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Le label Cit’ergie aide les collectivités et le climat

Déclinaison française du label European Energy Award, Cit’ergie accompagne les collectivités dans leurs politiques en faveur du climat. 116 collectivités françaises, représentant 12 millions d’habitants, sont engagés dans cette démarche de labellisation. En Bretagne, neuf collectivités ont, pour l’instant, sauté le pas.

Le label Cit’ergie accompagne les collectivités locales dans l’élaboration de leurs politiques en faveur du climat, de la qualité de l’air et des économies d’énergie. « Les collectivités locales ont un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Chaque commune, chaque intercommunalité, doit agir sur ses propres consommations d’énergie et émissions de gaz à effet de serre ainsi que sur celles de son territoire », explique le site internet du label.

Ce label est la déclinaison française du label European Energy Award. Créé en 2003, il « récompense les collectivités qui sont engagées dans un processus de management de la qualité, appliqué à la mise en œuvre de leur politique de l’énergie au niveau de leur territoire ».

1346 collectivités européenne engagées

Cit’ergie récompense, pour quatre ans, les politiques menées par les collectivités locales. Trois niveaux de labellisation ont été créés : Cap Cit’ergie, Cit’ergie et Cit’ergie Gold. « Chacun de ces niveaux récompense les réalisations et engagements pris par la collectivité et l’encourage à progresser dans sa démarche », détaille le site du label. Un dernier niveau a été créé pour les collectivités en cours de labellisation. Elles sont considérées « en processus » dès qu’elles se placent dans la démarche Cit’ergie.

Concrètement, pour obtenir le label, une collectivité doit suivre quatre étapes. Elle doit tout d’abord faire un état des lieux détaillé de la situation sur son territoire. Elle définit ensuite la politique énergie-climat qu’elle veut mettre en place. Vient ensuite la mise en œuvre et le suivi des résultats avant d’obtenir la labellisation. Tout au long de se processus, un conseiller Cit’ergie accompagne la collectivité.

À l’heure actuelle, au niveau européen, ce sont plus de 1346 collectivités qui sont engagées dans la démarche European Energy Award. En France, ce sont 116 collectivités, représentant 12 millions d’habitants, impliquées dans le label Cit’ergie. Au niveau régional, six collectivités locales sont labellisées Cit’ergie et trois sont en cours de labellisation.

Pour aller plus loin

www.citergie.ademe.fr




WattApp, l’appli pour tout savoir sur la production et la consommation d’électricité au Mené

Au Mené, dans les Côtes-D’Armor, on produit des énergies renouvelables depuis des années, dans une démarche de « Territoire à Energie Positive ». C’est dans cet esprit qu’a été lancée l’application pour téléphone mobile WattApp. Elle permet de visualiser en temps réel la production d’énergie renouvelable et la consommation locale sur le territoire du Mené. Une première en France.

Habitants du Mené, et d’ailleurs, envie de tout savoir sur la consommation et la production énergétique de votre territoire ? Alors l’application WattApp est faite pour vous. Disponible sur Androïd et IOS (pour les téléphones Apple), elle permet de comparer en temps réel la production et la consommation électrique du territoire du Mené, commune nouvelle depuis 2016, qui est née de la fusion des communes de Langourla, Collinée, Le Gouray, Saint-Gouéno, Plessala, Saint-Jacut-du-Mené et Saint-Gilles-Du-Mené. Un territoire qui est engagé depuis 2005 dans une démarche Tepos (Territoire à Energie Positive) et sur lequel les acteurs locaux, notamment les agriculteurs, se sont mobilisés depuis les années 90 pour la mise en place de projets autour de l’énergie. Ainsi, une usine de méthanisation, Geotexia, a vu le jour en 2011. Une huilerie de colza, Menergol, a été créée pour alimenter les tracteurs du territoire. Des citoyens ont investi dans des parcs éoliens. Une chaufferie bois alimentant les bâtiments communaux a été installée.

