Le Lok’All, un café-épicerie acteur de son territoire

Rencontre avec Coralie et Fabien du Lok’All à Ploujean, sur la commune de Morlaix. A la fois café et épicerie, la structure est en pleine évolution : passage en Scic (Société d’Intérêt Collectif), agrandissement des locaux, développement de nouvelles activités…le tout avec de nouvelles forces vives. Premier épisode de notre série d’articles consacrés aux acteurs de l’économie sociale et solidaire sur le territoire du Pays de Morlaix, réalisés avec l’Adess du Pays de Morlaix.

Historique

Le bar-épicerie Le Lok’All à Ploujean, qui était au départ une Scop (Société Coopérative, ndlr) ne date pas d’hier, puisque il fêtera ses 10 ans en janvier 2020. « Au départ, le projet était de créer un lieu de vie, un lieu convivial. On était deux créatrices issues du secteur social », rappelle Coralie, l’une des porteuses du projet, toujours de l’aventure aujourd’hui. « On a eu l’opportunité de reprendre ici une grande épicerie et une petite partie bar, ce qui devait d’ailleurs être l’inverse au départ ! Le projet a donc changé un peu », se remémore-t-elle.

L’une
des porteuses a par la suite quitté le projet, remplacée par Fabien
en tant que salarié, puis associé.

En
2017 survient un moment important dans l’histoire de la structure :
la transformation de la Scop en Scic (Société coopérative
d’Intérêt Collectif, ndlr), ceci afin « de pouvoir faire
participer plus de monde et de développer les activités »,
précise Coralie. Après une période un peu serrée financièrement,
l’heure est maintenant aux nouveaux développements, avec notamment
des travaux et de nouveaux services.

L’activité

Le Lok’All est divisé en deux activités : une partie épicerie, et une partie café – bar. Les produits servis sont en grande majorité bretons, bio ou issus du commerce équitable. Des animations sont proposées régulièrement « Concerts, jeux de société, soirées ou journées contes, journées troc… » énumère Coralie, qui rappelle aussi l’importance des relations de confiance tissées avec les habitants et les partenariats avec les acteurs locaux. « Souvent, ça part d’une rencontre, comme par exemple avec l’Itep (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique, ndlr) Trévidy ou le lycée agricole de Suscinio, situés non loin ».

Du côté de l’épicerie, on trouve des produits alimentaires classiques, mais aussi une offre traiteur, des produits locaux, du bio, du vrac et une sélection de création artisanales. « On a un peu de tout, pour pouvoir accueillir tout le monde », affirme Coralie. La clientèle, intergénérationnelle, vient des communes environnantes.

Coralie à l’épicerie…

La gouvernance

Actuellement,
la Scic est composée de 13 membres, un nombre volontairement
restreint avant le début des travaux, avec la volonté prochaine de
pouvoir ouvrir plus largement pour accueillir les nouvelles envies
d’investissement et de développement. Trois collèges sont
présents dans la Scic : les salariés, les usagers et les
partenaires extérieurs.

Après la co-gérance en SARL (Société à Responsabilité Limitée) actuelle, Fabien et Coralie envisagent également de passer en SAS (Société par Action Simplifiée), pour porter toute la structure. Cela permettra « d’avoir un vrai conseil d’administration, un organe décisionnaire efficient, qui pourra structurer toutes les dimensions du projet, et faire le lien », précisent les deux coopérateurs.

…Et Fabien au bar.

Les projets

L’un des gros projets du Lok’All est la transformation et l’agrandissement des locaux, « Il fallait dans un premier temps faire l’acquisition des murs. La solution qu’on a trouvé est de monter une SCI (Société Civile Immobilière, ndlr) en parallèle ». Cela permettra à la Scic de mener les projets sans prendre trop de risques financiers.

L’envergure du nouveau Lok’All est défini ensemble et dépend également de l’élargissement à de nouveaux membres mais « L’idée, c’est d’agrandir le bar, de créer un petit espace restauration de type cantine, avec l’envie d’inviter aussi ponctuellement des cuisiniers ou des food truck et il y aurait aussi une terrasse couverte. L’épicerie serait transférée dans un autre bâtiment qui se situe derrière. », détaille Coralie. Le bar ainsi agrandi permettrait d’accueillir davantage de concerts, de conférences et autres animations qui ne sont pas organisées pour le moment faute de place.

Dans
le futur projet figure aussi un jardin pédagogique, situé entre les
deux bâtiments. Un lieu d’accueil pour les vélos est également en
réflexion, voire même une activité hébergement. Un petit marché
pourrait également voir le jour.

