incubateur du TAG29, afin « de lancer le projet et d’avancer sur celui-ci », explique Brandan. Parmi les actions développées par le Studio Du coin ces derniers mois, on peut citer ainsi la réalisation de la scénographie du Hall d’Accueil et de l’identité graphique du Festival Thermos organisé par la Ville du Relecq-Kerhuon en février dernier. Ou encore l’aménagement du Café Solidaire du Secours Catholique, à Brest.

Un stand fabriqué à partir de réemploi

Cet été, le collectif de designers se lance dans un nouveau projet, baptisé « Le Tour du Coin ». Il s’agit d’une « itinérance » sur plusieurs communes du Nord Finistère. « Pour le moment, on avait surtout travaillé sur Brest, on voulait tester aussi notre démarche dans d’autres endroits », précise Alicia. On pourra ainsi retrouver le Studio Du Coin avec un fourgon et un stand, fabriqué à partir de matériaux de réemploi, au cœur des bourgs de Landunvez, Le Relecq-Kerhuon, Gouesnou et Brélès, à partir du 16 août, et jusqu’à la mi-septembre. Au programme : l’animation d’ateliers sur « la manière dont on vit aujourd’hui sur la commune, et comment on y habitera demain », soulignent Brendan et Alicia, avec notamment la réalisation de « cartes postales » à partir d’éléments de la commune préalablement photographiés, et « retravaillé » par les habitant.e.s grâce à des dessins. L’idée, grâce à ce travail d’animation, est de dialoguer autour de l’aménagement de l’espace public, du réemploi, et du design « au sens large ». Le tout en plaçant le citoyen au centre de la démarche, et en laissant une large place à l’imaginaire.

Afin de récolter des fonds nécessaires à la bonne marche du projet, en plus de financements sollicités auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), un financement participatif est organisé sur le site breton Kengo. Le collectif espère aussi pouvoir reproduire ce projet estival l’année prochaine.

 

 

 

Plus d’infos : https://studioducoin.myportfolio.com/

Pour contribuer au financement participatif : https://www.kengo.bzh/projet/4324/le-tour-du-coin




A Brest, un nouveau tiers-lieu où il y a de quoi se pamer !

(Rediff) Transformer des sites emblématiques chargés d’histoire industrielle en haut-lieu culturel innovant et pas du tout oublieux de leur passé, Brest nous en a déjà donné un magnifique aperçu avec Les Ateliers des Capucins*, « la plus grande place publique couverte d’Europe » !

Alors pourquoi donc s’arrêter en si bon chemin ? Le nôtre nous mène en cette belle journée ensoleillée de février jusqu’à l’entrée d’une rotonde tout aussi lumineuse. C’est sur les chaudes recommandations de notre voisine de bureau morlaisien, Emilie Cariou-Menes, chargée de mission à l’Adess du Pays de Morlaix et brestoise, que nous sommes ici, au 56, rue de l’Aiguillon, non loin d’autres ateliers – de Louis – aux dimensions bien plus modestes**, à la rencontre d’un nouveau tiers-lieu installé dans une ancienne imprimerie, et pas n’importe laquelle : La PAM.

Article et photos :  Laurence Mermet et Marie-Emmanuelle Grignon

La Papeterie armoricaine morlaisienne qui fut la plus ancienne imprimerie de Bretagne s’est ainsi métamorphosée en PAM, qui se veut désormais être un « lieu-ressource expérimental destiné aux initiatives locales, environnementales et solidaires, où l’on vient découvrir, explorer et partager de nouvelles manières de vivre ensemble, de travailler, de consommer, de se relier à soi, aux autres et au monde. »

Tout un programme, et même un Manifeste que les Pameuses et Pameurs présentent d’emblée aux visiteur.se.s dans sa vitrine d’accueil et sur son site internet (https://www.pimpampoum.org/).

Là aussi, le passé glorieux de l’imprimerie est mis en valeur, avec un impressionnant musée de pierres lithographiques, dans une immense pièce dédiée à son histoire avec moult affiches, étiquettes, casiers avec leurs lettres en fonte et machines d’époque. Machines que l’on retrouve aussi dans le gigantesque espace convivial, situé au sous-sol, où l’on peut boire, se désaltérer, lire, travailler…

A l’origine de ce nouveau tiers-lieu, un collectif de brestois.e.s, toutes et tous actrices et acteurs locaux. Ils et elles « partagent l’envie d’agir ensemble pour expérimenter une façon d’habiter le monde consciente et joyeuse », et ont créé l’endroit car « Face à la crise du vivant qu’elle a engendrée, notre société a un besoin urgent de se renouveler, de renaître, et pour cela de cultiver l’attention à soi, à l’autre et à la Terre ». Des propos qu’on peut retrouver dans le manifeste, qui sert de mot d’ordre général à leurs actions.

Au sein des 3200 mètres carrés et sur trois niveaux de ce nouveau lieu hybride, on peut à la fois manger et/ou boire : de la bière avec le Social Club, micro-brasserie et bar, des pâtes fraiches du monde entier avec « Les maraîchers », des poissons et fruits de mer avec « le Lokal « , des burgers maison avec « Le chanceux ». On peut aussi acheter son pain au levain bio et découvrir des recettes du monde avec la boulangerie Le Four de Babel, et découvrir la mycilliculture (culture de champignons) et s’y former avec Breizh Bell.

Côté « nourriture de l’esprit », Sapristi !, librairie associative qui emploie des personnes éloignées de l’emploi et propose des livres d’occasion à prix accessibles, a ouvert son deuxième magasin au sein de la PAM. On pourra aussi pousser les portes de l’atelier Thomas Godin, artiste graveur sur plaque de cuivre, et du Sous-Marin de Minuit, lieu de rencontre et atelier d’artiste dédié aux liens entre les arts et l’océan. A voir également, l’Atelier des Landes, un espace dédié au végétal local. Ou encore le Low Tech Lab de Brest, qui a déployé son atelier pour « faire mieux avec moins » au sein de la PAM.

Pour se faire plaisir ou faire plaisir, on pourra enfin compter sur le magasin « Juste », une boutique éco-responsable qui propose aussi de façon éphémère des ventes de créateur.rice.s locales et locaux, pour que leur travail puisse être découvert par le grand public.

A noter aussi, la présence d’une salle qui accueille l’école de danse « Les Pieds Nus ».

Hormis toutes ces propositions culturelles et artistiques, la PAM est aussi un lieu où l’on peut travailler, seul, ou en collectif, avec des espaces de coworking. Certain.e.s professionnel.le.s ont aussi décidé d’installer leur bureau au sein du lieu. C’est notamment le cas de Breizh Alec (le réseau breton des Agences Locales de l’Energie et du Climat), de l’Adaj29 (fédération des auberges de jeunesse du Finistère), ou encore de Consultantseas, cabinet de conseil spécialisé dans la réduction de plastique dans l’océan. De quoi faire de la PAM un tiers-lieu vraiment « mosaïque » ou se créé un véritable éco-système !

 

*https://www.ateliersdescapucins.fr/fr

**Les Ateliers de Louis, un collectif d’une vingtaine d’artisans, artistes et créateurs installés dans les locaux d’une ancienne école privée, et qui depuis 2014, mutualisent et développent leurs activités, en faisant la promotion de leur savoir-faire et d’une production locale de qualité.

https://www.lesateliersdelouis.com/

Plus d’infos : https://www.pimpampoum.org