Concrètement, l’application Wattman, qui a été développée en partenariat avec Enedis (ex Erdf), mesure la production électrique du territoire, qui correspond à la somme des productions électriques issues de l’usine de méthanisation Geotexia, des parcs éoliens de La Lande et du Plessis Vert, et des panneaux photovoltaïques installés sur le territoire. La consommation électrique mesurée par WattApp est celle des ménages, commerces et agriculteurs du territoire. L’abattoir de Kermené, l’un des plus grands d’Europe, présent sur le territoire, n’a cependant pas été pris en compte dans les calculs, car induisant une sur-représentation de l’industrie sur le territoire. Le but, avec la mise en place de l’application est de sensibiliser les habitants à l’utilisation des énergies renouvelables présentes sur le territoire, et de montrer aussi quel est l’impact de la consommation électrique locale. L’application offre aussi la possibilité de recevoir des notifications afin d’adopter son comportement suivant les moments où la consommation électrique est forte, et où la production énergétique peut être plus faible. Lancée pour la première fois en France au Mené, l’application WattApp devrait également être mise en place sur un autre territoire, d’une tout autre dimension et densité de population, d’ici quelques semaines  : Lyon !




L’idée sortie. Une exposition sur le climat et l’énergie

Depuis le 5 janvier, et jusqu’au 26 janvier, le hall de la mairie de la Trinité-sur-Mer (56) accueille une exposition intitulé « Notre planète, notre climat, notre avenir énergétique ! ».

L’exposition se présente sous la forme de dix panneaux explicatifs. Les thèmes de l’énergie, sa production et sa consommation sont abordés. Il est aussi question des gaz à effet de serre, de leur lien avec le réchauffement climatique et des conséquences climatiques. Enfin, l’exposition propose des solutions et met particulièrement en avant la démarche négawatt qui se décline en trois axes : sobriété (supprimer les gaspillages d’énergie), efficacité (utiliser des techniques efficaces permettant de réduire nos consommations) et renouvelable (produire l’énergie nécessaire avec des énergies inépuisables et peu polluantes).

Cette exposition a été créée par le réseau info-énergie de Bretagne et tourne dans toute la région. Le réseau info-énergie est constitué de 19 espaces d’information dans la région. Leur but est d’informer le public sur les différents équipements de l’habitat, le chauffage, l’eau chaude, l’isolation thermique et les énergies renouvelables.

Pour aller plus loin

Exposition « Notre planète, notre climat, notre avenir énergétique ! », du 5 au 26 janvier, dans le hall de la mairie de la Trinité-sur-Mer. Gratuit.

www.auray-quiberon.fr

www.bretagne-energie.fr




Au Mené, la transition est devenue réalité !

Le 7 novembre dernier, un car d’élus en provenance d’Ille-et-Vilaine a débarqué à Saint Gilles du Mené (22). Dans cette petite commune de 500 habitants, la transition est sur toutes les lèvres. En effet, l’initiative « Le Mené en transition » rassemble sept communes voisines dans un programme énergétique ambitieux. Objectif : devenir un territoire à énergie positive d’ici 2025-2030.

Naissance d’une mobilisation

10h, dans la mairie de St Gilles du Mené. Réuni autour d’une table, un groupe d’élus est arrivé d’Ille et Vilaine afin de découvrir le Mené en transition. Les participants suivent avec attention le récit du maire Jacky Aignel. Tout a commencé dès les années 60, alors que se réunissent des milliers de personnes inquiètes pour l’avenir de la commune. « On s’est dit que si on ne se bougeait pas dans nos petits territoires ruraux, on allait mourir », retrace Jacky Aignel. Les agriculteurs sont notamment mobilisés avec la volonté de défendre leur profession, face aux scandales environnementaux de plus en plus nombreux. Ils se regroupent dans les années 90 pour former l’association Mené Initiatives Rurales (MIR). « On voulait lutter contre la métropolisation et la mondialisation qui nous étouffaient », témoigne Jacky Aignel, agriculteur de profession.

Paul Houée, sociologue, retrace l’histoire du Mené

En 1999, les membres du MIR s’envolent pour le Danemark. Objectif : découvrir la gestion des déchets dans un pays en avance sur son temps. « On a découvert la méthanisation », explique Jacky Aignel, « et on s’est dit qu’on avait raté une étape ». C’est le début d’une réflexion qui se veut globale. Le groupe de militants découvre ainsi, étude à l’appui, que l’importation d’énergie coûte chaque année neuf millions d’euros au territoire du Mené. Comment relocaliser cet argent ? La décision est prise de lister l’ensemble des ressources disponibles localement sur le territoire du Mené, composé de sept communes. Et de monter un projet pour chacune de ces ressources.