Du côté de l’épicerie, le fonctionnement devrait être revu avec cette fois l’association de bénévoles. « C’est un peu l’intérêt de la Scic », souligne Coralie. Un statut qui permet de pouvoir associer plus de personnes au projet. « Sur l’épicerie, on pourrait avoir ainsi des personnes qui participent au référencement des produits », activité particulièrement importante mais chronophage. « La Scic est aussi un moyen pour les participants de se sentir impliqués sur le territoire de Ploujean », estime Fabien.

L’objectif est par la suite d’embaucher au moins une personne en plus, surtout pour la saison. « Quelqu’un d’assez polyvalent, qui adhère au projet, qui puisse intervenir et faire le lien ».

En attendant, les habitants intéressés pour participer au projet qui va être lancé en 2020 sont invités à prendre contact avec Coralie et Fabien !

Article rédigé par Aurélie Brimbeuf (Adess Pays de Morlaix) et Marie-Emmanuelle Grignon (Eco-Bretons)

Photos : Joséphine Yvon (Eco-Bretons)




Pourquoi Bretagne Educative ?

Comment
diffuser et valoriser les nombreuses initiatives qui tout au long de
l’année font vivre l’éducation en Bretagne ? Et si l’on
créait un site pour donner à voir la créativité des enseignant•es
et des élèves, les projets des établissements et des associations,
les événements organisés dans et hors l’Education nationale, les
mutations en cours de la pédagogie ?

Telles
sont les questions qui ont amené la création du site « Bretagne
Educative ». Tels sont les défis qu’il invite à relever.

Le
projet s’inspire
de l’esprit des Coopératives
Pédagogiques Numériques
mises
en place dans les 4 départements bretons et amenées à essaimer.

Aussi dans la continuité des suggestions d’un fameux rapport de Catherine Becchetti-Bizot, Guillaume Houzel et François Taddei : « déployer des tiers lieux numériques pour co-construire en ligne des questionnements, des problématiques, des méthodes pédagogiques, des contenus, des publications, des outils numériques ou des recherches participatives dans un esprit de partage et de productions collectives de « communs » ; « constituer sur la base du volontariat, les communautés éducatives élargies en « alliance territoriale » facilitant les coopérations pour chercher ensemble des pistes d’amélioration et construire des territoires apprenants ».

Bretagne Educative

La
démarche se veut nouvelle : par la publication
en ligne
,
il s’agit d’investir un nouvel espace public, d’y participer
librement et activement pour devenir membre à part entière de la
« société apprenante », de faire vivre la capacité du
numérique à inventer de nouvelles manières d’apprendre et de se
relier aux autres, de construire, ensemble, les savoirs.

Le
site
se
veut ouvert :
quels que soient son statut, sa discipline ou sa place (enseignement
primaire, enseignement secondaire, enseignement supérieur,
éducation populaire, structures péri-éducatives …), que l’on
soit individu, collectif ou institution, chacun•e peut contribuer
librement au site, non pas pour débattre des politiques éducatives
locales ou nationales, mais pour témoigner d’une expérience,
raconter une action, présenter une modalité de travail, faire
découvrir un outil pédagogique, annoncer un événement …

Le site est provisoirement hébergé par l’association Infini et porté par l’association Prof@brest. Des partenariats plus avancés avec l’académie de Rennes sont en cours.

L’ambition
se veut forte : montrer combien la Bretagne foisonne
d’initiatives en matière éducative, favoriser par la publication
en ligne l’esprit d’innovation et de partage, tisser
des liens entre les acteurs et actrices de l’éducation sur le
territoire breton.

Bon réseau à tous et à toutes !

Article écrit par Jean-Michel Le Baut

Article sous licence CC by-sa

Source : Bretagne Creative




Mois de l’ESS 2019 : C’est parti !

C’est parti pour le mois de l’Economie Sociale et Solidaire ! Comme tous les ans, novembre lui est dédié. De nombreuses manifestations sont organisées un peu partout en Bretagne à cette occasion. A suivre aussi sur Eco-Bretons tout au long du mois, des articles consacrés à des acteurs locaux, en partenariat avec l’Adess du Pays de Morlaix !

« L’économie
sociale et solidaire n’est pas un secteur d’activité, mais une
façon de faire et d’entreprendre qui rassemblent des organisations
alliant performances, démocratie et utilité sociale ». Telle
est l’ESS définie par la Cress (Chambre Régionale de l’Economie
Sociale et Solidaire) de Bretagne. Dans la région, l’ESS est un
secteur fort puisqu’elle représente pas moins de 15% des emplois
bretons. Elle est même la première région de France pour la place
de l’ESS dans l’économie, avec la présence de nombreuses
associations, coopératives, mutuelles et fondations.