De nombreux projets solaires et éoliens

Les élus d’Ille et Vilaine découvrent avec attention l’état des lieux du Mené et les nombreux projets mis en place. Céline Blaison, chargée de développement durable du Mené, détaille les différentes sources d’énergie répertoriées sur le territoire. Le Mené en transition a par exemple choisi d’utiliser la ressource solaire. Des panneaux photovoltaïques ont ainsi été installés chez des particuliers, mais aussi chez un agriculteur, sur une surface de toiture de 300m2. Le même dispositif recouvre également les toits de bâtiments publics : école de Plessala, plateformes bois-énergie du Gouray, de Saint Gouëno et de Langourla. « Mais si on veut atteindre l’autonomie énergétique, il faut réduire de moitié les dépenses de chauffage », prévient Céline Blaison. Dans cette optique, un programme solaire thermique a été lancé, avec la construction de 35 maisons solaires : celles-ci ne nécessitent aucune dépense de chauffage.

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Une éolienne (image d’illustration)

Par ailleurs, la ressource éolienne a été valorisée sous une forme originale : un parc éolien participatif a vu le jour en 2013. Il est détenu à 30 % par 147 ménages du territoire réunis en Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Épargne Solidaire (CIGALES). L’initiative fait réagir : dans la salle, les questions des élus fusent. En tête des préoccupations des visiteurs, la question de l’acceptabilité sociale. Jacky Aignel les rassure. « L’éolien ne fait pas le même bruit quand on a participé financièrement », plaisante-t-il. Pour autant, il conseille d’être raisonnable. « Il ne faut pas en mettre partout, ça n’est pas notre intention », explique-t-il, « mais pour arriver à l’autonomie énergétique sur un territoire, c’est un outil très performant ». « C’est le mélange de plusieurs énergies différentes qui est intéressant », approuve un élu dans la salle.

Valoriser la biomasse

La suite de la journée est consacrée aux visites. A l’honneur : la biomasse, dans tous ses états. Le groupe se rend tout d’abord sur le site de Geotexia, une unité de méthanisation inaugurée en 2011 à Saint Gilles du Mené. La visite suit le parcours des effluents, de leur arrivée à l’usine jusqu’à leur transformation en biogaz puis en électricité. Les installations, impressionnantes, permettent à 35 agriculteurs regroupés en coopérative (CUMA) de traiter leurs lisiers. L’unité de méthanisation est également utilisée par des entreprises agroalimentaires locales. Casques vissés sur la tête et gilets jaunes de sécurité sur le dos, les élus bretillien écoutent les explications de Céline Blaison. Ils découvrent ainsi la partie de l’usine réservée au traitement de l’eau. Une fois le processus achevé, ce sont 58000m3 d’eau propre qui sortent de Géotexia. Cette eau sert à alimenter des plantations de taillis à très courte rotations, destinés à fournir en bois les chaufferies collectives.

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Les élus en visite à Géotexia

C’est sur la visite de l’une de ces chaufferies que se conclut l’après-midi. A Collinée, une chaudière communale collective à été installée en 2013. Changement d’atmosphère pour les élus en visite : la chaleur du local confiné remplace la fraicheur extérieure. Reliée à 1km de réseau, la chaudière alimente bâtiments publics et particuliers, grâce à la combustion de bois local. Un approvisionnement de proximité encore difficile à stabiliser. Pour le pérenniser, le Mené en transition a choisi de favoriser le reboisement : un programme de plantation de 40 hectares de taillis a été mis en place, et 17km de haies ont d’ores et déjà été replantées chez des agriculteurs. Un chiffre à faire progresser. Pour cela, le Mené en transition cherche encore à mobiliser. « On aimerait être plus nombreux », souligne Jacky Aignel, « les politiques sont juste un maillon de la chaîne et il n’y a pas forcément besoin d’être élu pour agir ».

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Les élus découvrent le remplissage de la chaudière collective

 




L’Archinaute, le bateau qui avance contre vents et marées

Depuis deux ans, Charles-Henri Viel, un ancien ingénieur installé dans le Morbihan, travaille sur un bateau propulsé grâce à une voile tournante. Cette sorte éolienne fournit l’énergie au bateau. Il espère convaincre les professionnels de la mer d’utiliser son bateau.

Verra-t-on bientôt de drôle de bateau, surmonté d’un éolienne ? C’est en tout cas le pari de Charles-Henri Viel. Cet ancien ingénieur développe actuellement l’Archinaute, un bateau propulsé grâce à une voilure tournante. « La voilure tournante est utilisée comme source d’énergie principale. Elle permet d’alimenter un moteur ou un groupe froid, de fournir de l’électricité au bateau… », précise-t-il.

L’Archinaute fonctionne sur le principe de l’éolienne. Celle-ci va produire de l’électricité qui sera ensuite utilisé avec un moyen de propulsion classique. « C’est une énergie propre et renouvelable ! », se réjouit déjà Charles-Henri Viel.

Il espère que son invention trouvera des applications dans quatre domaines : le transport maritime, la pêche, la recherche scientifique et la plaisance. « Le plus important, c’est la navigation professionnelle. C’est elle qui navigue le plus et qui a la consommation la plus importante », explique-t-il.

« Il faut sortir des énergies fossiles »

Charles-Henri Viel travaille sur l’Archinaute depuis deux ans. En 2014, il a créé un démonstrateur pour prouver que son appareil pouvait avancer face au vent. Il a aussi fabriqué un deuxième prototype, de 40 cm de long, qui lui sert d’outil de communication afin d’illustrer le principe de la propulsion. « Le principe de conception est maîtrisé. Nous sommes maintenant en recherche de financement et de client. Le but est d’avoir un bateau de taille réelle rapidement », détaille-t-il.

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Grâce à l’Archinaute, Charles-Henri Viel espère pouvoir, sans modifier les infrastructures portuaires, changer radicalement les habitudes de consommation du monde marin. « Il faut sortir des énergies fossiles. L’Archinaute est une initiative de transition énergétique avec une finalité écologique », conclut-il.

Reste à savoir si la marine professionnelle est prête à le suivre dans cette transition.

Pour aller plus loin

www.archinaute.fr




Cap sur l’énergie pour le pays de Morlaix !

Le pays de Morlaix a signé mardi 27 septembre une convention de partenariat avec Héol, l’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix. L’objectif : développer des projets énergétiques innovants sur le territoire. 

Depuis 2001, Heol œuvre à la réduction des dépenses énergétiques et à la diminution des émissions de gaz à effets de serre. Membre fondateur de la Fédération des Agences Locales de Maîtrise d’Énergie (FLAME), l’agence conseille les particuliers en matière d’économies d’énergie, par le biais d’un Espace Info Énergie. Elle apporte également son expertise aux collectivités qui le souhaitent, sur divers sujets tels que les agendas 21, les Plans Climat Énergie Territoriaux, les programmes de rénovation, etc. Le pays de Morlaix a décidé de faire appel à cette expertise dans le cadre d’un contrat de partenariat passé avec l’Europe et la région Bretagne. Celui-ci vise à subventionner, grâce à une enveloppe de 11 millions d’euros, des projets de territoire sur diverses thématiques. L’une d’elles, majeure, concerne l’énergie.

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Signature de la convention par Jean Luc Fichet et Véronique Pereira

Le partenariat avec Héol permettra au Pays de Morlaix de disposer d’un accompagnement technique et d’une prestation de conseil concernant les projets émergeant sur son territoire, mais aussi d’entraîner l’apparition de nouveaux projets. « Leur expertise et leurs compétences nous sont nécessaires », souligne Jean Luc Fichet, président du Pays de Morlaix. Afin de mener à bien leur mission, les deux nouveaux partenaires ont déjà identifié différents acteurs à mobiliser : les intercommunalités, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, mais aussi la Chambre d’Agriculture, le Réseau d’Échange et de Services aux Associations du pays de Morlaix, ainsi que l’Association de Développement de l’Économie Sociale et Solidaire du Pays de Morlaix. « On est ravis de pouvoir contribuer au Développement Durable sur le Pays de Morlaix », a commenté Véronique Pereira, présidente d’Héol, lors de la signature de la convention. « On espère que ce partenariat sera fructueux », a-t-elle ajouté.