Durant tous le mois de novembre, l’ESS est à l’honneur, dans toute la France, avec « le mois de l’économie sociale et solidaire » dont on fête la douzième édition. En Bretagne, de nombreuses manifestations sont ainsi organisées, afin de sensibiliser le grand public à cette économie plus respectueuse de l’humain, et de montrer la diversité des acteurs de l’ESS dans la région.

Dans les Côtes-d’Armor, on pourra participer à une réunion à la Roche-Derrien autour du projet de monnaie locale pour le Trégor et le Goëlo, le mardi 5 novembre à 19h, à une soirée autour de la transmission dans l’agriculture à Plouaret le 26 novembre, ou encore découvrir de nouvelles manière d’entreprendre avec les Coopératives d’Activités et d’Emploi à Guingamp le 7 novembre.

Dans
le Morbihan, on pourra assister à la projection du film « Les
coriaces sans les voraces » et échanger autour du statut de
coopérateur au cinéma La Rivière à Etel le 15 novembre,
participer à un « marché de la gratuité »
(vide-grenier sans argent ni contrepartie) le 16 novembre à Guer, ou
encore visiter le chantier d’insertion par la production maraichère
Rebom à Sarzeau le 8 novembre.

Dans
le Finistère, on pourra découvrir le passage au numérique de la
monnaie locale Héol, sur le village «Climat Déclic » à
Brest, les 16 et 17 novembre, discuter atour de la Nef et de la
finance éthique le 8 novembre à Quimper, et présenter son ou ses
projet(s) lors d’une opération « Cigales cherchent Fourmis »
le 7 novembre à Morlaix, au sein des locaux de l’Adess à Kerozar.

En
Ille-Et-Vilaine, on pourra déposer déposer ses livres pour un
« Troc’O’Livres » à Saint-Aubin-Du-Cormier le 16
novembre, écouter Bea Johnson lors d’une conférence autour du Zéro
Déchet à Vitré le 15 novembre, ou encore embarquer dans un bus
pour un « ESS Tour » à la découverte de plusieurs
acteurs locaux de l’ESS, le 20 novembre à Rennes.

En Loire-Atlantique, on pourra prendre part à un forum-débat « Et si la Sécu disparaissait ?’ le 19 novembre, customiser son vélo lors d’un atelier spécial à Clisson le 9 novembre, ou encore découvrir le café La Connexion Paysanne à Saint-Nicolas-De-Redon lors de son ouverture officielle le 15 novembre à 17h.

Tout le programme est disponible sur le site de la Cress Bretagne et sur lemois-ess.cncres.fr




Breizhicoop. Le supermarché coopératif et participatif de Rennes

Ouvert en mars dernier, Breizhicoop est le premier supermarché coopératif de Bretagne. Situé au 15 rue de Pologne à Rennes, ce supermarché d’avenir permet à ses adhérents d’être à la fois propriétaires de part sociales, clients mais aussi travailleurs bénévoles. A la clé, une nourriture locale, le plus souvent biologique et surtout… à moindre prix !

Dans le quartier du
Blosne à Rennes se trouve un supermarché un peu différent… il
s’agit de Breizhicoop. Dans ce supermarché 100 % coopératif
et participatif, les adhérents sont à la fois propriétaires de
parts sociales, travailleurs bénévoles et également… clients !
Mais ce n’est pas tout. En échange de trois heures de travail
bénévole par mois, les adhérents peuvent se nourrir de produits
locaux, souvent issus de l’agriculture biologique et ce, proposé
au prix d’équilibre, aussi bien pour les producteurs que les
consommateurs.

Ouvert en mars
dernier, ce supermarché d’avenir est le premier du genre à avoir
vu le jour en Bretagne. Inspiré par le Park Slope Food Coop à New
York et par La louve à Paris, Breizhicoop est né d’une volonté
forte: reprendre le contrôle sur sa consommation, le tout en mettant
en relation une production agricole locale de qualité et
consommateur.rice.e urbain.es.

C’est par
l’intermédiaire d’un supermarché que le projet est né, mêlant
valeurs sociales et environnementales. Là-bas, toutes les décisions
prises au sein de la coopérative sont votées par un système
démocratique au travers 7 commissions. A ce jour, ce sont 360
coopérateurs et coopératrices qui se sont engagés dans ce projet.

Crédit photo: Breizhicoop

« De consommateurs à consom’acteurs » voilà ce qui
définit au mieux le projet porté par Breizhicoop.


Pour en connaître davantage sur le mode de fonctionnement des supermarchés coopératif, nous vous conseillons le visionnage du documentaire Food Coop, tourné au Park Slope Food Coop à New York.

Plus
d’informations sur le projet :
https://www.breizhicoop.fr/

Si vous habitez
Rennes et ses environs, une réunion d’information aura lieu jeudi
3 octobre à 19h30 à la Maison de la Consommation et de
l’Environnement. Adresse : 48 boulevard Magenta. Salle
Curvand

Adresse : 15 rue de Pologne, Quartier du Blosne, 35200 RENNES




A Morlaix, Goupil lutte contre la fracture numérique

L’association Goupil est née en 2017 à Morlaix.. La structure, qui fonctionne uniquement grâce à des bénévoles, récupère des ordinateurs auprès de services publics ou d’entreprises donatrices, les reconditionne avec l’aide de structures spécialisées dans l’insertion et le handicap, les remet en état, et les propose ensuite à des personnes généralement orientées par des acteurs sociaux.

Interview audio avec Hervé Zalczer, initiateur du projet.




Morlaix : Le 2D, l’espace pour inventer !

Depuis début 2019, le 2D a ouvert ses portes à Morlaix. Un lieu porté par Morlaix Communauté, destiné au 18-30 ans, où ils peuvent se réunir, inventer, créer, lancer des projets…avec l’aide du Resam, de la MJC, du Repair ou encore de l’Ulamir-CPIE.

Premier volet de notre série consacrée aux lieux collectifs atypiques!

A quelques encablures de la Manufacture des Tabacs et de l’Auberge de Jeunesse, un lieu atypique a ouvert ses portes dans un ancien dojo de 300 m2. Bienvenue au 2D, un espace mis à disposition par Morlaix Communauté dans le cadre du projet « Jeunes en Trans ». Ici, les tatamis ont laissé la place à une grande salle et à des bureaux, aménagés avec des meubles à base de récup’ et de palettes. Canapé, fauteuils, tables, chaises, tapis…Les branchements informatique ont été réalisés par l’association Goupil. L’endroit se transforme au fil du temps, et est d’ores et déjà chaleureux. Il est destiné aux 18-30 ans. « Ici, c’est un espace où ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Des ateliers, du bricolage, de l’entraide pour monter des projets…les jeunes peuvent venir en toute autonomie », explique Claire-Hélène Garreau, animatrice associative au Resam (Réseau d’Echanges et de Services aux Associations du Pays de Morlaix, ndlr), l’un des piliers du projet .

Les meubles sont à base de récup’ ou comme ici, de palettes
Même les murs ont droit à une déco DIY !

Un lieu en perpétuel mouvement

Aujourd’hui, Clémentine, architecte, est venue travailler sur une maquette de la Manufacture des Tabacs. Un peu plus loin, les Jeunes Ambassadeurs du Numérique des Petits Débrouillards, tous volontaires en service civique, travaillent avec Maud, leur tutrice, autour de leurs ordinateurs. Le Repair, association qui porte un projet de recyclerie de matériaux, est aussi dans les parages. Des bureaux sont occupés par le Resam, le Point Information Jeunesse…Des permanences sont aussi organisées par la mission locale par exemple. Le lieu est en perpétuel mouvement ! « Les jeunes qui ont participé aux manifestations pour le climat sont venus ici pour réaliser leurs pancartes », confie Claire-Hélène. « quand il y a besoin, on accompagne, et on fait du lien avec les autres structures du territoire ».

Les Jeunes Ambassadeurs du Numérique

Chacun est invité ici à s’exprimer, créer, inventer, à tester…le lieu est ouvert. Les envies, les projets sont inscrits sur un grand tableau noir. Cuisine, réparation de vélos, danse, fabrication de nichoirs…les idées fusent ! De quoi lancer différentes dynamiques. « Ce qui est bien ici, c’est qu’on croise énormément d’acteurs locaux et d’associations, ce qui est bien utile pour se créer un réseau », commentent Mathilde, Mathieu et Julian, tous trois volontaires en Service Civiques et Jeunes Ambassadeurs du Numérique. Ils ont également participé à l’aménagement du lieu : ils ont ainsi installé le canapé, fabriqué leurs bureaux, à base de portes et de palettes, et une étagère, le tout coaché par l’Ulamir-CPIE.

Si le 2D se situe en ville à Morlaix, facilement accessible par les transports en commun, les jeunes habitant en périphérie et en zone rurale peuvent avoir plus de difficultés pour se déplacer et s’approprier eux aussi le lieu. Pour répondre à cette problématique, un lieu mobile est en projet. « On ambitionne de sillonner les communes rurales du territoire, avec un camion, dès début 2020, afin notamment de faciliter aux jeunes l’accès à leurs droits », commente Claire-Hélène. Un nouvel outil à suivre ! En attendant, de nombreux rendez-vous sont programmés au 2D. Pour en être informé, direction la page Facebook !